Dans ma contribution précédente, j'avais pointé du doigt la vraie signification de «l'oeuvre positive» de la colonisation en matière d'éducation et de santé pour les indigènes algériens, en rapportant la réalité amère:à peine 10% d'une classe d'âge avait droit à l'éducation.
Dans l'enseignement supérieur il y avait en 1962 moins de 600 étudiants dans l'université coloniale et à peine un millier de diplômés en 132 ans. J'avais aussi rapporté les propos de Monsieur Ferhat Abbas, lui-même pharmacien, premier président du Gouvernement provisoire, qui avait affirmé que la Révolution algérienne avait préparé les cadres de demain en formant plus de cadres que le système colonial. J'avais aussi rendu un hommage vibrant et mérité à tous les instituteurs - nos maîtres - qui, à des degrés divers, ont bravé les interdits, quitté leurs castes pour venir à nous, nous inculquer l'instruction.
Si la Révolution s'est faite et à réussi, grâce à nos martyrs sur le terrain des combats, il faut aussi rendre hommage à autres martyrs, ces révolutionnaires formés à l'école française, qui ont su porter haut et fort la voix de l'Algérie combattante, puis après, la voix de l'Algérie indépendante.
Les débuts du système éducatif algérien post-indépendance
Qu'on se le dise, tout était à faire! Il me fut donné de participer à Tlemcen, la semaine dernière, à un cycle de conférences de l'Association Ecolymet qui regroupait les anciens des médersas, du collège de Slannes et du lycée. Au-delà de la nostalgie que l'on retrouve çà et là dans ces «retrouvailles», les anciens se remémorent la rigueur des études et l'état d'esprit justement de maîtres. Deux interventions remarquables, celles de messieurs Smaïl Hamdani, ancien chef de gouvernement et de Djelloul Baghli, ancien ministre eurent lieu. J'eus moi-même à intervenir pour situer le système éducatif algérien dans une perspective historique, notamment pour m'inscrire en faux contre le mythe de la «tabula rasa»qui fut le bréviaire du pouvoir colonial dans sa tentative de légitimer son oeuvre positive à des indigènes qui «grimpaient aux arbres»...
1962: la demande d'éducation était très importante pour une population dont une grande partie fut interdite d'école pendant plus d'un siècle. La massification était inévitable. La situation désastreuse de l'éducation a amené le gouvernement à faire preuve d'une immense imagination et d'une rare abnégation pour que cette première rentrée scolaire et universitaire ait lieu à partir pratiquement de rien, pas de maîtres, pas d'infrastructures et une demande sociale qu'il fallait satisfaire. Monsieur Abderrahmane Benhamida, ministre de l'Education de l'époque eut à se battre sur plusieurs fronts, notamment en installant avec difficulté un recteur algérien en la personne du professeur Abdelaziz Ouabdesselam, directeur aussi de la seule Ecole d'ingénieurs du pays, devenue plus tard l'Ecole polytechnique d'Alger qui risque de disparaître du fait d'un acharnement incompréhensible.
Les effectifs crurent d'une façon quasi exponentielle. La force de frappe actuelle de plus de 8, 5 millions d'élèves, de 300.000 en formation professionnelle et de plus de 1,2million d'élèves à mettre en perspective avec plus de 25.000 écoles, 4000 CEM et près de 1500 lycées, plus de 75 établissements d'enseignement supérieur, à l'Indépendance, il y avait trois établissements du supérieur, l'Université d'Alger (1900), l'INA (1910), l'Ecole d'ingénieurs d'Alger (ENP actuelle 1920). L'appel à la coopération avec les pays amis et les pays frères pour compenser l'hémorragie des départs permit de faire face. Il faut cependant remarquer que plus de 26 nations participaient au formatage du cerveau de l'écolier avec, il faut bien le dire, les dégâts que l'on connaît du fait des idéologies incrustées dans des esprits vierges. Depuis l'Indépendance, le secteur de l'éducation fait l'objet d'une attention soutenue. Des centaines de milliers de maîtres furent ensuite recrutés par la force des choses sans qu'ils répondent aux critères de compétences et de maitrise de la pédagogie. Sans faire le procès de cette époque, certains enseignants (par dizaines de milliers) n'avaient pas le baccalauréat. Cependant, il faut bien convenir, malgré les efforts qui ont surtout porté sur le quantitatif, le niveau de l'éducation s'est au fil des ans détérioré.
