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Régionales en Allemagne : "un revers considérable" pour la CDU mais relatif pour Merkel

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  • Régionales en Allemagne : "un revers considérable" pour la CDU mais relatif pour Merkel

    "Les jours précédant le scrutin de dimanche dans cet Etat le plus peuplé d'Allemagne, les observateurs décrivaient ce vote comme une 'mini élection nationale'" écrit, lundi 14 mai, le magazine allemand Der Spiegel, au lendemain d'une défaite électorale de taille pour la chancelière allemande Angela Merkel.

    Dimanche, son parti, l'Union chrétienne-démocrate (CDU) n'a obtenu que 26,3 % des suffrages lors d'une élection régionale en Rhénanie du Nord-Westphalie, qui compte près de 18 millions d'habitants. L'opposition, les sociaux-démocrates (SPD) menés par Hannelore Kraft et alliés aux Verts, y ont obtenu "une claire majorité" pour Der Spiegel : 39 % des suffrages pour le SPD et 12 % pour les écologistes.

    Dans cet Etat-clé, "les électeurs ont puni le parti" d'Angela Merkel, insiste le magazine. Une élection "test" selon RFI, qui évoque certains titres de la presse allemande à ce sujet : "un désastre pour la CDU", "la chancelière va avoir besoin de nerfs solides", "le fiasco de Merkel"...

    Cité par la radio, un proche d'Angela Merkel qualifie ces résultats de "coup de massue" pour les conservateurs au pouvoir. La chancelière a elle-même évoqué lundi une "défaite douloureuse et amère" lors d'une conférence de presse.

    Selon Bloomberg, la CDU a enregistré son "pire score depuis la seconde guerre mondiale" dimanche. Un "déclin de la CDU bien pire que ce qui était prévu", signalait dimanche le Wall Street Journal, peu après les résultats, "ce qui suggère que la populaire chancelière est plus vulnérable que beaucoup ne le pensaient".

    UN VOTE ANTI-RIGUEUR ?

    Le chef de file de la CDU en Rhénanie du Nord-Westphalie, Norbert Röttgen, est surnommé "le fils préféré de Merkel", comme se plaît à le rappeler Libération. Pour protéger la chancelière, il a pris à son compte l'entière responsabilité des résultats : "c'est une défaite avant tout personnelle".

    Mais pour le New York Times, il ne fait aucun doute que "les répercussions vont bien au-delà des frontières de l'Etat", analyse le quotidien américain, qui rappelle que le parti d'Angela Merkel a récemment connu des résultats médiocres dans plusieurs élections.

    Selon Der Spiegel, Norbert Röttgen voulait faire de l'élection "un référendum" sur la politique européenne de la chancelière allemande. Comme en réponse, "les Allemands de Rhénanie du Nord-Westphalie ont porté leurs suffrages vers le SPD, critique de la politique rigoureuse d'Angela Merkel", fait remarquer Le Nouvel Observateur. Pour le quotidien britannique The Guardian, cette élection pourrait bien "donner le la" des prochaines élections législatives.

    "Cette victoire pourrait encourager la gauche allemande à intensifier les attaques contre Merkel, et son soutien des politiques d'austérité européennes", envisage ainsi Al-Jazira. La chaîne de télévision qatarie ajoute que souvent, les élections en Rhénanie du Nord-Westphalie ont "une influence sur la politique nationale" : "Il y a sept ans, une défaite humiliante du SPD de Gerard Schröder, alors chancelier, l'avait incité à organiser une élection anticipée, qu'il a perdue face à Merkel."

    MERKEL TOUJOURS POPULAIRE

    Angela Merkel va-t-elle cependant directement souffrir de ce revers électoral local ? "La chancelière allemande est en difficulté mais sa popularité reste importante", relativise Le Journal du dimanche. Selon un sondage pour Stern, 59 % des Allemands soutiennent aujourd'hui sa politique d'austérité budgétaire.

    "Il n'est pas sûr que la chancelière souffre de cette défaite dans un fief traditionnel de la gauche", poursuit Libération. Comme le rappelle le Wall Street Journal, la Rhénanie du Nord-Westphalie est un bastion social-démocrate depuis 50 ans.

    "Avec l'économie allemande plus ou moins en position de force dans la zone euro, la crise européenne est une préoccupation allemande, mais pas encore un enjeu à faire tomber des gouvernements", tempère le quotidien économique américain.

    Pour l'hebdomadaire Die Ziet, cité par Le Journal du dimanche, les choses "se compliquent" pour Angela Merkel. Et le calendrier n'est pas favorable. "Cette défaite cuisante" tombe on ne peut plus mal à un jour de la première rencontre entre la chancelière et le président François Hollande.

    Selon le quotidien britannique The Daily Telegraph, ce revers électoral pourrait bien "renforcer la demande du président Hollande" de compléter le pacte fiscal, "pour y donner plus de place à des politiques de dépenses de centre gauche".

    "Tandis que des partis anti-austérité prennent le pouvoir dans les capitales voisines, et que son leadership est remis en question, Mme Merkel risque de se trouver de plus en plus encerclée", conclut le Wall Street Journal.

    Valentine Pasquesoone
    lemonde
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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