Il paraît que toutes les copies disponibles du DVD «Le Code da Vinci» ont été vendues à Alger en une seule journée. Est-ce vrai ? C’est en tout cas bien possible vu l’énorme succès mondial du livre de Dan Brown, qui a fait redécouvrir le mystère du Graal. Mais au fond qu’est-ce que c’est le Graal ? Beau sujet pour la «fable» de cette semaine.
Pour ceux qui n’ont pas vu le film, ou lu le livre de Dan Brown, je rappelle que l’histoire tourne autour de la recherche d’un objet mystérieux, le «Graal». Les deux protagonistes, jeunes et beaux comme il se doit, ignorent la véritable nature de ce qu’ils cherchent mais ils possèdent des indications qui devraient permettre de le retrouver. Ils parviendront enfin à leur but malgré les mystérieux ennemis qui semèrent leur chemin d’embûches et de cadavres grâce à l’oeuvre d’un killer sans pitié, excellent latiniste, qualité aujourd’hui rare même parmi les hommes d’église. Grâce à Dan Brown, nous aurons la solution de l’énigme qui a hanté l’humanité pendant des siècles: nous saurons enfin qu’est-ce que c’est le Graal.
Apparition et disparition du Graal dans l’histoire
Le mot «Graal» apparaît avec éclat vers la fin du XIIe siècle dans le «Perceval ou le conte du Graal», un roman du cycle du Roi Arthur et de ses chevaliers de la Table ronde, écrit par Chrétien de Troyes, poète à la cour des comtes de Champagne. Vous ne m’en voudrez pas si je vous épargne le résumé des 45.000 vers qui composent le poème. Je me concentrerai uniquement sur le moment où le Graal apparaît.
Le protagoniste, le jeune chevalier Perceval, héros simple au coeur pur, après une longue errance et de multiples aventures, arrive un beau jour en vue d’un château mystérieux. Le roi des lieux est malade, il souffre d’une blessure qu’il ne parvint pas à guérir et son pays pâtit aussi des conséquences de sa maladie. Perceval assiste à une procession énigmatique où il voit défiler un grand plat, une lance qui saigne et un vase étincelant transporté par une jeune fille. Il est tellement impressionné par cette vision qu’il n’ose pas poser la question que tout le monde attend de lui: «Qu’est-ce que c’est le Graal ?». Et c’est bien dommage parce que s’il l’avait posée, le roi aurait été guéri, le pays libéré de sa morosité et nous aurions résolu une fois pour toutes l’énigme du Graal. Avec un rare sens de l’inopportunité, Chrétien de Troyes décide de mourir sans terminer son oeuvre, nous laissant ainsi sur notre faim.
Lequel des trois objets portés en procession était le Graal ? Dans les légendes d’origine nordique desquelles Chrétien de Troyes s’est inspiré, on parle de coupes et de plateaux qui se remplissent magiquement de nourriture et qui, dans les langues celtiques, sont désignés par des termes qui ont une assonance avec le mot «graal». Dans la région alpine italienne, par exemple, habitée en passé par des tribus celtes, on utilise encore aujourd’hui le terme «grolla» pour indiquer une sorte de calice qui, malheureusement pour les locaux, se remplit seulement par des moyens naturels (pour être clair, il faut une bouteille possiblement pleine).
Donc le Graal est-il une coupe ou une assiette ?
Un continuateur de Chrétien de Troyes, Robert de Boron, mort au début du XIIIe siècle, nous répond d’une façon formelle. Il s’agit d’une coupe et plus précisément de la coupe dans laquelle a été recueilli le sang qui coulait des blessures du corps de Jésus-Christ, mort en croix. Cette précieuse relique sera confiée par Dieu même à Joseph d’Arimathée, un chevalier païen arrivé en Palestine pour se mettre au service de Ponce Pilate. Joseph d’Arimathée se convertira au christianisme et deviendra le premier évêque de l’histoire. Il partira enfin pour l’Angleterre et fondera un ordre religieux qui se réunira tous les jours autour du Graal. Après la vision celtique et païenne du Graal de Chrétien de Troyes, Robert de Boron nous propose la christianisation du mythe.
