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FRANÇOIS HOLLANDE:La baraka d'Alger

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  • FRANÇOIS HOLLANDE:La baraka d'Alger

    RÉVÉLATIONS SUR LA DERNIÈRE VISITE DE FRANÇOIS HOLLANDE
    La baraka d'Alger



    Dans un livre paru récemment en France aux éditions Albin Michel, sous le titre «L'homme qui ne devait pas être président», les deux auteurs, Antonin André et Karim Rissouli, révèlent la fulgurante ascension de François Hollande. Depuis la rue de Solferino, siège du PS au palais de l'Elysée qu'il vient de conquérir de haute main. La dernière visite de Hollande, en décembre 2010, à Alger, a scellé son destin celui d'être «un président normal», trouvaille magique qui le propulsera deux années plus tard aux manettes de la République française.

    «Le temps d'un président normal est venu!» Sous le soleil d'Alger, ce 9 décembre 2010, François Hollande dessine les traits de sa candidature à la présidentielle. Au détour d'une interview.

    Instinctivement. Est-ce la chaleur écrasante? Une trentaine de degrés en plein hiver, même à Alger, ce n'est pas courant. La beauté du panorama? Vue plongeante sur la Méditerranée et le vieux quartier populaire de Bab El Oued. Ou peut-être l'intuition, déjà, que la présidentielle française sera avant tout affaire de style, de tempérament, de caractère? La légende de François Hollande retiendra la dernière. Mais comme souvent en politique, la vérité est moins évidente et le hasard un facteur décisif.

    En cette fin d'automne 2010, la rivalité entre Martine Aubry et Ségolène Royal est à son comble. Le 29 novembre, dans un entretien donné à plusieurs quotidiens régionaux, l'ex-candidate à la présidentielle a ouvert les hostilités en se lançant dans la primaire. Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn assument leur pacte publiquement. La guerre de ces trois-là aura bien lieu. François Hollande en est encore au stade de l'échauffement, enchaînant les tours de piste dans une relative indifférence. Le premier round du duel Aubry-Royal va se jouer en banlieue parisienne, dans un maelström médiatique à rendre fous les «solférinologues» les plus aguerris.

    Opération réussie
    Ce mercredi 8 décembre, Ségolène Royal convoque la presse dans la matinée au conseil général du Val-d'Oise. Pour son premier déplacement de candidate, la présidente de Poitou-Charentes mise sur la banlieue, avec une visite dans les quartiers populaires de Cergy-Saint-Christophe. Tous les chroniqueurs du PS sont présents. La première sortie de Royal est un événement, un spectacle qui s'affichera en une.

    Seuls quelques confrères manquent à l'appel. Quatre, pour être précis. Marie-Bénédicte Allaire de RTL, Hélène Hug de France 2, Rosalie Lucas du journal Le Parisien et Christine Pouget de l'AFP. Ces quatre journalistes ont rendez-vous au même moment rue de Solférino, pour suivre une visite tenue secrète de Martine Aubry... en banlieue. «Venez en voiture banalisée non siglée. Vous ne connaîtrez pas le lieu du déplacement avant le départ de Solférino. Et bien sûr aucune fuite, sinon pas de virée en exclu avec la première secrétaire.» Les consignes sont strictes. On se croirait dans un film de James Bond. Les quatre médias convoqués au PS ignorent quels confrères ont été autorisés à suivre la mission avec eux. Mais la virée tourne vite au rodéo. À Cergy, la conseillère presse de Ségolène Royal a eu vent de l'expédition et décide de vendre la mèche aux journalistes présents au conseil général du Val-d'Oise. «Ah, vous êtes là? Vous n'êtes pas avec Martine Aubry à La Courneuve?» balance l'ancienne journaliste Françoise Degois sur un ton faussement détaché.

    Opération réussie: David Revault d'Allonnes, chroniqueur du PS pour Libération, sort de ses gonds. Au téléphone, il éructe contre le service de presse de Martine Aubry: «Vous ne nous avez pas prévenus! Non mais c'est dingue!» TF1 et France 2 tenues à l'écart sont en ébullition. Les chefs des services politiques sont alertés. Rue de Solférino, c'est le branle-bas de combat. Martine Aubry cavale dans l'escalier et s'engouffre précipitamment dans sa voiture.

    «Dépêchez-vous! hurle le service de presse aux quatre journalistes médusés, il faut qu'on décolle avant que les autres rédactions envoient des équipes ici pour nous suivre.» La campagne de la primaire démarre sur les chapeaux de roues et dans un bordel médiatique d'où émergent deux personnalités opposées. François Hollande, lui, n'est pas encore dans le «story telling».