Si sur le plan quantitatif, il y a le compte, n'avons-nous pas en effet de par la fuite en avant du chiffre, des centaines de milliers de bacheliers avec plusieurs dizaines de milliers de mention Très bien et Bien, voire Excellente, que valent-ils? Si environ 5 à 10% de ces effectifs ayant pu échapper à la scolastique de l'école algérienne et sont brillants «malgré nous» les maîtres, force est de constater que la grande majorité ne répond plus à la norme minimale. Nous le voyons par un exemple édifiant: il fut une époque où l'Algérie participait aux Olympiades de mathématiques; pour avoir régressé d'année en année, elle a décidé de ne plus y participer. En clair, on casse le thermomètre qui indique une élévation de la fièvre...
Où en sommes-nous après
cinquante ans d'indépendance?
Les parents l'ont compris: l'Ecole algérienne ne fait plus rêver. Que faire? Deux solutions: pour ceux qui y croient même s'ils n'ont pas les moyens, ils se réfugient dans les écoles privées qui, dans l'ensemble - monnayent un savoir correct, loin, naturellement de l'abnégation de nos maîtres d'avant. Les parents arrivent de ce fait à éviter l'Ecole algérienne et s'arriment ensuite à des établissements privés algériens qui font de la détresse de demande de savoir des parents un fonds de commerce lucratif. Leur raison d'être est souvent, la carte de visite d'adoubement par des écoles étrangères, certaines fois inconnues, mais ce fait, bien pour faire illusion. Si la compétition privée pour public est à encourager, il y a un manque fragrant de cohérence de l'Etat qui doit fixer des règles.
Les autres parents développent d'autres stratégies allant de l'inscription de leurs enfants dès l'âge de l'école dans les clubs de football, l'horizon est de gagner en une saison ce que gagne un professeur d'université en une vie de bons et loyaux services. La deuxième solution est d'en faire un troubadour sans talent, ou un importateur-exportateur avec les sous de papa. Reste l'immense continent des «laissés-pour-compte» qui versent dans l'informel, risquent leur vie sur des barques, ou prennent le maquis en désespoir de cause. S'agissant de l'enseignement supérieur, nous produisons plus de cent mille diplômés par an et la production de l'Université algérienne en cinquante ans est mille fois plus importante que ce qu'a produit le système colonial en 132 ans, mais est-ce comparable? Un proverbe du terroir «Koumcha nhal khir man chouari dhabban», «Une poignée d'abeilles est préférable à des sacs de mouches». En définitive le système éducatif a indéniablement élevé le niveau global de la population mais est-ce là sa seule mission? Ne fallait-il pas aussi aller vers la qualité? Cinquante ans après est-ce que tout est perdu?
L'Algérie doit plus que jamais préparer son avenir. Le moment est venu encore une fois et au risque de me répéter, de tourner le dos à la rente et d'adosser chaque m3 de gaz naturel ou baril de pétrole à la nécessité pour le partenaire de nous transmettre un savoir et un savoir-faire. Il ne sera plus question de vendre pour vendre. Nous ne sommes pas des marchands malgré l'atavisme qui nous colle à la peau et qui veut que nous sommes des marchands et non des bâtisseurs!! Un système éducatif dans ses trois segments devra, pour être opérationnel être en cohérence avec un cap, une stratégie pour le futur dans un monde de plus en plus critique. Il nous faut mettre en place, revitaliser l'acte pédagogique dans le sens de l'amélioration progressive. Il nous faut aussi, sans plus tarder, remettre l'université au coeur du développement. C'est elle qui aura le privilège de former les cadres de demain selon des critères très rigoureux dans toutes les disciplines. L'Etat doit former dans un cadre approprié les décideurs de demain dans toutes les disciplines.
