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Bahija Idriss - El ma yajri qouddami

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  • Bahija Idriss - El ma yajri qouddami

    Une après-midi d'été chez le coiffeur...
    Un rideau de lanières en plastique multicolores, quelques mouches somnolentes, du cuir à affûter, des relents de Ploum Ploum et de Fly-Tox, des aiguières, et le coiffeur qui chantonne.
    Tantôt, après la prière de l'âssr, l'épicier d'à côté balaiera et aspergera d'eau le devant chez lui de la ruelle, puis s'assiéra sur une petite natte en helfa, un petit éventail en doum à la main et un chapelet dans l'autre...
    Une jeune femme en hayek, nouvellement mariée, remontera la ruelle... elle sort du hammam, elle sera suivie d'un enfant, un petit frère ou neveu, trainant une valise...
    Les effluves de ûd ennouwar troublent l'épicier... il psalmodie et égrène un peu plus vite, tandis que les lanières s'écartent pour mieux rafraichir le salon...

    ¬((P(A)1)¬A)

  • #2
    Une après-midi d'été chez le coiffeur...
    Un rideau de lanières en plastique multicolores, quelques mouches somnolentes, du cuir à affûter, des relents de Ploum Ploum et de Fly-Tox, des aiguières, et le coiffeur qui chantonne.
    Tantôt, après la prière de l'âssr, l'épicier d'à côté balaiera et aspergera d'eau le devant chez lui de la ruelle, puis s'assiéra sur une petite natte en helfa, un petit éventail en doum à la main et un chapelet dans l'autre...
    Une jeune femme en hayek, nouvellement mariée, remontera la ruelle... elle sort du hammam, elle sera suivie d'un enfant, un petit frère ou neveu, trainant une valise...
    Les effluves de ûd ennouwar troublent l'épicier... il psalmodie et égrène un peu plus vite, tandis que les lanières s'écartent pour mieux rafraichir le salon...
    C'est une très agréable période de la journée durant l'été.

    Le basilic dans son pot est tiré de l'ombre pour qu'il fasse le plein d'énergie au relativement doux soleil du mguil finissant (ou nguil selon des convenances langagières locales).

    Quelques gosses en conciliabule pour trouver le moyen d'avoir ce qui fera office de ballon pour un match de foot. Les grosses pierres pour délimiter les "bois" des goals sont déjà là. Un mioche arrive avec à la main un bidule aux allures vaguement sphériques. Il fera l'affaire et son proprio, bien que trop jeune, fera partie d'une des deux équipes. Il rechigne à être goal mais finit par accepter parce qu'autrement, son simili-ballon sera dans le match sans lui.

    La qolla (jarre en terre) remplie d'eau, habillée de jute mouillé pour qu'il capte la fraîcheur de la moindre petite brise, est posée sur un tabouret face à l'entrée du salon de coiffure. Elle est là pour tout le monde. Tout passant qui voudrait étancher sa soif peut se servir en utilisant le quart métallique tout cabossé suspendu à son goulot. On espère qu'une fois désaltéré, il prononcera quelques d3aoui l'khir.

    L'épicier, un vieux du pays ou un tlemçani, madroumi, msirdi, qbayli, mzabi ou soussi, est tiré de sa rêverie par un "as-salamou aleykoum" qui signifie que la compagnie commence à se pointer et qu'il faut faire de la place sur la hsira aux nouveaux arrivants... L'un de ceux-ci est accueilli avec des marques de joie. Comme à son habitude, il va, dans peu de temps, demander à sa maison d'envoyer un berrad de thé bien sucré, à la menthe ou à la chehiba. Le thé sera plus que tiède mais les propos ne seront pas glacés (à 22'' ici)
    De la ruelle d'à coté arrivent des clameurs de jeux de fillettes, et du ciel celles d'hirondelles qui se préparent à leurs jeux pré-crépusculaires...

    ... Et de très loin, un mégaphone ne se lasse pas d'envoyer des échos de belles mélodies chantées par des pionnières de la musique moderne de ce coin de la planète: Bahija Idris, Oulaya, Saloua, Nora...
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

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    • #3
      Azul Sidi Noun & benam.

      Une très jolie description! Je m'imagine même dans ce décors entrain de jouer à la toupie.
      Bahidja Idris est une grande dame. Elle a marqué une époque de son emprunte indélébile. Elle a chanté avec Abdelhadi Belkheyat un chef d'oeuvre - El-qamar el ahmer- que j'ai eu le plaisir de poster.
      Merci pour cette évocation.

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