Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Pékin et Moscou veulent concurrencer Airbus et Boeing sur les long-courriers

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Pékin et Moscou veulent concurrencer Airbus et Boeing sur les long-courriers

    Les constructeurs russe OAK et chinois Comac vont créer une coentreprise destinée à concurrencer Boeing et Airbus avec un long-courrier sur la base de l'Iliouchine 96.


    Pour une surprise, c'est une surprise. La Russie et la Chine ont décidé de s'associer pour concurrencer le duopole Airbus-Boeing sur les appareils long-courriers. Une coentreprise entre le holding d'Etat russe OAK, qui regroupe l'ensemble des constructeurs du pays, et le groupe public chinois Comac doit être officiellement créée pendant la visite à Pékin du président russe, Vladimir Poutine, le 5 et 6 juin prochain. C'est le vice-ministre de l'industrie russe, Iouri Slioussar, qui a dévoilé jeudi l'information au quotidien "Vedomosti".

    Le projet, baptisé pour l'instant 2020, apparaît encore très mystérieux. Il est basé sur le quadriréacteur de conception soviétique L'Iliouchine Il-96, de la classe des A330 ou B777. C'est l'un des avions long-courriers russes les plus performants, notamment motorisés par Pratt & Whitney. Construit par Iliouchine Kazan, il a réalisé son premier vol le 28 septembre 1988 et est entré en service sous les couleurs d'Aeroflot le 29 décembre 1992. Sur le projet avec les Chinois, les Russes vont apporter leur savoir-faire tandis que Pékin offrira le financement, soit entre 7 et 12 milliards de dollars sur une période de sept ans, précise Iouri Slioussar. La production de l'appareil sera située sur le territoire chinois.

    Le récent accident du SuperJet russe n'a pas dissuadé Comac de vouloir former une coentreprise avec le holding d'Etat de l'industrie aéronautique russe. Un SuperJet 100 s'est écrasé le 9 mai dernier en Indonésie durant un vol de démonstration, tuant les 45 personnes à bord. La deuxième boîte noire du Sukhoï a été retrouvée, plus de trois semaines après le drame, ont annoncé jeudi les secours. "Nous avons retrouvé l'enregistreur de paramètres. Il semble être intact", a indiqué à l'AFP le responsable des opérations de recherche, Ketut Purwa. Une première "boîte noire", l'enregistreur de conversations, avait été récupérée le 15 mai. Premier avion russe de conception postsoviétique, le SuperJet 100 symbolise la renaissance d'une industrie essentielle aux yeux du Kremlin.

    Une alliance qui tombe sous le sens

    Les projets aéronautiques sont toujours portés par une forte volonté politique, notamment en Russie et en Chine. Ce projet n'y déroge pas. "Une alliance tombe sous le sens entre ces deux puissances qui aspirent à entrer dans la cour des grands. D'autant que leurs besoins pour ce type d'avion va continuer à croître pour atteindre, assez rapidement, la première place mondiale", explique un expert du marché russe. Pour le directeur de la société de conseil aéronautique Infomost, Boris Rybak, "la Chine n'avait qu'un choix très réduit en matière de partenaire.

    Il n'y a que trois producteurs d'appareils long-courriers : les Etats-Unis, qui ne sont jamais très chauds pour la coopération internationale, l'Europe, et la Russie. Cet accord entre Comac et OAK est le fruit de deux années de négociations. OAK a déjà établi des liens de coopération étroit et à long terme avec les Chinois dans le domaine militaire". Pour Boris Rybak, les considérations géopolitiques sont au second plan derrière les intérêts commerciaux et technologiques. "L'avion devra être compétitif car le PC chinois n'imposera pas aux compagnies aériennes nationales d'acheter un avion moins performant qu'un Boeing ou un Airbus". En revanche, les compagnies russes ne peuvent pas en dire autant.

    Petit problème, le choix de développer ce nouvel appareil sur la base du Il-96 va complètement à contre-courant du marché actuel. "Plus personne ne veut de quadrimoteurs, car ils reviennent trop cher à l'usage et à l'entretien", soutient un expert européen basé en Russie. Boris Rybak est moins catégorique, soulignant que la demande pour le Boeing 747 et l'A380. "Il est tout à fait possible de faire un bimoteur sur la base de l'Il-96, qui de toute façon subira des transformations très importantes pour être adapté au marché actuel".

    Emmanuel Grynszpan, à Moscou
    La Tribune
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
Chargement...
X