Mais rien n’est certain lorsqu’il s’agit du Graal. Wolfram von Eschenbach, chevalier et homme d’armes allemand, composa entre 1200 et 1216 un «Parzival», qui s’inspire largement de l’oeuvre de Chrétien de Troyes. Mais Wolfram affirme qu’il a tiré son histoire du conte d’un certain «Kyot le provençal» qui à son tour aurait connu la légende de Parsifal et du Graal déchiffrant l’écriture d’anciens textes païens. Pour Von Eschenbach, le Graal n’est pas une coupe ni une assiette mais une «pierre de lumière» qu’il appelle «exillis». Bien évidemment ce mot énigmatique est intraduisible, ce qui permettra les interprétations les plus variées. Si tout le monde partage l’avis qu’il s’agit bien d’une pierre tombée du ciel, les uns soutiennent que cette pierre vient du Seigneur, tandis que d’autres croient dur comme fer qu’il s’agit là de l’émeraude tombée de la couronne de Lucifer lorsque celui-ci fut frappé par l’archange Michel. Cette origine luciférine ne doit pas nous amener à considérer la pierre Graal comme un élément démoniaque: elle est plutôt une relique du paradis perdu. Quoi qu’il en soit, avec Wolfram von Eschenbach, le Graal prend décidément une dimension mystique, ésotérique.
Les sources anciennes ne nous donnent pas beaucoup de certitudes sur la vraie nature du Graal. Il s’agit d’un objet «qui n’est pas de bois», ni de métal ni d’os» et aux nombreuses vertus: il émane de la lumière, il se remplit de nourriture sans jamais s’épuiser, il donne même la vie parce qu’il parvient à guérir les pires blessures mais il peut aussi détruire.
Sans avoir dévoilé son mystère, le Graal disparaît de la scène aussi à l’improviste qu’il avait apparu: après le premier quart du XIIIe siècle, on en parlera de moins en moins. Les goûts littéraires ont changé et les histoires de paladins et damoiselles intéressent de moins en moins. Le Graal tombe dans l’oubli.
A la quête du Graal
Vers la fin de 1800, après avoir parcouru une orbite silencieuse de presque cinq siècles, le Graal réapparaît sur la scène. Ce sont d’abord les romantiques, peintres, écrivains et musiciens, qui remettent à la mode les histoires moyenâgeuses ayant comme protagonistes le Roi Arthur et ses paladins de la Table ronde. Mais le Graal a surtout frappé avec la puissance d’un météore venu de l’espace, la fantaisie surchauffée d’alchimistes, spiritualistes, ésotéristes, cabalistes, mystiques, hermétistes et nécromanciens de tout poil.
Fascinés par son mystère, les occultistes redécouvrent cet objet mystérieux aux propriétés extraordinaires et ils s’en emparent pour ne plus le lâcher.
Tout d’abord il y a la question de la nature physique du Graal. S’il est une coupe, est-ce bien celle qui a recueilli le sang du Christ, comme l’affirme Robert de Boron, ou plutôt le calice de la Dernière Cène, celui qu’on voit bien en vue sur la table devant le Christ dans des milliers de tableaux religieux ? Ou les deux ensemble ?
