« Sell in May and go Away » L’adage boursier connu par tous les spécialistes aura tenu ses promesses. Tous les différents actifs auront connu des phases de repli dans un contexte macroéconomique difficile après des résultats d’entreprises pourtant plutôt encourageants pour le 1er trimestre.
A l’échelle mondiale, de nombreux éléments inquiètent. En Chine, les anticipations de croissance du PIB ont été revues à la baisse (7.9% contre 8.1% pour le 2ème trimestre). Aux Etats-Unis, ce sont les indicateurs de l’emploi qui déçoivent, avec un taux de chômage qui remonte à 8.2%, les créations d’emplois qui reculent fortement ainsi que les statistiques de la construction et du logement qui montrent un ralentissement de l’activité. Sur le Vieux continent, la récession est attendue dans quatre pays (Italie, Espagne, Portugal et Grèce) et la macroéconomie (Indice PMI, Ventes de détail, PIB) ne montre pas de signe d’amélioration.
On note ainsi que le problème européen s’étend à l’échelle mondiale ainsi que dans les pays émergents qui, jusqu’à présent, étaient épargnés par le ralentissement économique. Ces régions constituaient un relais de croissance pour les entreprises multinationales, cependant la propagation du ralentissement économique pourrait peser sur les prévisions de croissance de ces groupes diversifiés à l’international.
La situation financière inquiète en Europe : Le taux des obligations des pays périphériques augmente à l’image de l’Espagne dont le système bancaire concentre toutes les attentions. L’établissement Bankia (4ème banque du pays) a été nationalisé après plusieurs provisionnements pour défaut de remboursement de crédit. L’état espagnol a ainsi versé 4.5 milliards d’euros pour prendre le contrôle de la maison-mère, BFA ainsi que 45% du capital de la banque, mais il doit encore trouver 19 milliards pour recapitaliser le groupe bancaire. Le gouvernement n’a pas encore fait appel à la BCE mais il semblerait, selon certains analystes que la solution est d’utiliser le Mécanisme européen de stabilité financière pour trouver les capitaux nécessaires.
Outre-Atlantique, les marchés actions qui surperformaient largement les indices européens ont commencé une phase de correction, amplifiée également par l’échec de l’introduction du géant des réseaux sociaux, Facebook. Probablement survalorisée lors de son introduction (près de 100 milliards de dollars soit 153 fois les bénéfices estimés pour 2012), le groupe de Palo Alto subit de lourdes prises de bénéfices (plus de 45% de baisse depuis les plus hauts enregistré le premier jour de cotation).
De nombreux éléments à venir au cours du mois de juin pourraient permettre une baisse de l’aversion au risque, notamment de nouveaux éléments politiques sur le cas grec, d’éventuelles interventions de la part des autorités monétaires (baisse des taux directeurs), des injections de liquidité ou encore des plans d’assouplissement quantitatifs.
Les événements politiques
G7
Les ministres des finances et les banquiers centraux des 7 plus grandes puissances mondiales se sont réunis en urgence en raison de l’aggravation rapide de la crise en Zone euro qui pénalise l’ensemble des pays riches dont les Etats Unis. Le pays qui connait sa plus longue sortie de crise depuis les années 1929 fait pression sur l’Europe et notamment sur l’Allemagne pour l’inciter à relancer la croissance à court terme et assouplir les exigences de déficit et de niveau d’endettement. Rappelons que les élections américaines approchent et que Barack Obama pense déjà à sa réélection.
L’Espagne qui rencontre de plus en plus de difficultés pour se financer auprès des marchés financiers (taux d’intérêt proche de 7%) fut au cœur des préoccupations. A titre d’exemple, Madrid doit refinancer 82 milliards d’euros de dettes et ses régions devront payer 16 milliards d’euros de dette au second semestre 2012.
A l’issue de cette conférence, les dirigeants européens ont promis une action rapide pour l’Espagne qui est au bord de la faillite. L’Allemagne a pour sa part affirmé que le pays devait faire appel au FESF qui dispose d’une capacité de prêts de 440 milliards d’euros. De son coté, la France souhaite une recapitalisation directe des banques espagnoles. Les américains ne se sont pas montrés très convaincus par ces décisions, ils préfèrent une mutualisation des dettes afin de lisser les taux d’emprunts des pays de la zone euro sous la forme d’euro-obligations.
Union bancaire
Le 6 juin, la Commission européenne va dévoiler son fameux plan d’union bancaire destiné à mieux gérer les situations de crise majeure telles que les faillites d’établissements financiers ou d’assurance.
Cependant, ce plan ne pourra être mis en place qu’à partir de 2018. A terme, ce système permettra d’éviter le recours aux fonds publics en dernier ressort en cas de faillite d’un établissement bancaire ou d’un grand groupe d’assurance considérés comme « too big too fail »mais présentant un risque systémique majeur. En théorie, les pertes seraient supportées par les actionnaires et les créanciers. Un fonds de secours sera créé au niveau national auquel le secteur bancaire contribuera à hauteur de 1% de ses encours des dépôts à 10 ans.
