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Ouyahia, quelle doctrine économique?

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  • Ouyahia, quelle doctrine économique?

    En ces temps de pré campagne électorale, pour la présidentielle de 2014, le premier ministre à la longévité la plus grande de la république algérienne, M. Ouyahia, nous fait une lecture si particulière de la maxime Chevenementienne : "Un ministre, ça se la ferme où ça démissionne". Nous avons ainsi : "un premier ministre, l'ouvre avant d'être démissionné". Ainsi, l'homme des ponctions de salaires, l'homme de la répartition 51/49, l'homme de l'arrêt des investissments étrangers, l'homme de la bureaucratie algérienne dans sa splendeur, nous annonce qu'il est l'homme de la droiture, l'homme du nationalisme économique, l'homme de la croissance "productive", l'homme de l'anti mafia.

    Sans trop s'étendre sur la dimension politique du passage de M. Ouyahia aux commandes, qui dépasse les contours de cette contribution, il serait intéressant de décortiquer la doctrine économique de l'homme politique algérien qu'on dit le plus proche des dossiers économiques, le plus apte économiquement.

    Ouyahia ne cache pas l'admiration qu'il porte pour feu le président Boumedienne. Cette admiration pour l'homme peut aussi s'apparenter à une admiration pour l'état que feu le président Boumedienne à mis en place, mais aussi pour l'économie qu'il a organisé. Il est largement admis que la doctrine Boumediennenne, Belaidienne, de l'industrie industrialisante, largement inspirée du modèle soviétique, ne fut pas une réussite criante. Boumedienne et Belaid, ont tout fait pour casser le privé algérien, par diabolisation, par des nationalsiations, par la toute puissance de l'état policier, qui a totalement dévitalisé un secteur privé relativement marginal, mais qui possédait malgré tout certains atouts qui pouvait constituer la base du développement à taille humaine de PME/PMI qui 40 ans après aurait pu dépasser la taille critique. A la place, l'état devait contrôler tout, le financement, les banques, le marché à travers le monopole de la distribution, et la production, à travers des monopoles d'activités, que cela soit dans l'agriculture, l'industrie mais aussi le service. L'échec d'une telle politique n'est plus à prouver, même si certains nostalgiques considèrent que le modèle était bon, seulement le frein à l’investissement productif imposé par le président Chadli, qui a réorienté la dépense publique vers l'équipement, et l'importation, a été fatal pour la naissante industrie, l'économie publique, et qu'elle aurait pu constituer dans un supposé avenir proche des fleurons nationaux.

    Qu'en est il de la doctrine économique de M. Ouyahia?

    Elle s'inspire beaucoup de l'époque d'un état puissant qui dictait sa loi à l'économie nationale. Sous le prétexte d'un sous dimensionnement chronique du privé algérien, l'état se devrait de continuer à être le premier investisseur national. Ouyahia a mis ainsi un frein à l’investissement étranger, coupable à ses yeux de cupidité, de gourmandise, d'anti nationalisme, car le rapatriement des bénéfices constituait un danger pour l'équilibre de la balance des paiements à long terme, et que l'état ne peut être l'otage d'investisseurs étrangers qui prendraient ainsi un poids trop important à ses yeux dans l'économie nationale. La mesure far de ce premier ministre, à l'aube de sa prise en main du gouvernement en 2008, fut la fameuse loi de 51/49, concocté dans le secret absolu, et sortie à la rentré sociale comme une mesure de redressement nationale, face à une période d'ouverture économique aux investisseurs, qui a permi de brader certains fleurons nationaux à certains amis en dégageant des marges rapides sans justification économique. Le libéralisme économique proné par les ministres Bouteflika se voyait ainsi freiné, bloqué, en place et lieu d'être recadré et ajusté. Ce comportement est symptomatique de la gouvernance Ouyahia, il impose, il dicte, il dégomme, comme si les opérateurs économiques n'étaient que des directeurs de services administratifs qui se doivent d'exécuter les ordres. Ainsi, il impose le CREDOC, comme mesure far de frein des importations, souhaitée dans un pays trop dépendant des importations, mais surtout, ou des oligopoles importants se sont constitués, héritants des monopoles d'état du commerce extérieur, et agissants comme les propriétaires du marché algérien.

