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La ville d'Oberhausen en Allemagne est en faillite

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  • La ville d'Oberhausen en Allemagne est en faillite

    Loin de la bonne santé économique nationale, Oberhausen, la ville la plus endettée d'Allemagne souffre de l'effondrement industriel de la Ruhr.

    Les façades grises minent le centre-ville. Les entrées et les fenêtres de la «Markthalle», le grand magasin, qui autrefois faisait la fierté d'Oberhausen, sont condamnées. L'imposant bâtiment en pierre est totalement désert. En face, le Kaufhof, l'enseigne présente dans toutes les grandes villes allemandes, est en liquidation totale avant la fermeture. Commune la plus endettée d'Allemagne, Oberhausen a emprunté l'atmosphère lugubre des cités de l'ex-RDA au moment de l'effondrement du communisme. Loin des canons de la réussite économique allemande, c'est une ville en faillite à l'image du bassin industriel sinistré de la Ruhr.

    «Bonjour tristesse», soupire le chauffeur de taxi en accueillant son client à la gare. Cela fait plusieurs décennies que la municipalité n'a plus les moyens d'investir le moindre centime dans ses infrastructures. Les fenêtres du lycée Elsa-Brändstrom, un bâtiment en briques, classé, datant de 1892 et abandonné, sont éventrées. Les salles de classe aux murs tagués et aux sols jonchés de déjections et de plumes ont été investies par les pigeons. Des herbes folles ont dévoré le grand bassin de la piscine municipale, fermée en 2009 et remplie de terre pour empêcher les accidents.

    Les rues commerçantes sont envahies par les boutiques proposant des produits de seconde main. Tout s'achète d'occasion à Oberhausen: vêtements, matériel hi-fi, meubles, vaisselle, perruques… «Avec 360 employés, notre centre d'aide sociale est le plus important de la région, déplore Werner Gross-Mühlenbruch, directeur de l'agence Caritas d'Oberhausen. Nos employés croulent sous le travail pour prendre en charge les problèmes familiaux, d'alcoolisme et les dépressions. Nous sommes obligés de refuser des cas chaque jour, tellement nous sommes débordés. Nous sommes au bord du burn-out. À Oberhausen, les gens mangent à leur faim et ils ont un toit. Mais c'est tout ce dont ils peuvent se réjouir.»

    Piscines, théâtres, bibliothèques fermés
    Avec son déficit de 1,8 milliard d'euros, la cité et ses 210.000 âmes comptent un endettement de 8340 euros par habitant. Oberhausen se classe ainsi au rang peu enviable de ville la plus pauvre d'Allemagne. Frappée de plein fouet par l'effondrement de l'industrie du charbon et de l'acier, la ville était déjà en faillite avant la réunification allemande.

    Oberhausen est au cœur de la Ruhr, le bassin industriel de l'ouest de l'Allemagne, moteur du miracle économique de l'après-guerre, et qui compte aujourd'hui quelques-unes des villes les plus déshéritées du pays. Seules 8 municipalités sur 396 y ont un budget à l'équilibre. La fermeture de l'usine Thyssen d'Oberhausen, le géant allemand de l'acier, dans les années 1990 y a accéléré la descente aux enfers. La ville compte 12 % de chômeurs, cinq points au-dessus de la moyenne nationale.

    Cela fait plusieurs décennies qu'Oberhausen taille dans ses dépenses. La ville a déjà fermé piscines, théâtres et bibliothèques municipales et a licencié plus de 1000 fonctionnaires. Sans parvenir à enrayer la spirale infernale. Les dépenses sociales pèsent un tiers du budget de la ville. «Chaque année nous creusons notre déficit de 100 à 150 millions d'euros supplémentaires», déplore Apostolos Tsalastras, maire adjoint aux finances dont les parents avaient immigré de Grèce vers la prospère Ruhr dans les années 1960.

    Conséquence du mécanisme de frein à la dette, la règle d'or allemande, Oberhausen est censée présenter des finances à l'équilibre en 2021… une véritable gageure. Tsalastras est donc confronté à un défi immédiat: trouver 40 millions d'économies annuelles supplémentaires.

    «Cela fait déjà longtemps qu'Oberhausen ne peut plus économiser sans que cela ne se ressente. Je ne sais plus ou tailler, sourit-il amèrement. Nous allons devoir augmenter encore les impôts, couper dans les budgets de la culture et des infrastructures sportives, licencier des employés municipaux, tout réduire et réorganiser». Chez Caritas, Werner Gross-Mühlenbruch sait déjà que les budgets sociaux ne pourront être épargnés.

    Le prix de la réunification

    Des quartiers entiers de la ville dépérissent. Ses habitants, qui ne marchent plus au même rythme que l'Allemagne, paraissent tous un peu groggy. Oberhausen perd en attractivité. Et les jeunes familles dynamiques fuient la déprime pour chercher un peu de gaieté ailleurs. «Une fois que nous aurons assaini nos finances par ces réformes structurelles, nous espérons sortir de ce cycle pervers et obtenir de nouveau des financements pour investir dans notre ville», affirme Tsalastras.

    Le financement de la réunification et de la solidarité avec les nouveaux Länder de l'ex-RDA a été un facteur aggravant pour Oberhausen. La contribution au pacte de solidarité coûte chaque année entre 7 et 11 millions d'euros à la ville, obligée de souscrire de nouveaux crédits pour payer son tribut. Comme ses collègues de la Ruhr, Klaus Wehling, le maire social-démocrate, réclame une refonte de ce «système pervers» et refuse de continuer à payer son écot pour l'Est jusqu'en 2019. «Nous devons enfin changer la façon de penser, insiste Wehling. Maintenant, c'est nous qui avons besoin d'une remise à niveau».

    «Nous étions fiers de contribuer à la réunification, explique Gross-Mühlenbruch. Mais vingt ans plus tard certaines villes prospères d'ex-RDA continuent de toucher des subventions pendant que nous nous saignons pour elles. Ça ne peut pas durer. C'est à notre tour.»

    Avec son déficit record de 180 milliards d'euros, le surendettement de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie est devenu le principal sujet de campagne pour le scrutin de dimanche dans cet État régional qui englobe la Ruhr. La politique d'austérité de la chancelière, qui s'étend aussi aux pays européens en difficulté, passe de moins en moins dans ce fief de la social-démocratie.

    L'approche plus douce prônée par le SPD, qui promet des investissements pour la jeunesse, l'éducation et dans les villes ruinées, devrait y faire recette. Sans illusions. Un automobiliste résume l'état d'esprit par une formule choc collée à l'arrière de sa voiture. «Oberhausen: ailleurs aussi c'est la *merde.»

    source: lefigaro.fr

  • #2
    les bienfaits du fédéralisme ...
    veni vidi vici .

    Commentaire


    • #3
      c'est des allemands , ils vont s’en sortir
      tu tombe je tombe car mane e mane
      après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

      Commentaire

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