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La résistible ascension du dollar

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  • La résistible ascension du dollar

    Tel qui rit mardi pleure (un peu) mercredi. Ou le contraire selon la monnaie que l’on considère…Mardi, le dollar avait pris la main en précipitant l’euro en dessous de 1.27, son plus bas niveau depuis janvier dernier ; mais la devise européenne a bénéficié mercredi du soutien apporté par la publications des « minutes » de la Fed. Il s’agit, comme d’habitude, des explications du vote précédent du FOMC, le conseil qui gère la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine. En effet, les dirigeants de la Fed ont dit – il y a six semaines, délai de rigueur - s'inquiéter des risques que posaient l'évolution en Europe et celle de la politique budgétaire américaine pour la croissance économique des Etats-Unis ; mais le marché, qui aime les paradoxes, a reçu ces propos comme un signe que l'institution était susceptible de procéder à de nouvelles mesures de soutien à l'économie, qui ont pour effet de diluer la valeur du billet vert et de le rendre ainsi moins attractif pour les investisseurs ! En fait, il y a un autre « joker » pour décider du sort de l'euro : les espoirs de voir la formation d'un gouvernement de coalition en Grèce, a observé un analyste. Car les Grecs vont devoir revoter le 17 juin ; ce que marché craint particulièrement de voir les nouvelles élections utilisées comme une sorte de referendum pour rester au sein de la zone euro ou en sortir, a commenté un autre analyste... Finalement, le paradoxe, note le Wall Street Journal, est : est-ce que les choses peuvent vraiment être pires pour les Grecs? «Les taux d'intérêts grecs à 10 ans sont à plus de 24% et la dette du pays représente plus de 160% de son Produit intérieur brut. La récession va atteindre près de 5% et le chômage devrait être en moyenne de 20% en 2012 selon la Commission européenne. Selon les termes de son dernier plan de sauvetage, le pays doit encore faire 11,5 milliards d'euros de coupes dans les dépenses publiques cette année ce qui va encore faire augmenter le chômage et l'ampleur de la récession. Tout scénario de sortie est meilleur…» Le quotidien économique américain estime qu'une devise dévaluée comme la drachme permettra tout de même de relancer un peu la croissance et de casser la logique d'austérité perpétuelle. Et dans un scénario qui serait le pire, la Grèce ne serait pas si différente de l'Argentine ou de la Russie quand les deux pays se sont retrouvés en cessation de paiement. «Si la drachme perd 75% de sa valeur en six mois, elle se retrouvera vis-à-vis du dollar à un niveau de l'ordre de 1051 contre 263 aujourd'hui, soit le niveau qui était le sien avant son entrée dans l'euro en 2000...»Drôle de drame? Coté pétrole, le dollar défavorise le baril; en effet, le commerce du brut n'est libellé qu'en billets verts et donc, mécaniquement, toute dépréciation du billet vert tend à en renchérir le cours exprimé en dollars, et inversement dans le cas actuel. Hier, le Brent de mer du Nord cédait 0,9% à 111,2 dollars, mais le WTI américain dérapait plus sérieusement de 1,7% à 92,4 dollars. On attendait aussi les chiffres les stocks pétroliers américains; habituellement, leur pic intervient fin mai et coïncide avec le début de la “"driving season"”, la saison des départs en vacances et en week-ends des Américains. Il semble cette année avoir de l'avance.

    CHANGES. L'euro remontait légèrement face au dollar mercredi, après la diffusion des minutes de la Banque centrale américaine (Fed), mais restait affaibli par l'annonce la veille de nouvelles élections en Grèce et par la crainte d'une contagion de la crise au reste de la zone euro. Vers 21H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,2715 dollar contre 1,2728 dollar mardi vers 21H00 GMT. Vers 07H10 GMT, la monnaie unique européenne est tombée à 1,2681 dollar, son niveau le plus bas depuis le 16 janvier. L'euro était stable face à la devise nippone, à 102,13 yens contre 102,12 yens mardi soir, après avoir atteint mercredi vers 06H35 GMT 101,91 yens, son niveau le plus faible depuis trois mois. Le dollar progressait face au yen à 80,32 yens contre 80,23 yens mardi soir. Vers 21H00 GMT, la livre britannique reculait face à l'euro, à 79,91 pence pour un euro, après être monté vers 06H50 GMT à 79,50 pence, un nouveau plus haut depuis début novembre 2008. La livre sterling baissait aussi face au billet vert, à 1,5910 dollar, tombant même vers 09H45 GMT à 1,5889 dollar, un plus bas depuis un mois. La devise helvétique restait stable face à l'euro, à 1,2009 franc suisse pour un euro, comme face au dollar, à 0,9444 franc suisse pour un dollar, après avoir atteint 0,9471 franc vers 07H10 GMT, un plus bas depuis quatre mois. Le yuan chinois a terminé à 6,3218 yuans pour un dollar contre 6,3180 yuans la veille.

