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Cité antique et ville nouvelle, d’après Marc Côte « Constantine ou l’indétrônable »

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  • Cité antique et ville nouvelle, d’après Marc Côte « Constantine ou l’indétrônable »

    Beaucoup ont dit de Constantine, beaucoup ont écrit sur elle, d'autres l'ont chanté….Marc Côte, très peu connu au sein du public des lecteurs vient de sortir de l’anonymat par ce livre Constantine précédé de L’Algérie ou l’espace retourné, L’Algérie, Guide d’Algérie (éd. Média Plus).


    S’il a écrit sur Constantine, c’est parce qu’il y a passé 28 ans en qualité de professeur de géographie à l’université. C’est en parfait connaisseur des lieux et moyennant des témoignages passionnants, un style motivant et des illustrations bien choisies, qu’il a produit un document historique enrichissant et donnant envie de lire tant il suscite de curiosité même auprès du public désintéressé.
    En tant que géographe qui se distingue de Y. J. Lacoste, un autre géographe, par sa simplicité, il a pu donner d’une ville chargée d’histoire l’essentiel à retenir mais qui incite à aller fouiner dans les archives historiques pour en savoir plus, depuis les Phéniciens qui, semble-t-il, l’auraient créée.
    Constantine,
    depuis les origines
    Tout dans Constantine, les ruines, la Casbah, les pierres attestent d’une longue histoire marquée par un métissage des cultures, des guerres, une diversité d’architectures. Elle fait partie des villes les plus anciennes comme Tlemcen, Ténès, Alger, Béjaïa, Tunis qui, au fil des millénaires, ont accumulé des messages à décrypter pour avoir connu, depuis la nuit des temps, de nombreux envahisseurs.
    Constantine bénéficie d’une situation géographique favorable à la sauvegarde de son prestige. Elle est installée à 650 m de hauteur sur un oppidum entouré d’oueds et des escarpements qui ont fait échouer toute tentative d’attaque étrangère. Seul son côté sud est resté accessible par un isthme étroit et pentu (Bab El Oued), cependant facile à défendre par un rempart. «Un nid d’aigle par excellence, un bled el haoua (pays aérien), une ville imprenable», dit l’auteur.
    La ville est sur un rocher au-delà duquel l’expansion n’a pu se faire qu’aux siècles derniers. On dit que le développement urbain a franchi les gorges du Rhummel selon la topographie, surtout du temps de l’administration coloniale française qui croyait s’être établie définitivement en s’évertuant à donner à la vie un cachet européen. Les toponymes sont là pour en témoigner : Constantine, place de la Brèche, Bellevue, route de l’abîme. Et inutile d’insister sur l’aménagement urbain tant il était destiné au début du XXe siècle à mieux asseoir la colonisation de peuplement.
    Ville de vieilles traditions historiques, Constantine a été, selon des spécialistes, occupée depuis près de 6 millénaires avant l’ère chrétienne ; elle est située à la croisée des chemins. Des ossements du néolithique y ont été découverts en l’an 2000, et on a fêté, il n’y a pas longtemps, le 2500e anniversaire de sa création en tant que cité urbaine. Ça et là, des vestiges apportent des preuves indiscutables d’un passé riche en événements. Les 1 000 stèles puniques portant des inscriptions, dont quelques-unes portent une date, nous font remonter à des siècles avant l’ère chrétienne.
    Massinissa a fait de Constantine sa capitale avant que celle-ci ne fût rasée par Maxence. Et, après l’invasion romaine puis vandale et byzantine, malgré sa position géographique de ville carrefour et son relief montagneux, Constantine fut occupée par les Koutama, à l’origine de l’épopée fatimide. Au XIe siècle, elle fut incorporée au royaume hammadite de la qalaâ, puis au royaume hafcide de Tunis dont elle devient une métropole florissante sur le plan économique et culturel.
    Au XVIe siècle, sous le régime ottoman, Constantine relève d’Alger, mais comme capitale du Beylek de l’est. Salah Bey lui permet de se doter au XVIIIe siècle de toutes les infrastructures urbaines (écoles, voies de communication, constructions hydrauliques). C’est ce même gouverneur qui imposa pour les femmes le voile noir, symbole de la nuit coloniale.
    Pendant la colonisation française qui a suivi, le développement est tel que la ville est passée de 30 000 habitants en 1830 à
    148 000 en 1954 (Européens inclus). Constantine a connu aussi sous De Gaulle le plan de Constantine.
    Mais quelles qu’aient été les circonstances qu’elle a traversées durant les millénaires de son existence, la ville a été un lieu d’épanouissements, d’échanges de toutes sortes, un centre urbain qui a brillé par son rayonnement culturel, son originalité dans les créations artistiques.