Et où peut-elle bien se trouver cette coupe ? Les réponses sont très nombreuses: le Graal se trouverait en Italie, à Castel del Monte, ou à Bari ou à Turin; d’autres penchent pour la France et plus précisément soutiennent qu’il faudrait chercher dans le Château de Gisors, ou à Rennes-le-Château, ou à Montségur; Rosselyn, en Ecosse, a ses partisans, tandis que ceux qui penchent pour l’Angleterre rappellent que c’est là que Joseph d’Arimathée l’aurait justement amené, à Glastonbury. Si vous aimez les voyages lointains, vous pouvez aller chercher le Graal à Thakt-I-Sulaiman en Iran, haut lieu du culte de Zoroastre, ou, même si cela peut vous paraître fort curieux, dans une petite île du Canada, à Oak Island. C’est là que se trouve un puits mystérieux, dont les différents matériaux qui composent sa structure interne semblent avoir une signification initiatique. Leur progression nous conduirait à retrouver le Graal qui aurait été enfoui dans le point le plus profond du puits par des Templiers échappés à la persécution de l’Eglise et du roi de France Philippe le Bel.
Si vous n’avez pas envie de faire de longs voyages, ni de vous salir en vous calant dans un puits obscur, mais vous voulez absolument satisfaire votre désir d’admirer le Saint Graal, je vous conseille d’aller en Italie à Gênes, et de vous rendre à l’église de Saint Laurence. Moyennant la modeste somme de deux euros (si les prix n’ont pas augmenté), vous pourrez admirer dans le Musée du trésor de l’église le «Santo Catino», un élégant récipient hexagonal fait d’une matière transparente de couleur verte.
Chapeau bas ! Selon la tradition qui date des Croisades, vous êtes en présence du Saint Graal ! Et si certains Espagnols vous diront que ce n’est pas vrai et que la coupe du Saint Graal est faite en agate et se trouve dans la cathédrale de Valence, je vous dirai qu’ils sont de fieffés menteurs et je peux vous le prouver grâce justement à sa couleur verte. Le fameux calice de la Dernière Cène aurait été en effet entaillé dans une gigantesque émeraude que la Reine de Saba aurait donnée au roi Salomon et pour Wolfram von Eschenbach le Graal est une pierre précieuse, une émeraude justement, tombée de la couronne de Lucifer.
En réalité, le «Sacro Catino», d’origine probablement égyptienne, est plus modestement en verre vert, et il aurait été pris par les Génois dans une mosquée à Césarée en 1101. Mais peu importe la matière plus ou moins précieuse, la couleur correspond.
Pour ceux qui n’ont pas vu le film, ou lu le livre de Dan Brown, je rappelle que l’histoire tourne autour de la recherche d’un objet mystérieux, le «Graal». Les deux protagonistes, jeunes et beaux comme il se doit, ignorent la véritable nature de ce qu’ils cherchent mais ils possèdent des indications qui devraient permettre de le retrouver. Ils parviendront enfin à leur but malgré les mystérieux ennemis qui semèrent leur chemin d’embûches et de cadavres grâce à l’oeuvre d’un killer sans pitié, excellent latiniste, qualité aujourd’hui rare même parmi les hommes d’église. Grâce à Dan Brown, nous aurons la solution de l’énigme qui a hanté l’humanité pendant des siècles: nous saurons enfin qu’est-ce que c’est le Graal.
Apparition et disparition du Graal dans l’histoire
Le mot «Graal» apparaît avec éclat vers la fin du XIIe siècle dans le «Perceval ou le conte du Graal», un roman du cycle du Roi Arthur et de ses chevaliers de la Table ronde, écrit par Chrétien de Troyes, poète à la cour des comtes de Champagne. Vous ne m’en voudrez pas si je vous épargne le résumé des 45.000 vers qui composent le poème. Je me concentrerai uniquement sur le moment où le Graal apparaît.
