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Graves infractions lors des législatives en Algérie selon la CNISEL

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  • Graves infractions lors des législatives en Algérie selon la CNISEL

    Le rapport final de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections (CNISEL) établit que le déroulement du scrutin a été émaillé de nombreuses et graves infractions à la loi électorale qui, aux yeux de ses rédacteurs, enlèvent toute crédibilité au rendez-vous électoral du 10 mai.

    Le document de la CNISEL corrobore les accusations formant l'argumentaire du « Front du refus », constitué par les seize partis qui s'estiment avoir été lésés par la fraude à laquelle aurait donné lieu le scrutin.

    Mais il ne faut pas s'attendre à ce que le pouvoir, destinataire de ce rapport, admette la réalité de son accablante teneur et encore moins qu'il en tienne compte de quelque façon que ce soit. On l'entendra le réfuter au motif que ses rédacteurs auraient délibérément noirci la réalité parce que, pour la plupart, représentants de partis non satisfaits par les résultats des urnes. Il lui opposera en tout cas et à coup sûr «l'élogieux» satisfecit délivré aux autorités par la commission Europe-Pays du Maghreb de l'UE, préfigurant que le rapport de la mission d'observation envoyée par Bruxelles, qui va être remis fin juin, ira dans le même sens.

    Contredisant à distance les conclusions de la CNISEL, le président de la commission Europe-Pays du Maghreb a affirmé que le scrutin « s'est bien déroulé ». Appréciation sur laquelle a surenchéri l'europarlementaire espagnole membre de cette commission, Mme Inès Senders Yala, qui s'est dite « satisfaite du message positif pour les pays de la région adressé par l'Algérie lors de cette consultation et constitue un pas en avant vers l'approfondissement du processus démocratique en Algérie ».

    Des satisfecit qui, s'ajoutant à ceux formulés par les principales chancelleries occidentales avant même que les observateurs internationaux n'aient remis leurs conclusions, indiquent que la protestation engagée par le « Front du refus » n'a aucune chance de susciter un écho favorable et encourageant dans ces milieux étrangers.

    Au plan intérieur, le rapport de la CNISEL sera de peu d'apport au « Front des seize » protestataire, même s'il a établi que leurs récriminations sont fondées. Pour la bonne et simple raison qu'aux yeux de la majorité de l'électorat s'étant réfugié dans l'abstention, ni la CNISEL ni les partis contestataires ne trouvent crédit auprès d'elle.

    Pour les abstentionnistes, la CNISEL et les partis qui y ont siégé sont déconsidérés pour avoir fait partie ou participé à un processus électoral duquel eux se sont démarqués, à la conviction que quelles que soient les garanties données par les autorités, le scrutin n'allait pas être transparent et régulier.

    Il est clair que les « seize » ont engagé un bras de fer politique avec le pouvoir dans de mauvaises conditions, avec un environnement international qui se désintéresse de leur action et une population qui affiche plus que de l'indifférence à celle-ci, deux obstacles auxquels s'ajoute le vent de fronde et de contestation qui souffle en interne au sein des principaux partis à l'initiative du « Front du refus ».

    A court terme, il est indéniable que le pouvoir n'a rien à craindre de la protesta partisane animée contre lui par les « seize ». Mais il se trompe s'il pense que les résultats du scrutin ont redoré son blason auprès des Algériens et dans l'opinion internationale. L'après-dix mai ne s'annonce pas dégagé politiquement, car les citoyens n'ont pas été dupes de ce qui s'est passé lors du scrutin et ne se font aucune illusion sur les changements auxquels il est censé avoir préparé le terrain.


    par Kharroubi Habib
    Le Quotidien d'Oran
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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