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Traverser la Méditerranée... dans l'autre sens

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  • Traverser la Méditerranée... dans l'autre sens

    Des immigrés clandestins espagnols ont été interceptés à la mi-avril sur la côte algérienne. Le quotidien libanais L'Orient-Le Jour imagine la discussion des gardes-côtes algériens qui ont procédé à leur arrestation.

    Hassan et Omar, gardes-côtes algériens, en patrouille en mer sur la façade maritime Ouest.
    HASSAN : Dis-moi Omar, comment se porte ton frère à Saint-Denis ?
    OMAR : Ça va. Il est content que Sarkozy fasse ses valises. Il commençait à en avoir marre d'être l'extrémiste, le terroriste, le mangeur de halal et le prieur de rue de service.
    — Ouais... Je ne sais pas si Hollande va changer grand-chose. Et puis il y a la grande blonde, la fille de son père, celle qui a un nom bleu...
    — Marine ? Pas bon Marine effectivement.
    — Omar, passe-moi les jumelles.


    Omar passe les jumelles à Hassan.
    HASSAN : Encore des harragas [migrants clandestins originaires de l'Afrique du Nord, ou littéralement ceux qui "brûlent" (sous-entendu leurs papiers)].
    OMAR : Combien sur la barque ?
    — Quatre.
    — C'est peu ça pour des harragas. C'est du voyage intime.
    — Attends, mais elle ne va pas dans le bon sens la barque...
    — Comment ça, elle ne va pas dans le bon sens ?
    — Bah oui, ils reviennent au pays au lieu d'aller vers l'Europe. Ils ont oublié d'embrasser leur mère avant de partir ou quoi ?
    — Passe-moi les jumelles !


    Hassan lui donne les jumelles.
    OMAR : Mais tu as raison, ils viennent vers nous. Et qu'est-ce qu'on fait dans ce cas-là ? Moi je sais gérer les départs, pas les arrivées.
    HASSAN : Appelle Bachir !

    Omar appelle Bachir, le chef des gardes-côtes algériens.
    OMAR : M. Bachir, c'est Omar, garde-côte sur la façade Ouest. Salamaleik.
    BACHIR : Salam Omar.
    — Comment ça va ?
    — Ça va.
    — La famille, ça va ?
    — Ça va.
    — Et la santé, ça va ?
    — La santé, ça va aussi.
    — Bachir, on a un petit problème ici avec des harragas.
    — Depuis quand les harragas sont un problème ? Tu fermes les yeux et ça passe.
    — Oui, mais là, ils viennent chez nous.

    BACHIR : Comment ça : "Ils viennent chez nous" ? La définition du harraga, c'est le Maghrébin qui part. Le Maghrébin qui revient, c'est soit un fils de responsable au bord de la retraite, soit un vieux, soit un fou, mais pas un harraga.
    OMAR : Oui, mais là on a quatre types sur un bateau, ils ont pas l'air frais, et ils viennent vers nous.
    — Omar, ne te fous pas de moi.
    — Wallahi [par Dieu], on a quatre types dans une barque qui viennent vers nous !

    Hassan hoche la tête, alors que la vedette des gardes-côtes rejoint la barque.

    HASSAN : Et ils n'ont pas l'air maghrébin.
    OMAR : Comment ça ?
    BACHIR : Comment ça : "Ils n'ont pas l'air maghrébin" ?
    HASSAN : Pas l'air maghrébin dans le sens qu'ils ont l'air européen.
    OMAR : Un harraga européen ?!
    BACHIR : J'appelle le ministre.

    Bachir appelle le ministre de l'Intérieur.
    BACHIR : Monsieur le Ministre, c'est Bachir, chef des gardes-côtes. Salamaleik M. le Ministre.
    LE MINISTRE : Salam Bachir.
    — Comment ça va ?
    — Ça va.
    — La famille, ça va ?
    — Ça va.
    — Et la santé, ça va ?
    — La santé, ça va aussi.
    — Monsieur le ministre, on a un problème. On a des harragas européens qui viennent vers nos côtes.
    — Bachir, harraga et européen, c'est pas compatible.
    — Je suis d'accord M. le Ministre, mais là on en a quatre.
    — Bachir, ne te fous pas de moi.
    — Wallahi, Monsieur le Ministre. Ah, et Hassan vient de me dire, sur l'autre ligne, qu'ils les ont fait monter sur leur vedette. Un instant... M. le Ministre, ils disent qu'ils n'ont pas de papiers, mais ils le disent en espagnol. Ils disent aussi qu'ils veulent travailler à Oran, qu'il n'y a plus de travail chez eux, sans dire où c'est chez eux, ils disent que c'est à cause de l'euro, de la Grèce, de l'austérité...
    — Bachir, tu es en train de me dire que des clandestins espagnols ont été arrêtés sur nos côtes par Hassan et Omar ?
    — Euh, oui. Et le problème, c'est que là on ne connaît pas la procédure à suivre.
    — La procédure ?
    — Bah oui, on en fait quoi des types ? On les envoie en centre de détention ?
    — Bachir, tu me les envoies immédiatement au bureau. On ne les touche pas. On va les renvoyer vite fait chez eux, mais avant, je veux prendre une photo. Sinon, ma femme ne va jamais me croire. Des clandestins européens... Il faut que j'appelle le président.

