Inflation : Les chiffres qui illustrent l'effondrement du pouvoir d'achat des algériens en dix ans
Samir Allam - TSA
Entre 2001 et 2012, le pouvoir d’achat des Algériens s’est littéralement effondré. Durant cette période, les chiffres officiels de l’inflation affichent des taux acceptables pour un pays émergent : entre 3,5 % et 5,5 % en moyenne. Ces chiffres émanent de l’Office national des statistiques (ONS) mais ils ne reflètent pas l’évolution réelle du coût de la vie en Algérie. Le panier de référence utilisé par l’ONS dans le calcul de l’inflation ne prend en effet pas en compte plusieurs éléments. À titre d’exemple : dans la partie logement‑charges, le calcul se fait sur la base des prix des loyers pratiqués par l’État. Or, ces prix sont très éloignés de la réalité du marché immobilier.
Mais ce sont les prix des produits alimentaires qui illustrent le plus l’effondrement du pouvoir d’achat des Algériens durant les dix dernières années. Selon les chiffres de l’ONS, la viande de mouton a par exemple augmenté de 129,9 %, passant de 501,33 dinars le kilo en 2001 à 1152,92 en mars 2012. Le foie de mouton est hors de prix (2170,62 dinars), avec une hausse de 139,65 % durant la même période. Le prix des œufs a bondi de 72,54 % à 11,01 dinars l’unité contre 6,30 dinars en 2001. Le prix du poulet a connu une hausse de 52,52 % à 290,36 dinars le kilo en mars 2012. Dans la catégorie viandes, l’ONS n’a enregistré qu’une seule baisse : celle du cachir rouge en vrac (-4,40 % à 278,41 dinars en mars 2012).
C’est toutefois dans la catégorie poisson que les hausses les plus spectaculaires sont enregistrées : entre 133 % et 320 %, selon les produits. Le prix de la sardine s’est envolé de 320 % entre 2001 et mars 2012, passant de 88,16 dinars le kilo à 370,35 dinars. La crevette est hors de prix : le kilogramme est passé de 607,52 dinars en 2001 à 2053,77 dinars !
Les chiffres de l’ONS mettent également en évidence des hausses importantes dans la catégorie légumes et fruits. Sans surprise, la palme revient à la pomme de terre : la rouge a augmenté de 198,59 % (74,26 dinars en mars 2012 contre 24,87 en 2001) et la blanche de 182,98 % (78,81 dinars en mars 2012 contre 27,85 en 2001). Autres exemples de hausse : la salade laitue (+168,40 % à 87,98 dinars le kilo), la tomate (+107,80 % à 79,92 dinars le kilo), le navet (+91,55 % à 52,16 dinars le kilo), la mandarine (167,22 % à 125,22 dinars le kilo), le citron (+49,21 % à 52,82 dinars… Même les dattes ont vu leur prix augmenter entre 103,93 % et 114,92 %, selon les variétés.
Au total, sur 66 produits calculés, seuls quatre enregistrent des baisses. Et elles sont anecdotiques et insignifiantes : cachir rouge en vrac (‑4,40 %), tissu en soie satinée (‑3,26 %), coton perlé GM (‑6,05 %) et parapluie pliant automatique (‑9,50 %). Même les tarifs de stationnement dans les parkings se sont envolés (+150 %), passant de 20 dinars à 50 dinars.
Si les prix se sont envolés depuis 2001, les salaires n’ont pas beaucoup évolué. Le SNMG (salaire minimum) est passé de 8 000 dinars à 18 000 dinars en 2012.
Samir Allam - TSA
Entre 2001 et 2012, le pouvoir d’achat des Algériens s’est littéralement effondré. Durant cette période, les chiffres officiels de l’inflation affichent des taux acceptables pour un pays émergent : entre 3,5 % et 5,5 % en moyenne. Ces chiffres émanent de l’Office national des statistiques (ONS) mais ils ne reflètent pas l’évolution réelle du coût de la vie en Algérie. Le panier de référence utilisé par l’ONS dans le calcul de l’inflation ne prend en effet pas en compte plusieurs éléments. À titre d’exemple : dans la partie logement‑charges, le calcul se fait sur la base des prix des loyers pratiqués par l’État. Or, ces prix sont très éloignés de la réalité du marché immobilier.
Mais ce sont les prix des produits alimentaires qui illustrent le plus l’effondrement du pouvoir d’achat des Algériens durant les dix dernières années. Selon les chiffres de l’ONS, la viande de mouton a par exemple augmenté de 129,9 %, passant de 501,33 dinars le kilo en 2001 à 1152,92 en mars 2012. Le foie de mouton est hors de prix (2170,62 dinars), avec une hausse de 139,65 % durant la même période. Le prix des œufs a bondi de 72,54 % à 11,01 dinars l’unité contre 6,30 dinars en 2001. Le prix du poulet a connu une hausse de 52,52 % à 290,36 dinars le kilo en mars 2012. Dans la catégorie viandes, l’ONS n’a enregistré qu’une seule baisse : celle du cachir rouge en vrac (-4,40 % à 278,41 dinars en mars 2012).
C’est toutefois dans la catégorie poisson que les hausses les plus spectaculaires sont enregistrées : entre 133 % et 320 %, selon les produits. Le prix de la sardine s’est envolé de 320 % entre 2001 et mars 2012, passant de 88,16 dinars le kilo à 370,35 dinars. La crevette est hors de prix : le kilogramme est passé de 607,52 dinars en 2001 à 2053,77 dinars !
Les chiffres de l’ONS mettent également en évidence des hausses importantes dans la catégorie légumes et fruits. Sans surprise, la palme revient à la pomme de terre : la rouge a augmenté de 198,59 % (74,26 dinars en mars 2012 contre 24,87 en 2001) et la blanche de 182,98 % (78,81 dinars en mars 2012 contre 27,85 en 2001). Autres exemples de hausse : la salade laitue (+168,40 % à 87,98 dinars le kilo), la tomate (+107,80 % à 79,92 dinars le kilo), le navet (+91,55 % à 52,16 dinars le kilo), la mandarine (167,22 % à 125,22 dinars le kilo), le citron (+49,21 % à 52,82 dinars… Même les dattes ont vu leur prix augmenter entre 103,93 % et 114,92 %, selon les variétés.
Au total, sur 66 produits calculés, seuls quatre enregistrent des baisses. Et elles sont anecdotiques et insignifiantes : cachir rouge en vrac (‑4,40 %), tissu en soie satinée (‑3,26 %), coton perlé GM (‑6,05 %) et parapluie pliant automatique (‑9,50 %). Même les tarifs de stationnement dans les parkings se sont envolés (+150 %), passant de 20 dinars à 50 dinars.
Si les prix se sont envolés depuis 2001, les salaires n’ont pas beaucoup évolué. Le SNMG (salaire minimum) est passé de 8 000 dinars à 18 000 dinars en 2012.
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