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Matoub Lounes - Regard sur l'histoire d'un pays damné

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  • Matoub Lounes - Regard sur l'histoire d'un pays damné

    le seul qui n'a pas hésité lors des évènement de 1991
    à defiers ouvertement ces âmes serviles et ces charognes
    qui avaient mis le pays à feu et à sang

    pendant que les pseudots "artistes" eux
    se terraient en attendant des jours meilleurs

    aujourd'hui eux sont en vie
    et se dandinent dans les salons de la bourocratie déambulatoire
    telle des "coq" avec des plumes de paon.




    Regard sur l’histoire
    d’un pays damné


    Pour toi Lounes.

    Lorsque les ténèbres engloutissent la clarté
    avec la hargne et la boulimie de la bêtise,
    et que l'on assiste amer au greffage morbide de l'identité millénaire,
    alors le mythe devient réalité.
    Et ces démons nous agressent à chaque instant.

    Nous refusons de plier.
    Le greffon ne veut pas prendre
    et les bourgeons éclosent plus bas
    avec la rapidité de la force de la vie qu'on étouffe.

    Nous n'aurons de paix que lorsque nous vivrons avec nous-mêmes
    et que nos ancêtres cesseront de se retourner dans leur tombe.

    La négation nous offusque à en mourir.
    Les tréfonds de notre âme en sont martyrisés.

    Matoub Lounes,
    tu chantes tout haut ce que tes frères ressentent tout bas.

    Victimes que nous sommes d'un système
    où le mot liberté veut dire : liberté des uns à disposer des autres.

    Tu es un baume au cœur outragé.
    Une preuve vivante de notre inénarrable attachement à rester debout.

    Le chant vient de ton âme
    et ta voix gonflée de rancœur et de colère nous réchauffe les os.

    Nous entrevoyons Taos Amrouche
    traverser les cieux de notre pays en compagnie d'un guerrier numide.

    Les tatouages de nos mères deviennent alors vérités absolues.
    Rien d'autre ne saurait ni ne pourrait nous guider.

    Lounes, tu nous as rappelés avec bonheur que même lorsque l'on perd son sang, l'atavisme se régénère.

    Y a-t-il loi de la nature plus belle ?
    La confiscation de notre liberté par ces gueux qui nous gouvernent a fait de notre peuple un troupeau malade où les meilleurs ont disparu, isolés ou vaincus, et les médiocres ont prit des allures d'astres scintillants.

    Pleure, ô vestales.
    Chante-leur, Lounes, que la démocratie a été
    le premier goût dans nos bouche,
    que nous l'avons tétée au sein de nos mères.

    Chante-leur notre soif de justice et de réparation.
    Chante, Matoub, chante ! Un poète peut-il mourir ?


    Saint protecteur, Abderrahmane,
    Saint aux pouvoirs surnaturels
    Où démêler l’écheveau de nos drames?
    Saint protecteur, Abderrahmane,
    Saint aux pouvoirs titulaires
    où démêler l'écheveau ?
    Parmi les puissances qui nous ont dominés,
    Depuis les conquêtes romaines,
    Pas une qui ne l’ait meurtrie aux flancs.

    L'humiliation a pénétré le peuple,
    Et le joug dont ses bourreaux l'accablent
    Les siècles n’en n’ont pas émoussé le fer.

    Heureux qui, pour son salut, fuit, dit-on,
    Mais qui, à demeurer en ce pays,
    A bon escient appelle son châtiment.

    Ce n’est pas moi qui les insulterai
    Voyez, le climat de nos vie s’est engourdi
    Menaces et pièges se liguent, s’amoncellent.

    Qui détient la clef de ce cauchemar ?
    La descendance de Bakhta !
    Lâchera - t - elle jamais prise ! jamais !
    Algérie, prend garde, ne te relève pas
    Pour te joindre au concert des nations.

    Persévère, tourne dans l'avilissement, tourne !
    Ne secoue pas les souillures de tes pans
    Sus, tu engloutis ta progéniture,
    Trouble leurs cervelles,
    Engraisse les ennemis qui te saccagent,
    Et qui se sont repus de toi jusqu’à la moelle

    Si une fois se dresse un homme preux
    Et qu'il fasse vœu de vaincre ton sort :
    Sous une dalle, ravalé en exil,
    Tel est le destin qu’il scelle pour ta cause.

    Ceux qui t'ont arrachée aux mains des colons
    Abane, Krim et Ben Mhidi
    Ont tous succombé en d'atroces morts,
    Dont tu refuses d’honorer le sacrifice.

    Dépecée, à voraces dents dévorée,
    Nul ne vint pour apaiser ta peine,
    Toutes les nations t’ont foulée aux talons,
    Et qui décampe te lègue ses fléaux.

    Tu fus étampée au fer des souffrances,
    L'abjection à tes pans s’essuie.
    Tu fus témoin des massacres des lions
    Qui te voulaient comme un phare, splendide.
    Tu es l’antre creusé d’un essaim de vers,
    Qui ardemment dévore ta dignité
    De quelque lieu que surgisse le malheur,
    Dans ton giron un refuge lui est fait.

