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Impact économique limité du Mondial pour les valeurs françaises

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  • Impact économique limité du Mondial pour les valeurs françaises

    Malgré des audiences sans précédent et une popularité sans faille, le Mondial de football devrait avoir un impact économique limité sur les sociétés françaises cotées, à l'exception de TF1 et d'Accor.

    Pourtant, à quinze jours de la finale, les audiences de la Coupe du monde figurent déjà au palmarès de la télévision française en dépit du jeu sans éclat de l'équipe de France dont le match France-Togo de vendredi soir décidera du passage en huitième de finale.

    Le match nul du 18 juin France-Corée du Sud a enregistré la sixième meilleur audience en France depuis 1989 avec 18,1 millions de téléspectateurs. Il se place derrière la demi-finale de l'Euro 2000 (18,3 millions), la remise de coupe du Mondial 1998 (19,8 millions), la remise de la coupe de l'Euro 2000 (20,3 millions), la finale du Mondial 1998 (20,6 millions) et la finale de l'Euro 2000 (21,4 millions).

    Mais ces audiences ne préjugent pas de la rentabilité de l'événement pour les chaînes de télévision. TF1 est la valeur française qui a le plus à perdre si les Bleus sont éliminés. Et même s'ils restent en course, elle risque de ne pas rentrer dans ses frais.

    La chaîne a payé 100 millions pour les 24 meilleurs matches, dont ceux des Bleus, et prévoyait à l'origine de gagner de l'argent si la France parvenait en quart de finale. Fin mai, son président, Patrick le Lay, estimait pourtant l'opération non "rentable".

    Pour le courtier CM-CIC Securities, TF1 perdrait 5 millions avec des Bleus en finale et 31 millions si leurs parcours est décevant. Moins pessimiste, Natexis Bleichroeder table sur un impact positif de 18,4 millions avec une France en finale.

    Les audiences éclatantes enregistrées jusqu'à présent sont conformes aux attentes de TF1, souligne une porte-parole, et la chaîne ne prévoit pas modifier ses tarifs publicitaires dix jours à l'avance, comme elle en a la possibilité. Le spot diffusé à la mi-temps de la finale est toujours prévu à 160.000 euros sans les Bleus et 250.000 euros avec.

    M6 GAGNE SES GALONS DE DIFFUSEUR SPORTIF


    Sa rivale M6, qui a versé 27 millions pour 31 rencontres, a dit d'emblée s'attendre à une perte comprise entre 10 et 15 millions d'euros sur cet investissement. La perte pourrait cependant être moindre que prévu en raison des bons scores d'audience. M6 a ainsi rassemblé 6,3 millions de téléspectateurs (part d'audience de 26,7%) le 13 juin lors du match Brésil-Croatie.

    Pour la chaîne, historiquement absente des grandes rendez-vous sportifs, le pari est déjà gagné en termes de crédibilité et d'image de marque, observe une porte-parole.

    Canal+ (groupe Vivendi), qui a acquis les droits en télévision payante de l'ensemble des matchs pour 4,5 millions d'euros, minimise l'impact commercial sur ses abonnements mais constate la satisfaction de ses abonnés vis-à-vis de son savoir-faire dans l'analyse des matchs.

    Publicis qui gère les budgets de sponsors tels que Coca-Cola, McDonald's, Adidas ou Nike, n'a pas livré de chiffre. Son président, Maurice Lévy, a juste fait savoir à des investisseurs que l'impact du mondial sur l'ensemble du marché publicitaire était "assez décevant".

    Il rejoint ainsi l'analyse de l'agence d'achat d'espaces Carat (groupe Aegis) qui a jugé l'effet Mondial "modéré" car de nombreux annonceurs prélèvent sur leur budgets pour financer les campagnes liées au Mondial sans l'augmenter.

    Pas d'effet perceptible non plus sur l'activité de l'afficheur JCDecaux, indique une porte-parole.

    ACCOR A 9% DE SES HOTELS EN ALLEMAGNE

    Le groupe hôtelier Accor est plus exposé aux retombées du Mondial. L'Allemagne attend 6 millions d'aficionados du ballon rond en juin et juillet, et l'impact sur l'hôtellerie est estimé à 800 millions d'euros avec une hausse de 20% du revenu par chambre disponible, selon le cabinet MKG Consulting.

    Accor a déjà profité au premier trimestre de l'organisation anticipée de congrès pour éviter l'engorgement de la Coupe du Monde et cela a contribué à la hausse de 10,9% de ses revenus dans le milieu et haut de gamme en Allemagne. Pour juin et juillet, le groupe ne chiffre pas l'impact du mondial mais "joue gros", selon un analyste.

    Sur les 4.000 hôtels du groupe, 364 se trouvent en Allemagne, soit 9% de son parc. En outre, 180 hôtels Accor (4,5% de son parc) figurent parmi les 550 établissements du système de réservation mis en place pour le Mondial.

    Sa filiale Lenôtre, chargée de la restauration de prestige des partenaires officiels de l'événement, pense engranger 3 à 4 millions de revenus, une goutte d'eau comparée au chiffre d'affaires trimestriel de 1,8 milliard réalisé par Accor.

    En matière de restauration collective Sodexho, le numéro deux mondial ne perçoit pas de répercussions. Enfin, son concurrent Elior n'est pas présent en Allemagne.

    Cet impact économique dans l'ensemble modeste, rejoint une analyse de l'agence de notation Standard & Poor's qui notait dans une étude récente que les performances boursières des sponsors du Mondial ne permettaient pas de conclure à l'efficacité du partenariat.

    Les actions des sponsors ont, en effet, sousperformé les grands indices européens lors du Mondial en 1998 mais surperformé en 2002.

    Par Reuters
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