Le protagoniste, le jeune chevalier Perceval, héros simple au coeur pur, après une longue errance et de multiples aventures, arrive un beau jour en vue d’un château mystérieux. Le roi des lieux est malade, il souffre d’une blessure qu’il ne parvint pas à guérir et son pays pâtit aussi des conséquences de sa maladie. Perceval assiste à une procession énigmatique où il voit défiler un grand plat, une lance qui saigne et un vase étincelant transporté par une jeune fille. Il est tellement impressionné par cette vision qu’il n’ose pas poser la question que tout le monde attend de lui: «Qu’est-ce que c’est le Graal ?». Et c’est bien dommage parce que s’il l’avait posée, le roi aurait été guéri, le pays libéré de sa morosité et nous aurions résolu une fois pour toutes l’énigme du Graal. Avec un rare sens de l’inopportunité, Chrétien de Troyes décide de mourir sans terminer son oeuvre, nous laissant ainsi sur notre faim.
Lequel des trois objets portés en procession était le Graal ? Dans les légendes d’origine nordique desquelles Chrétien de Troyes s’est inspiré, on parle de coupes et de plateaux qui se remplissent magiquement de nourriture et qui, dans les langues celtiques, sont désignés par des termes qui ont une assonance avec le mot «graal». Dans la région alpine italienne, par exemple, habitée en passé par des tribus celtes, on utilise encore aujourd’hui le terme «grolla» pour indiquer une sorte de calice qui, malheureusement pour les locaux, se remplit seulement par des moyens naturels (pour être clair, il faut une bouteille possiblement pleine).
Donc le Graal est-il une coupe ou une assiette ?
Un continuateur de Chrétien de Troyes, Robert de Boron, mort au début du XIIIe siècle, nous répond d’une façon formelle. Il s’agit d’une coupe et plus précisément de la coupe dans laquelle a été recueilli le sang qui coulait des blessures du corps de Jésus-Christ, mort en croix. Cette précieuse relique sera confiée par Dieu même à Joseph d’Arimathée, un chevalier païen arrivé en Palestine pour se mettre au service de Ponce Pilate. Joseph d’Arimathée se convertira au christianisme et deviendra le premier évêque de l’histoire. Il partira enfin pour l’Angleterre et fondera un ordre religieux qui se réunira tous les jours autour du Graal. Après la vision celtique et païenne du Graal de Chrétien de Troyes, Robert de Boron nous propose la christianisation du mythe.
Mais rien n’est certain lorsqu’il s’agit du Graal. Wolfram von Eschenbach, chevalier et homme d’armes allemand, composa entre 1200 et 1216 un «Parzival», qui s’inspire largement de l’oeuvre de Chrétien de Troyes. Mais Wolfram affirme qu’il a tiré son histoire du conte d’un certain «Kyot le provençal» qui à son tour aurait connu la légende de Parsifal et du Graal déchiffrant l’écriture d’anciens textes païens. Pour Von Eschenbach, le Graal n’est pas une coupe ni une assiette mais une «pierre de lumière» qu’il appelle «exillis». Bien évidemment ce mot énigmatique est intraduisible, ce qui permettra les interprétations les plus variées. Si tout le monde partage l’avis qu’il s’agit bien d’une pierre tombée du ciel, les uns soutiennent que cette pierre vient du Seigneur, tandis que d’autres croient dur comme fer qu’il s’agit là de l’émeraude tombée de la couronne de Lucifer lorsque celui-ci fut frappé par l’archange Michel. Cette origine luciférine ne doit pas nous amener à considérer la pierre Graal comme un élément démoniaque: elle est plutôt une relique du paradis perdu. Quoi qu’il en soit, avec Wolfram von Eschenbach, le Graal prend décidément une dimension mystique, ésotérique.
Les sources anciennes ne nous donnent pas beaucoup de certitudes sur la vraie nature du Graal. Il s’agit d’un objet «qui n’est pas de bois», ni de métal ni d’os» et aux nombreuses vertus: il émane de la lumière, il se remplit de nourriture sans jamais s’épuiser, il donne même la vie parce qu’il parvient à guérir les pires blessures mais il peut aussi détruire.
