Le Maroc, pays exportateur du bioéthanol ? Ce n’est pas de l’intox, mais un projet en gestation qui pourrait se concrétiser si les négociations actuellement en cours entre les parties concernées aboutissent dans les mois à venir. Il s’agit, d’une part, d’une société de droit marocain nouvellement créée et appelée ABLH, qui devrait servir de véhicule d’investissement, et de l’autre, de la commune urbaine d’Agadir.
Le projet, consistant en la construction d’une usine de production de ce biocarburant pour une enveloppe de 70 M€, est actuellement dans une étape d’accélération du processus de financement. Le tour de table, qui devrait compter des institutionnels marocains et des fonds d’investissements étrangers ciblant les énergies renouvelables et les projets de développement durable, n’est pas bouclé. «Une fois nos financements bouclés, Agadir se verra dotée de l’usine pilote. Aujourd’hui, nos partenaires sont en train de développer des projets en Europe, notamment en Grande-Bretagne et à Malte. Le Maroc est ainsi l’un des premiers pays concernés par cette technologie», a précisé Edwin Sluismans, associé gérant d’ABLH et directeur général de la société Greenberry implantée à Casablanca et filiale de la société américaine GeneSyst. En fait, la réalisation de l’usine d’Agadir se fera en plusieurs phases. Dans un premier temps, elle aura une capacité de traitement de 100.000 tonnes par an pour passer, après 36 mois environ, à 250.000 tonnes. «Nous allons démontrer que ce projet permettra non seulement de diminuer les investissements des communes, mais aussi de créer des emplois qualifiés et non qualifiés», a-t-il ajouté. Les budgets à économiser par la commune urbaine d’Agadir, bien qu’ils demeurent confidentiels, ne pourraient qu’être substantiels avec le lancement d’une industrie exportatrice génératrice de profits, surtout que la demande sera de plus en plus importante. «En Europe, il y a une circulaire qui prévoit qu’en 2020, 20% des carburants devront être d’origine renouvelable. Un objectif qui est loin d’être atteint. On pourrait conclure des contrats avec des marchés proches, tels que la France ou l’Espagne qui consomment plus d’éthanol qu’ils n’en produisent», estime-t-il. Même sur le plan de la création d’emplois, les initiateurs du projet promettent de réintégrer les 150 personnes travaillant sur le site de Tamelast pour faire le tri des intrants au niveau des déchets dans des conditions protégées.
Parallèlement, il est prévu de créer une filière technologique pour la formation d’une cinquantaine de biotechniciens et de chimistes spécialisés. Techniquement, la production de bioéthanol est basée sur le craquage de la lignocellulose des plantes à fibres qui compose les déchets organiques. Pour séparer les cellules des fibres grâce à une pression et une chaleur très élevées obtenues en faisant passer les déchets organiques hachés dans un puits, qui plonge très profondément dans le sol. À la sortie, il y aura du sucre, lequel produit de l’alcool, qui, une fois fermenté, donne du bioéthanol. En fait, la technologie est révolutionnaire, et, à en croire les initiateurs du projet, elle n’est pas consommatrice de grandes quantités d’eau. Si ce projet se matérialise, ce serait une première en Afrique, d'autant plus que la ressource utilisée émane des produits non valorisés actuellement au Maroc : les déchets ménagers. «On disposera ainsi d’un business model nous permettant d’essaimer ce type d’unités, sur différentes villes marocaines. À terme, la vision est de disposer de plusieurs usines, indispensables pour la création d’une véritable filière. Néanmoins, pour l’instant, ne mettons pas la charrue avant les bœufs, les enjeux sont importants et la tâche est ardue», a-t-il lancé. Il faut dire que les prochains moins sont cruciaux. Les partenaires financiers anglo-saxons dans ce projet attendent une participation massive des institutionnels marocains dans le tour de table. Selon les dires du management d'ABLH, des investisseurs marocains auraient déjà manifesté un intérêt pour ce projet, qui pourrait drainer un chiffre d’affaires annuel estimé à 19,5 millions d’euros pour 30 millions de litres d’éthanol produits chaque année.
