Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Un cadre du FFS critique la direction de son parti et appelle à une conférence

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Un cadre du FFS critique la direction de son parti et appelle à une conférence

    Samir Bouakouir, ancien secrétaire nationale au FFS (Front des forces socialistes), critique dans cette analyse la direction de son parti et réclame une conférence des cadres et des militants du FFS qu’il qualifie d’urgence politique. Le FFS a participé aux dernières élections législatives du 10 mai et a obtenu 27 sièges. Cette semaine, son président, Hocine Ait Ahmed a demandé à la direction de son parti de sanctionner les cadres qui se sont opposés à la participation du FFS à ce scurtin.

    ************************************************** ********

    CONTRIBUTION.

    La participation du FFS aux élections législatives n'avait de mon point de vue qu'un objectif: provoquer le débat public démocratique sur la question du changement radical et pacifique. Il fallait sortir des logiques d'appareils et des stratégies conçues dans le secret. Une attitude politique conforme à l’éthique politique du Président du FFS qui a toujours refusé les conciliabules et autres deals concoctés à l’insu des militants et des citoyens.

    Face à un pouvoir qui refuse toute autonomie aux acteurs politiques, syndicaux ou associatifs, le rôle d'un parti d'opposition est de leur ouvrir ses structures et d'agir pour leur permettre une plus grande visibilité et d’unifier les luttes populaires pacifiques par trop dispersées.

    Donner un sens politique à ce rejet profond du système était la priorité des priorités et la raison d'être de l'opposition démocratique que se doit d'incarner sans faiblesse le FFS. L’utilisation de la tribune d’une Assemblée, discréditée par avance, est de faire écho à cette colère profonde et légitime de nos compatriotes.

    Le silence de la direction du FFS tout le long de la campagne sur les atteintes aux libertés et les violations des droits de l’homme a semé le trouble chez beaucoup de militants et de sympathisants, ainsi que chez de nombreux militants de la démocratie et de la justice sociale. Faut-il rappeler que lors des élections législatives de 1997, le FFS a été au cœur de la dénonciation du scrutin qui a vu un parti, le RND, grâce à une fraude massive, remporter la majorité des sièges. Cela n’a pas pour autant conduit le FFS à se retirer de l’APN.

    Hier, c’était le RND, aujourd’hui le FLN, Conjonctures différentes, même finalité : restructuration autoritaire du pouvoir avec, cette fois, pour objectif de se débarrasser d’un parti, le FFS, en l’associant au système rentier et en brisant, ainsi, son capital de crédibilité et de sympathie pour le neutraliser et l’empêcher de fédérer les forces du changement.

    Car, comment ne pas percevoir derrière le coup de force électoral du pouvoir, signe de fragilité politique faut-il le souligner, un avertissement donné à tous ceux qui ne désespèrent pas d'une Algérie libre, démocratique et réconciliée, à tous ceux qui sont "fatigués d'être fatigués", pour reprendre une formule de la « charte des 77 » qui a permis la remobilisation de la population en ex-Tchécoslovaquie comme un prélude à la transition démocratique ?

    Ce n’est pas la participation du FFS aux « élections »du 10 mai qui est en cause, c’est le sens que lui ont donné ceux qui ont pris en otage un appareil politique et, peut-être, son Président.

    Comment ne pas douter que ces « éléments », au vu d’une campagne électorale affligeante et des déclarations post-électorales en rupture totale avec la structure et les éléments de langage même du discours politique traditionnel du FFS, ont délibérément opté pour un ralliement à la politique clientéliste et de cooptation du pouvoir ?

    L’éthique et le courage politiques auraient été d’assumer un tel changement stratégique et de l’expliquer publiquement en toute transparence !

    Les menaces d’ingérences étrangères que d’aucuns ne contestent, ne peuvent justifier un tel abandon des idéaux pour lesquels de nombreux militants se sont sacrifiés depuis 1963, surtout que le coup de force électoral accélère la mise sous tutelle de l’étranger de notre jeune Nation. Dans un contexte international des plus incertains, avec un capitalisme financier mondial conquérant, le pouvoir d'Alger de plus en plus isolé ira de concessions en concessions jusqu'à hypothéquer une souveraineté nationale déjà bien malmenée.