Par ailleurs, devra-t-on continuer à être des importateurs de tout du fait d'une rente qui n'est pas durable ou doit-on progressivement se remettre au travail et n'importer que ce que l'on ne sait pas faire pour le moment? L'infitah et la mondialisation débridée ont stérilisé tout savoir-faire algérien, détruit des dizaines de milliers d'emplois dont certains faisant partie de notre patrimoine culturel; sans faire dans la nostalgie, nous avons perdu les dinandiers et autres métiers à tisser traditionnels qui faisaient la réputation des tapis -que nous gardons toute une vie des diverses régions du pays (M'zab, Aurès, Tlemcen, Kabylie..) très prisés par les touristes. Au lieu et place, nous avons des tapis dont la durée de vie est de quelques saisons. Nous sommes rentrés de plain-pied dans la «civilisation de l'éphémère» et il faut croire que d'avoir un portable accroché à l'oreille, tchacher sur Internet, rouler pour certains, en 4X4, c'est cela le développement.
La légitimité scientifique
et technologique
Non! mille fois non! Nous ne sommes pas développés cinquante ans après, la seule différence d'avec 1962 est que nous avons la masse critique de scientifiques capables de donner au pays un nouveau départ certaines fois arrimé sur la légitimité scientifique et technologique notamment par la réhabilitation de la technologie mise à mal par le schéma LMD mis en place sans concertation ni avec le milieu industriel qui-souvent, il faut en convenir-a du mal à définir ses besoins en cadres technologiques et les enseignants tenus à l'écart par les administrations des établissements qui obéissent plus à des instructions de la tutelle qu'aux propositions de leurs conseils scientifiques. A titre d'exemple, on ne peut pas dire que la mise en place des écoles préparatoires a été une réussite. Par contre, la suppression du département de sciences fondamentales, qui préparait depuis vingt-cinq ans à l'entrée en spécialités à l'Ecole nationale polytechnique, est une certitude. Résultat des courses, l'Ecole qui a formé plus de 15.000 ingénieurs, plus d'un millier de docteurs, fait l'objet d'un démantèlement incompréhensible. On lui interdit aussi de former en doctorat, elle qui fut la première à former en technologie, il y a quarante ans, obligeant les bacs (avec mention) qui ont fait cinq ans à faire une année pour avoir le niveau d'un master approximatif à qui on a donné la légitimité de l'inscription en doctorat. Non, ce n'est pas juste de casser la dernière défense immunitaire du pays.
Dans l'enseignement supérieur il y avait en 1962 moins de 600 étudiants dans l'université coloniale et à peine un millier de diplômés en 132 ans. J'avais aussi rapporté les propos de Monsieur Ferhat Abbas, lui-même pharmacien, premier président du Gouvernement provisoire, qui avait affirmé que la Révolution algérienne avait préparé les cadres de demain en formant plus de cadres que le système colonial. J'avais aussi rendu un hommage vibrant et mérité à tous les instituteurs - nos maîtres - qui, à des degrés divers, ont bravé les interdits, quitté leurs castes pour venir à nous, nous inculquer l'instruction.
Si la Révolution s'est faite et à réussi, grâce à nos martyrs sur le terrain des combats, il faut aussi rendre hommage à autres martyrs, ces révolutionnaires formés à l'école française, qui ont su porter haut et fort la voix de l'Algérie combattante, puis après, la voix de l'Algérie indépendante.
Les débuts du système éducatif algérien post-indépendance
Qu'on se le dise, tout était à faire! Il me fut donné de participer à Tlemcen, la semaine dernière, à un cycle de conférences de l'Association Ecolymet qui regroupait les anciens des médersas, du collège de Slannes et du lycée. Au-delà de la nostalgie que l'on retrouve çà et là dans ces «retrouvailles», les anciens se remémorent la rigueur des études et l'état d'esprit justement de maîtres. Deux interventions remarquables, celles de messieurs Smaïl Hamdani, ancien chef de gouvernement et de Djelloul Baghli, ancien ministre eurent lieu. J'eus moi-même à intervenir pour situer le système éducatif algérien dans une perspective historique, notamment pour m'inscrire en faux contre le mythe de la «tabula rasa»qui fut le bréviaire du pouvoir colonial dans sa tentative de légitimer son oeuvre positive à des indigènes qui «grimpaient aux arbres»...
