Les Algériens voient d’un mauvais œil les dernières augmentations des prix des carburants décidées samedi par le gouvernement Benkirane. Pour eux, la hausse annoncée risque d’accroître la contrebande de carburant avec le Maroc.
Selon la presse algérienne, la mesure en question risque de compliquer davantage la situation tout le long de la frontière ouest où s’activent des centaines de jeunes qui acheminent du carburant algérien vers le Maroc à travers l’oued Ris. Ce sont en fait des réseaux bien structurés et parfaitement organisés, allant de l’achat des carburants dans les stations-service par les «hallabas» (litt. ceux qui traient les pompes), aux «haddayas» (les guetteurs) en passant par les «chauves-souris» (les contrebandiers) et les conducteurs des «mouquatilate» (voitures béliers qui foncent vers les barrages des brigades mobiles et ne craignent pas les tirs de ces dernières). Le trafic rapporte en moyenne entre 299 et 345 DH par personne et par jour.
La même source indique que ce trafic s’est accru cette semaine, en rappelant que le jour même où le Maroc a décidé d’augmenter le prix des carburants à la pompe, la Gendarmerie algérienne a saisi pas moins de 1500 litres dont 700 d’essence et 800 de gasoil du côté de la frontière jouxtant Tindouf avec le Royaume. Durant les premiers quatre mois de l’année 2012, les mêmes services ont enregistré la saisie de plus de 20.000 litres de carburant et 2011, pas moins de 1.000 tentatives d'acheminement de carburant à partir de la wilaya de Tlemcen vers le Maroc ont été avortées et un million de litres de carburant ont été saisis.
Un rapport datant de l’année dernière et émanant de la Primature algérienne a fait savoir que la contrebande de carburant fait perdre à l’économie de ce pays près de 42 millions de DH, soit entre 3.7 et 402 millions de DH par mois.
Pour Mohammed Benkaddour, président de l’Association de protection des consommateurs et de l’environnement de la région orientale-Oujda, les craintes algériennes sont fondées puisque le phénomène prend de l’ampleur et gagne chaque jour du terrain. Il commence même à s’étendre à d’autres régions limitrophes des frontières maroco-algériennes. «Aujourd’hui, l’ensemble des véhicules qui circulent dans la région de l’Oriental utilisent des carburants de contrebande avec des exceptions qui concernent les voitures neuves et celles qui sont la propriété des administrations de l’Etat», nous a-t-il précisé. Et dans la foulée, M. Benkaddour nous a révélé que ce phénomène a atteint Taza, Fès et même Casablanca. Notre source estime que la propagation d’un tel phénomène est normale et résulte du faible prix du carburant algérien. «Vous avez le même carburant, avec la même qualité. Sauf que l’un est moitié moins cher que l’autre», a-t-elle constaté.
Pourtant, M. Benkaddour ne voit pas ce phénomène d’un bon œil. D’après lui, la contrebande permet de renforcer le pouvoir des lobbies et des barons de la contrebande au détriment de l’Etat de droit.
Notre interlocuteur estime que cette situation a servi l’Exécutif en place puisque le carburant de contrebande utilisé dans l’Oriental n’est pas acheté en devises et ne constitue pas une charge pour la Caisse de compensatio
HASSAN BENTALEB IN LIBE MA
Selon la presse algérienne, la mesure en question risque de compliquer davantage la situation tout le long de la frontière ouest où s’activent des centaines de jeunes qui acheminent du carburant algérien vers le Maroc à travers l’oued Ris. Ce sont en fait des réseaux bien structurés et parfaitement organisés, allant de l’achat des carburants dans les stations-service par les «hallabas» (litt. ceux qui traient les pompes), aux «haddayas» (les guetteurs) en passant par les «chauves-souris» (les contrebandiers) et les conducteurs des «mouquatilate» (voitures béliers qui foncent vers les barrages des brigades mobiles et ne craignent pas les tirs de ces dernières). Le trafic rapporte en moyenne entre 299 et 345 DH par personne et par jour.
La même source indique que ce trafic s’est accru cette semaine, en rappelant que le jour même où le Maroc a décidé d’augmenter le prix des carburants à la pompe, la Gendarmerie algérienne a saisi pas moins de 1500 litres dont 700 d’essence et 800 de gasoil du côté de la frontière jouxtant Tindouf avec le Royaume. Durant les premiers quatre mois de l’année 2012, les mêmes services ont enregistré la saisie de plus de 20.000 litres de carburant et 2011, pas moins de 1.000 tentatives d'acheminement de carburant à partir de la wilaya de Tlemcen vers le Maroc ont été avortées et un million de litres de carburant ont été saisis.
Un rapport datant de l’année dernière et émanant de la Primature algérienne a fait savoir que la contrebande de carburant fait perdre à l’économie de ce pays près de 42 millions de DH, soit entre 3.7 et 402 millions de DH par mois.
Pour Mohammed Benkaddour, président de l’Association de protection des consommateurs et de l’environnement de la région orientale-Oujda, les craintes algériennes sont fondées puisque le phénomène prend de l’ampleur et gagne chaque jour du terrain. Il commence même à s’étendre à d’autres régions limitrophes des frontières maroco-algériennes. «Aujourd’hui, l’ensemble des véhicules qui circulent dans la région de l’Oriental utilisent des carburants de contrebande avec des exceptions qui concernent les voitures neuves et celles qui sont la propriété des administrations de l’Etat», nous a-t-il précisé. Et dans la foulée, M. Benkaddour nous a révélé que ce phénomène a atteint Taza, Fès et même Casablanca. Notre source estime que la propagation d’un tel phénomène est normale et résulte du faible prix du carburant algérien. «Vous avez le même carburant, avec la même qualité. Sauf que l’un est moitié moins cher que l’autre», a-t-elle constaté.
Pourtant, M. Benkaddour ne voit pas ce phénomène d’un bon œil. D’après lui, la contrebande permet de renforcer le pouvoir des lobbies et des barons de la contrebande au détriment de l’Etat de droit.
Notre interlocuteur estime que cette situation a servi l’Exécutif en place puisque le carburant de contrebande utilisé dans l’Oriental n’est pas acheté en devises et ne constitue pas une charge pour la Caisse de compensatio
HASSAN BENTALEB IN LIBE MA
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