En pratique, les banques devront prévoir un plan de prévention des risques en cas de détérioration de leurs finances. Ensuite, les autorités donneront leur feu vert au déclenchement du plan. Enfin, dans un troisième temps, lorsqu’un établissement sera déclaré en faillite ce dernier aura le choix entre plusieurs options. La vente de ses activités sans accord des actionnaires, le transfert à une autorité publique d’une partie de ses activité ou encore le transfert des créances douteuses à une « bad bank » (entité juridique permettant le transfert d’actifs toxiques).
Elections législatives en Grèce
En Grèce, le résultat des élections législatives reste une inconnue de taille pour les marchés financiers : en effet, le parti pro austérité « Nouvelle Démocratie » dispose d’une courte avance d’après les sondages sur le parti Syriza opposé au programme d’austérité imposé par la Troïka (FMI, UE et BCE) pour répondre aux objectifs de déficits et de niveau d’endettement global. Le 3ème parti « Pasok » soutient les plans européens d’aide.
Le parlement grec dispose de 300 sièges. Les derniers sondages place la ND en tête avec environ 25% des voix, soit 75 sièges plus les 50 (prime réservée au parti en tête), ce parti disposerait donc d’un total de 125 sièges. L’autre parti pro austérité, le Pasok est crédité d’environ 13% des voix soit environ 39 sièges. Ainsi les partis favorables à la rigueur disposeraient de 164 sièges, une majorité. En revanche, si le parti « Syriza » (crédité de 22 à 28% d’intention de vote), arrive en tête, il disposerait entre 116 et 134 sièges ce qui placerait la Grèce dans une situation d’impossibilité d’obtenir une majorité au Parlement.
Si le 2ème scénario se produit, les dirigeants européens devront trancher entre 2 options : soit la Grèce quitte la Zone euro et retrouve sa monnaie d’origine, la Drachme qui sera fortement dévaluée. Dans ce cas, toutes les créances de la Grèce seront effacées. Les banques françaises semblent avoir envisagé cette hypothèse extrême. Les CDS, contrats d’assurances sur les dettes souveraines devront théoriquement se déclencher (évènement de crédit pris en compte car défaut de l’émetteur) ce qui conduirait les assureurs à rembourser les prêteurs. L’impossibilité des assureurs à honorer ces contrats pourrait aboutir à une crise systémique comme en 2008 où l’assureur AIG a du être renfloué par l’Etat américain.
Une autre hypothèse est envisagée en cas d’absence de majorité pro austérité : les européens continuent à prêter à la Grèce sans imposer de limite de déficits au pays qui resterait alors dans la Zone euro.
Selon l’agence Fitch Rating, la probabilité que la Grèce sorte de la zone euro est d’environ 30%.
A l’échelle mondiale, de nombreux éléments inquiètent. En Chine, les anticipations de croissance du PIB ont été revues à la baisse (7.9% contre 8.1% pour le 2ème trimestre). Aux Etats-Unis, ce sont les indicateurs de l’emploi qui déçoivent, avec un taux de chômage qui remonte à 8.2%, les créations d’emplois qui reculent fortement ainsi que les statistiques de la construction et du logement qui montrent un ralentissement de l’activité. Sur le Vieux continent, la récession est attendue dans quatre pays (Italie, Espagne, Portugal et Grèce) et la macroéconomie (Indice PMI, Ventes de détail, PIB) ne montre pas de signe d’amélioration.
On note ainsi que le problème européen s’étend à l’échelle mondiale ainsi que dans les pays émergents qui, jusqu’à présent, étaient épargnés par le ralentissement économique. Ces régions constituaient un relais de croissance pour les entreprises multinationales, cependant la propagation du ralentissement économique pourrait peser sur les prévisions de croissance de ces groupes diversifiés à l’international.
La situation financière inquiète en Europe : Le taux des obligations des pays périphériques augmente à l’image de l’Espagne dont le système bancaire concentre toutes les attentions. L’établissement Bankia (4ème banque du pays) a été nationalisé après plusieurs provisionnements pour défaut de remboursement de crédit. L’état espagnol a ainsi versé 4.5 milliards d’euros pour prendre le contrôle de la maison-mère, BFA ainsi que 45% du capital de la banque, mais il doit encore trouver 19 milliards pour recapitaliser le groupe bancaire. Le gouvernement n’a pas encore fait appel à la BCE mais il semblerait, selon certains analystes que la solution est d’utiliser le Mécanisme européen de stabilité financière pour trouver les capitaux nécessaires.
Outre-Atlantique, les marchés actions qui surperformaient largement les indices européens ont commencé une phase de correction, amplifiée également par l’échec de l’introduction du géant des réseaux sociaux, Facebook. Probablement survalorisée lors de son introduction (près de 100 milliards de dollars soit 153 fois les bénéfices estimés pour 2012), le groupe de Palo Alto subit de lourdes prises de bénéfices (plus de 45% de baisse depuis les plus hauts enregistré le premier jour de cotation).