    Mais nous qui arrachons nos racines,
    La mort même nous l’écœurerions,
    Par nous désirée elle nous recracherait.

    Nombreux ils portèrent l’insurrection
    Pour changer la face de ce pays
    Par leur lutte repoussant les colons,
    D'autres parasites, hélas, les guettaient.

    Ceux-là que vous affublez de noms de prestige,
    Tous ceux-là que vous couvrez d’éloges,
    Ce sont eux les héritiers de la France.

    Le deuil obscurcit la forêt de chêne,
    Elle était là à leurs transports criminels.
    D’une lame mortelle de fer affilée,
    Combien d’enfants furent égorgés !
    Détenteurs de quelque savoir,
    Ils fuyaient une cité à feu et à sang
    Gibier traqué comme des étourneaux.

    Aucune aide ne consola leur supplice
    Ils furent exterminés sans plus de procès,
    Jeunesse ravie avant son heure.

    Si l’Akfadou pouvait rompre son silence,
    La Soumam aussi , comme nos collines,
    L’hiver lors serait la saison d’été,
    Et les ronces auraient raison du désert.

    Le scélérat égorgea par milliers,
    Ils écrasa tout dans son ornière,
    Ne demeura plus nul être de noblesse.

    Mais puisque notre fable est engagée,
    Avant son terme, comme un torrent, affluons
    Vers la demeure de la vérité.

    La France n’en a épargné aucun,
    Les guides éclairés sont tous bien morts.
    Et ceux qui dilapident leur sacrifice,
    Pendant l’âpre combat, ils se terraient.

    Soixante deux : liberté reconquise.
    De toutes parts ils accourent, se concertent.
    Et se font instigateurs de nos malheurs.

    Une fois appareillé leur valet
    Ben Bella, on applaudit son triomphe.
    Mais il avait oublié qui l’avait affaité.

    LUI guettait loin comme un chacal famélique,
    Sachant l'imposture en ses fondations,
    Et qui gênerait sa marche au pouvoir
    Etait infailliblement anéanti .

    Les comploteurs de nouveau se concertent,
    Et des chères montagnes du Djurdjura,
    Ils se jurent l’ébranlement .

    Les Kabyles périssaient et, deux ans durant,
    Le brasier consuma sans rémission.
    C’est que Boumedienne agitait ses pantins
    Et qui s’insurgeait était terrassé ,
    Les yeux bandés, sur une chaise écroulé.

    Notre terre se saigne de terreur,
    Ses saints protecteurs
    Vont dans un exil qui est sans retour.
    Anéantis, les hommes de l’équité
    Nos yeux se creusent de larmes,
    Et le scandale étend son territoire.

    Toutes ces années vécues dans le deuil,
    Nous grognons de larmes,
    Et nous gémissons bouche bâillonnée.
    Depuis des temps immémoriaux la peur,
    La peur a notre peuple en sa possession.
    La peur a engendré l’injustice,
    Le mutisme a pris possession des langues .

    Notre terre est devenue source d’épouvante !
    Qu’un pauvre maudit rejoigne leur amitié,
    D’un bandeau ils lui entravent les yeux.

    Il le mutilent et le supplicient ;
    Banni aux yeux de ceux qu’il aimait,
    Dût - il en réchapper, sa raison ... annihilée !
    On fit les boutures du mal, son germe a pris :
    Deux lettres répandent la terreur : S.M !
    La voie du droit est pour nous obstruée,
    Le jour tu tremblerais d’effroi nocturne.

    Advint le jour des retournements,
    La mort a pris d’assaut les sages.
    Elle les emporte sans exception.
    Qui jugeait des choses à son tour est jugé.
    Il n’est plus de joie dans la destruction,
    Le despote était désarçonné.

    Nous croyions l’issue de nos luttes acquise,
    Le nom de l’Algérie s’étoilait
    Mais le charognard sur nous s’est abattu
    Et il a ravagé le cours de son histoire.
    Notre peuple de nouveau est avili,
    Un morveux l’a dépossédé de sa terre,
    Népotiques, lui et les siens règnent sur nous.
    Dernière modification par misn'thmourth, 25 mai 2012, 20h08.

  • #2
    Les âmes serviles ont élu un âne bâté,
    Il nous rouera de ses bottes,
    Ses chiens et ses larbins à ses côtés .
    Et le chaos fièrement défile.

    Il danse exultant de ses méfaits.
    Et l'injustice d'accroître ses fossés :
    L'un est broyé , opulence pour l’autre.
    La démence magnétise les âmes
    Comme l’aimant attire le fer :
    Dévore, briffe, avide, et sans mesure.

    Un bruit assourdissant à nos pas s'attache,
    Où s'agitent les flammes de l’incendie.
    Voici nos mets : insipides ou trop salés.

    Survint l'insurrection de quatre – vingt
    Le peuple afflue, occupe les rues
    Les hommes et les femmes se révoltent
    A la recherche de la justice bannie.
    Ils ne se méfiaient pas qu’on les guettait,
    La nuit venue ils les terrassèrent…
    Qui leur donna le coup de grâce ?

