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Vie de famille Comment s’organiser autour d’un enfant malade

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  • Vie de famille Comment s’organiser autour d’un enfant malade

    L’éducation des parents/leur façon d’agir ne correspondra pas forcément à la maladie d’un enfant, mais à leur propre éducation et expérience. Il est vrai que oui, le favoritisme existe. Toutefois, alors que la maladie rentre en compte, cela devient plus difficile de traiter ses enfants de la même manière. Quant aux autres enfants, ils comprennent aisément que leur frère (ou leur sœur) malade puisse occuper, parfois, plus de temps dans la vie de leur parent qu’eux. Ce qui fait le plus mal par contre, c’est de sentir une différence de traitement de la part des parents quand il n’y a pas le facteur de la maladie. Car il y a une différence entre porter un peu plus son attention sur un de ses enfants parce qu’il est malade et toujours favoriser l’un de ses enfants ou encore le prendre en modèle.
    Comme le souligne si bien le Dr Bouchaib Karroumi : «le principe d’égalité ente les enfants n’est pas inné pour les parents. Il faut en avoir conscience. De plus, tous les enfants n’ont pas le même caractère, il est donc nécessaire de ne pas les traiter de la même façon. L’important est de communiquer, dialoguer. Ainsi, pour n’importe quel événement familial, il est donc vivement conseillé de tout endurer, fêter, célébrer en famille ! Même les enfants en bas âge doivent apprendre à extérioriser leurs sentiments et cela le plus tôt possible. De plus, quand un enfant est malheureux, cela se voit dans leur comportement», ajoute le Dr Karroumi. «Il y a un changement remarquable dans leur vie quotidienne : dans leur sommeil, leur alimentation, leur scolarité, leur vie relationnelle… Il faut simplement essayer de comprendre ce qu’il se passe et essayer de les faire parler», souligne-t-il.
    La jalousie : un éternel problème

    Est-ce qu’un enfant peut être jaloux de son petit frère, de sa petite sœur ? Oui, ce sentiment est inévitable. L’envie n’existe pas seulement entre frères et sœurs, mais elle est particulièrement fréquente entre eux parce qu’ils sont très différents. Cela est dû au fait que le traitement donné aux enfants ne sera jamais identique à 100% même s’il est fait de la même façon.
    L’envie apparaît principalement lorsque les enfants se sentent lésés. Par exemple, quand l’enfant voit un membre de la fratrie obtenir quelque chose qu’il voudrait avoir, mais qu’il ne l’obtient pas, la jalousie se fait alors ressentir. Les parents ne doivent pas condamner ce comportement, mais ne doivent pas trop le supporter non plus. Essayez de répondre aux besoins de vos enfants, mais sans aller trop loin. De même, on doit traiter les membres de la fratrie de la même façon. Il faudra alors minimiser la comparaison avec les autres. La communication est primordiale. Parlez des choses, cela contribue à éviter les malentendus et a aussi l’avantage de nous apprendre à comprendre les autres afin de se respecter mutuellement. Quand l’un des enfants est malade, cela complique encore plus les choses. Dans ce cas, il est donc logique de lui donner plus d’attention. Faites alors comprendre à vos autres enfants que vous ne les aimez pas moins, mais qu’il est normal que vous passiez plus de temps avec votre enfant malade.
    Prendre les choses en main

    Malgré les répercussions de la maladie chronique sur toute la cellule familiale, la plupart des familles adoptent des comportements adéquats qui permettent l’épanouissement de chacun. L’aspect préventif du soutien psychologique permet d’éviter des situations difficiles et de créer une relation de confiance qui facilitera d’éventuelles interventions dans des moments plus critiques. Les questions que se posent les enfants atteints d’une maladie chronique au sujet de leur souffrance attendent des réponses claires et précise s. Le parent est confronté à la recherche d’un équilibre entre la réalité de la maladie (avec ses symptômes et son traitement) et le maintien d’une qualité de vie satisfaisante au sein de la famille. On ne peut nier l’impact d’une maladie chronique sur le patient, sur toute sa famille et son entourage. Les parents sont face à une tâche particulièrement délicate : soigner sont enfant sans lui donner un statut de malade, le protéger sans le surprotéger. Généralement, la majorité des parents possède énormément de ressources qu’ils ignorent au départ, mais qu’ils sont très habiles à mettre en œuvre dès que nécessaire. Une relation de confiance et une communication claire influencent favorablement les ressources familiales.
    Explications : Dr Bouchaib Karroumi, pédopsychiatre

    «Les parents doivent communiquer ! C’est la solution à de nombreux problèmes»

