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Les secrets de la fortune d'Elisabeth II

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  • Les secrets de la fortune d'Elisabeth II

    DECRYPTAGE-Le faste du jubilé de diamant d'Elisabeth II ne choque pas ses sujets, pourtant soumis à l'austérité. Manières simples et retenue aristocratique, la reine a reconquis son royaume. Quand d'autres monarques s'affichent en businessmen sans scrupules.


    Et vogue la royauté... Le 3 juin, la capitale britannique fera renaître pour quelques heures les fastes d'antan de la monarchie. Au programme, la plus spectaculaire des manifestations organisées pour le 60e anniversaire du couronnement d'Elisabeth II, autrement dit son jubilé de diamant, dont le seul précédent dans l'histoire est celui de Victoria en 1897: un millier de bateaux défileront sur la Tamise, depuis le pont de Putney jusqu'à Tower Bridge. La reine elle-même, sur la nouvelle barge royale Gloriana, qui lui sera offerte à l'issue des cérémonies, se tiendra au milieu des 20.000 participants. Une armada évoquant l'âge d'or du Royaume-Uni, quand l'Union Jack flottait sur les mers de la planète.

    Alors que l'économie britannique est entrée en récession au premier trimestre 2012, combien coûteront ces commémorations? Entièrement financé par le mécénat privé - dont le géant de la distribution Sainsbury's -, le défilé fluvial représente une dépense de 15 millions d'euros. Mais en comptant l'ensemble des manifestations et la journée de congé supplémentaire accordée aux Britanniques le 5 juin, le jubilé pourrait bien coûter entre 1,6 et 4,5 milliards d'euros, a calculé le Daily Telegraph. Pourtant, très peu de critiques se font entendre. "La famille royale traverse une période faste, remarque Peter Conradi, coauteur du Discours d'un roi (éd. Plon, 2011), dont a été tiré le film aux quatre oscars. Elle jouit en ce moment d'une grande popularité, ce qui explique que personne ne parle plus du coût de la monarchie."

    « Argument commercial »

    Oubliées, les années 1990 et leur cortège de scandales et de malheurs, de l'incendie du château de Windsor à la mort de Lady Diana. La monarchie s'est ressaisie. "La reine Elisabeth est exactement le contraire du bling-bling", souligne Peter Conradi, qui, dans l'édition britannique de son livre Royale Europe, parue en mai, prend plaisir à détailler les habitudes très middle-class de la reine. Cette monarque aux goûts simples, raconte-t-il, préfère la vie rurale aux contraintes de Buckingham, délaisse à l'occasion son Royal Train (qui coûte 71.470 euros au contribuable à chaque fois qu'elle l'utilise) pour voyager comme ses sujets, et consomme au petit déjeuner des corn flakes ou du porridge posés sur sa table... dans des boîtes en plastique Tupperware. Rien à voir avec les excès des nouveaux riches qui tiennent le haut du pavé à Londres, comme l'Indien Lakshmi Mittal, roi de l'acier et première fortune britannique, ou le Russe exilé Roman Abramovitch, propriétaire du club de football de Chelsea.

    Et pourtant, même si la reine a dû consentir quelques sacrifices pour se mettre à l'unisson de ses sujets, en acceptant "volontairement" de payer des impôts sur ses revenus (depuis 1993) ou en ne remplaçant pas le yacht royal Britannia (désarmé en 1997), celle qu'on a longtemps appelée la "femme la plus riche du monde" est loin d'avoir renoncé à tous ses privilèges. Chevaux, Rolls-Royce, châteaux, bijoux, propriétés personnelles ou rattachées à la Couronne... Sa fortune en impose encore suffisamment aux Britanniques et aux quinze pays du Commonwealth. Et même aux touristes. "La royauté est aussi un argument commercial, une marque de fabrique, estime Pascal Dayez-Burgeon, auteur de La Fortune des rois (Nouveau Monde Editions, 2011). Le mariage de William et Kate l'an dernier ou le jubilé de la reine cette année sont utilisés par le gouvernement Cameron pour promouvoir l'image de la Grande-Bretagne au même titre que les jeux Olympiques."

    « Où en est la firme? »

    Lorsqu'il veut prendre des nouvelles de la famille, le prince Philip, duc d'Edimbourg, demande: "Où en est la firme?" Un trait d'humour révélateur de ce que représente encore la maison Windsor, même si le rôle politique d'Elisabeth II relève désormais du symbole plutôt que du véritable pouvoir. Avec 1.200 employés, la maison royale est bien une "firme " et non une simple PME. Son personnel compte une armée de valets de pied et de cuisiniers, un secrétariat étoffé - une cinquantaine de personnes -, un grand chambellan, des responsables du cérémonial et du protocole, ou encore de l'intendance...

    Parmi les personnages-clés, le conservateur de la Collection royale - qui compte plus de pièces que le British Museum - et le trésorier de la reine. Un poste essentiel, pour lequel le recrutement se fait au plus haut niveau. Son titulaire actuel, Alan Reid, est un ancien associé de la firme d'audit et de conseil KPMG. "Sa tâche consiste à gérer l'aspect public des finances de la reine, précise Marc Roche, correspondant du Monde à Londres et auteur d'Elisabeth II . Une vie, un règne (éd. La Table ronde, 2011). La banque Coutts est en charge de sa fortune privée, en particulier son portefeuille d'actions et d'obligations, avec d'autres banques privées comme Barings Asset Management." La séparation entre les biens personnels du souverain et ceux qui sont rattachés à la Couronne est l'un des principes qui distinguent les monarques constitutionnels des potentats exotiques, tels que le sultan de Brunei ou certains émirs, qui confondent allégrement cassette privée et cassette publique, et affichent facilement des fortunes bien supérieures à celle de la reine.