    Exit les grands principes révolutionnaires qui ont animé la naissance de l''Etat algérien, le pouvoir d'Alger n'aura de mieux pour assurer sa pérennité que de faire valoir un rôle de sous-traitant régional des intérêts étrangers.
    La complaisance des puissances occidentales avec le régime d'Alger ne surprend donc pas. Elle trouvera dans le "quota" de femmes qui ne modifie en rien la condition féminine et l'illusoire containment des islamistes de quoi la justifier vis-à-vis de leurs opinions. Affirmer comme l'a fait la "direction" du FFS que le dispositif électoral du pouvoir a mis en échec la bipolarité islamistes/anti-islamistes relève plus de la méthode Coue ou plus grave, d’une alliance non avouée avec certains cercles compradores dominant au sein du pouvoir, que d'un examen attentif des réalités politiques, sociologiques et culturelles de notre pays et des stratégies du pire au sein du système.

    La stabilité politique du pays qui se mesure au degré d'intégration démocratique n'est plus une préoccupation majeure pour ceux qui régentent la vie des Algériens. Le vide politique consécutif à l'absorption dans le système de ce qui reste de l'opposition démocratique est cependant un pari risqué pour ceux qui confondent dépolitisation et infantilisation de la société et de la jeunesse en particulier. Une stratégie de fuite en avant qui peut conduire au scénario catastrophe à l’égyptienne (programmé?) d'un face à face entre l'Armée et le peuple.

    Un parti comme le FFS qui a su résister à toutes les tentatives de normalisation pour préserver ses racines sociales et populaires est aujourd'hui à un tournant décisif. Jamais le risque n'a été aussi grand de le voir, du moins son appareil, renoncer à ce qui fait sa particularité dans l'insondable "champ politique" algérien: sa Radicalité politique. C'est à dire cette conviction largement partagée par nos concitoyens que le changement démocratique ne peut venir du système. Loin du populisme, la Radicalité politique vise à la remobilisation politique de la société pour imposer un rapport de force de nature à affaiblir le "bloc social », antinational et antisocial, hégémonique au sein du pouvoir d’Etat. Et dans un même mouvement isoler leurs "relais" au sein de la société et à l'intérieur des forces démocratiques, dont le FFS.

    Les menaces publiques d’exclusions brandies par l’actuelle « direction » du FFS, instrumentalisée par des individus compromis, à l’encontre de tous ceux qui se battent pour préserver l’autonomie de décision du FFS sont lamentables. Elles donnent une piètre image politique d’une « direction » inquiète à l’idée d’un libre-débat, garanti par les textes statutaires. Même le FLN de Belkhadem n’a pas osé proférer de telles menaces à l’encontre des « redresseurs » !

    Plus que jamais, la tenue d’une conférence des cadres et des militants du FFS est une nécessité stratégique pour rassembler, sans exclusive, les forces dispersées et faire face à cette entreprise de domestication de l’opposition radicale et pacifique.


    Samir BOUAKOUIR (FFS).
    Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

  • #2
    J'ai l'impression de lire Abane Ramdane. Ca fait plaisir de lire de tels politiques avisés.

    Commentaire


    • #3
      "Le FFS est dirigé par certains cercles du pouvoir"


      Samir Bouakouir, candidat FFS pour la Zone 1 en France lors des élections législatives du 10 mai, réclame une conférence des cadres du parti, aux fins de le réunifier. Dans cet entretien, il ménage Aït Ahmed et charge la direction du FFS.


      Comment expliquez‑vous le silence de la direction du FFS sur les dépassements constatés pendant la campagne électorale et que vous avez, vous‑même, dénoncés ?