lesechos
Le projet, consistant en la construction d’une usine de production de ce biocarburant pour une enveloppe de 70 M€, est actuellement dans une étape d’accélération du processus de financement. Le tour de table, qui devrait compter des institutionnels marocains et des fonds d’investissements étrangers ciblant les énergies renouvelables et les projets de développement durable, n’est pas bouclé. «Une fois nos financements bouclés, Agadir se verra dotée de l’usine pilote. Aujourd’hui, nos partenaires sont en train de développer des projets en Europe, notamment en Grande-Bretagne et à Malte. Le Maroc est ainsi l’un des premiers pays concernés par cette technologie», a précisé Edwin Sluismans, associé gérant d’ABLH et directeur général de la société Greenberry implantée à Casablanca et filiale de la société américaine GeneSyst. En fait, la réalisation de l’usine d’Agadir se fera en plusieurs phases. Dans un premier temps, elle aura une capacité de traitement de 100.000 tonnes par an pour passer, après 36 mois environ, à 250.000 tonnes. «Nous allons démontrer que ce projet permettra non seulement de diminuer les investissements des communes, mais aussi de créer des emplois qualifiés et non qualifiés», a-t-il ajouté. Les budgets à économiser par la commune urbaine d’Agadir, bien qu’ils demeurent confidentiels, ne pourraient qu’être substantiels avec le lancement d’une industrie exportatrice génératrice de profits, surtout que la demande sera de plus en plus importante. «En Europe, il y a une circulaire qui prévoit qu’en 2020, 20% des carburants devront être d’origine renouvelable. Un objectif qui est loin d’être atteint. On pourrait conclure des contrats avec des marchés proches, tels que la France ou l’Espagne qui consomment plus d’éthanol qu’ils n’en produisent», estime-t-il. Même sur le plan de la création d’emplois, les initiateurs du projet promettent de réintégrer les 150 personnes travaillant sur le site de Tamelast pour faire le tri des intrants au niveau des déchets dans des conditions protégées.
Parallèlement, il est prévu de créer une filière technologique pour la formation d’une cinquantaine de biotechniciens et de chimistes spécialisés. Techniquement, la production de bioéthanol est basée sur le craquage de la lignocellulose des plantes à fibres qui compose les déchets organiques. Pour séparer les cellules des fibres grâce à une pression et une chaleur très élevées obtenues en faisant passer les déchets organiques hachés dans un puits, qui plonge très profondément dans le sol. À la sortie, il y aura du sucre, lequel produit de l’alcool, qui, une fois fermenté, donne du bioéthanol. En fait, la technologie est révolutionnaire, et, à en croire les initiateurs du projet, elle n’est pas consommatrice de grandes quantités d’eau. Si ce projet se matérialise, ce serait une première en Afrique, d'autant plus que la ressource utilisée émane des produits non valorisés actuellement au Maroc : les déchets ménagers. «On disposera ainsi d’un business model nous permettant d’essaimer ce type d’unités, sur différentes villes marocaines. À terme, la vision est de disposer de plusieurs usines, indispensables pour la création d’une véritable filière. Néanmoins, pour l’instant, ne mettons pas la charrue avant les bœufs, les enjeux sont importants et la tâche est ardue», a-t-il lancé. Il faut dire que les prochains moins sont cruciaux. Les partenaires financiers anglo-saxons dans ce projet attendent une participation massive des institutionnels marocains dans le tour de table. Selon les dires du management d'ABLH, des investisseurs marocains auraient déjà manifesté un intérêt pour ce projet, qui pourrait drainer un chiffre d’affaires annuel estimé à 19,5 millions d’euros pour 30 millions de litres d’éthanol produits chaque année.
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