CETTE alerte lancée par Bank Al-Maghrib dans le rapport sur les moyens de paiement témoigne de la tension extrême sur la trésorerie des entreprises : « La part des lettres de change normalisées rejetées en 2011 était de 17,5%.
La situation devient alarmante», s’inquiète la banque centrale. Dans 9 cas sur 10, les rejets des «traites» s’expliquent par l’«absence ou l’insuffisance de provision». Or, c’est le principal moyen de règlement des transactions interentreprises. Ce tableau n’a pas changé, bien au contraire. Les témoignages recueillis auprès des chefs d’entreprise confirment l’aggravation des difficultés de recouvrement qui met des milliers de structures en situation de cessation de paiement de fait.
Dans le meilleur des cas, il faut compter en moyenne 3 à 5 mois pour être réglé. Pour le reste, le délai est quasiment élastique et peut aller au-delà d’une année. Résultat, les échéances de fin de mois sont attendues avec beaucoup d’angoisse par les chefs d’entreprise. Comment régler les cotisations CNSS, la TVA, voire verser les salaires si les factures ne sont pas payées à temps. La plupart des DG dans les PME sont devenus de facto des agents de recouvrement à temps plein. La crise a atteint un tel niveau, au point de pousser certaines structures à réinventer les règles de la comptabilité: Elles émettent dorénavant les factures non pas à la date de la prestation des services ou de la livraison des produits, mais à la date de paiement. Quitte à prendre quelques libertés avec la réglementation fiscale. «C’est la seule façon d’éviter de payer l’impôt sur un chiffre d’affaires virtuel», concède un dirigeant. En matière fiscale (sauf pour la TVA, régime des débits), c’est la facture qui constitue le fait générateur du revenu imposable, qu’elle soit recouvrée ou pas. Face à cette crise de cash dans les entreprises, les banques, elles-mêmes confrontées à la contraction des liquidités (voir article ci-contre), ont durci les conditions d’octroi des facilités de caisse, confirme un associé-gérant d’un cabinet d’audit. «Au moindre dépassement du découvert, le téléphone sonne plusieurs fois par jour», ajoute-t-il.
Selon plusieurs témoignages convergents, le taux de rémunération appliqué aux avances de trésorerie aurait augmenté pour se situer entre 7 et 10%.
La conséquence inattendue de cette crise est le retour en grâce des fonds de capital-risque, qui sont courtisés par les entreprises en mal d’argent. Lorsque les robinets bancaires étaient encore largement ouverts, ces fonds avaient du mal à trouver des opportunités pour investir leurs ressources. Aujourd’hui, ils croulent sous les demandes. Quelle belle revanche!
L'économiste
La situation devient alarmante», s’inquiète la banque centrale. Dans 9 cas sur 10, les rejets des «traites» s’expliquent par l’«absence ou l’insuffisance de provision». Or, c’est le principal moyen de règlement des transactions interentreprises. Ce tableau n’a pas changé, bien au contraire. Les témoignages recueillis auprès des chefs d’entreprise confirment l’aggravation des difficultés de recouvrement qui met des milliers de structures en situation de cessation de paiement de fait.
Dans le meilleur des cas, il faut compter en moyenne 3 à 5 mois pour être réglé. Pour le reste, le délai est quasiment élastique et peut aller au-delà d’une année. Résultat, les échéances de fin de mois sont attendues avec beaucoup d’angoisse par les chefs d’entreprise. Comment régler les cotisations CNSS, la TVA, voire verser les salaires si les factures ne sont pas payées à temps. La plupart des DG dans les PME sont devenus de facto des agents de recouvrement à temps plein. La crise a atteint un tel niveau, au point de pousser certaines structures à réinventer les règles de la comptabilité: Elles émettent dorénavant les factures non pas à la date de la prestation des services ou de la livraison des produits, mais à la date de paiement. Quitte à prendre quelques libertés avec la réglementation fiscale. «C’est la seule façon d’éviter de payer l’impôt sur un chiffre d’affaires virtuel», concède un dirigeant. En matière fiscale (sauf pour la TVA, régime des débits), c’est la facture qui constitue le fait générateur du revenu imposable, qu’elle soit recouvrée ou pas. Face à cette crise de cash dans les entreprises, les banques, elles-mêmes confrontées à la contraction des liquidités (voir article ci-contre), ont durci les conditions d’octroi des facilités de caisse, confirme un associé-gérant d’un cabinet d’audit. «Au moindre dépassement du découvert, le téléphone sonne plusieurs fois par jour», ajoute-t-il.
Selon plusieurs témoignages convergents, le taux de rémunération appliqué aux avances de trésorerie aurait augmenté pour se situer entre 7 et 10%.
La conséquence inattendue de cette crise est le retour en grâce des fonds de capital-risque, qui sont courtisés par les entreprises en mal d’argent. Lorsque les robinets bancaires étaient encore largement ouverts, ces fonds avaient du mal à trouver des opportunités pour investir leurs ressources. Aujourd’hui, ils croulent sous les demandes. Quelle belle revanche!
L'économiste
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