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Affaire Khalifa: les fuites et les justiciables

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  • Affaire Khalifa: les fuites et les justiciables

    Le ministre de la Justice, garde des Sceaux a annoncé, jeudi dernier, en marge des travaux de l’Assemblée populaire nationale (APN), l’ouverture d’une information judiciaire pour déterminer les origines des fuites dans le traitement par la justice du dossier Khalifa. Des révélations qui, selon Tayeb Belaïz, violent le principe de la présomption d’innocence en plus de celui de l’instruction. Cette décision des pouvoirs publics de «sceller» le dossier intervient très tardivement dans la mesure où le dossier de l’instruction, les faits et les noms des présumés coupables ne sont plus, depuis longtemps déjà, un secret.

    Qu’elles soient organisées, provoquées ou fortuites, «les fuites» ont, depuis son «avènement», caractérisé l’affaire Khalifa. «Un scandale» financier pris en charge par la Gendarmerie nationale, puis par le tribunal de Cheraga pour l’instruction judiciaire, pour, finalement, aboutir à la chambre d’accusation de la cour de Blida pour la qualification des délits et crimes. Il en est de même de l’autre côté de la Méditerranée, où plusieurs personnalités du show-business et de la jet set française sont impliquées pour avoir reçu «des enveloppes » de l’ex-milliardaire.

    A chacune des étapes de l’enquête et de l’instruction de l’affaire, les médias privés et publics, y compris la presse étrangère, y sont allés de leurs «révélations». Depuis la chute de l’empire de Moumene Khalifa et l’ouverture d’une enquête judiciaire, de scoop en scoop, l’évolution de l’instruction de l’affaire Khalifa a été dévoilée avant même le procès. Le fait le plus récent, qui, curieusement, fait réagir les pouvoirs publics, est la publication des conclusions de l’instruction de l’affaire Khalifa Bank par le journal arabophone Echourouk. Conclusions reprises dans le détail, la semaine dernière, par le journal El Watan. Résultats sur lesquels planche depuis quelques jours déjà la chambre d’accusation près la cour de Blida, dont on attend l’arrêt de renvoi du dossier pour cette fin de semaine en prévision du procès programmé pour la deuxième semaine de juillet.

    Les «renseignements» divulgués et repris par la presse nationale évoquent l’implication de plusieurs personnalités du monde de la culture, de la politique et du sport dans les «dilapidations » des deniers de l’Etat. Ils auraient tous en contrepartie d’un service rendu à Khalifa Bank bénéficié des largesses de Moumène Khalifa. Il y est également fait référence aux cadres et fonctionnaires de l’Etat qui, sur injonction ou par «intéressement », ont confié les deniers publics à El Khalifa Bank. C’est, entre autres, le cas des fonctionnaires du ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Près d’une quarantaine, de l’avis de Tayeb Louh qui, jeudi dernier, en marge des travaux de l’APN, a annoncé la suspension des présumés coupables de leurs fonctions, en attendant le procès des cadres de la Cnas, impliqués dans l’affaire Khalifa. Fonctionnaires dont les noms et les «délits» ont été évoqués par les médias plus d’une fois, alors que l’impasse est faite sur certaines personnalités impliquées dans l’affaire.

    A moins qu’elles ne soient sélectives, les informations divulguées ne font pas état de certains dossiers liés à la presse. Ni à l’achat par cheb Mami, pour une valeur de 18 milliards de centimes, de la villa d’un ex-ministre de l’Education, située à quelques mètres du Palais de justice. C’est dire que le plus important dans l’affaire Khalifa est le fond du dossier et non ceux qui gravitent autour. Comme le fait que la presse qui fait son travail reporte dans son intégralité le compte rendu de l’instruction.

    Par Le Soir
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