    Que nous propose Ouyahia, d'augmenter la bureaucratie algérienne pour empêcher les importateurs d'importer? d’interdire l'importation et restituant son monopole à l'état? de substituer l'importation par la production par une baguette magique?

    Tout opérateur a un comportement monopolistique. En tuant le concurrent, en s'accordant avec lui, on fixe les marges. Ce n'est pas une spécialité algérienne, mais une réalité économique élémentaire. La réponse à ce comportement n'est pas d'interdire, de bloquer, mais d'accompagner la concurrence, d'augmenter les acteurs économiques, permettant d'équilibrer les marges affolantes et injustifiés qui sont imposés au marché algerien. On se déplace du rôle d'ordonateur, au rôle de régulateur et d'organisateur des marchés, permettant ainsi de rééquilibrer la matrice Risque/Rentabilité en faveur de la production. Qu'en est il ensuite de la production, l'état a injecté des dizaines de milliards de dollars pour assainir un secteur publique qui continue à vivre sous perfusion, on parle de 40 millairds de dollars. Mis à part certaines sociétés, la productivité reste très au de ça de ce qui est nécessaire pour pouvoir concurrencer d'autres opérateurs étrangers. Là aussi, les mesures d'Ouyahia ont consolidé certains monopoles, privés, et publiques, voir institutionalisé ces monopoles publiques, car Ouyahia continue à considérer que l'état se doit de contrôler l'économie nationale, pas seulement les secteurs névralgique et stratégiques, en CEO en chef des entreprises.

    Le constat est accablant, les pays anciennements communistes ou socialistes ont réussi des transitions, douloureuses, mais qui dégagent aujourd'hui des croissances insolentes, à l'image des pays de l'est, la Pologne, le Tchequie, la Finlande, et même des pays comme la Turquie, qui ont adopté dans les années 80, comme la Chine, des règles économiques permettant de libérer les énergies et les initiatives. L'Algérie continue à se chercher un modèle de développement, et prend un retard grave, dans les réformes économiques, malgré des atouts financiers, humains, de coût, très enviables.
    Dernière modification par ott, 04 juin 2012, 15h59.
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Mets nous la source de cet article Ott.

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    • #3
      L source? "Ott"
      Othmane BENZAGHOU

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      • #4
        Je m'en doutais...L'article me rappelle étrangement celui ci:Quel gouvernement, quelle politique économique?

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        • #5
          Je ne retrouve aps l'article que tu cites, c'est quoi le liens ?
          Othmane BENZAGHOU

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          • #6
            C'est un article qui n'est accessible qu'aux abonnés d'El watan. Désolé!!!

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            • #7
              Boumedienne et Belaid, ont tout fait pour casser le privé algérien, par diabolisation, par des nationalsiations, par la toute puissance de l'état policier, qui a totalement dévitalisé un secteur privé
              Vu l'économie de bazar où nous en sommes et la nuisance du privé, je crois que Boumèdienne avait vu juste.
              Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots."
              Martin Luther King

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              • #8
                Vu l'économie de bazar où nous en sommes et la nuisance du privé, je crois que Boumèdienne avait vu juste.
                C'est avec ce genre de discours qu'on a détruit et qu'on continue à détruire l'économie nationale.
                Othmane BENZAGHOU

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                • #9
                  Il faut du tout pour faire un pays...Il comprendra un jour que l'origine du mal était la politique dirigiste prônée par Boumdienne...On voit, à ce jour, les séquelles de cette catastrophe qui ne dit pas son. A ce jour et on continue à entendre la formule "wa3lah l'usine ta3ek wella ta3 babak" des gens qui travaillent dans le secteur public qui souffre de sureffectifs...Oui L'usine ta3i, ta3 baba ou ta3 wladi...

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                  • #10
                    Il faut du tout pour faire un pays...Il comprendra un jour que l'origine du mal était la politique dirigiste prônée par Boumdienne...On voit, à ce jour, les séquelles de cette catastrophe qui ne dit pas son. A ce jour et on continue à entendre la formule "wa3lah l'usine ta3ek wella ta3 babak" des gens qui travaillent dans le secteur public qui souffre de sureffectifs...Oui L'usine ta3i, ta3 baba ou ta3 wladi...
                    Le peu de considération des algériens pour le bien collectif est malheureusement culturelle. Certains remontent aux Turcs, quand les algériens disaient : "taa elbaylek", d'autres plus loin. Il est la cause de plusieurs phénomènes graves en Algérie, à différents niveaux.