    Quelle doit être la façon d’agir des parents vis-à-vis des autres enfants de la famille ?
    Quand une maladie chronique survient dans une famille, ça en bouleverse tout le quotidien et cela touche tout le monde. À partir de ce moment, les parents adoptent généralement la technique de l’autruche, c’est-à-dire qu’ils n’en parlent pas avec les autres enfants, le plus souvent. Il y a un donc un manque de communication. Cela cache habituellement une pudeur de la part des parents. D’un autre côté, ils ne veulent simplement pas inquiéter leurs autres enfants. Donc, ils prennent le choix de s’occuper de l’enfant malade sans en parler forcément avec les autres enfants comme lors des hospitalisations ou des rendez-vous chez le médecin par exemple, etc. Il y a toujours cette peur d’angoisser au fond. Toutefois, toute la famille se retrouve affectée par cette maladie. La plupart du temps, les parents en parlent entre eux alors que les enfants n’en parlent pas, ni entre eux, ni avec leurs parents d’ailleurs.
    Quels conseils donneriez-vous aux parents alors ?
    Les parents doivent en parler, expliquer la maladie avec des termes simples et à la portée de tous les âges. Quand une maladie survient au sein d’une famille, les parents doivent tout supporter, s’en occuper… Ils sont donc moins disponibles pour les autres enfants. Bien sûr, cela ne montre pas une négligence de leur part, mais c’est simplement qu’ils ont moins de temps. Cela devient une nécessité de s’occuper de cet enfant, de cette maladie. Les parents sont alors amenés à communiquer ! C’est la solution à de nombreux problèmes. D’ailleurs pour chaque situation difficile, la clef est de parler, parler et encore parler. Il faut expliquer aux autres enfants que leur frère (ou sœur) est malade. Et c’est pourquoi ils passent autant de temps avec lui (ou elle). Même les petits bouts de choux ressentent le manque de leurs parents, mais ils comprennent aisément ce besoin qu’ils ont de passer avec l’enfant malade. La meilleure des solutions est de passer beaucoup de temps tous ensemble. S’occuper de l’enfant malade collectivement est une tâche simple qui résout beaucoup de maux. En effet, faire participer les autres enfants à la toilette, au repas de l’enfant malade aide à souder la famille et écarter les soupçons de jalousie.
    Mais en réalité, tout ne dépend-il pas de l’éducation des parents ? Que l’enfant soit malade ou non, est-ce vraiment ce qui va changer leur favoritisme ?
    Ce sentiment de favoritisme n’est très souvent qu’une impression. C’est alors qu’encore une fois la communication entre en compte. Les parents doivent, ainsi, faire parler leurs enfants dans le but de les amener à dire ce qu’ils ressentent. Car en réalité, ce favoritisme n’existe que dans la tête des enfants dans presque 100% des cas. C’est juste un ressenti quand l’enfant se sent un peu délaissé. Tout de même, parfois, le parent idéalise parfois plus un des enfants. Par exemple, il réalisera des comparaisons entre ses enfants ou utilisera l’un d’entre eux comme modèle. Il est vrai que de temps à autre, un des deux parents, par maladresse, parlera d’un enfant de manière plus idéaliste, sans en avoir la réelle intention de le favoriser. C’est vraiment exceptionnel que les parents aient un préféré parmi leurs enfants.
    Témoignage : d’Amina Tber, mère d’un enfant malade

    «La maladie empiète sur le bonheur» !
    «En tant que parents, nous devons constamment trouver un équilibre entre qualité de vie de l‘enfant malade et traitement de faveur. Nous ne savons jamais si ce que nous faisons est assez bien. Il est fréquent et normal que nous, parent, nous remettions en question notre attitude et notre éducation envers notre enfant malade et nos autres enfants. Mais à côté des problèmes médicaux que cause une maladie lourde et grave, peuvent également se greffer des difficultés psychologiques ou même financières. La maladie et le traitement demandent beaucoup de temps, d’énergie et d’attention. Ils exigent une vraie discipline de vie. Et tout ceci dérange et empiète sur les activités familiales comme le jeu, le bonheur, le travail et surtout les plaisirs collectifs. La perturbation de la vie quotidienne et les sentiments d’angoisse ou d’incertitude devant l’avenir peuvent avoir une influence sur le bien-être de la famille. Mais on essaye tout simplement de faire du mieux qu‘on peut : que ce soit pour l‘enfant malade ou pour tous les autres membres de la famille, c’est notre travail».

    Publié le : 10 Mai 2012 - Lamiaâ Khalloufi, LE MATIN MA
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