De nombreux éléments à venir au cours du mois de juin pourraient permettre une baisse de l’aversion au risque, notamment de nouveaux éléments politiques sur le cas grec, d’éventuelles interventions de la part des autorités monétaires (baisse des taux directeurs), des injections de liquidité ou encore des plans d’assouplissement quantitatifs.
Les événements politiques
G7
Les ministres des finances et les banquiers centraux des 7 plus grandes puissances mondiales se sont réunis en urgence en raison de l’aggravation rapide de la crise en Zone euro qui pénalise l’ensemble des pays riches dont les Etats Unis. Le pays qui connait sa plus longue sortie de crise depuis les années 1929 fait pression sur l’Europe et notamment sur l’Allemagne pour l’inciter à relancer la croissance à court terme et assouplir les exigences de déficit et de niveau d’endettement. Rappelons que les élections américaines approchent et que Barack Obama pense déjà à sa réélection.
L’Espagne qui rencontre de plus en plus de difficultés pour se financer auprès des marchés financiers (taux d’intérêt proche de 7%) fut au cœur des préoccupations. A titre d’exemple, Madrid doit refinancer 82 milliards d’euros de dettes et ses régions devront payer 16 milliards d’euros de dette au second semestre 2012.
A l’issue de cette conférence, les dirigeants européens ont promis une action rapide pour l’Espagne qui est au bord de la faillite. L’Allemagne a pour sa part affirmé que le pays devait faire appel au FESF qui dispose d’une capacité de prêts de 440 milliards d’euros. De son coté, la France souhaite une recapitalisation directe des banques espagnoles. Les américains ne se sont pas montrés très convaincus par ces décisions, ils préfèrent une mutualisation des dettes afin de lisser les taux d’emprunts des pays de la zone euro sous la forme d’euro-obligations.
Union bancaire
Le 6 juin, la Commission européenne va dévoiler son fameux plan d’union bancaire destiné à mieux gérer les situations de crise majeure telles que les faillites d’établissements financiers ou d’assurance.
Cependant, ce plan ne pourra être mis en place qu’à partir de 2018. A terme, ce système permettra d’éviter le recours aux fonds publics en dernier ressort en cas de faillite d’un établissement bancaire ou d’un grand groupe d’assurance considérés comme « too big too fail »mais présentant un risque systémique majeur. En théorie, les pertes seraient supportées par les actionnaires et les créanciers. Un fonds de secours sera créé au niveau national auquel le secteur bancaire contribuera à hauteur de 1% de ses encours des dépôts à 10 ans.
En pratique, les banques devront prévoir un plan de prévention des risques en cas de détérioration de leurs finances. Ensuite, les autorités donneront leur feu vert au déclenchement du plan. Enfin, dans un troisième temps, lorsqu’un établissement sera déclaré en faillite ce dernier aura le choix entre plusieurs options. La vente de ses activités sans accord des actionnaires, le transfert à une autorité publique d’une partie de ses activité ou encore le transfert des créances douteuses à une « bad bank » (entité juridique permettant le transfert d’actifs toxiques).
Elections législatives en Grèce
En Grèce, le résultat des élections législatives reste une inconnue de taille pour les marchés financiers : en effet, le parti pro austérité « Nouvelle Démocratie » dispose d’une courte avance d’après les sondages sur le parti Syriza opposé au programme d’austérité imposé par la Troïka (FMI, UE et BCE) pour répondre aux objectifs de déficits et de niveau d’endettement global. Le 3ème parti « Pasok » soutient les plans européens d’aide.
Le parlement grec dispose de 300 sièges. Les derniers sondages place la ND en tête avec environ 25% des voix, soit 75 sièges plus les 50 (prime réservée au parti en tête), ce parti disposerait donc d’un total de 125 sièges. L’autre parti pro austérité, le Pasok est crédité d’environ 13% des voix soit environ 39 sièges. Ainsi les partis favorables à la rigueur disposeraient de 164 sièges, une majorité. En revanche, si le parti « Syriza » (crédité de 22 à 28% d’intention de vote), arrive en tête, il disposerait entre 116 et 134 sièges ce qui placerait la Grèce dans une situation d’impossibilité d’obtenir une majorité au Parlement.
Si le 2ème scénario se produit, les dirigeants européens devront trancher entre 2 options : soit la Grèce quitte la Zone euro et retrouve sa monnaie d’origine, la Drachme qui sera fortement dévaluée. Dans ce cas, toutes les créances de la Grèce seront effacées. Les banques françaises semblent avoir envisagé cette hypothèse extrême. Les CDS, contrats d’assurances sur les dettes souveraines devront théoriquement se déclencher (évènement de crédit pris en compte car défaut de l’émetteur) ce qui conduirait les assureurs à rembourser les prêteurs. L’impossibilité des assureurs à honorer ces contrats pourrait aboutir à une crise systémique comme en 2008 où l’assureur AIG a du être renfloué par l’Etat américain.
Une autre hypothèse est envisagée en cas d’absence de majorité pro austérité : les européens continuent à prêter à la Grèce sans imposer de limite de déficits au pays qui resterait alors dans la Zone euro.
Selon l’agence Fitch Rating, la probabilité que la Grèce sorte de la zone euro est d’environ 30%.
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