                    L'entreprise publique dans ce contexte est une réponse pour le moins innadaptée.
                    Othmane BENZAGHOU

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                    • #11
                      Vu l'économie de bazar où nous en sommes et la nuisance du privé, je crois que Boumèdienne avait vu juste.

                      papi


                      C'est plutôt l'inverse .

                      Sans la politique dirigiste et catastrophique de Boumedienne , l’Algérie aurait pu continuer à avoir un privé performant ( hérité du colonialisme)qu'il suffisait seulement de réguler surtout que l’Algérie dispose d'une rente petroliere capable d'aider ces entreprises à prospérer et par là à imposer le fameux 49/51 et s'ouvrir à la concurrence mondiale sans rien craindre..
                      Le malheur de l’Algérie c'est que ce sont toujours les hommes (où les aficionados comme Ouyahia) de Boumedienne qui dirigent le pays..

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                      • #12
                        Notre supplément économie avec la collaboration de «MAGHREB EMERGENT» : Les Premiers ministres passent, Rebrab reste
                        Quotidien d'Oran le 05/06/2012 - par Salim Rabia




                        Belaïd Abdesselam et son lointain successeur Ahmed Ouyahia se ressemblent, malgré les différences d'âge et de temps, par leur propension «naturelle» à utiliser les leviers de la gestion bureaucratique pour essayer, croient-ils, de «corriger» ce qui ne marche pas. Quand Ouyahia dit avoir mal au pays «lorsqu'il fait dans le container», le propos n'est qu'un loin et pâle écho au discours d'adieu tonitruant déclamé en 1994 par Belaïd Abdesselam à la salle du Conseil populaire de la ville d'Alger. Entre les deux moments, la même difficulté à avoir prise sur la réalité. La même impuissance face aux «groupes d'intérêts occultes» (dixit Abdesselam) et «l'argent maffieux» (Ouyahia). Belaïd Abdesselam, chef du gouvernement, d'une présidence assumée par le HCE (Haut comité d'Etat), avait la circonstance atténuante de diriger une équipe décidée à éviter le rééchelonnement de la dette et à passer par les fourches caudines du FMI alors que le pays était en cessation de paiement. Une quadrature du cercle qui l'a conduit, non pas à gouverner mais à «résister» à tous ceux qui, dans son esprit, ont voulu le contraindre, lui, grand défenseur du «nationalisme économique» avant la lettre, à battre sa coulpe et aller au FMI. Et pour essayer de l'éviter, il a créé un «comité ad hoc» qui soumettait l'octroi des devises aux opérateurs à l'aval préalable du gouvernement. Une procédure bureaucratique qu'il estimait nécessaire pour gérer au plus près le peu d'argent disponible. Ledit comité avait suscité une grande campagne de presse. On reprochait à Belaïd Abdesselam, entre autres, d'avoir introduit dans un projet de code des investissements l'impératif de justifier l'origine des fonds.

                        Pratiquement, vingt ans plus tard, Ahmed Ouyahia, dans une Algérie qui a cessé d'être désargentée et qui risque même de prêter de l'argent au FMI, exprime presque les mêmes regrets. La même impuissance face aux intérêts «occultes» ou «maffieux». Ce qui différencie les deux hommes, en définitive, ce n'est presque que l'idée qu'ils se sont faite et se font d'Issad Rebrab, le «premier patron» d'Algérie. Belaïd Abdesselam, souvent dénoncé par le journal du patron, n'a pas été avare d'attaques contre lui. Il y voyait clairement un homme lié à des «groupes d'intérêts occultes». Plus prosaïquement, il l'accusait d'avoir, grâce à son entregent politique, raflé pratiquement tout l'argent destiné au secteur privé et d'avoir fait de belles affaires, faciles, en import. Ahmed Ouyahia, lui, a publiquement dit à Issad Rebrab qu'il était la «fierté de l'Algérie». Voilà donc la seule différence entre des Premiers ministres qui passent… Alors que Rebrab, lui, est toujours là, suscitant toujours des appréciations aussi lointaines l'une de l'autre que ne le sont celles de Belaïd Abdesselam et d'Ahmed Ouyahia.
                        Othmane BENZAGHOU

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