    Le printemps berbère nourrit la rage,
    Le peuple bouillonnait de part en part
    Sur notre terre demeurée stérile,
    Les eaux accrues se sont déversées,
    Le monde entier est notre créancier,
    L'infection ronge la moelle de nos os
    Se dressèrent ceux que le malheur pliait,
    Que l’issue fût bonne ou mauvaise…n'importe !
    Combien de jeunes gens ont succombé !
    Qui s’insurge est traîné dans la poussière.

    Je suis pris aussi dans le tourbillon
    De la tragédie cuisante d’octobre.
    Une brèche s'ouvrira-t-elle à notre quête
    Et le mal, arrachera-t-on son étau ?
    L'Algérien aura -t- il sa part de repos,
    Et reconnaîtra-t-il son identité ?
    L'injustice s’est creusée d’une fissure
    Dont un soupirail diffuse la clarté.

    Que ceux qui ont péri reposent en paix .
    Ils nous lèguent la mémoire de leur martyre.

    Nous serons les comparses de ce vilain,
    De celui-là et de cet autre. Puisqu'eux savent
    Et que nous sommes un méprisable troupeau,
    A quoi bon mettre nos torts sur le compte du sort.
    Celui qui sait nous tient dans l'ignorance,
    L'injustice garde son cœur engourdi.

    Celui qui n'a pas les sens de l'histoire endurée,
    Il n'est nulle foi à placer en lui.
    Je doute que ce soit par le savoir
    Que s'acquiert le courage et la dignité,
    Il n'est pas de fierté et d'honneur
    Au lieu où se fomentent les complots.

    Combien m'ont accablé à tort,
    Qui trouvant insignifiants défauts,
    Me diraient enragé.
    Les mêmes m'ont calomnié
    Lorsqu'ils me prétendaient
    Laquais aux ordres du pouvoir.

    Mais vint le jour où l’on me supplicia
    De balles : ils ne m’ont pas raté…
    Montagne je te fais mon témoin,
    Pour toi mon sang coula à flots,
    Afin qu’émergent ceux qui clament
    " Nous y sommes arrivés ! ".

    Ni " les droits de l’Homme ", ni aucune opposition n’ont pris part à mon malheur.
    Seul le peuple – comme un seul homme - a osé défier la peur.
    Ce parti ou celui-là, je ne me gênerai pas pour les torpiller, haut et bas; sans relâche, mais sans mépris : pour que les geôles s’effondrent,
    Pour que tous les bourreaux sombrent
    dans la triste nuit des ombres,
    retirons nos baillons,
    redorons nos blasons,
    accueillons cette lueur,
    présage de bonheur.
    Tous et toutes ! pour une Algérie meilleure
    et pour une démocratie majeure !

    L'espérance est incontournable,
    Qu'elle germe en nous et prospère,
    Bien que notre condition souffre.
    Si je médis de mon frère,
    Mon être appelle son amour,
    Je veux seulement qu'il frémisse.
    Pour que le pavillon se hisse
    A l'astre de la liberté,
    Il y faut une torche ardente.

    Que l'Algérien s'y meurtrisse
    Afin de retrouver mémoire,
    Et la voie de son identité proscrite.

    Qu'il dise : je suis algérien,
    Les siècles m’ont abusé,
    Je remonterai vers mes racines
    Dussé–je les abreuver à mon sang.
    Ce n'est pas dans un marché
    Que j'ai acquis MA BERBERITE :
    Elle ne se vend, ni elle ne se brade.

    Malgré toutes mes amères souffrances
    Et malgré mes membres sans force,
    J'affûterai l'organe de ma voix,
    Et les gens partout l'entendront.
    Jamais je ne serai des renégats,
    Prêt à jeter ma terre au gouffre.

    Tant que mes yeux porteront la vie,
    Je serai avec les déshérités en lutte.
    D'où que vienne l’appel du Droit
    Son chemin est celui que j'irai.
    Ma raison en fût- elle égarée,
    Et la mort m'aspirât- elle.

    Je foulerais orient et occident,
    J'affronterais le gel et les galernes
    Je consentirais à toutes les paroles
    Pourvu que l’on dise : je suis Algérien.
    Nos malheurs semblables ont tissé nos liens,
    Que d'enfants sont tombés sous les balles.
    C'est d'une semblable neige d’injustice
    Que nos âmes sont étouffées.

    La fièvre jaune s'est saisi du peuple entier
    De l'Algérie le cœur est lacéré,
    Le stigmate d’octobre ne s'effacera pas, non !
    Quand demain nous trouverions le bonheur.
    C'est le sang des combattants péris
    Qui éclaire le visage de la Liberté.

    Les desseins lointains nous sont propices,
    Nous avons arraché notre bâillon.
    Notre terre appelle les hommes probes
    Elle guette la noblesse de cœur.
    Eux seuls ébranleront l’heure mauvaise,
    Que le malfaisant soit renversé à bas.

    Y.S

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    • #3
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