Levée de boucliers unanime contre le relèvement des prix à la pompe décidée vendredi dernier par l’équipe Benkirane. Les syndicalistes et les défenseurs des consommateurs dénoncent une mesure qui bride le pouvoir d'achat alors que les industriels soulignent l’alourdissement qu’elle induit de leurs charges.
Le gouvernement la justifie par l'incapacité de la Caisse de compensation à supporter davantage les fluctuations haussières des prix du brut sur le marché international. Selon, elle permettra d’économiser quelque 4,5 milliards de dirhams d'ici la fin 2012.
Vendredi dernier, le gouvernement marocain a annoncé une hausse de 20% du prix de l'essence et de 10% du prix du gazole alors que le fuel industriel est vendu à près de 988,04 dirhams (Dh) la tonne. Suffisant pour provoquer un tir groupé des syndicalistes, des associations de consommateurs et des opérateurs économiques contre l’équipe Benkirane qui, rappelle-t-on, a ramené ses prévisions de croissance pour 2012 à 3,4%, contre 4,2 % promis en mars dernier.
« Alors que le gouvernement prône la défense du pouvoir d'achat du citoyen, nous constatons que c'est le contraire qui se produit: l’augmentation des prix des carburants et non des salaires », a déclaré à l’agence Maghreb Arabe Presse (MAP) le président de l'Association marocaine de protection et d'orientation du consommateur, Bouazza Kherrati. Même son de cloche du côté de Mohamed Bel Mahi, président de la Ligue marocaine de protection du consommateur selon qui cette décision porte un sérieux coup au pouvoir d'achat. « Elle aura de fortes répercussions sur les produits alimentaires et le transport routier, des marchandises et des légumes en particulier, et donc sur la consommation quotidienne du citoyen », a-t-il affirmé à l’agence de presse gouvernementale.
Pour le président de la Fédération du transport sur route et port, Mustapha Neguimate, la hausse décidée est trop importante. « Les augmentations étaient imminentes mais nous ne nous attendions pas à ce qu’elles soient dans ces proportions », a-t-il dit selon l’Economiste, précisant que pour le transport routier de marchandises, « elles se traduisent par une augmentation de 600 dirhams de la facture du gasoil entre Casablanca et Agadir, par exemple ».
David Tolédano, président de la Fédération des matériaux de construction, ne décolère pas lui non plus. « Le gouvernement devrait donner de la visibilité aux industriels en instaurant, par exemple, un tarif préférentiel pour les industries consommatrices de fuel », a-t-il déclaré à L’Economiste. Le secteur des matériaux de construction, pour rappel, accuse depuis le début de l'année un léger fléchissement de son activité dans le sillage d'un ralentissement des commandes dans le secteur du BTPH.
Dure pilule en 2012
Le gouvernement a justifié le relèvement des prix des carburants par l'incapacité de la Caisse de compensation à supporter davantage les fluctuations haussières des prix du brut sur le marché international. Selon le ministère chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, « le gel des prix des hydrocarbures et du gaz butane a eu un impact négatif sur le budget de l'Etat, puisque les crédits alloués à la subvention, entre janvier et mai, se sont élevés à quelque 23 milliards de dirhams, alors que l'enveloppe globale consacrée à la compensation de prix des produits pétroliers et des denrées alimentaires ne dépasse guère 32,5 milliards de dirhams ».
Depuis le début de l'année, la hausse des charges de la Caisse de compensation s'est établie à 32%. La décision d'augmenter les prix des carburants permettra à l'Etat de soutenir les catégories sociales défavorisées tout en poursuivant sa politique des investissements publics, a expliqué, samedi sur les ondes de la chaîne de télévision 2M, le ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Fouad Douiri. Cette mesure, a-t-il ajouté, permettra à l'Etat d'économiser 4,5 à 5 milliards de dirhams pour les sept prochains mois par rapport à la facture prévue pour les importations de produits d'hydrocarbures, estimée à 50 milliards de DH.
Le Maroc a importé, pendant les quatre premiers mois de 2012, pour 32,79 milliards de dirhams (environs 3,2 milliards d'euros) de produits d'hydrocarbures. Tous les experts prédisent une année 2012 difficile pour le royaume. Ils prévoient notamment un taux de croissance du PIB de moins de 4%, un déficit budgétaire de plus de 3% et un taux de chômage au delà des 10 %.
