Ils se sont lâchés les ministres pjdistes. Ils pensaient être entre eux, dans une réunion interne du parti. Alors ils ont tout balancé, ils ont dit tout le mal qu’ils pensaient du système.
Un ministre souligne qu’ils ne sont que “des partenaires de l’autorité”. Un autre révèle qu’il “existe des projets pour semer la confusion dans l’action gouvernementale et pour altérer ses projets dès leur naissance”. Un dernier avoue qu’il a “maintenu des fonctionnaires car ils appartiennent à des familles influentes” et qu’il a “reçu des recommandations à leur sujet”. Autant d’aveux d’impuissance de la part de ces nouveaux responsables. En gros, cette brochette de ministres ne sert à rien. Pour en finir avec les pratiques du passé, il faudra repasser. Alors que font-ils toujours en poste s’ils n’ont aucun pouvoir pour changer les choses ? Ils sont juste là à occuper la scène et les médias, à faire de l’esbroufe par-ci, de pousser des coups de gueule par-là et, surtout, à capitaliser au maximum sur leur proximité avec le centre du pouvoir. Eh oui, figurer à l’arrière-plan des images télévisées des activités royales vaut mieux que le plus enflammé des meetings électoraux. Ils sont sur la bonne voie : ce sera peut-être eux les figures du nouveau Makhzen.[/COLOR]
Affaire classée
On devinait bien que l’affaire du tabassage du préfet de police de Rabat allait finir par se tasser. Ça se passe toujours comme ça quand des personnes influentes humilient des agents en uniforme. En 2006, une dame de bonne famille avait écrasé avec sa voiture une policière qui lui dressait un PV. Résultat : un séjour de quelques semaines en taule, au pavillon VIP, suivi d’une grâce royale. En 2008, un chrif apparenté à la famille royale a sorti un flingue de la boîte à gants de sa voiture pour plomber un autre agent de la circulation. Pour le tirer d’affaire, on lui découvre une maladie : le fameux syndrome de Korsakoff, qui a sans doute inspiré l’anosognosie de Jacques Chirac. Aujourd’hui, pour le cas du préfet, la DGSN nous dit que cela n’a jamais eu lieu : “Ce ne sont que des allégations mensongères et infondées colportées par les médias”. C’est ce que dit un communiqué transmis, dix jours après les faits, à l’agence officielle MAP. En deux mots : affaire classée. On ne va tout de même pas remettre en cause la parole de la DGSN, dont chaque membre vaut à lui seul douze témoins. Mais cette histoire a au moins eu le mérite de révéler l’idylle entre la police nationale et le Mouvement du 20 février. Les membres du M20, ironiques, ont organisé un sit-in en soutien au préfet tabassé, les forces de l’ordre, elles, les ont accueillis matraque à la main. Je t’aime, moi non plus…
Telquel
Un ministre souligne qu’ils ne sont que “des partenaires de l’autorité”. Un autre révèle qu’il “existe des projets pour semer la confusion dans l’action gouvernementale et pour altérer ses projets dès leur naissance”. Un dernier avoue qu’il a “maintenu des fonctionnaires car ils appartiennent à des familles influentes” et qu’il a “reçu des recommandations à leur sujet”. Autant d’aveux d’impuissance de la part de ces nouveaux responsables. En gros, cette brochette de ministres ne sert à rien. Pour en finir avec les pratiques du passé, il faudra repasser. Alors que font-ils toujours en poste s’ils n’ont aucun pouvoir pour changer les choses ? Ils sont juste là à occuper la scène et les médias, à faire de l’esbroufe par-ci, de pousser des coups de gueule par-là et, surtout, à capitaliser au maximum sur leur proximité avec le centre du pouvoir. Eh oui, figurer à l’arrière-plan des images télévisées des activités royales vaut mieux que le plus enflammé des meetings électoraux. Ils sont sur la bonne voie : ce sera peut-être eux les figures du nouveau Makhzen.[/COLOR]
Affaire classée
On devinait bien que l’affaire du tabassage du préfet de police de Rabat allait finir par se tasser. Ça se passe toujours comme ça quand des personnes influentes humilient des agents en uniforme. En 2006, une dame de bonne famille avait écrasé avec sa voiture une policière qui lui dressait un PV. Résultat : un séjour de quelques semaines en taule, au pavillon VIP, suivi d’une grâce royale. En 2008, un chrif apparenté à la famille royale a sorti un flingue de la boîte à gants de sa voiture pour plomber un autre agent de la circulation. Pour le tirer d’affaire, on lui découvre une maladie : le fameux syndrome de Korsakoff, qui a sans doute inspiré l’anosognosie de Jacques Chirac. Aujourd’hui, pour le cas du préfet, la DGSN nous dit que cela n’a jamais eu lieu : “Ce ne sont que des allégations mensongères et infondées colportées par les médias”. C’est ce que dit un communiqué transmis, dix jours après les faits, à l’agence officielle MAP. En deux mots : affaire classée. On ne va tout de même pas remettre en cause la parole de la DGSN, dont chaque membre vaut à lui seul douze témoins. Mais cette histoire a au moins eu le mérite de révéler l’idylle entre la police nationale et le Mouvement du 20 février. Les membres du M20, ironiques, ont organisé un sit-in en soutien au préfet tabassé, les forces de l’ordre, elles, les ont accueillis matraque à la main. Je t’aime, moi non plus…
Telquel
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