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«L’Algérie n’a pas grand-chose à attendre de la France»

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  • «L’Algérie n’a pas grand-chose à attendre de la France»

    - François Hollande est socialiste, Sarkozy était considéré comme libéral. Y a-t-il véritablement une divergence idéologique dans la conception de la chose économique entre les deux hommes, ou bien sont-ce des divergences de façade ?
    Il faut différencier leur conception de l’économie et leur marge de manœuvre. Je veux dire que François Hollande est effectivement plus keynésien, moins libéral dans sa conception que Sarkozy, mais il se trouve quand même dans un contexte européen qui fait que quelles que soient ses conceptions, il est confronté à des partenaires européens qui sont plutôt libéraux. Ce que je veux dire c’est que la conception, à la limite, importe moins que l’action possible qui sera menée dans les prochains mois par le nouveau président. A ce titre-là, qu’est-ce qu’on voit en Europe ? On voit que les gouvernements en Europe que ce soit en Angleterre, en Allemagne, en Italie, en Espagne sont tous des gouvernements conservateurs. Or, la politique économique qu’on peut mener en France dépend des traités européens et des capacités dans l’exécution de ces traites avec les partenaires européens. En somme, un président de gauche, dans une Europe, n’arrivera pas à lui seul à changer les politiques. Ce que je veux dire par là, c’est quelles que soient ses convictions, même si elles sont keynésiennes, sans doute que d’un autre côté, les convictions européennes de François Hollande, font qu’il sera obligé de se mettre dans le moule de l’Europe tel qu’elle fonctionne aujourd’hui.


    - La France connaît une situation de crise. L’Algérie en revanche, connaît grâce au pétrole, une situation confortable avec des réserves de change considérables convoitées par le FMI. En quoi ces données peuvent-elles configurer les relations économiques futures entre les deux pays ?
    Les relations économiques entre les deux pays sont à l’avantage de la France. L’Algérie exporte principalement des produits pétroliers, mais la France n’est pas son premier client, ce sont plutôt d’autres pays, par contre, la France n’a pas tant besoin que ça du pétrole et du gaz algériens puisque ses ressources sont ailleurs. La France fournit en revanche des biens manufacturés à l’Algérie. La balance commerciale est plutôt en faveur de la France. Comment les choses pourraient-elles concrètement changer ? Le problème économique principal pour François Hollande en ce moment c’est plutôt un problème européen. Je pense que le président et le futur gouvernement regarderont plus vers l’Europe pour résoudre cette crise que vers le Sud et l’Algérie en particulier. Car même si l’Algérie a des réserves en devises importantes, elle aurait plutôt intérêt à investir chez elle, dans le cadre d’une croissance endogène. Par ailleurs, elle n’a pas forcément besoin de capitaux français, d’ailleurs je ne suis même pas sûr qu’elle en ait vraiment envie. Du coup, cette autosuffisance algérienne n’implique pas forcément des relations différentes. L’Algérie n’a pas grand-chose à attendre de la France, en réalité, de mon point de vue. Elle a les ressources financières pour investir. Ce qu’elle peut attendre, éventuellement, c’est en partie sur les questions de formation. Il y a un important afflux d’étudiants algériens en France. Evidemment, le nouveau gouvernement s’il permet d’obtenir plus facilement des visas, s’il a une politique moins restrictive sur l’ouverture aux étudiants étrangers et algériens en particulier, ça pourrait bénéficier à l’Algérie.


    - Vous dites que l’Algérie n’a pas grand-chose à attendre, mais qu’en est-il des attentes de la France. Ses entreprises n’ont-elles pas besoin du marché algérien en cette période de crise ?
    Plutôt que de parler uniquement de l’Algérie, je vous parlerai de l’ensemble du Maghreb, qui est un espace francophone, mais encore faudrait-il que l’industrie française soit en mesure de répondre présent. Je ne vous cache pas que je suis un peu inquiet pour l’industrie française. Si les produits chinois sont moins chers que les produits français, il n’y a aucune raison pour que les pays du Maghreb achètent les produits français. A part la proximité linguistique qui peut aider. La France doit d’abord essayer de reconstituer une industrie locale. La demande des consommateurs du Maghreb reste marginale et ne suffira à résoudre les problèmes industriels de la France.