    A SAVOIR. Les minutes de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed), publiées vers 18H00 GMT, ont légèrement soutenu l'euro face au dollar, lui permettant de regagner du terrain après une forte chute mardi. En effet, les dirigeants de la banque centrale américaine (Fed) ont dit s'inquiéter des risques que posaient l'évolution en Europe et celle de la politique budgétaire américaine pour la croissance économique des Etats-Unis. La situation en Europe "continuait de présenter un risque important pour l'activité ici et à l'étranger", et la possibilité que la politique budgétaire américaine soit plus restrictive que prévu en posait un autre, selon le compte-rendu de la réunion du Comité de politique monétaire de la Fed d'avril. Ces propos étaient reçus par le marché comme un signe que l'institution était susceptible de procéder à de nouvelles mesures de soutien à l'économie, qui ont pour effet de diluer la valeur du billet vert et de le rendre ainsi moins attractif pour les investisseurs. Mais cette hausse était limitée par un "climat toujours dominant sur le marché d'aversion au risque" qui favorisait le dollar américain, "la devise la plus fréquemment achetée (...) depuis huit séances consécutives", comme l'a relevé Samarjit Shankar, de BNY Mellon. De ce fait, même s'il se stabilisait mercredi en cours d'échanges, l'euro restait sous pression, après une nette baisse mardi quand "se sont évaporés tous les espoirs de voir la formation d'un gouvernement de coalition" en Grèce, a observé Craig Erlam, analyste chez Alpari UK. Les Grecs vont devoir retourner aux urnes le 17 juin après l'échec d'une réunion de la dernière chance mardi des responsables politiques, ravivant les inquiétudes sur une éventuelle sortie d'Athènes de la zone euro. Le marché craignait particulièrement de voir "les nouvelles élections utilisées comme une sorte de referendum pour rester au sein de la zone euro ou en sortir", a commenté Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