Sans avoir dévoilé son mystère, le Graal disparaît de la scène aussi à l’improviste qu’il avait apparu: après le premier quart du XIIIe siècle, on en parlera de moins en moins. Les goûts littéraires ont changé et les histoires de paladins et damoiselles intéressent de moins en moins. Le Graal tombe dans l’oubli.
A la quête du Graal
Vers la fin de 1800, après avoir parcouru une orbite silencieuse de presque cinq siècles, le Graal réapparaît sur la scène. Ce sont d’abord les romantiques, peintres, écrivains et musiciens, qui remettent à la mode les histoires moyenâgeuses ayant comme protagonistes le Roi Arthur et ses paladins de la Table ronde. Mais le Graal a surtout frappé avec la puissance d’un météore venu de l’espace, la fantaisie surchauffée d’alchimistes, spiritualistes, ésotéristes, cabalistes, mystiques, hermétistes et nécromanciens de tout poil.
Fascinés par son mystère, les occultistes redécouvrent cet objet mystérieux aux propriétés extraordinaires et ils s’en emparent pour ne plus le lâcher.
Tout d’abord il y a la question de la nature physique du Graal. S’il est une coupe, est-ce bien celle qui a recueilli le sang du Christ, comme l’affirme Robert de Boron, ou plutôt le calice de la Dernière Cène, celui qu’on voit bien en vue sur la table devant le Christ dans des milliers de tableaux religieux ? Ou les deux ensemble ?
Et où peut-elle bien se trouver cette coupe ? Les réponses sont très nombreuses: le Graal se trouverait en Italie, à Castel del Monte, ou à Bari ou à Turin; d’autres penchent pour la France et plus précisément soutiennent qu’il faudrait chercher dans le Château de Gisors, ou à Rennes-le-Château, ou à Montségur; Rosselyn, en Ecosse, a ses partisans, tandis que ceux qui penchent pour l’Angleterre rappellent que c’est là que Joseph d’Arimathée l’aurait justement amené, à Glastonbury. Si vous aimez les voyages lointains, vous pouvez aller chercher le Graal à Thakt-I-Sulaiman en Iran, haut lieu du culte de Zoroastre, ou, même si cela peut vous paraître fort curieux, dans une petite île du Canada, à Oak Island. C’est là que se trouve un puits mystérieux, dont les différents matériaux qui composent sa structure interne semblent avoir une signification initiatique. Leur progression nous conduirait à retrouver le Graal qui aurait été enfoui dans le point le plus profond du puits par des Templiers échappés à la persécution de l’Eglise et du roi de France Philippe le Bel.
Si vous n’avez pas envie de faire de longs voyages, ni de vous salir en vous calant dans un puits obscur, mais vous voulez absolument satisfaire votre désir d’admirer le Saint Graal, je vous conseille d’aller en Italie à Gênes, et de vous rendre à l’église de Saint Laurence. Moyennant la modeste somme de deux euros (si les prix n’ont pas augmenté), vous pourrez admirer dans le Musée du trésor de l’église le «Santo Catino», un élégant récipient hexagonal fait d’une matière transparente de couleur verte.
Chapeau bas ! Selon la tradition qui date des Croisades, vous êtes en présence du Saint Graal ! Et si certains Espagnols vous diront que ce n’est pas vrai et que la coupe du Saint Graal est faite en agate et se trouve dans la cathédrale de Valence, je vous dirai qu’ils sont de fieffés menteurs et je peux vous le prouver grâce justement à sa couleur verte. Le fameux calice de la Dernière Cène aurait été en effet entaillé dans une gigantesque émeraude que la Reine de Saba aurait donnée au roi Salomon et pour Wolfram von Eschenbach le Graal est une pierre précieuse, une émeraude justement, tombée de la couronne de Lucifer.
En réalité, le «Sacro Catino», d’origine probablement égyptienne, est plus modestement en verre vert, et il aurait été pris par les Génois dans une mosquée à Césarée en 1101. Mais peu importe la matière plus ou moins précieuse, la couleur correspond.
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