    - Justement face à cette concurrence chinoise qui est devenue un fournisseur important de l’Algérie, quelle serait la stratégie à adopter pour la France ?
    On ne peut pas reprocher aux Africains en général de vouloir des produits de bonne qualité et moins chers et il est clair que l’industrie chinoise en ce moment est très compétitive. Si la France s’appuie uniquement sur son réseau traditionnel de France-Afrique et sur ses liens historiques pour qu’on achète ses produits, ça ne va pas marcher.
    Toutefois, je ne pense pas que ce soit à la France toute seule de reprendre pied en Afrique. Je pense que c’est à l’Europe en général de nouer des partenariats avec l’Afrique et c’est à l’industrie européenne dans son ensemble de produire des biens d’équipement et ce dont a besoin l’Afrique pour se développer. En somme, les biens de production qui permettent aux entrepreneurs locaux de se lancer dans la production et d’investir, ce que la Chine ne sait pas très bien faire puisqu’elle est plutôt performante sur ce qu’on appelle les biens de consommation. Donc, il faudrait que l’Afrique en général et l’Algérie en particulier, si elle devait se tourner vers l’Europe, ça serait pour acheter des biens de production pour relancer sa production intérieure.

    - A l’époque de Sarkozy, plusieurs dossiers économiques, dont certains restent en suspens. Peut-on imaginer que certains projets d’investissement soient boostés à la faveur de François Hollande, à l’image du dossier Renault ?
    Il y a eu beaucoup de promesses, mais c’est manifestement le Maroc qui a eu l’investissement. Je pense que la politique française en ce moment n’est pas du tout une politique dans laquelle on va favoriser la délocalisation.
    La nouvelle usine au Maroc a été très mal perçue en France. C’est une usine qui exploite le coût faible du travail au Maroc et qui réexporte ensuite les voitures en Europe, c’est donc une délocalisation. Ce qui serait souhaitable dans le cadre de la France et de l’Algérie, c’est d’investir en Algérie pour produire des biens destinés au marché intérieur, mais à mon avis, les Algériens n’ont pas besoin des investissements français pour cela, puisqu’ils ont les ressources financières, sauf évidemment s’il s’agit de produits technologiques particuliers.
    Pour l’instant, il est difficile de se prononcer, mais je ne suis pas sûr que François Hollande soit très ouvert à l’idée que les sociétés françaises investissent en Algérie pour le marché européen. Ce serait une délocalisation. Je pense que ce serait intelligent de nouer des partenariats sur les marchés africains, en général et algériens en particulier, mais est-ce que les Algériens ont besoin des capitaux français pour le faire, peut-être sur des questions très technologiques. Les Algériens ont les moyens pour former les compétences et acquérir les connaissances pour produire eux-mêmes.




    Safia Berkouk( el watan)

  • #2
    Il y a eu beaucoup de promesses, mais c’est manifestement le Maroc qui a eu l’investissement. Je pense que la politique française en ce moment n’est pas du tout une politique dans laquelle on va favoriser la délocalisation
    Encore sur cette fameuse belle usine! C'est simple et comme disent certains à cause de l'interdépendance, sous indépendance dans l'indépendance sur l'indépendance, enfin un truc du genre...Ok je sors

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    • #3
      UNE FOIS JE TROUVE UN FRANÇAIS SINCERE QUI NE FAIT PAS DE DÉMAGOGIE ET DIT LA VÉRITÉ POUR CEUX QUI ATTENDENT JE N'EN SAIS RIEN DE LA FRANCE,DONC ,GROSSO MODO,VOUS VOULEZ DÉVELOPPER VOTRE PAYS,ALLEZ Y,vous avez de l'argent stocké et pourquoi attendre qu'on vienne travailler a votre place? OU DÉLOCALISER DES USINES ,QUI NE VIENNENT PLUS

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      • #4
        Voilà encore une interview-maison dont les torchons algeriens ont le secret

        On prend un "mercenaire" qu'on qualifie d'expert et on lui pose des questions aussi pompeuses que stupides.

        - La France connaît une situation de crise. L’Algérie en revanche, connaît grâce au pétrole, une situation confortable avec des réserves de change considérables convoitées par le FMI. En quoi ces données peuvent-elles configurer les relations économiques futures entre les deux pays ?

        C'est l'opulente et moderne France qui peut être sauvée par la tiers -mondiste Algérie car elle a des sous...

        Ce mercenaire-expert (qui sait gratter dans le sens du poil) annonce ( sans qu'on lui ait rien demandé) .

        "La nouvelle usine au Maroc a été très mal perçue en France. C’est une usine qui exploite le coût faible du travail au Maroc et qui réexporte ensuite les voitures en Europe, c’est donc une délocalisation."

        Ce mercenaire-expert oublie qu'il ne s'agit pas d'une délocalisation car il n'y a pas eu d'usine fermée en France au profit de celle de Tanger.C'est une nouvelle usine.
        Il oublie aussi que l’Algérie lorgnait aussi sur l'installation de cette usine chez elle

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