    A NOTER. Lors de leur première conférence de presse commune mardi soir, la chancelière allemande Angela Merkel et le nouveau président français François Hollande ont affirmé leur volonté commune que le pays "reste dans la zone euro". "L'énorme incertitude qui imprègne les marchés est négative pour l'euro", ont observé les analystes de Commerzbank. En effet, au-delà de la situation grecque, les cambistes craignaient de voir d'autres pays touchés à leur tour par la crise, notamment l'Espagne et l'Italie, deux poids lourds de la zone euro dont les secteurs bancaires sont sources d'inquiétudes.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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    ET AUSSI. Même si le scénario semble toujours assez improbable, rappelle slate.fr, les banques internationales ont commencé à établir des scénarios et des plans pour faire face à un retour de la drachme et donc à un abandon de l'euro par la Grèce explique le site économique Marginal Revolution. «Certaines banques n'ont même jamais supprimé la drachme de leurs systèmes quand la Grèce a adopté l'euro il y a plus d'une dizaine d'années et sont prêtes avec une simple commande informatique si les problèmes de dette forcent le pays à réutiliser ses anciens billets et ses anciennes pièces», écrit Marginal Revolution. «De la disparition de l'URSS –qui a engendré la naissance de devises comme la couronne estonienne et le tenge kazakh– à l'introduction de l'euro, les banques ont de l'expérience pour préparer leurs systèmes à faire face à ces changements. Des préparatifs discrets existent depuis 2009 que la crise de la Grèce a éclaté», explique Hartmut Grossman de ICS Risk Advisors qui travaille avec les banques de Wall Street. Mais la transition s'annonce extrêmement difficile et périlleuse pour la Grèce qui pourrait sombrer dans le chaos et voir à la fois une hyperinflation, de certains produits importés, et une hyperdéflation, de biens devenus invendables, immobiliers par exemple. La Grèce devrait de toute façon dans un tel scénario imposer un strict contrôle des changes et un contrôle des importations et des sorties de capitaux, ce qui s'annonce presque impossible pour un Etat déjà inefficace et incapable depuis des années d'empêcher la corruption massive ou même de collecter les impôts… Pour autant, certains experts financiers n'ont pas le moindre doute sur l'issue de la crise grecque. Interrogé par Market Watch, le président de Street One Financial, Scott Freeze, affirme que «la Grèce va sortir de la zone euro. C'est une issue courue d'avance. Et cela prendra au moins 8 ans pour revenir à une économie stable avec un taux de chômage normal…». «Si la Grèce quitte abandonne l'euro et revient à la drachme ou la nouvelle drachme, il y aura très certainement des dévaluations répétées d'au moins 50%», explique Al-Jazeera. Mais ces dévaluations ne vont pas régler les problèmes comme un coup de baguette magique. D'abord, parce que les contrôles de change et le chaos social et politique vont faire fuir les touristes, la principale source de croissance de l'économie grecque. De la même façon, les investisseurs étrangers ne profiteront pas, faute de confiance, des affaires à faire en rachetant à bon prix des entreprises et des biens en Grèce. La plupart des experts comparent la Grèce à l'Argentine. Le problème c'est que l'Argentine avait et a une meilleurs spécialisation économique, notamment ses ressources agricoles et en plus une devise propre qui fonctionne, le peso. La Grèce n'a pas de monnaie propre et cela demande quelques mois pour en créer une et la faire circuler et pendant ce temps là… il faut fermer les banques, contraindre à changer l'euro contre la nouvelle monnaie à un taux défavorable tout en sachant que la nouvelle monnaie va sans cesse ensuite dévaluer et perdre de sa valeur… Finalement, le paradoxe, c'est que le média qui a la vision la moins pessimiste est le plus financier, le Wall Street Journal, en s'interrogeant comme cela: est-ce que les choses peuvent vraiment être pires pour les Grecs? «Les taux d'intérêts grecs à 10 ans sont à plus de 24% et la dette du pays représente plus de 160% de son Produit intérieur brut. La récession va atteindre près de 5% et le chômage devrait être en moyenne de 20% en 2012 selon la Commission européenne. Selon les termes de son dernier plan de sauvetage, le pays doit encore faire 11,5 milliards d'euros de coupes dans les dépenses publiques cette année ce qui va encore faire augmenter le chômage et l'ampleur de la récession. Tout scénario de sortie est meilleur…» Le quotidien économique américain estime qu'une devise dévaluée comme la drachme permettra tout de même de relancer un peu la croissance et de casser la logique d'austérité perpétuelle. Et dans un scénario qui serait le pire, la Grèce ne serait pas si différente de l'Argentine ou de la Russie quand les deux pays se sont retrouvés en cessation de paiement. «Si la drachme perd 75% de sa valeur en six mois, elle se retrouvera vis-à-vis du dollar à un niveau de l'ordre de 1051 contre 263 aujourd'hui, soit le niveau qui était le sien avant son entrée dans l'euro en 2000...»


    PETROLE. Des sombres perspectives économiques de l'Europe à l'accumulation de stocks pétroliers aux Etats-Unis, les conditions pour une baisse du baril étaient réunies, note CercleFinance.com. Hier, le Brent de mer du Nord cédait 0,9% à 111,2 dollars, mais le WTI américain dérapait plus sérieusement de 1,7% à 92,4 dollars.

    A SAVOIR. La crise souveraine ne donne aucun signe de répit en Europe, où la Grèce va devoir organiser un nouveau scrutin législatif, puisque les partis issus des précédentes élections ne sont pas parvenus à se mettre d'accord pour former un gouvernement. L'avenir de la Grèce paraît donc des plus incertains, alors que nombreux sont les intervenants qui parient maintenant sur une sortie du pays de la zone euro. Le brut est également plombé par le renforcement relatif de la valeur de la monnaie américaine, qui en un mois de temps a repris plus de 3% contre l'euro, plombé par le regain de crise souveraine. En effet, le commerce du brut n'est libellé qu'en dollars US. Mécaniquement, toute dépréciation du billet vert tend à en renchérir le cours exprimé en dollars, et inversement dans le cas actuel.

    A NOTER. Enfin, les stocks de pétrole brut sont encore attendus en hausse, cet après-midi, depuis les Etats-Unis. Après 379,5 millions de barils la semaine passée, un record depuis 1990, l'Energy Information Agency (EIA) pourrait selon le consensus publier des réserves commerciales de plus de 381 millions d'unités. Habituellement, le pic des stocks pétroliers US intervient fin mai et coïncide avec le début de la “"driving season"”, la saison des départs en vacances et en week-ends des Américains. Il semble cette année avoir de l'avance.
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