1962: la demande d'éducation était très importante pour une population dont une grande partie fut interdite d'école pendant plus d'un siècle. La massification était inévitable. La situation désastreuse de l'éducation a amené le gouvernement à faire preuve d'une immense imagination et d'une rare abnégation pour que cette première rentrée scolaire et universitaire ait lieu à partir pratiquement de rien, pas de maîtres, pas d'infrastructures et une demande sociale qu'il fallait satisfaire. Monsieur Abderrahmane Benhamida, ministre de l'Education de l'époque eut à se battre sur plusieurs fronts, notamment en installant avec difficulté un recteur algérien en la personne du professeur Abdelaziz Ouabdesselam, directeur aussi de la seule Ecole d'ingénieurs du pays, devenue plus tard l'Ecole polytechnique d'Alger qui risque de disparaître du fait d'un acharnement incompréhensible.
Les effectifs crurent d'une façon quasi exponentielle. La force de frappe actuelle de plus de 8, 5 millions d'élèves, de 300.000 en formation professionnelle et de plus de 1,2million d'élèves à mettre en perspective avec plus de 25.000 écoles, 4000 CEM et près de 1500 lycées, plus de 75 établissements d'enseignement supérieur, à l'Indépendance, il y avait trois établissements du supérieur, l'Université d'Alger (1900), l'INA (1910), l'Ecole d'ingénieurs d'Alger (ENP actuelle 1920). L'appel à la coopération avec les pays amis et les pays frères pour compenser l'hémorragie des départs permit de faire face. Il faut cependant remarquer que plus de 26 nations participaient au formatage du cerveau de l'écolier avec, il faut bien le dire, les dégâts que l'on connaît du fait des idéologies incrustées dans des esprits vierges. Depuis l'Indépendance, le secteur de l'éducation fait l'objet d'une attention soutenue. Des centaines de milliers de maîtres furent ensuite recrutés par la force des choses sans qu'ils répondent aux critères de compétences et de maitrise de la pédagogie. Sans faire le procès de cette époque, certains enseignants (par dizaines de milliers) n'avaient pas le baccalauréat. Cependant, il faut bien convenir, malgré les efforts qui ont surtout porté sur le quantitatif, le niveau de l'éducation s'est au fil des ans détérioré.
Si sur le plan quantitatif, il y a le compte, n'avons-nous pas en effet de par la fuite en avant du chiffre, des centaines de milliers de bacheliers avec plusieurs dizaines de milliers de mention Très bien et Bien, voire Excellente, que valent-ils? Si environ 5 à 10% de ces effectifs ayant pu échapper à la scolastique de l'école algérienne et sont brillants «malgré nous» les maîtres, force est de constater que la grande majorité ne répond plus à la norme minimale. Nous le voyons par un exemple édifiant: il fut une époque où l'Algérie participait aux Olympiades de mathématiques; pour avoir régressé d'année en année, elle a décidé de ne plus y participer. En clair, on casse le thermomètre qui indique une élévation de la fièvre...
Où en sommes-nous après
cinquante ans d'indépendance?
Les parents l'ont compris: l'Ecole algérienne ne fait plus rêver. Que faire? Deux solutions: pour ceux qui y croient même s'ils n'ont pas les moyens, ils se réfugient dans les écoles privées qui, dans l'ensemble - monnayent un savoir correct, loin, naturellement de l'abnégation de nos maîtres d'avant. Les parents arrivent de ce fait à éviter l'Ecole algérienne et s'arriment ensuite à des établissements privés algériens qui font de la détresse de demande de savoir des parents un fonds de commerce lucratif. Leur raison d'être est souvent, la carte de visite d'adoubement par des écoles étrangères, certaines fois inconnues, mais ce fait, bien pour faire illusion. Si la compétition privée pour public est à encourager, il y a un manque fragrant de cohérence de l'Etat qui doit fixer des règles.
