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Terrorisme en Syrie – produit européen exporté

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  • Terrorisme en Syrie – produit européen exporté

    Le représentant de Syrie auprès de l'ONU Bachar Jafari a présenté la liste de 26 terroristes étrangers dont l’identité a été établie par les services syriens. 12 criminels sont déjà neutralisés. Il y aurait parmi eux des ressortissants britanniques, belges et français. On ne peut se douter de l’existence ni de la source de cette information. Mais il serait intéressant de saisir les vraies raisons des activités occidentales dans ce pays mis à feu et à sang par des néo-impérialistes du type sarkozyen.

    Dans son article La Syrie, centre de la guerre du gaz au Proche-Orient par Imad Fawzi Shueibi sur la source internet suisse voltairenet.org nous fournit sa propre explication de la guerre en Syrie. Il explique : « L’attaque médiatique et militaire à l’encontre de la Syrie est directement liée à la compétition mondiale pour l’énergie. À un moment où la zone euro menace de s’effondrer, où une crise économique aiguë a conduit les États-Unis à s’endetter à hauteur de 14 940 milliards de dollars, et où leur influence s’amenuise face aux puissances émergentes du BRICS, il devient clair que la clé de la réussite économique et de la domination politique réside principalement dans le contrôle de l’énergie du XXIe siècle : le gaz. C’est parce qu’elle se trouve au cœur de la plus colossale réserve de gaz de la planète que la Syrie est prise pour cible. »
    Si l’on comprend la raison, il faut également cerner la méthode. C’est celle des guerres subversives du grand Laurence d’Arabie qui l’a décrite dans ses Sept piliers de la sagesse . Cette méthode explicitée par le colonel français Dufour et appelée zone grise consiste à étiqueter le chaos créé artificiellement pour que les véritables raisons échappent au grand public. Eh bien, en Syrie on parle des terroristes anonymes et de la dictature.
    Depuis le début des années 1970, le terrorisme est devenu une dimension majeure des relations internationales. Mis en oeuvre par des groupes palestiniens, par des États du Moyen-Orient agissant de façon clandestine ou par des services spéciaux obéissant à des hommes politiques tortueux, il a le plus souvent frappé des populations civiles sans défense. Durant trois décennies, il a constitué une constante préoccupation des services de sécurité occidentaux, devenant leur priorité absolue depuis le 11 Septembre et la revendication de la terreur par des fondamentalistes musulmans sans aucune implantation réelle.
    Et la Syrie là-dedans ? Pour en avoir le cœur net nous avons fait appel à Vladimir Issayev, notre invité, chercheur, grand spécialiste de la Syrie, collaborateur du très prestigieux Institut des études orientales de l’Académie des Sciences de Moscou. Voici son témoignage fracassant et émotionnellement professionnel.
    Voix de la Russie . Monsieur Issayev, la situation en Syrie est étrange. On dit que la chute du régime est inévitable. Les Occidentaux multiplient les sanctions. Les explosions terroristes se produisent très souvent. Le régime accuse les terroristes de semer la terreur. Bachar el-Assad dit qu’il s’agit d’une intrigue américaine et européenne. Et en fait qu’est-ce que vous en pensez ? A quoi est due cette résistance et pourquoi la guerre ne finit-elle pas ? Comment voyez-vous la situation en Syrie ? On vous écoute, s’il vous plaît !
    Vladimir Issayev . A mon avis il y a plusieurs problèmes avec le régime syrien. Tout d’abord l’opposition existe et elle est très agressive. Elle se trouve, malheureusement, pour la plupart à l’étranger et ils ne comprennent rien en situation intérieure en Syrie. De temps en temps ils provoquent le régime en l’obligeant à prendre des mesures extrêmement dures à l’égard des manifestations qui se déroulent de façon assez normale. C’est la raison même de l’aggravation de la situation au quotidien. Bien sûr, l’opposition à l’intérieur de la Syrie existe et même à Moscou. Ils ne soutiennent pas bien sûr le régime de Bachar El-Assad mais en même temps ils mènent des négociations avec le régime en débattant de la démocratisation de la Syrie avec Bachar El-Assad, etc. A mon avis, c’est le chemin conventionnel en direction de la démocratisation et des changements dans la vie intérieure syrienne. En même temps on peut observer l’aide prêtée par les pays étrangers comme la Turquie qui met des armes et armements à la disposition de l’opposition très acharnée contre le régime. Voilà !
