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Les pays islamiques veulent réduire le "fossé" avec l'Occident

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  • Les pays islamiques veulent réduire le "fossé" avec l'Occident

    es caricatures du prophète Mahomet publiées en Occident et jugées blasphématoires dans le monde musulman ont visiblement constitué un déclic : l'Organisation de la conférence islamique (OCI), dont la session ministérielle annuelle s'est achevée, mercredi 21 juin, à Bakou (Azerbaïdjan), a décidé d'agir à trois niveaux : balayer devant sa propre porte, lutter contre "l'islamophobie" dans les pays occidentaux et multiplier les contacts avec eux pour promouvoir une meilleure connaissance de la religion musulmane. En un mot, tenter d'utiliser le poids du 1,3 milliard de musulmans pour améliorer les conditions de leur participation aux affaires du monde. Ces décisions sont consignées dans deux documents : une "Déclaration de Bakou" et un communiqué final.


    Pour "promouvoir la tolérance et le respect de la liberté de religion et de croyance", les participants ont approuvé la création d'un Observatoire de l'OCI chargé de "surveiller les manifestations de l'islamophobie". Ils se proposent d'examiner, en coopération avec "les institutions compétentes de l'Union européenne", la possibilité d'instaurer des "programmes sur l'islam dans le cycle secondaire scolaire" et d'éclairer le monde, en particulier la jeunesse, sur "les valeurs de l'islam". Le rôle des médias leur paraît capital.

    Compte tenu de "l'importance du dialogue entre les civilisations et du développement des relations entre le monde musulman et les autres cultures et civilisations", les pays membres de l'OCI s'engagent à "intensifier les contacts et les échanges" avec ces dernières. Dans un entretien au Monde, le secrétaire général de l'OCI, Ekmeleddin Ihsanoglu, admet qu'un "fossé s'est creusé entre l'Occident et le monde musulman". "Ce fossé tient, dit-il, à la disparité entre le développement économique et social des deux parties, ainsi qu'aux lacunes de la connaissance réciproque et à la non-reconnaissance des préjudices historiques." Pour le combler, il faut, selon lui "une réconciliation historique entre le monde musulman et l'Europe", un dialogue "en toute franchise" pour que "le lourd héritage historique qui perdure dans l'inconscient ne remonte à la surface de part et d'autre, comme lors de la publication des caricatures méprisables" qui ont porté atteinte au prophète ..

    Mais il faut aussi des réformes au sein du monde musulman, préconisées par un "Programme d'action décennal", adopté par un sommet extraordinaire de l'OCI réuni en décembre 2005. Ce Programme, auquel la conférence de Bakou a réaffirmé son adhésion, pose les jalons des changements requis au niveau de la "bonne gouvernance", de l'enseignement, y compris en matière de jurisprudence religieuse, pour promouvoir "le rejet du fanatisme et de l'extrémisme". Le terrorisme est condamné "sous toutes ses formes", de même que toute tentative de le lier "à quelque religion, culture ou peuple que ce soit".

    Mouna Naïm
    Article paru dans l'édition du 23.06.06 LEMONDE
    إِن تَنصُرُوا الله ينصُركُم الله، الوطن، الملك
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