    Appelée tour à tour, au fil des siècles, Kart, Cirta, Constantine, Qacentina, la ville s’est distinguée par des acquis de valeur inestimable, des traditions. Et pour mieux convaincre, nous avons jugé utile de vous rapporter ce passage du livre qui en dit long sur l’historique de la ville : «Ville gardienne de la tradition et qui, à l’instar de Tlemcen, conserve les valeurs anciennes (religieuses et sociales) de la société algérienne. Ville de culture, riche de sa musique (malouf constantinois), de traditions culinaires, d’un artisanat encore actif même s’il n’est plus aussi varié qu’autrefois (dinanderie dans le quartier du Bardo, broderie des gandouras par les femmes). Ville pluriculturelle, puisque s’y sont côtoyées longuement des communautés, musulmane, juive et européenne, sans compter une petite communauté noire, présente jusqu’au XIXe siècle. Ville qui a donné des fils illustres, Cheikh Ben Badis, le musucien Raymond Leiris, Alphonse Lavéran (prix Nobel de médecine en 1907), et dans le domaine de la littérature, Kateb Yacine et Malek Haddad, pour ne citer que les plus célèbres.» (page 20 du livre).
    D’hier à aujourd’hui
    A la manière d’un spécialiste de géographie physique, humaine et économique, Marc Côte traite, à la mesure de son prestige, de la ville, dite du Rocher, comme plaque tournante entre les villes du littoral, l’Aurès, Skikda, Biskra sont disposées comme des satellites. Tout le monde connaît Constantine d’aujourd’hui, elle se présente à peu de choses près, comme les autres grandes villes surpeuplées et souffrant du chômage allant en s’accentuant. Parmi ceux qui attendent trop un toit pour fonder un foyer ou un emploi pour venir en aide aux leurs, finissent par craquer : ils optent pour l’exil quand cela est possible, sinon pour le suicide.
    On n’a pas besoin de voir la ville sous le regard d’un étranger qui en fait une description subjective pour une lecture sélective. Un de nos amis y est allé, il y a de cela quelques années, il en est revenu déçu, presque malade parce qu’il y a retrouvé les mêmes images que partout ailleurs.
    Des plans de développement louables ont été lancés pour être réalisés sous la forme de cités modernes comme celle baptisée sous le nom de Ali Mendjeli, héros national ; et dans sa conclusion de Constantine d’aujourd’hui, l’auteur parle de ville Ali Mendjeli. On a prévu une nouvelle université pour 2005. Projet magnifique !
    Constantine
    par les textes littéraires
    L’auteur a fait une sélection digne d’admiration dans la mesure où il n’a choisi que des auteurs connus mondialement. Il est remonté au XIIe siècle en citant le géographe arabe, auteur de
    Kitab nuzhat al mushtaq, dont voici un extrait, d’après une traduction de Moukraenta (2005) : «A dix-huit milles de Mila, à l’Est, à travers une chaîne de montagnes, on arrive à la ville de Qusantina al Hawa. C’est une ville peuplée qui a des souks et des marchands, des habitants aisés, nantis, vivant largement des transactions qu’ils font avec les Arabes et des contrats d’association qu’ils souscrivent, avec eux, pour les labours et pour le stockage des récoltes. Le froment séjourne dans les silos de cette ville cent ans sans se gâter.»
    On aurait voulu vous en donner plus du texte de cet écrivain arabe qui a fait une description du paysage de Constantine à peu près identique à celui de nos contemporains. L’auteur du livre rapporte aussi les propos des écrivains étrangers nés à Constantine ou qui y ont séjourné ; c’est le cas de Benjamin Stora, Armand Frémond, Kateb Yacine, puis des écrivains du XIXe siècle comme Louis Regis (1879), Guy de Maupassant (1884), Isabelle Eberhardt. Parmi les écrivains contemporains, il a accordé à Najia Abeer la place qu’elle mérite en tant qu’auteur femme, Algérienne, enseignante et écrivaine. Edité à Alger (Barzakh, 202 p.), son livre Constantine et les moineaux de la murette nous donne à lire ceci : «Comme toutes les villes plusieurs fois millénaires, Constantine a ses vieux quartiers. Kart, Kirta ou Cirta donne cette impression d’étroitesse, d’étouffement à tous les enfants du littoral algérien, habitués aux horizons où ciel et mer se confondent. Je suis à la recherche d’une vérité : la clé de ce ‘moi’ qui erre dans cette ville à l’aspect énigmatique et à l’esprit rebelle.» «Souterraine et multiple, avait dit un journaliste, elle décourage les illusions et incite les désertions. Car on ne s’installe pas impunément dans cette cité.»
    Marc Côte, Constantine, cité antique et ville nouvelle, Ed. Médias Plus, 2006, 122 pages.

    - L'Expression

  • #2
    pour des raisons de boulots j'etais ce samedi et ce jeudi a constantine..et comme a mon habitude j'ai flané dans la vielle ville, et dans les ruelles etriotes verticales et parallele a la rue de france: el jazarines, souika, rahbat essouf , souk el asser, el katania, mosquée de sidi lakhdar..rahbat el jamel oules femmes ne s'aventurent pas, bab el jazia et sa maison close..sidi rached sous le grand pont en pierre..sidi mcid....
    les vendeurs a la criée....ah ya ksamtina
    « Puis-je rendre ma vie
    Semblable à une flûte de roseau
    Simple et droite
    Et toute remplie de musique »

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