    Voix de la Russie . Bachar Jafari, représentant plénipotentiaire de la Syrie à l’ONU, a remis au secrétaire général de cette organisation la liste de 26 citoyens étrangers présumés terroristes. Il y a les Britanniques, les Belges, les Français… Croyez-vous que ces « partisans » sont organisés par les services occidentaux ? Est-ce que d’après vous c’est un coup monté des étrangers ou c’est quelque chose qui vient du peuple syrien et ces citoyens étrangers ont été découverts juste à cause de leur passeports étrangers mais ils sont tous tout de même des Syriens ?
    Vladimir Issayev . Vous savez, ce problème n’est pas facile mais ce que je peux vous dire directement parce que j’étais en Syrie. Et j’en suis revenu il y a tout juste un mois. Quant à moi, j’ai visité la Syrie beaucoup de fois – peut être 30 ou 35 fois. Comme j’ai beaucoup d’amis et collègues syriens de tous les niveaux sociaux, la dernière fois on m’a proposé de visiter la morgue dans la ville d’Alep. D mes propres yeux j’avais vu 3 cadavres de Libyens qui ont été présentés à mon examen avec documents libyens, bien sûr. Et on m’a posé la question : que font-ils ici en plein milieu de la Syrie ? A mon avis, cela témoigne de la présence des mercenaires ou autres désireux de guerroyer pour détruire le pays de l’intérieur de ce pays.
    Voix de la Russie . D’accord ! Donc vous avez vu la Syrie de vos yeux, juste à titre de votre réaction personnelle et vous avez trouvé que la Syrie vit normalement…
    Vladimir Issayev . Je vais vous expliquer quelque chose : après deux explosions qui s’étaient produites à Alep les gens qui se faisaient prendre pour des insurgés ou peut être leurs sympathisants, je ne sais pas de quelle nationalité ils sont, syrienne ou étrangère, il y en au, selon les informations fournies, une cinquantaine. Ce groupe a clamé son soutien aux opposants du régime Assad. Quand cette opposition s’est réunie, elle s’est fait tuer par les citadins d’Alep. Il y a eu 50 révolutionnaires morts. Après ça les citadins se sont adressés directement à Bachar El-Assad en demandant soit l’envoi des troupes militaires de surveillance et maintien de la paix civile à Alep soit la distribution des armes pour la légitime défense. En visitant Alep je l’ai vu moi-même. Et j’ai discuté de ce problème avec les gens. A la question de ce qui leur faisait défaut, ils répondaient qu’ils étaient en grand besoin de soutien d’Etat c'est-à-dire des forces armées d’Etat. Je ne dis pas que la situation soit partout la même. Par exemple, les villes comme Damas, Alep, Lattaquié soutiennent le régime. Peut être pas tous mais en tout cas la majorité de citadins. Au Derah, à Homs la situation est incontestablement différente. Il y a beaucoup de milieux opposés au régime. C’est pour cela que subjectivement parlant la menace de la guerre civile ne saurait être écartée.
    Voix de la Russie . Monsieur Issayev, merci de votre témoignage exclusif pour la Voix de la Russie. Ce témoignage est précieux pour la communauté internationale. Il y a eu très peu de gens comme vous qui ont eu le courage de se rendre sur place et d’appréhender la réalité. On vous remercie une fois de plus et on compte vous retrouver sur le plateau de la Voix de la Russie.
    Tout en saluant le courage et l’esprit d’analyse de M.Issayev de l’Académie des Sciences de Moscou, nous sommes au plaisir de constater que les Français, eux aussi, peuvent faire preuve d’intrépidité. Ainsi en septembre dernier les éditions La Découverte ont sorti un livre d’Alain Chouet intitulé Au cœur des services spéciaux. La menace islamiste.
    Né en 1946, Alain Chouet est quelqu’un de bien informé puisqu’il est entré au SDECE (Service de documentation extérieure et de contre-espionnage) en 1972 et a fini sa carrière à la DGSE en 2002 comme chef du service de renseignement de sécurité. Dans son ouvrage il a essayé de comprendre qui se cache derrière la façade opaque d’Al-Qaeda. Au chapitre 15 il y parle du risque d’une réactivation des extrémismes communautaires en Syrie. En passant au crible la soi disant théorie de l’« instabilité constructive », ce barbouze analyste croit dur comme fer que l’Arabie Saoudite recèle les vraies causes du terrorisme islamiste. Et elle-même serait contrôlée par les Américains qui entendent mater le développement du monde musulman et en contrôler la vie en mythifiant le terrorisme. Autrement dit, les professionnels du renseignement français, ces spécialistes aguerris pourrait serrer la main à Vladimir Issayev qui lui, bien qu’à Moscou, semble partager leur position : oui, la guerre civile peut éclater, car un mouvement du terrorisme artificiel organisé par les services occidentaux cherche à semer la pagaille au nom de l’implosion ethnique et religieuse.

    Alexandre Artamonov
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