    Dans la pratique, la distinction n'est pas toujours aussi évidente à faire, estime toutefois Philip Beresford, auteur du classement annuel des grandes fortunes britanniques que publie le Sunday Times. "Sur ma liste qui compte 1.000 riches, c'est la personne dont la fortune est la plus difficile à évaluer, reconnaît-il. Il est très difficile de savoir ce qui est à elle et ce qui ne l'est pas, et ce fil ou est très utile au palais, qui ne tient pas à attirer l'attention. Surtout en ce moment, où il y a beaucoup d'agitation sociale au Royaume-Uni."

    Ainsi Philip Beresford ne comptabilise-t-il aucun des biens inaliénables de la Couronne, qui porteraient la fortune de la reine à la somme colossale de 25 milliards d'euros: ni le Crown Estate, ni les bijoux de la Couronne, dont les touristes peuvent admirer les plus belles pièces à la Tour de Londres, ni la Royal Collection, ni les palais officiels qu'elle occupe sans payer de loyer, comme Windsor ou Buckingham - 775 pièces au coeur de la capitale la plus chère d'Europe! -, ni même le duché de Lancaster, dont elle a pourtant l'usufruit. Ces 13.350 hectares, apanage du souverain britannique depuis 1399, sont constitués de fermes et de terres agricoles, de droits miniers et d'immeubles de bureaux dans les quartiers les plus huppés de Londres.

    Gestion pas très capitaliste

    L'an dernier, ils ont rapporté à la reine près de 15 millions d'euros, en plus des 40 millions de dotations votées par le Parlement (liste civile, déplacements...). "Le duché est géré de façon relativement passive et ne génère pas une grande rentabilité", nuance Marc Roche, pour qui le duché de Cornouailles, dont le prince de Galles a la jouissance et qu'il a transformé en ferme bio, "bénéficie d'une gestion plus active et cache en réalité une entreprise capitaliste comme les autres". "Mon estimation est très conservatrice", reconnaît Philip Beresford, qui, dans la dernière édition de son classement, publiée le 29 avril, situe la souveraine à la 262e place des fortunes britanniques, avec un patrimoine de 387 millions d'euros (315 dans le classement Forbes), en hausse de 12,5 millions par rapport à 201 1. "On sait ce qu'elle touche de l'Etat, mais, par définition, sa fortune privée est privée, on n'en connaît pas exactement la composition", souligne Peter Conradi. Difficile de savoir, par exemple, quels sont les bijoux qui lui appartiennent en propre, et a fortiori combien ils valent. Idem pour sa collection d'art personnelle, dont on sait peu de choses, ou pour son portefeuille boursier. "Il est constitué d'investissements non polémiques dans de grandes entreprises comme Marks & Spencer ou des banques britanniques, estime Philip Beresford. Je l'évalue autour de 115 millions d'euros."

    La collection de timbres unique au monde constituée par son grand-père, George V, et qui lui appartient en propre, est bien plus facile à identifier: elle est exposée au palais Saint James. Certains l'évalueraient à 125 millions d'euros. "Mais je ne le fais pas", prévient Philip Beresford. Il n'imagine pas que cette collection soit un jour dispersée.

    Agricultrice subventionnée

    Restent les châteaux, qui font tant rêver. Balmoral, en Ecosse: "Si elle voulait le vendre, la reine pourrait en obtenir 35 à 50 millions d'euros", considère Philip Beresford. Sandringham? Une vaste ferme qui fait de la reine une agricultrice touchant comme les autres des subventions de la politique agricole commune. En 2009, la somme s'élevait à 530 000 euros, mais, depuis, la justice européenne a interdit la publication d'informations sur ce sujet explosif. "Ce sont des terres de première qualité, qui tirent vers le haut la richesse de la reine", estime l'auteur du classement des riches Anglais. Pour lui, "les Russes, les Indiens ou les Chinois adoreraient acheter un tel domaine". Car à la valeur intrinsèque de ces biens s'ajouterait alors une touche magique supplémentaire: avoir appartenu à la reine d'Angleterre...
    challenges
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Voici les rois les plus riches du monde


    N°1 Bhumibol Adulyadej, 85 ans, roi de Thaïlande. Fortune estimée: 21 milliards d’euros – Nature des biens: terres et titres

    [img]http://referentiel.nouvelobs.com/file/3776844.jpg[img]
    N°2 Hassanal Bolkiah, 66 ans, sultan de Brunei. Fortune estimée: 14 milliards d’euros - Nature des biens: pétrole, gaz et un fonds souverain qui investit dans les hôtels de luxe

    N°3 Abdallah ibn Abdelaziz ibn Séoud, 89 ans, roi d’Arabie saoudite. Fortune estimée : 12,6 milliards d’euros

    N°4 Khalifa ibn Zayid al-Nahyan, 64 ans, cheikh des Emirats arabes unis. Fortune estimée : 10,5 milliards d’euros

    N°5 Mohammad bin Rashid al-Maktoum, 62 ans, cheikh de Dubai. Fortune estimée: 2,8 milliards d’euros.

    N°6 Hans-Adam II, 67 ans, prince du Liechtenstein. Fortune estimée: 2,8 milliards d’euros

    N°7 Mohammed VI boulahnek, 48 ans, roi du Maroc. Fortune estimée: 1,9 milliards d’euros

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    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

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