      Le FFS a toujours été intransigeant lorsqu'il s'agissait de dénoncer des violations des libertés fondamentales et des droits de l'Homme. Ce silence a troublé beaucoup de militants et bon nombre d'observateurs. Je pense que ce qui s'est passé après les élections met en lumière une dérive politique que j'ai eu l'occasion de dénoncer. La dérive de certains éléments qui ont pris en otage la direction et qui ont inscrit l'appareil du parti dans une stratégie dont on ne connaît ni les tenants ni les aboutissants. C'est pour ça que j'ai réclamé un débat public à l'intérieur du parti car il faut discuter de l'avenir du FFS et de sa stratégie.

      Je refuse, comme beaucoup d'autres militants, qu'il y ait des accords, des conciliabules ou des tractations dans le dos de la base militante et des citoyens algériens. Aujourd'hui, je m'interroge, comme tout militant : y a‑t‑il un changement de cap au FFS ? Croit‑on que le changement ne peut venir de la société ? Si c'est le cas, il faut le dire clairement. Personnellement, je considère que le changement démocratique en Algérie ne peut pas venir du système.


      Croyez‑vous vraiment qu'il y a eu des tractations entre la direction de votre parti et le pouvoir ?

      Par le fait de ne pas se prononcer publiquement et de n'avoir pas dénoncé le coup de force électoral du pouvoir, les déclarations post‑électorales jettent la suspicion sur ces éléments de la direction. Ces derniers ont, de mon point de vue, perdu toute autonomie de décision. Aujourd'hui, le FFS est géré à l'extérieur par certains cercles du pouvoir. Dans quelle perspective ? Dans quel but ? Toute la question est là. J'appelle à un débat public. Les militants n'acceptent pas d'être mis à l'écart de ces tractations secrètes.


      Quel serait l'objectif de ces éléments ?

      Je ne sais pas. Une chose est sûre. La compromission avec certains cercles du pouvoir. Quelle en est la finalité ? Je m'interroge. J'appelle à un débat public pour sortir de l'omerta qui est l'une des constantes du système. Et cette direction reproduit exactement les pratiques du système. Cela est inacceptable pour les militants et les cadres du FFS. Le parti s'est construit sur des idéaux et des valeurs. Il y a eu cinq cents martyrs qui sont morts pour le FFS et on n'a pas le droit d'agir de la sorte et de souiller la mémoire de ceux qui se sont battus pendant des décennies, presque cinquante ans, pour la démocratie.


      Vous avez écrit, il y a quelques jours, que le pouvoir vise à détruire la crédibilité du FFS…

      Le but de ces cercles du pouvoir qui ont aujourd'hui la mainmise totale sur la direction du parti est d'affaiblir le FFS, de le couper de ses racines sociales pour mieux l'inscrire dans les stratégies claniques.


      Quelles sont ces stratégies ?

      Nul ne le sait parce que c'est maintenu dans le secret. La direction refuse de s'exprimer sur ces stratégies. On parle en ce moment de tractations par rapport au gouvernement. Mais il n'y a aucune réaction du parti. Aucun démenti. Tout cela est de nature à jeter le discrédit sur le FFS. Plus que cela, le coup de force électoral est en train de se décliner à l'intérieur du parti. Il y a un coup de force aujourd'hui contre ses instances légitimes, à savoir le Conseil national et les conseils fédéraux. La direction a mis en place des commissions administratives chargées de diriger les fédérations. Cela veut dire que cette direction est hors‑la‑loi. C'est qu'elle viole, elle‑même, les statuts et tente de disqualifier les instances légitimes du parti. C'est une situation qui n'est pas acceptable et je comprends que les militants réagissent en tenant des conseils fédéraux.


      Et Hocine Aït Ahmed dans tout cela ?

      J'ai beaucoup d'affection pour lui. Et j'ai du mal à croire qu'il ait été embarqué dans ce type de compromissions. Aït Ahmed est un vieux militant de la cause nationale. Quelqu'un qui a refusé de marchander l'éthique politique. Je ne pense pas un instant qu'il puisse le faire au crépuscule de sa vie. J'espère aussi qu'il ne laissera pas le parti se décrédibiliser à ce point‑là. J'attends une réaction forte de Hocine Aït Ahmed. J'ai appelé à une conférence des cadres parce qu'il est important d'unifier le parti. Nous sommes dans une conjoncture vraiment difficile. Les ingrédients d'une future explosion sociale sont là. Je souhaite que le FFS se rassemble pour défendre l'autonomie de décision du parti. C'est à dire la construction d'une alternative démocratique à partir de la société et non pas à partir des appareils du système.


