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L’Algérie serait sur le point de répondre favorablement à FMI

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  • L’Algérie serait sur le point de répondre favorablement à FMI

    L’Algérie serait sur le point de répondre favorablement à la sollicitation dont elle vient de faire l’objet de la part du Fonds monétaire international.

    Un accord portant sur une contribution financière algérienne au renforcement des capacités de prêt du FMI serait prochainement finalisé entre les deux parties. « La demande a été faite par le FMI à l’Algérie en tant que pays doté d’excédents financiers pour accroître les ressources de l’institution internationale afin de lui permettre d’accorder des prêts aux pays qui en ont besoin », a expliqué Karim Djoudi, ministre des Finances.

    L’Algérie est donc en voie de remporter une revanche historique sur le « mauvais sort » qui s’était abattu sur elle pendant plus d’une décennie et s’apprête légitimement à gagner des « galons » supplémentaires qui lui permettront de négocier des places au Conseil d’administration du FMI et consolider sa position de pays prêteur après avoir trainé les boulets de la dette durant de nombreuses années.

    Il s’agit sans l’ombre du moindre doute d’un renversement de situation salutaire qui n’aurait jamais pu avoir lieu si le Président Bouteflika avait écouté certains experts qui ne partageaient pas son point de vue favorable à un remboursement anticipé de la dette extérieure, et c’est le moins que l’on puisse dire.

    La procédure de désendettement engagée par l’Algérie, aidée et soutenue par l’amélioration des recettes générées par l’exportation des hydrocarbures, est aujourd’hui assimilée par des économistes ayant fait leurs preuves comme un geste de haute portée politique et économique accompli en toute souveraineté par un président de la République toujours sensible aux questions relatives à l’indépendance du pays et à sa liberté de décision qui ne doit en aucun cas être entravée par des contraintes indépendantes de la volonté nationale.

    Selon des spécialistes, l’Algérie a réussi à régler trois problèmes majeurs liés à l’évolution de sa dette extérieure : se libérer du poids représenté par les intérêts payés aux différents créanciers, assainir la situation financière du pays vis-à-vis de l’étranger dans l’intérêt des générations futures et consolider la marge de manœuvre de l’Algérie dans la mise en œuvre d’une politique économique souveraine. Un long processus qui s’étale sur trois étapes : 1993, la veille du rééchelonnement, 2004, année de l’amorce du remboursement anticipé et 2012, année du recouvrement total de l’indépendance financière.

    C’est donc en conformité totale avec la politique du long terme que le président de la République avait décidé de procéder au remboursement anticipé de la dette extérieure en introduisant une demande officielle auprès du Club de Paris, le groupe des 19 pays prêteurs dont 17 étaient créanciers de l’Algérie. Après le feu vert donné par les 19 membres du Club de Paris, l’autorisant à signer des accords bilatéraux avec chaque pays membre de cette institution financière internationale sur le remboursement de cette dette au cas par cas, l’Algérie entama sans tarder la finalisation des accords.

    Le 15 novembre 2006, le dernier accord bilatéral fut signé avec l’Allemagne. En remboursant près de 400 millions de dollars à ce pays, l’Algérie avait soldé son compte avec la dette rééchelonnée auprès de ses créanciers du Club de Paris. S’exprimant sur le sujet, un économiste et expert financier du FMI a affirmé qu’il s’agit d’un « signal fort apte à rendre meilleure la situation économique et financière du pays. Le remboursement va favoriser la mise en place de systèmes financiers et bancaires domestiques solides et améliorer le crédit de l’Etat.

    Le payement anticipé de la dette algérienne constitue une bonne manière, une bonne façon de préparer l’avenir en tant que nation créditrice et de faire son entrée dans le marché financier international. L’apurement de la dette extérieure est un signal fort qui pourrait contribuer à une meilleure notation de l’Algérie de la part des organismes de crédit rating internationaux », a estimé le même expert.

    Des propos qui ne doivent donner lieu à aucune suspicion dans la mesure où ils ont été confirmés dans un rapport consacré aux perspectives économiques de la région du Moyen-Orient et Afrique du nord publié par le FMI accordant à l’Algérie le titre du pays le moins endetté des 20 pays de la région MENA pour l’année 2012, et du deuxième plus gros détenteur de réserves officielles de change après l’Arabie saoudite. Plus qu’un point de vue ; il est question d’un certificat de conformité établi par des spécialistes concernant une situation financière robuste qui permet à l’Algérie d’acquérir des « bons points » en matière de gestion économique, de prise en charge de la dette publique et d’intendance des excédents pétroliers.

