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Quel âge avez-vous, M.le ministre?

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  • Quel âge avez-vous, M.le ministre?

    Dans les grandes démocraties, un ministre est lessivé au bout de cinq ans. Les nôtres ne prennent pas une ride après dix ans de règne.

    La phrase sibylline lâchée par le chef de l'Etat lors de son discours du 8 mai dernier à Sétif: «Tab djenana» (notre génération est finie, ndlr), esquisse-t-elle les contours de la composition de ce que sera la nouvelle équipe gouvernementale? L'Exécutif réservera-t-il une place importante à la jeunesse pour ne pas dire toute la place à cette frange majoritaire de la population? Vraisemblablement, le chef de l'Etat a décidé de passer le flambeau aux jeunes, constituant les forces vitales du pays, susceptibles d'oxygéner la vie politique. Cela d'une part, de l'autre, M.Bouteflika signifiera ainsi la fin de mission pour la génération qui a fait la guerre de Libération. Car actuellement, ce n'est pas un secret que de dire que la classe politique dirigeante est plus que vieillissante, sa moyenne d'âge varie entre 70 et 75 ans. «Rajeunir la classe dirigeante» est un voeu ressassé depuis longtemps. Trouvera-t-il son application effective sur le terrain cette fois-ci? C'est l'une des questions les plus cruciales qui préoccupe actuellement les responsables du pays. Cela n'a pas manqué de susciter des tiraillements en haut lieu. «Le changement politique annoncé par le Président de la République risque de buter sur une ferme opposition au sein du sérail», a soutenu le directeur du Laboratoire d'étude et d'analyse politique publique en Algérie (Leappa), Mezaoui Mohamed Réda. Toutefois, le directeur du Leppa a fait savoir qu'il est fort possible que M.Bouteflika déjoue et brouille tous les calculs. En effet, il n'est pas exclu que le Président de la République présente une équipe jeune à même de donner du sang neuf à la prochaine équipe gouvernementale. C'est ainsi qu'il donnera corps aux promesses de changement qu'il a prônées, il y a une année, à travers la batterie des réformes engagées. Car, le changement n'est pas un luxe, mais un choix politique exigé, aussi bien par la conjoncture nationale que régionale. La population algérienne étant jeune dans son écrasante majorité et la génération qui a libéré le pays est biologiquement finie, il est donc tout à fait légitime que la jeunesse aspire à prendre les rênes de la gouvernance. Au plan régional, les révoltes arabes ont exprimé l'aspiration d'une jeunesse à s'affranchir du carcan des pouvoirs éternels des présidents autocrates qui ne quittent le fauteuil qu'à l'article de la mort ou par la force des baïonnettes. Par leurs révoltes, les peuples arabes ont voulu sortir du vieux carcan des régimes dictatoriaux, héritiers de la légitimité historique, gardiens du temple détenant la clé de l'ascension au pouvoir. Un peuple qui veut vivre son siècle, caractérisé par la modernité, et rompre avec les vieilles pratiques. Les différents membres du gouvernement ont presque tous cette particularité d'avoir battu des records de longévité au sein de l'Exécutif. Or, dans les grandes démocraties, un ministre est lessivé au bout de cinq ans. Les nôtres ne prennent pas une ride après dix ans de règne. Cela dépasse de très loin la moyenne de présence des deys à la tête de leurs petites régences. A titre de comparaison, dans le gouvernement français, cette moyenne (longévité gouvernementale) est de 3 ans. C'est grotesque pour un pays aussi jeune que l'Algérie de compter les mêmes têtes au sein des différents gouvernements pendant plusieurs années et ce, au détriment d'une large majorité de jeunes. La génération post-indépendance trouvera-t-elle alors cette place qui lui revient de droit dans la nouvelle équipe gouvernementale qui sera installée dans les prochains jours? Wait and see...


    L'expression.
    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون
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