      Ne pensez‑vous pas que les ingrédients d'une implosion du FFS sont là aussi ?

      Certains éléments de la direction prennent en otage le parti au service de certains cercles du pouvoir qui mettent en danger le FFS. L'explosion du FFS peut avoir lieu quand on met de côté les instances légitimes du parti. Moi, je suis pour le rassemblement. L'appel est lancé par des militants aussi. Je pense qu'il doit être entendu par le président du parti.


      Vous parlez de certains éléments de la direction. Qui dirige le FFS, réellement, aujourd'hui ?

      La direction a perdu toute autonomie de décision. Le FFS est dirigé de l'extérieur, par certains cercles du pouvoir.


      Selon vous, quelle est la démarche à suivre pour sauver le parti ?

      Il faut isoler ces éléments minoritaires et que tout le monde connaît, aller vers le rassemblement et puis préserver la ligne politique du parti. Il y a un vrai problème de fonctionnement démocratique au FFS et il ne date pas d'aujourd'hui. Mais le problème est aussi politique. Il s'agit de préserver l'autonomie de prise de décision du FFS.


      Avez‑vous obtenu une réponse concernant l'organisation de la conférence nationale des cadres du parti ?

      Je n'ai toujours pas eu de réponse. Je vous invite à poser la question à la direction du FFS.


      Considérez‑vous la dernière lettre envoyée par Aït Ahmed aux militants comme étant une réponse à votre proposition ?

      Non. Mais je suis triste de voir comment ce courrier a été exploité. D'abord en le rendant public. Il y a eu des crises au sein du parti mais les formes ont toujours été respectées, même si on ne pouvait pas partager l'éviction de cadres de valeur. Mais appeler à une purge et à un lynchage est digne des partis staliniens. Ça porte atteinte à l'image du parti. Je rappelle que le FFS est membre de l'Internationale socialiste. Donc proche du Parti socialiste (PS) français. Lors du référendum sur la constitution européenne, quelqu'un comme Laurent Fabius a pris une position différente de celle de son parti. Cela n'a pas poussé la direction du PS à l'exclure. Est‑ce qu'on n'est pas capable de construire un parti démocratique ? De donner l'exemple d'un fonctionnement démocratique ? La réaction de la direction du FFS et ses menaces à l'encontre des cadres et des militants est un signe de faiblesse politique qui masque une véritable compromission. J'appelle à la raison. Il est temps de restituer le FFS aux militants. On n'a pas le droit de sacrifier les idéaux du FFS.


      Propos recueillis par Hadjer Guenanfa
      Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

      Commentaire


      • #4
        les redresseurs-taiwan qui veulent recuperer le parti pour leur clan, leur smala, leur clique, ne vont pas etre decus !

        27-05-2012
        La direction du FFS a abordé la question lors de sa dernière réunion
        Les sanctions à l'encontre des cadres du parti bientôt connues


        Réunie samedi juste après l'installation de l'APN, la direction du FFS a évoqué le point relatif au dernier message d'Aït Ahmed dans lequel il exigeait des sanctions contre des cadres du parti accusés de «comportements fractionnels» mais sans prendre de décision quant à la nature de ces sanctions. «Nous avons survolé ce point lors de la réunion sans pour autant trancher sur la nature des sanctions à prendre», nous a déclaré hier un membre du secrétariat national du FFS.
        «C'est une nécessité et c'est conforme au règlement intérieur et aux statuts du parti», explique notre interlocuteur pour qui l'éthique est aussi se conformer aux directives de la direction. «Il faut absolument sévir», tranche-t-il, rappelant la «justesse» des recommandations d'Aït Ahmed.

        Commentaire

        Chargement...
        X