Les malades attendent entre 6 et 12 mois pour espérer avoir un rendez-vous, alors que 10 % d’entre eux décèdent avant d’y parvenir.
Il faut attendre au minimum entre 6 et 12 mois pour espérer obtenir un rendez- vous au service de radiothérapie du CHU de Constantine, une structure complètement sinistrée où, je le dis haut et fort, rien ne va plus depuis longtemps.» En poussant, jeudi, ce grand coup de gueule à la faveur de la seconde journée d’une rencontre scientifique organisée par le CHUC, le Professeur Aïcha Djemaâ n’a pas fait que des mécontents. Et c’est le moins qu’on puisse dire face aux réactions de ses pairs. Cette intervention musclée, et ô combien courageuse, a bénéficié en effet d’un blanc-seing quasi général des médecins présents ce jour-là à l’auditorium de la faculté de médecine de Constantine.
Médecin-chef au sein de ce service fortement décrié, par ailleurs, par la communauté médicale et également par les citoyens ayant eu la triste opportunité de s’y rendre, le Pr Djemaâ dressera à cette occasion un état des lieux d’où sera exclue toute forme de concession et encore moins de langue de bois. But de la manœuvre, faire sauter le carcan et la chape de plomb qui ont trop longtemps entouré ce service. Le Pr. Djemaâ n’hésitera pas dans la foulée à pointer un doigt accusateur en direction des décideurs dont l’inertie et le laxisme seraient directement à l’origine de la situation critique dans laquelle se trouve cette structure où, explique-t-elle, la dégradation des lieux et l’indigence des soins donnés aux malades, faute d’un plateau technique convenable, ont depuis longtemps dépassé le seuil critique.
Son constat donne la chair de poule: «Les deux équipements spécifiques au cobalt sont d’une grande vétusté, et de ce fait ils représentent de grands risques, autant pour les malades que pour les manipulateurs. Il faut savoir d’autre part que nous couvrons pratiquement 17 wilayas de l’Est, d’où les attentes de plusieurs mois pour avoir un rendez-vous. Il faut savoir aussi, à ce propos, que plus de 10 % de nos malades décèdent avant cette échéance.» Quant à ceux qui parviennent à passer ce cap, ajoute-t-elle, ils auront le jour tant attendu à patienter parfois jusqu’à 7 heures, le tout dans des conditions tout à fait intolérables, dans un sous sol grouillant de moustiques et manquant d’oxygène. On y déplore aussi l’absence de climatisation, de salle d’attente, d’eau et de moyens de restauration rapide.
L’estocade sera portée à travers cette phrase lapidaire: «C’est terrible à dire, mais, qu’on le veuille ou non, dans les conditions actuelles ce service peut-être qualifié de mouroir. Il est donc urgent d’agir en apportant tous les correctifs nécessaires, ce qui fournira à ces lieux l’humanité et les prestations de service dont il a tant besoin.»
Ahmed Boussaïd El Watan
Il faut attendre au minimum entre 6 et 12 mois pour espérer obtenir un rendez- vous au service de radiothérapie du CHU de Constantine, une structure complètement sinistrée où, je le dis haut et fort, rien ne va plus depuis longtemps.» En poussant, jeudi, ce grand coup de gueule à la faveur de la seconde journée d’une rencontre scientifique organisée par le CHUC, le Professeur Aïcha Djemaâ n’a pas fait que des mécontents. Et c’est le moins qu’on puisse dire face aux réactions de ses pairs. Cette intervention musclée, et ô combien courageuse, a bénéficié en effet d’un blanc-seing quasi général des médecins présents ce jour-là à l’auditorium de la faculté de médecine de Constantine.
Médecin-chef au sein de ce service fortement décrié, par ailleurs, par la communauté médicale et également par les citoyens ayant eu la triste opportunité de s’y rendre, le Pr Djemaâ dressera à cette occasion un état des lieux d’où sera exclue toute forme de concession et encore moins de langue de bois. But de la manœuvre, faire sauter le carcan et la chape de plomb qui ont trop longtemps entouré ce service. Le Pr. Djemaâ n’hésitera pas dans la foulée à pointer un doigt accusateur en direction des décideurs dont l’inertie et le laxisme seraient directement à l’origine de la situation critique dans laquelle se trouve cette structure où, explique-t-elle, la dégradation des lieux et l’indigence des soins donnés aux malades, faute d’un plateau technique convenable, ont depuis longtemps dépassé le seuil critique.
Son constat donne la chair de poule: «Les deux équipements spécifiques au cobalt sont d’une grande vétusté, et de ce fait ils représentent de grands risques, autant pour les malades que pour les manipulateurs. Il faut savoir d’autre part que nous couvrons pratiquement 17 wilayas de l’Est, d’où les attentes de plusieurs mois pour avoir un rendez-vous. Il faut savoir aussi, à ce propos, que plus de 10 % de nos malades décèdent avant cette échéance.» Quant à ceux qui parviennent à passer ce cap, ajoute-t-elle, ils auront le jour tant attendu à patienter parfois jusqu’à 7 heures, le tout dans des conditions tout à fait intolérables, dans un sous sol grouillant de moustiques et manquant d’oxygène. On y déplore aussi l’absence de climatisation, de salle d’attente, d’eau et de moyens de restauration rapide.
L’estocade sera portée à travers cette phrase lapidaire: «C’est terrible à dire, mais, qu’on le veuille ou non, dans les conditions actuelles ce service peut-être qualifié de mouroir. Il est donc urgent d’agir en apportant tous les correctifs nécessaires, ce qui fournira à ces lieux l’humanité et les prestations de service dont il a tant besoin.»
Ahmed Boussaïd El Watan
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