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La 5 eme roue du carrosse

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    LA CINQUIEME ROUE DU CARROSSE

    La choura du MSP se réunit pour évaluer la tannée électorale qui a réduit une alliance islamiste verte à une portion congrue, alors qu'elle se voyait en courant dominant alignant l'Algérie sur la vague « FM» au Maghreb. Le résultat, médiocre, obtenu par l'Alliance verte dispense le pouvoir de la nécessité de pure forme d'inclure le MSP dans le gouvernement.

    Pour rester au plan de la forme, le pouvoir est dans une situation confortable. C'est, une fois n'est pas coutume, au MSP de décider, s'il dispose d'une marge, de la conduite à tenir. Mais il est évident qu'il y a une évaluation à faire et les éléments de lecture ne sont pas multiples. La première serait que les résultats obtenus par l'Alliance verte ont été falsifiés par le régime pour rapetisser le poids du MSP et le réduire à un rôle de figuration. La seconde serait que les électeurs ont sanctionné une ligne politique de compromission qui a permis des «emplois» au sein de l'administration à des cadres du MSP, mais a complètement terni son image auprès de l'électorat islamiste. Certains estiment que les deux explications ne se contredisent pas. Elles peuvent être combinées pour expliquer ce qui semble, au regard des attentes ouvertement exprimées par la direction du MSP, une grosse déconvenue.

    Et dans tous les cas de figure, fraude avérée ou échec électoral, la direction du MSP, et singulièrement Aboudjerra Soltani, ne peut se défausser de ses responsabilités. Après tout, le «ministre du MSP» qu'est toujours Aboudjerra Soltani est l'interface du parti avec le «pouvoir réel». Et si ce dernier a fraudé en lui attribuant un petit quota, cela veut dire qu'il ne le tient pas en grande considération et que M. Soltani est un piètre négociateur. Lecture complémentaire : ceux qui dirigent le MSP ne sont pas en état de négocier et donc le parti s'est retrouvé prisonnier de cette inaptitude.

    Dans le cas de la seconde lecture, celle d'une sanction de l'électorat islamiste, la direction soltanienne est tout autant sur le gril. L'Alliance verte n'a pas réussi à convaincre l'électorat du FIS – pas plus que Djaballah d'ailleurs – mais plus gravement, sa propre base électorale, dans les classes moyennes, lui a fait défaut. Ce rétrécissement de la base électorale de la «haraka» est l'expression d'un rejet de la politique de participation, à n'importe quel prix, au gouvernement. Le rejet est d'autant plus marqué que la direction du MSP a essayé de cultiver, de manière puérile, une fausse ambiguïté au sujet de sa présence au gouvernement. Quand on essaye de distiller qu'on est au gouvernement mais qu'on n'est pas au pouvoir, même les militants du MSP – beaucoup se sont retirés – finissent pas en tirer la conclusion : on fait de la figuration pour pas grand-chose. Le MSP s'est dilué dans une «alliance présidentielle» où il avait le moins à gagner. Et il a perdu jusqu'à son autonomie. Officiellement, Aboudjerra Soltani est un ministre d'Etat sans portefeuille. Dans les faits, il a été ministre d'Etat chargé du contrôle du MSP. Et certains ex-militants du MSP disent que ce contrôle a été parfaitement réalisé.

    Le MSP n'est, aux yeux du régime, que la cinquième roue du carrosse. Pour les électeurs qui votent (comme ceux qui s'abstiennent), il n'a plus d'identité particulière : c'est tout juste un parti de fonctionnaires politiques du pouvoir vaguement colorés de vert. Un de plus seulement...



    par M. Saadoune


    Le Quotidien d'Oran

    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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