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l’économie marocaine serait "au bord de la faillite"

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  • l’économie marocaine serait "au bord de la faillite"

    Près d’une semaine après avoir essuyé les attaques des syndicats, lors d’une imposante manifestation à Casablanca, le gouvernement Benkirane vient de revoir sensiblement à la baisse le taux de croissance prévisionnel pour 2012. Il sera de 3,4% au lieu des 4,2% promis en mars dernier, lors du vote du budget annuel. Plusieurs voyants sont au rouge (déficit budgétaire, commerce extérieur, etc.) alors que la récolte céréalière ne s’annonce pas excellente.


    Triste revanche de Bank Al Maghrib sur ses détracteurs au sein du gouvernement : ses prévisions de taux de croissance du PIB pour 2012 ont été confirmées jeudi, en conseil des ministres, par le ministre des Finances, Nizar Baraka. Ce taux ne dépassera pas 3,4%, bien en deçà des 4,2 % annoncés au mois de mars dernier, lors du vote de la loi de finances.
    Pour rappel, les pronostics pessimistes de la Banque centrale marocaine lui avaient valu les critiques de l’équipe Benkirane, exprimées notamment par le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances chargé du Budget, Azami Idrissi (PJD).
    Plusieurs clignotants de l’économie sont au rouge, et l'année 2012 sera bien ardue selon plusieurs économistes, qui prévoient un déficit budgétaire de plus de 3% et un taux de chômage au-delà des 10%. La balance commerciale également se dégrade, avec un déficit de 64 milliards de dirhams (environ 5,8 milliards d’euros) à fin avril 2012, selon l’Office des changes marocain.
    Ces sombres perspectives, explique-t-on, sont le résultat d’une augmentation des dépenses ordinaires de 16,3%, à plus de 10,3 milliards de dirhams, et ce, en raison de la hausse simultanée des charges de la Caisse de compensation des prix (+32%) et des salaires (+16,7%).


    Vers une mauvaise récolte céréalière

    Pour aggraver davantage la situation, la récolte céréalière de cette année ne dépassera guère 4,8 millions de tonnes, avait indiqué, fin avril dernier, le ministre de l'Agriculture, Aziz Akhennouch. Dès lors, un programme d'importation de plus de 10 millions de quintaux de blé tendre devrait être mis en œuvre pour éviter les pénuries.
    En une année, entre avril 2011 et 2012, les investissements et prêts privés accordés par des parties étrangères ont reflué de 3,7%. L’activité touristique, qui contribue jusqu'à 7% du PIB, est également en baisse à cause de la crise financière en Europe et des effets du « Printemps arabe » qui ont provoqué un recul des investissements dans l'hôtellerie.
    Ces différentes difficultés de l’économie marocaine s’accumulent alors que les prix du brut sur le marché international restent assez hauts. La compensation, pour les achats de produits pétroliers devrait continuer à grever le budget de l’Etat et amener à des arbitrages financiers difficiles dès la fin du premier semestre.
    Les arbitrages socio-économiques du gouvernement seront d’autant moins aisés que le front social est en ébullition. Les principales revendications syndicales, notamment l'abrogation d’un projet de loi « réorganisant » le droit de grève et la hausse des salaires, ne sont toujours pas satisfaites.

    La zone euro: une locomotive de plus en plus poussive

    La semaine dernière, à Casablanca, lors du colloque « Coface, risque pays », l'ex-ministre des Finances, Mohamed Berrada, avait déclaré que le Maroc était « attaché à une locomotive qui ralentit », en allusion à la zone Euro. « Il faut se préparer à une conjoncture difficile », avait-il conseillé. Le ministre PJD de l’Enseignement supérieur Lahcen Daoudi est allé plus loin en affirmant que le royaume était « au bord de la faillite ». Cet économiste, considéré comme l’« intellectuel » du gouvernement islamiste, a comparé la situation de l’économie marocaine à celle de l’époque de l’ajustement structurel, dans les bien difficiles années 1980.
    Fortement dépendante de la zone Euro, notamment pour ses exportations, l'économie marocaine devrait traverser en 2012 une période d'autant plus difficile que les investissements étrangers sont toujours timorés et que les grands donneurs d'ordre, dans l'actuelle conjoncture de crise en Europe, restent prudents sur les plates-formes du Maroc dans les segments du textile-habillement et produits de luxe.

    Maghreb émergent.
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