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Maroc : Comment attirer les investissements arabes ?

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  • Maroc : Comment attirer les investissements arabes ?

    Bonjour, il y a plus de 10 ans, me promenant Bd Clichy à Paris, je me disais, les Marocains ont bien de la chance de déposer leurs argents à la banque Chaabi et de le retirer chez eux au Maroc, dernièrement, j'ai été agréablement surpris de voir une nouvelle agence de cette banque Avenue Kleber dans le 16e, et mon oncle qui aime me dire de temps en temps, tu te rends compte, j'étais dans un petit village au Maroc en 1986 et j'ai pu payé avec ma carte visa internationale, que de progrés accomplis par le systéme bancaire marocain...
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    Entretien avec Abderrahim Saher, directeur régional pour le Maroc d'Arab Bank

    Dubai Holding et la société Emaar fortement implantées en Europe et aux Etats-Unis, au Moyen Orient et en Asie, ont choisi récemment d'investir au Maroc dans les secteurs immobilier et touristique. Ce choix va-t-il créer un effet de levier ? Quelles sont les conditions d'attractivité pour les opérateurs arabes? Nous avons interrogé M. Abderrahim Saher, directeur régional pour le Maroc d'Arab bank qui est elle-même une importante institution financière, représentée dans le monde entier.

    Pouvez-vous nous présenter la banque Arab Bank ?

    C'est l'une des principales banques arabes dans le monde aussi bien sur le plan de l'étendue de son réseau international que sur le plan de son bilan et de ses résultats. Elle a été créée, il y a 90 ans en Palestine à El Qods par un homme d'affaires palestinien qui résidait aux Etats-Unis, Abdelhamid Chouman. En 1948, après la tragédie palestinienne, les dirigeants de la banque ont été obligés de quitter Al Qods et de s'installer en Jordanie, à Amman. Avant de le faire, Abdelhamid Chouman avait dédommagé jusqu'au dernier centime et parfois sur ses propres deniers tous les déposants de la banque qui étaient en Palestine, contrairement à d'autres institutions qui ont fait prévaloir le climat de guerre. La banque jouit d'une très grande confiance depuis cette période-là. Arab Bank a créé des succursales et des agences dans tous les pays arabes, là où elle le pouvait comme c'est le cas récemment en Algérie. Dès que l'autorisation sera donnée, Arab bank s'instal lera en Irak, à Bagdad. Elle a connu cependant des déboires en Egypte, en Syrie, en Libye où elle a été nationalisée. La banque, il faut le souligner, est également présente dans des capitales européennes, aux Etats-Unis et en Australie. Elle jouit aujourd'hui d'une excellente crédibilité et son rating est de A-. C'est la première institution arabe qui a pu atteindre ce rating. Elle est classée parmi les cent premières banques dans le monde.

    Qu'en est-il au Maroc ?

    C'est avec les encouragements de feu Mohammed V qui était en visite au Moyen Orient et au cours de laquelle il a rencontré Abdelhamid Chouman que la première agence a été créée à Rabat en 1961 et un an plus tard le siège fut édifié à Casablanca. Avec la marocanisation, l'Arab Bank a choisi comme partenaire la Banque centrale populaire à hauteur de 50% jusqu'en 2000 et le développement n'a pas atteint le cap espéré. En l'an 2000, le groupe arabe a racheté les parts de la Banque centrale populaire et nous avons entamé un plan de restructuration. Les résultats ne sont pas encore au rendez-vous et la gestion a été revue. Nous avons adopté une politique de restructuration en 2005 accompagnée d'un plan social négocié qui a donné de bons résultats évalués à 47 millions de dh de bénéfices, ce qui nous a permis de résorber les pertes. Cette marge de manoeuvre des plus confortables a permis d'indemniser les départs, de restructurer et de développer nos activités et nos métiers. Actuellement, notre taux de croissance 30% est le meilleur de la place en matière de dépôt et de crédit et 350% en matière de résultat.


    Quelle analyse faites-vous sur les investissements arabes réalisés au Maroc ?


    Jusqu'en 2005, ils n'étaient pas à la hauteur de ce que nous avions espéré. Jusqu'en décembre 2005, les investissements arabes ne représentaient que 7% des investissements étrangers directs. L'année 2006 a démarré sur des chapeaux de roue avec les investissements émiratis pour le développement notamment des corniches de Rabat et Casablanca et pour l'aménagement urbain de Marrakech et Tanger, mais aussi qataris pour la construction de complexes immobiliers à Tanger, koweïtiens, saoudiens. Il y a beaucoup de projets moins spectaculaires que ceux des émirats, du groupe koweïtien Arif par exemple qui réalise des projets dans le domaine du logementsocial. On a l'impression que les opérateurs arabes commencent à réaliser qu'au Maroc, il y a des affaires intéressantes à faire et que les liquidités du monde arabe pourraient être placées et optimisées au Maroc de manière très avantageuse. Après le 11 Septembre, on assiste à un redéploiement des capitaux arabes, les Etats-Unis et l'Europe ne présentant plus les mêmes avantages qu'avant. Au Maroc, ils ont un marché ouvert et structuré, des potentialités, une attention soutenue de la plus haute autorité, mais nous n'en faisons pas encore ce qu'il faut faire.

    Dubai Holding et Emaar ont investi récemment en force. Pour la seule première société, l'investissement est de 12 milliards de dollars sur cinq ans. C'est un bon coup de pouce à la croissance ?

    Tout à fait. Il faut utiliser ce point dans notre argumentaire de communication qu'il faut cibler vers les pays arabes. Nous avons, d'autre part, des communautés arabes qui vivent depuis trois ou quatre décennies au Maroc et qui ont investi dans le domaine industriel et notamment du textile. Elles peuvent servir de relais pour l'investissement des PME et PMI, créatrices d'emplois, d'autant qu'elles sont très attachées au Maroc devenu leur seconde patrie.

    L'Arab Bank prête de l'argent à cette diaspora très active qui développe des projets viables.

    Farida Moha
    21 Juin 2006 Libération (Casablanca)
    Dernière modification par zek, 22 juin 2006, 17h10.
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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