    Soutenue par une forte accumulation de ses réserves de changes et une baisse remarquable de sa dette extérieure, la position financière de l’Algérie s’est consolidée en 2011. Les réserves étaient estimées à 182 milliards de dollars et la dette extérieure à 4 milliards de dollars. « La position financière externe est donc robuste et constitue l’ancrage à la stabilité financière externe de l’Algérie. Cette stabilité émerge après le choc externe de l’année 2009 qu’a subi l’Algérie avec la crise financière internationale », a déclaré le gouverneur de la Banque d’Algérie.

    De son côté, le Fonds monétaire international a mis l’accent sur la réduction du taux de la dette extérieure algérienne par rapport au Produit intérieur brut. Ce taux a été estimé à 2,4% du PIB en 2012 contre 2,8% en 2011, alors qu’en ce qui concerne les autres pays exportateurs de pétrole de la région MENA, il représente plus de 22% de leur PIB. Le PIB nominal de l’Algérie a été évalué par le FMI à 206 milliards de dollars en 2012 contre 190 milliards de dollars en 2011 et à 213 milliards de dollars pour l’année 2013.

    Détentrice d’une très longue tradition de solidarité, l’Algérie ne s’est pas limitée à payer cash les erreurs d’un passé récent et à reconquérir le droit de dire et d’agir comme une nation libérée de toutes les contraintes matérielles. En plus de ses multiples interventions humanitaires particulièrement au niveau du continent africain, elle n’a pas hésité à annuler les dettes de certains pays en proie à de grosses difficultés économiques. Elle a effacé la dette du Mozambique s’élevant à 430 millions de dollars. La dette totale du Mozambique est actuellement estimée à hauteur de 3,3 milliards de dollars. Elle a effacé la dette du Congo sur instruction spéciale du Président Bouteflika.

    S’adressant aux diplomates algériens présents à la cérémonie qui s’est déroulée à Brazzaville, le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération avait déclaré qu’ « il s’agit de la part de votre gouvernement d’une grande contribution à nos efforts nationaux et également une participation active de l’Algérie à la politique d’accompagnement adoptée par les institutions internationales vis-à-vis de notre pays ». Elle a décidé d’annuler ses créances sur l’Irak, un pays croulant sous une dette extérieure.

    A propos de la dette extérieure et ses effets, Damien Millet, le président du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde, résume en deux mots cette véritable tragédie : « Elle constitue un élément central dans la domination exercée par les grandes puissances et leurs entreprises dans l’économie du Moyen-Orient. » Une grosse « épine » que l’Algérie a extirpée grâce à une opération « chirurgicale » menée par des mains expertes sous la supervision personnelle du chef de l’Etat. En procédant au remboursement anticipé de la dette extérieure, le Président Bouteflika a sauvé le pays d’une grave dépendance.

    Sans cette démarche, les plans de développement initiés et mis en œuvre auraient d’abord été exposés aux créanciers de l’Algérie pour appréciation et caution préalable ! C’est en ce sens qu’il faut saisir le payement par anticipation de la dette extérieure décidé et accompagné par le chef de l’Etat comme une sorte de libération qui a la même portée que l’indépendance et les grandes nationalisations. De pays fortement endetté (par rapport aux ressources existantes), l’Algérie est devenue un pays prêteur courtisé par le Fonds monétaire international.

    Lorsque Karim Djoudi, ministre des Finances, affirme que « l’Algérie va étudier et évaluer les conditions dans lesquelles la demande du FMI sera proposée dans le détail » et que « nous avons besoin de savoir si le FMI envisage de réaliser cette opération de renforcement de ses capacités financières à partir de demandes de prêts ou de dépôts rémunérés, ainsi que le rendement qu’il compte proposer.

    C’est à partir de ces conditions que nous donnerons notre réponse », ses propos sont assez révélateurs d’une attitude souveraine et nationale récupérée grâce à l’administration exemplaire des réserves de change et au désendettement anticipé qui placent aujourd’hui l’Algérie au niveau des nations éligibles et crédibles sur tous les plans. Quelle que soit la réponse que fournira l’Algérie avant la tenue, en octobre prochain à Tokyo, de l’assemblée annuelle du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, elle émanera de sa propre volonté et ne souscrira à aucun contrat qui ne tienne pas compte des intérêts suprêmes du peuple algérien.

    Par Mohamed Mebarki
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