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Les enfants du sida, parias de la société en Russie

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  • Les enfants du sida, parias de la société en Russie

    Dans son berceau de l'hôpital numéro deux de Moscou, le bébé décharné de trois semaines attend toujours un prénom. Né de mère HIV-positive, il a été abandonné à la naissance et grandira dans une institution, à l'abri des regards.
    Ce bébé a des chances de devenir une enfant parfaitement saine. Car deux tiers des enfants nés de mère HIV-positive sans traitement s'avèrent non infectés.

    Il faudra 18 mois aux médecins pour le déterminer de manière définitive. Non pas que cela change grand-chose. La petite fille aux grands yeux sombres grandira de toute façon à l'hôpital puis dans une institution spécialisée, en dehors de la société. Et "comme tous les enfants enfermés", elle accusera un sérieux retard de développement, résume Ioulia Vlastnaïa, responsable du service enfant de l'hôpital numéro deux.
    Moscou compte 2.200 enfants abandonnés de mères HIV-positives, répartis entre l'hôpital numéro deux et le centre spécialisé numéro sept. 137 ont été enregistrés comme séropositifs.

    Si dans les pays riches, le sida est devenu une maladie "chronique" grâce à la trithérapie, en Russie, pays qui préside le G8 cette année, il reste tabou et dangereux. "La situation est relativement normale à Moscou, mais dans les régions, c'est très différent. Les médecins spéculent sur l'ignorance et la honte des femmes contaminées et les encouragent à avorter", explique Nina Skibnevskaïa, directrice de l'association Infoshare.

    Celles qui n'avortent pas "ne se soignent pas et abandonnent leur enfant à la naissance, car elles croient qu'elles vont mourir et lui aussi", ajoute-t-elle.

    La Russie reconnaît aujourd'hui être à la traîne par rapport aux pays riches dans la lutte contre le sida. D'après l'Onusida, elle enregistre l'une des plus fortes hausses de l'épidémie au monde. Résultat d'années de déni total, selon Igor Pcheline de l'association Steps.

    Dix-neuf ans après le premier cas de sida, les autorités font état de 335.000 cas de HIV en Russie, alors que l'Onusida estime le nombre à au moins 940.000, dont 210.000 femmes.

    Le virus toucha pendant longtemps essentiellement les utilisateurs de drogue injectable, mais 30 à 50% des nouveaux cas concernent les femmes, selon le ministère de la Santé. Quelque 22.000 enfants nés de mères séropositives sont officiellement enregistrés.

    La bonne nouvelle, estiment les experts, c'est la réalisation récente par les autorités de l'ampleur de l'épidémie. Vladimir Poutine a placé la lutte contre le sida au rang des priorités du G8, qui se tiendra à la mi-juillet à Saint-Pétersbourg. Le budget 2006, de 105 millions de dollars, est 20 fois supérieur à celui de 2005.

    Dans un rapport récent, le Centre d'études stratégiques et internationales prévient cependant, "la terrible discrimination" qui persiste à l'encontre des porteurs du virus HIV, représente l'un des plus sérieux défis pour la lutte contre l'épidémie en Russie, pays déjà en pleine crise démographique.

    Les toxicomanes se voient presque systématiquement refuser les traitements anti-rétroviraux. Le mois dernier, les parents d'élèves d'une petite ville de province en Sibérie ont manifesté contre l'inscription à l'école de trois enfants HIV-positifs. Même à Moscou, où la situation est incomparablement meilleure, les enfants de mères infectées sont des parias.

    Le centre spécialisé numéro sept est spacieux, au milieu d'un bois, à deux kilomètres du Kremlin. Les enfants, dont une minorité sont contaminés, y sont visiblement bien entourés. Mais il ne devrait pas exister. "L'Etat ne sait pas quoi faire de ces enfants, personne n'en veut, ni les familles adoptives, ni les orphelinats", explique Igor Pcheline.

    "Les mentalités commencent à changer", assure pourtant le directeur du centre, Viktor Kreïditch, "l'an dernier, nous avons réussi à placer quatre enfants dans un orphelinat". "Après de longues négociations", ajoute-t-il.

    Par AFP

  • #2
    Ce bébé a des chances de devenir une enfant parfaitement saine. Car deux tiers des enfants nés de mère HIV-positive sans traitement s'avèrent non infectés.
    Dieu merci, et avec une prise en charge et un suivi il le sera In Chaa Allah.....Mais pourquoi faire des bébés pour ensuite les abandonner "2.200 enfants" tous de meres atteintes c'est tout de meme beaucoup!

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