    Le ministre appelle le président.
    LE MINISTRE : Monsieur le Président, c'est le ministre de l'Intérieur. Salamaleik.
    LE PRÉSIDENT : Salam.
    — Comment ça va, M. le Président ?
    — Ça va.
    — La famille ça va ?
    — Ça va.
    — Et la santé, ça va ?
    — La santé, ça va aussi.
    — Monsieur le Président, on a un problème. On a des harragas européens qui sont arrivés sur nos côtes.
    — Monsieur le Ministre, ne vous foutez pas de moi.
    — Wallahi, Monsieur le Président ! Et après interrogatoire, il semble que beaucoup d'autres Européens s'apprêtent à débarquer chez nous. Rapport à l'euro, la Grèce, l'austérité...
    — Quand il y en a un ou quatre, ça va. Mais s'il y en a beaucoup, ça va faire des problèmes.
    — Monsieur le Président, si je peux me permettre, il faut réagir avant de se faire bouffer. Ils vont venir avec leur bière et comment appelle-t-on ça, le jamon iberico, et leurs femmes dénudées. Si on n'y prend pas garde, à force d'immigration, on aura le sentiment de ne plus être chez nous, de voir des pratiques qui s'imposent à nous et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale.
    — Le drame de l'Europe, c'est que l'homme européen s'est fait cannibaliser par la finance. Le trader européen ne connaissait que l'éternel recommencement de la spéculation, rythmé par les cours de la Bourse. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine ni pour l'idée de progrès.
    — Bien dit Monsieur le Président.
    — Il va falloir rassurer nos compatriotes sur ces migrations de populations. Après tout, remettons-les dans les bateaux !
    — D'accord Monsieur le Président. Mais tout de même, Monsieur le Président, où va le monde ?

    source: courrier international (l'Orient le Jour)

  • #2
    trop longue lhistoire mais original

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    • #3
      Comme j'ai un bateau,je vais me reconvertir en passeur de haragas double sens,il y a plus de débouché...

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      • #4
        Maintenant, des milliers d'algériens en Espagne font la queue pour rentrer au pays. j'ai oublié sur quel chaine d'infos ça été passé la semaine dernière.
        ----| GLP © production 1886 - 2016 . All rights reserved |----

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        • #5
          finalement cela pourrait prêter à sourire mais ne jamais oublier que les habitants de notre pays, historiquement, ne se sont pratiquement jamais déplacé hors de nos contrés actuelle et ce depuis des millénaires.

          ce n'est que depuis le début du 20 ème siècles voir surtout depuis notre indépendance qu'un fort tx de population immigrât dans la rive nord de la méditerranée...allez chercher à comprendre.
          "Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre."
          W.C

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          • #6
            Pour une fois je suis d'accord avec toi hassa. Généralement ce sont d'autres populations qui se sont installé au Maghreb. Néanmoins les maghrébins ont quand même conquis l'Espagne, le Portugal, la Sicile, la Sardaigne, les iles Baléares donc il sont un peu sortis.
            Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

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            • #7
              Ils sont également aller jusqu'en Egypte et en Palestine.

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              • #8
                Arbefracom, oui bien sur mais notre terre fut plus une terre d'immigration, d'occupation et de colonisation que le contraire je voulais dire et jamais dans la rive nord de la méditerranée hors espagne.
                "Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre."
                W.C

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                • #9
                  Louny, oui le caire fut en partie construite pas nos ancêtres
                  "Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre."
                  W.C

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                  • #10
                    Maintenant, des milliers d'algériens en Espagne font la queue pour rentrer au pays. j'ai oublié sur quel chaine d'infos ça été passé la semaine dernière.
                    les algériens qui vivent en Europe ont intérêt à conserver leurs papiers algériens, histoire d'être sûr de pouvoir rentrer au cas où...

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                    • #11
                      J'ai beaucoup ri! merci.

                      (Mauvaise traduction du mot harraga:Harrag au singulier, Harraga au pluriel; qui vient du verbe brûler, personne qui resquille, qui passe outre les lois et règlements; ex: "hragt fil bus, hragt fil l'train" j'ai pris le bus, le train, sans payer; "hragt l'houdoud" j'ai passé illégalement la frontière; hragt l'frança " je suis allé en france sans visa.)

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                      • #12
                        pétrole

                        citation:
                        les algériens qui vivent en Europe ont intérêt à conserver leurs papiers algériens, histoire d'être sûr de pouvoir rentrer au cas où..


                        et s'ils veulent rentrer il faut le faire avant l'épuisement du pétrole
                        Dernière modification par algiers09, 14 mai 2012, 22h18.

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                        • #13
                          Envoyé par Neutrino
                          les algériens qui vivent en Europe ont intérêt à conserver leurs papiers algériens, histoire d'être sûr de pouvoir rentrer au cas où...
                          J'aimerai la reformuler autrement: les algériens n'ont aucune raison de s'en débarrasser et toutes les raisons de les garder, retour ou pas.
                          ----| GLP © production 1886 - 2016 . All rights reserved |----

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                          • #14
                            Quelle idée saugrenue de vouloir devenir un autre !!!
                            وإن هذه أمتكم أمة واحدة

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                            • #15
                              Andromed
                              Comme j'ai un bateau,je vais me reconvertir en passeur de haragas double sens,il y a plus de débouché..
                              Détrompe toi mon ami,les européens n'ont pas assez d'argent a investir pour la harga à moins que tu ne leur demande pas un seul sous..n'oublie pas que les notre peuvent investir jusqu’à 15000 euros pour avoir un visas et moins de 5000 pour la harga ,ça ne seras pas le cas des européens
                              Coucher du soleil à Agadir

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