La situation des droits humains reste peu satisfaisante en Algérie malgré les réformes lancées par le gouvernement dans la foulée du printemps arabe, selon le rapport annuel d'Amnesty International (AI) présenté, ce jeudi 24 mai, à Alger.
« Ça ne sert à rien de mettre en place une batterie de réformes sur le plan économique et donc accorder des augmentations de salaires et le droit au logement tout en restreignant le droit de s’exprimer et d'émettre ses opinions », a déclaré le président de la section algérienne d’AI, Ali Yemloul, lors d'une conférence de presse. Pour lui, tenter de diviser les droits humains « est une démarche biaisée dès le départ ». « Car ces droits sont universels et indivisibles », insiste‑t‑il avant d'ajouter que « stagner en matière de droits humains, c'est reculer ».
Le rapport d'AI revient d'abord sur les émeutes ayant touché l’Algérie en 2011. Après une répression parfois violente, les autorités ont pris des initiatives pour répondre aux revendications en supprimant, par exemple, « temporairement les taxes sur certains produits alimentaires de base ». Elles ont levé également l'état d'urgence, rappelle le rapport. Mais « des restrictions sévères sur la liberté d’expression, d’association et de réunion ainsi que sur les pratiques religieuses » sont maintenues, note‑t‑il.
Dans son intervention, M. Yemloul rappelle « un discours d'ouverture » accompagné de promesses après les manifestations meurtrières de janvier 2011. « Dans les faits, les discours et promesses ont été contredits par des lois plus répressives, plus liberticides », indique‑t‑il en citant la loi sur les associations.
En matière de lutte antiterroriste, AI retient que plus de cent « membres présumés » d’Aqmi et d’autres groupes armés islamistes « auraient été tués par les forces de sécurité ». Elle fait observer que cela s'est passé souvent « dans des circonstances peu claires faisant craindre que certains de ces homicides n’aient été des exécutions extrajudiciaires ». Sur la question des détentions de personnes soupçonnées d’actes de terrorisme par le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le mouvement indépendant relève qu'elles « étaient, semble‑t‑il, torturées et maltraitées ». « Dans certains cas elles étaient maintenues au secret dans des conditions pouvant constituer une disparition forcée », ajoute‑t‑il.
AI revient aussi sur l'épineuse question des disparitions forcées pendant les années quatre‑vingt‑dix et affirme : « cette année encore, les autorités n’ont pris aucune mesure pour enquêter sur les milliers de disparitions forcées et autres violations graves des droits humains qui ont eu lieu au cours du conflit interne des années quatre‑vingt‑dix ». Il fait savoir que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale est toujours en vigueur. Un texte « qui accorde l’impunité aux forces de sécurité, rend passibles de poursuites les personnes qui critiquent le comportement de ces forces et octroie l’amnistie aux membres de groupes armés responsables d’atteintes flagrantes aux droits humains », selon lui. « Les forces de sécurité ont dispersé des manifestations organisées par des familles de disparus », ajoute la même source.
Invitation des rapporteurs des droits humains : la sélectivité du gouvernement algérien
Si le gouvernement algérien a adressé aux rapporteurs spéciaux des Nations unies sur la liberté d’expression et le logement des invitations à se rendre en Algérie, il n’en a envoyé aucune au rapporteur spécial sur la torture ni au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, selon le rapport. Ces rapporteurs « sollicitaient pourtant de longue date l’autorisation de se rendre dans le pays », assure‑t‑il. Lors de la présentation du rapport, le président de la section algérienne a rappelé que depuis 2005, année au cours de laquelle la loi sur la réconciliation nationale a vu le jour, les chercheurs d'AI n'ont pas obtenu de visas pour se rendre en Algérie et enquêter.
TSA
« Ça ne sert à rien de mettre en place une batterie de réformes sur le plan économique et donc accorder des augmentations de salaires et le droit au logement tout en restreignant le droit de s’exprimer et d'émettre ses opinions », a déclaré le président de la section algérienne d’AI, Ali Yemloul, lors d'une conférence de presse. Pour lui, tenter de diviser les droits humains « est une démarche biaisée dès le départ ». « Car ces droits sont universels et indivisibles », insiste‑t‑il avant d'ajouter que « stagner en matière de droits humains, c'est reculer ».
Le rapport d'AI revient d'abord sur les émeutes ayant touché l’Algérie en 2011. Après une répression parfois violente, les autorités ont pris des initiatives pour répondre aux revendications en supprimant, par exemple, « temporairement les taxes sur certains produits alimentaires de base ». Elles ont levé également l'état d'urgence, rappelle le rapport. Mais « des restrictions sévères sur la liberté d’expression, d’association et de réunion ainsi que sur les pratiques religieuses » sont maintenues, note‑t‑il.
Dans son intervention, M. Yemloul rappelle « un discours d'ouverture » accompagné de promesses après les manifestations meurtrières de janvier 2011. « Dans les faits, les discours et promesses ont été contredits par des lois plus répressives, plus liberticides », indique‑t‑il en citant la loi sur les associations.
En matière de lutte antiterroriste, AI retient que plus de cent « membres présumés » d’Aqmi et d’autres groupes armés islamistes « auraient été tués par les forces de sécurité ». Elle fait observer que cela s'est passé souvent « dans des circonstances peu claires faisant craindre que certains de ces homicides n’aient été des exécutions extrajudiciaires ». Sur la question des détentions de personnes soupçonnées d’actes de terrorisme par le Département du renseignement et de la sécurité (DRS), le mouvement indépendant relève qu'elles « étaient, semble‑t‑il, torturées et maltraitées ». « Dans certains cas elles étaient maintenues au secret dans des conditions pouvant constituer une disparition forcée », ajoute‑t‑il.
AI revient aussi sur l'épineuse question des disparitions forcées pendant les années quatre‑vingt‑dix et affirme : « cette année encore, les autorités n’ont pris aucune mesure pour enquêter sur les milliers de disparitions forcées et autres violations graves des droits humains qui ont eu lieu au cours du conflit interne des années quatre‑vingt‑dix ». Il fait savoir que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale est toujours en vigueur. Un texte « qui accorde l’impunité aux forces de sécurité, rend passibles de poursuites les personnes qui critiquent le comportement de ces forces et octroie l’amnistie aux membres de groupes armés responsables d’atteintes flagrantes aux droits humains », selon lui. « Les forces de sécurité ont dispersé des manifestations organisées par des familles de disparus », ajoute la même source.
Invitation des rapporteurs des droits humains : la sélectivité du gouvernement algérien
Si le gouvernement algérien a adressé aux rapporteurs spéciaux des Nations unies sur la liberté d’expression et le logement des invitations à se rendre en Algérie, il n’en a envoyé aucune au rapporteur spécial sur la torture ni au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires, selon le rapport. Ces rapporteurs « sollicitaient pourtant de longue date l’autorisation de se rendre dans le pays », assure‑t‑il. Lors de la présentation du rapport, le président de la section algérienne a rappelé que depuis 2005, année au cours de laquelle la loi sur la réconciliation nationale a vu le jour, les chercheurs d'AI n'ont pas obtenu de visas pour se rendre en Algérie et enquêter.
TSA
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