MaghrebEmergent
Le gouvernement la justifie par l'incapacité de la Caisse de compensation à supporter davantage les fluctuations haussières des prix du brut sur le marché international. Selon, elle permettra d’économiser quelque 4,5 milliards de dirhams d'ici la fin 2012.
Vendredi dernier, le gouvernement marocain a annoncé une hausse de 20% du prix de l'essence et de 10% du prix du gazole alors que le fuel industriel est vendu à près de 988,04 dirhams (Dh) la tonne. Suffisant pour provoquer un tir groupé des syndicalistes, des associations de consommateurs et des opérateurs économiques contre l’équipe Benkirane qui, rappelle-t-on, a ramené ses prévisions de croissance pour 2012 à 3,4%, contre 4,2 % promis en mars dernier.
« Alors que le gouvernement prône la défense du pouvoir d'achat du citoyen, nous constatons que c'est le contraire qui se produit: l’augmentation des prix des carburants et non des salaires », a déclaré à l’agence Maghreb Arabe Presse (MAP) le président de l'Association marocaine de protection et d'orientation du consommateur, Bouazza Kherrati. Même son de cloche du côté de Mohamed Bel Mahi, président de la Ligue marocaine de protection du consommateur selon qui cette décision porte un sérieux coup au pouvoir d'achat. « Elle aura de fortes répercussions sur les produits alimentaires et le transport routier, des marchandises et des légumes en particulier, et donc sur la consommation quotidienne du citoyen », a-t-il affirmé à l’agence de presse gouvernementale.
Pour le président de la Fédération du transport sur route et port, Mustapha Neguimate, la hausse décidée est trop importante. « Les augmentations étaient imminentes mais nous ne nous attendions pas à ce qu’elles soient dans ces proportions », a-t-il dit selon l’Economiste, précisant que pour le transport routier de marchandises, « elles se traduisent par une augmentation de 600 dirhams de la facture du gasoil entre Casablanca et Agadir, par exemple ».
David Tolédano, président de la Fédération des matériaux de construction, ne décolère pas lui non plus. « Le gouvernement devrait donner de la visibilité aux industriels en instaurant, par exemple, un tarif préférentiel pour les industries consommatrices de fuel », a-t-il déclaré à L’Economiste. Le secteur des matériaux de construction, pour rappel, accuse depuis le début de l'année un léger fléchissement de son activité dans le sillage d'un ralentissement des commandes dans le secteur du BTPH.
Dure pilule en 2012
Le gouvernement a justifié le relèvement des prix des carburants par l'incapacité de la Caisse de compensation à supporter davantage les fluctuations haussières des prix du brut sur le marché international. Selon le ministère chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, « le gel des prix des hydrocarbures et du gaz butane a eu un impact négatif sur le budget de l'Etat, puisque les crédits alloués à la subvention, entre janvier et mai, se sont élevés à quelque 23 milliards de dirhams, alors que l'enveloppe globale consacrée à la compensation de prix des produits pétroliers et des denrées alimentaires ne dépasse guère 32,5 milliards de dirhams ».
Depuis le début de l'année, la hausse des charges de la Caisse de compensation s'est établie à 32%. La décision d'augmenter les prix des carburants permettra à l'Etat de soutenir les catégories sociales défavorisées tout en poursuivant sa politique des investissements publics, a expliqué, samedi sur les ondes de la chaîne de télévision 2M, le ministre de l'Energie, des Mines, de l'Eau et de l'Environnement, Fouad Douiri. Cette mesure, a-t-il ajouté, permettra à l'Etat d'économiser 4,5 à 5 milliards de dirhams pour les sept prochains mois par rapport à la facture prévue pour les importations de produits d'hydrocarbures, estimée à 50 milliards de DH.
Le Maroc a importé, pendant les quatre premiers mois de 2012, pour 32,79 milliards de dirhams (environs 3,2 milliards d'euros) de produits d'hydrocarbures. Tous les experts prédisent une année 2012 difficile pour le royaume. Ils prévoient notamment un taux de croissance du PIB de moins de 4%, un déficit budgétaire de plus de 3% et un taux de chômage au delà des 10 %.
MaghrebEmergent
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