    À 1500 kilomètres de Paris, entouré d'une poignée de journalistes qui ont arraché à leur rédaction un billet pour Alger, le futur candidat pose l'acte fondateur de sa campagne présidentielle.

    Ce jeudi midi, François Hollande achève un déplacement de quarante-huit heures dans la capitale algérienne, censé lui apporter ce qui lui manque le plus: la dimension internationale et la stature d'un homme d'État. DSK est au firmament dans les sondages. Hollande s'accroche, loin derrière. Il n'est déjà plus «Monsieur 3%», mais à Paris comme à Alger, absolument personne ne voit en lui le futur chef de l'État. Pas assez clinquant, pas assez charismatique, pas assez populaire pour l'emporter. D'ailleurs, depuis des mois, on lui pose la question: «Monsieur Hollande, DSK et vous, vous êtes exactement les mêmes sur le fond. S'il rentre de Washington, vous vous retirez?» Et depuis des mois, le député de Corrèze fait la même réponse: «Nous sommes socialistes tous les deux, mais nous avons des parcours différents, des tempéraments différents.»
    Dernière modification par ALILOU.ALG, 27 mai 2012, 05h04.

  • #2
    «François, j'ai bien entendu «président normal»!?...»
    Réponse inaudible. En cette fin d'automne, le patron du FMI est une superstar, un médecin de la finance mondiale qui vole au secours des économies malades. Personne, malgré les rumeurs, ne l'imagine sérieusement en consommateur régulier de prostituées. Nafissatou Diallo est une inconnue, le Carlton de Lille, un simple hôtel de luxe du Nord, et François Hollande un gentil présidentiable qui rentrera dans le rang le jour venu.
    Mais à Alger, ce 9 décembre, l'ancien premier secrétaire du PS va réussir à transformer ses faiblesses personnelles en atout politique. Après une série de rencontres au pas de charge, du FLN au légendaire Ben Bella, notre homme s'autorise une halte touristique sur les hauteurs d'Alger.
    Visite de la basilique Notre-Dame d'Afrique et ultime interview avec les quelques journalistes qui ont fait le déplacement. «Monsieur Hollande, n'êtes-vous pas trop gentil pour un combat comme la présidentielle, pas assez mordant pour un homme politique?» Réponse: «Moi, je ne suis pas pour prendre au collet mes adversaires, pour les clouer à un croc de boucher... Est-ce que je suis normal? Oui. Et je vais vous dire, je pense que le temps d'un président normal est venu.» François Hollande vient de théoriser la stratégie de «l'homme normal», anti-portrait de Nicolas Sarkozy et de Dominique Strauss-Kahn. Fin de l'interview, le cortège repart, motards en tête, toutes sirènes hurlantes. Dans la berline bleu nuit qui redescend les pentes de Bab El Oued, il est accompagné de l'un de ses proches, Kader Arif. Le député européen à l'accent toulousain est stupéfait: «François, j'ai bien entendu «président normal»!?...» Hollande hésite un instant. Il semble lui-même troublé par cette sortie non préméditée: «Oui, c'est ça... Le temps d'un président normal est venu. T'en penses quoi? C'est bien, non?» interroge-t-il comme pour se rassurer.
    Kader Arif, bluffé par l'intuition de son patron, valide le concept: «Président normal... Oui, c'est pas mal du tout...»
    En une phrase, François Hollande installe une candidature différente. La formule, lancée sur les bords de la Méditerranée, lui servira de slogan pendant toute la première moitié de l'année 2011. L'homme normal contre le maître du monde capitaliste. Hollande contre DSK. Le duel est installé, Royal et Aubry progressivement évincées.
    Un an après Alger, dans un TGV direction Nancy. Le candidat normal se félicite de sa trouvaille. La campagne lui donne raison. Nous sommes le 8 octobre 2011, veille du premier tour de la primaire socialiste. L'ancien patron du PS a le trac des favoris, l'angoisse de ceux qui ont fait la course en tête depuis le début et qui ont peur du dérapage. Il repense à ces trois dernières années, à son incroyable remontée et place l'épisode d'Alger parmi les moments fondateurs de sa campagne. «Les Français voulaient un homme normal. Il y avait un film de John Ford qui s'appelait L'Homme tranquille. Eh bien là, ils ne voulaient pas un homme tranquille, mais un homme normal.» Était-ce vraiment un hasard? La chance de trouver ces mots-là, à ce moment-là? «À Alger, je n'avais pas prévu de dire là, devant Notre-Dame d'Afrique, que j'étais un homme normal. Mais parfois vous dites quelque chose et ça fait sens. C'est pour ça que c'est un moment très important pour moi. Depuis le départ, mon opinion, c'est que les Français veulent battre Sarkozy.
    La popularité de Strauss tenait essentiellement à ça. Il était le bélier qui permettrait de battre Sarko. Pour battre Strauss-Kahn, je n'avais pas d'autre choix que de montrer, avec la stratégie de l'homme normal, que j'étais le mieux placé pour battre Sarkozy.» Rien de prémédité donc. Mais, comme souvent chez lui, ce qui ressemble à une fulgurance est le résultat d'une réflexion personnelle plus ancienne.

