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Le Maroc s'attaque au marché du halal à l'export

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  • Le Maroc s'attaque au marché du halal à l'export

    Un nouveau label halal national devrait entrer incessamment en vigueur pour appuyer les exportateurs qui veulent se positionner sur le créneau. Nestlé Maroc sera probablement le premier opérateur à se faire labelliser selon la norme halal marocaine. Coca Cola, Kraft Foods et Koutoubia également intéressés.

    Jusqu’à quand le Maroc continuera-t-il d’ignorer les débouchés à l’export qu’offre le marché mondial du halal ? Les ventes nationales de viandes à l’étranger (principal produit du segment halal) n’ont représenté que 8,8 MDH en 2010, soit une infime part de nos exportations de produits alimentaires qui ont totalisé près de 27 milliards de DH la même année. Ce faible poids est doublé d’une fluctuation sensible d’une année à l’autre : les expéditions de viandes ont pointé à 116 MDH en 2008 tout comme elles s’étaient effondrées jusqu’à près de 176 900 DH en 2005 !

    Cette fragilité s’explique par la nature même des produits exportés qui, dans leur majorité, ne consistent pas en biens d’alimentation courante : 37% des exportations de viandes consistent en du foie gras. Et quand bien même il s’agirait de viandes de grande consommation, celles-ci ne sont pas écoulées auprès des circuits de distribution classiques, loin s’en faut : 99% des viandes rouges exportées par le Maroc sont le fait de l’avitaillement des avions et navires pour les repas servis à bord, explique-t-on à l’Etablissement de contrôle et de coordination des exportations (EACCE).

    Le marché du halal est en croissance de 12% par an depuis 2004

    Dès lors, le marché mondial du halal, qui d’ailleurs est loin de se limiter aux viandes, paraît être un débouché à explorer de près. En croissance de plus de 12% par an dans le monde entier depuis 2004, celui-ci pèse actuellement 455 milliards d’euros.

    Constatant l’essor des produits halal, certains industriels nationaux ont déjà tenté de faire une incursion sur ce marché. C’est notamment le cas pour le groupe Sapak, fabricant de charcuterie à base de viandes avicole et bovine sous la marque Koutoubia. Seulement, de telles initiatives ne peuvent être le fait d’acteurs isolés. En effet, l’accès aux marchés à l’export d’aliments halal est conditionné par l’obtention d’un label qui doit être délivré par un organisme accrédité reconnu dans les marchés importateurs en question. Sous la pression des industriels, le ministère de l’industrie a entamé il y a quelque temps un chantier dans ce sens. Cela a même abouti à la mise en place d’une norme (NM 08.0.018) inspirée du modèle malaisien en la matière, qui est entrée en vigueur fin 2010. Toutefois, «le manque d’adhésion des oulémas marocains à l’élaboration de cette norme a fait qu’elle n’a jamais pu devenir crédible. D’ailleurs, depuis sa mise en place, aucune entreprise n’a cherché à se faire labelliser selon cette norme», révèle un professionnel.

    Mais ces derniers mois, la machine a été relancée pour que le Maroc se dote enfin d’une norme crédible. Depuis décembre dernier, un comité technique mené par l’Institut marocain de normalisation (Imanor), rattaché au ministère de l’industrie, tient des réunions pour revoir en profondeur la norme actuelle. Et cette fois, des oulémas ont pris part aux débats pour formuler le nouveau projet de norme. Les initiateurs de la norme se sont également assurés d’une large concordance avec la norme sur les produits halal de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) qui fait la synthèse de plusieurs normes nationales. «Cela devrait donner plus de chances à la future norme marocaine d’être reconnue par les marchés importateurs», estime Haouati Khadija, responsable normalisation agroalimentaire au sein de l’Imanor.

    Les premiers labels devraient être octroyés dès le mois de juillet

    Le contenu de la norme a déjà été mis à l’enquête publique pour un délai de deux mois, achevé le 15 mai courant, afin que toute personne intéressée puisse émettre ses observations. Le document, auquel La Vie éco a eu accès, se veut exhaustif et couvre toutes les étapes de la production, en allant même jusqu’à préciser les machines ou les ustensiles à utiliser pour produire halal. La nouvelle norme devrait entrer en vigueur dans les prochains jours après approbation par le ministre de l’industrie et publication au Bulletin Officiel.

    Mieux encore, les premiers labels devraient être octroyés dès ce mois de juillet. L’on apprend, de sources concordantes, que la filiale marocaine du suisse Nestlé a déjà sollicité l’Imanor et est actuellement en phase de labelliser ses soupes selon la nouvelle norme. D’autres poids lourds seraient également très intéressés par le label halal marocain et devraient passer à l’acte sous peu : Coca Cola, Kraft Foods, Sapak…

    Mais en dépit de cet engouement perceptible, il faudra quelques années afin que le Maroc puisse rivaliser avec des producteurs régionaux tels que la Turquie, qui se sont positionnés sur le filon du halal depuis des années. «Lorsqu’un industriel marocain souhaitera écouler des produits dotés du label halal marocain auprès de distributeurs étrangers, ceux-ci devront encore mandater des experts pour s’assurer de la conformité des modes de production avec leurs propres exigences», explique Nathalie Barbe, directrice générale du Centre technique des industries agroalimentaires (Cetia) rattaché à la fédération des industriels de l’agroalimentaire. Les choses ne devraient donc se mettre en place que progressivement pour les exportations halal marocaines.

    La Vie éco

  • #2
    C'est un secteur qui a été délaissé malgré un potentiel existant,il va falloir développer ce créneau très juteux

    Commentaire

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