Les autres parents développent d'autres stratégies allant de l'inscription de leurs enfants dès l'âge de l'école dans les clubs de football, l'horizon est de gagner en une saison ce que gagne un professeur d'université en une vie de bons et loyaux services. La deuxième solution est d'en faire un troubadour sans talent, ou un importateur-exportateur avec les sous de papa. Reste l'immense continent des «laissés-pour-compte» qui versent dans l'informel, risquent leur vie sur des barques, ou prennent le maquis en désespoir de cause. S'agissant de l'enseignement supérieur, nous produisons plus de cent mille diplômés par an et la production de l'Université algérienne en cinquante ans est mille fois plus importante que ce qu'a produit le système colonial en 132 ans, mais est-ce comparable? Un proverbe du terroir «Koumcha nhal khir man chouari dhabban», «Une poignée d'abeilles est préférable à des sacs de mouches». En définitive le système éducatif a indéniablement élevé le niveau global de la population mais est-ce là sa seule mission? Ne fallait-il pas aussi aller vers la qualité? Cinquante ans après est-ce que tout est perdu?
L'Algérie doit plus que jamais préparer son avenir. Le moment est venu encore une fois et au risque de me répéter, de tourner le dos à la rente et d'adosser chaque m3 de gaz naturel ou baril de pétrole à la nécessité pour le partenaire de nous transmettre un savoir et un savoir-faire. Il ne sera plus question de vendre pour vendre. Nous ne sommes pas des marchands malgré l'atavisme qui nous colle à la peau et qui veut que nous sommes des marchands et non des bâtisseurs!! Un système éducatif dans ses trois segments devra, pour être opérationnel être en cohérence avec un cap, une stratégie pour le futur dans un monde de plus en plus critique. Il nous faut mettre en place, revitaliser l'acte pédagogique dans le sens de l'amélioration progressive. Il nous faut aussi, sans plus tarder, remettre l'université au coeur du développement. C'est elle qui aura le privilège de former les cadres de demain selon des critères très rigoureux dans toutes les disciplines. L'Etat doit former dans un cadre approprié les décideurs de demain dans toutes les disciplines.
Par ailleurs, devra-t-on continuer à être des importateurs de tout du fait d'une rente qui n'est pas durable ou doit-on progressivement se remettre au travail et n'importer que ce que l'on ne sait pas faire pour le moment? L'infitah et la mondialisation débridée ont stérilisé tout savoir-faire algérien, détruit des dizaines de milliers d'emplois dont certains faisant partie de notre patrimoine culturel; sans faire dans la nostalgie, nous avons perdu les dinandiers et autres métiers à tisser traditionnels qui faisaient la réputation des tapis -que nous gardons toute une vie des diverses régions du pays (M'zab, Aurès, Tlemcen, Kabylie..) très prisés par les touristes. Au lieu et place, nous avons des tapis dont la durée de vie est de quelques saisons. Nous sommes rentrés de plain-pied dans la «civilisation de l'éphémère» et il faut croire que d'avoir un portable accroché à l'oreille, tchacher sur Internet, rouler pour certains, en 4X4, c'est cela le développement.
La légitimité scientifique
et technologique
Non! mille fois non! Nous ne sommes pas développés cinquante ans après, la seule différence d'avec 1962 est que nous avons la masse critique de scientifiques capables de donner au pays un nouveau départ certaines fois arrimé sur la légitimité scientifique et technologique notamment par la réhabilitation de la technologie mise à mal par le schéma LMD mis en place sans concertation ni avec le milieu industriel qui-souvent, il faut en convenir-a du mal à définir ses besoins en cadres technologiques et les enseignants tenus à l'écart par les administrations des établissements qui obéissent plus à des instructions de la tutelle qu'aux propositions de leurs conseils scientifiques. A titre d'exemple, on ne peut pas dire que la mise en place des écoles préparatoires a été une réussite. Par contre, la suppression du département de sciences fondamentales, qui préparait depuis vingt-cinq ans à l'entrée en spécialités à l'Ecole nationale polytechnique, est une certitude. Résultat des courses, l'Ecole qui a formé plus de 15.000 ingénieurs, plus d'un millier de docteurs, fait l'objet d'un démantèlement incompréhensible. On lui interdit aussi de former en doctorat, elle qui fut la première à former en technologie, il y a quarante ans, obligeant les bacs (avec mention) qui ont fait cinq ans à faire une année pour avoir le niveau d'un master approximatif à qui on a donné la légitimité de l'inscription en doctorat. Non, ce n'est pas juste de casser la dernière défense immunitaire du pays.
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