    L'article prémonitoire
    de Valérie Trierweiler
    Cette étonnante formule a une histoire. Au scepticisme de certains dans son entourage, peu séduits par l'idée de la normalité, Hollande oppose des arguments précis qui témoignent du cheminement de son personnage. «Je me suis demandé quels reproches on me ferait une fois candidat. Je n'ai pas été ministre, mon parcours n'a rien d'exceptionnel, peu d'expérience à l'international, simplement la Corrèze. Je me suis dit qu'il fallait que je tire avantage de tout cela. Aux côtés de Jospin, en tant que premier secrétaire du PS, j'étais reconnu comme étant partie prenante des grandes décisions, mais jamais comme premier rôle. Cette fois, il fallait que je me mette à mon compte. Avec l'homme normal, on ne me regarde plus comme un ancien premier secrétaire associé à un PS qui n'a pas bonne presse, mais comme un homme nouveau, un candidat neuf avec des idées nouvelles, défiant un président et un candidat autoproclamé par le système. Dès lors, tous mes handicaps deviennent des atouts: la Corrèze redevient un ancrage, avec un Chirac me donnant d'une certaine façon l'imprimature; mon éloignement du PS me permet de porter mes propres idées. Bref, je recrée un espace pour être écouté.»
    Cette inspiration vient sans doute de plus loin encore. La première pierre, c'est un conseiller de l'ombre quasi clandestin qui l'a posée sans le savoir, le 9 décembre 2004. Ce jour-là, la journaliste de Paris Match, Valérie Trierweiler, consacre trois pages au premier secrétaire du Parti socialiste. C'est l'homme politique de l'année.
    Victoire aux régionales, aux européennes, aux cantonales, aux sénatoriales et lors du référendum interne au PS sur la Constitution européenne. Une «année aux cinq victoires (...) qui restera gravée», écrit la journaliste.
    À cette époque, personne ou presque ne sait. Le grand public, les journalistes, la majorité des responsables politiques ignorent la nature exacte de leur relation. Le portrait de François Hollande est à la fois très précis et un brin empathique.
    Valérie Trierweiler y retrace son parcours, de l'enfance joyeuse à Rouen à la rencontre avec la «belle Ségolène» sur les bancs de l'ENA et le moment de «la concrétisation de cet amour François-Ségolène», dans la maison familiale de Michel Sapin à Argenton-sur-Creuse. Elle raconte la vie de cet homme qui ressemble tant à sa mère. «Elle lui a transmis sa gentillesse et son dynamisme, lui a appris à ne pas humilier les autres», écrit encore la future première dame, avant de conclure sur une étonnante analyse, quasi prémonitoire: «Les militants aiment ce premier secrétaire qu'ils appellent par son prénom. Mais auront-ils envie de le désigner comme candidat? C'est la question que se pose François Hollande: «Les Français peuvent-ils élire quelqu'un de normal?» Au fond, n'est-ce pas anormal, quelqu'un d'aussi normal? (...) Vouloir devenir président de la République, est-ce vraiment normal?»


    l'expression

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    • #3
      Il était tout à fait normal , que l'on élise un président ...... normal
      " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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      • #4
        La baraka pour Hollande a un autre nom, elle s'appelle...Valérie Trierweiler.
        Écrire l’Histoire, c’est foutre la pagaille dans la Géographie...

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        • #5
          La baraka est á mon avis le terme "Normal" qui est un terme qui signifie tout et rien, un mot qu'on peut mettre á toutes les sauces et qui peut etre interprété de mille manière selon le niveau et l'idéal de chacun.

          C'est ce terme purrement algérien qui a porté chance á Hollande, s'il l'a adopté c'est qu'il l'a beaucoup entendu en Algérie.

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          • #6
            Est ce que vous connaissez les circonstances d'utilisation du terme Normal dans les discussions entre Algériens?

            Tu rencontres un algérien et tu lui dis "mon ami t'as beaucoup maigri, qu'est ce qui t'es arrivé?"

            Il te répond "Normal" avec un certain regard et une certaine mime du visage.
            Toi t'as tout compris et tu passes á autre chose.

            Il te demande si t'as été au mariage et si la mariée est belle.
            Tu lui répond normal avec un petit mouvement des lèvres .
            Il saisit le sens , il acquièsse et vous vous dirigez vers le premier café du coin.
            Dernière modification par Aggour, 27 mai 2012, 17h48.

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