Les actions violentes menées par les radicaux islamistes pourraient mettre en péril l'un des plus grands pourvoyeurs d'emploi en Tunisie, l'industrie nationale du tourisme.
A l'heure où le gouvernement intérimaire travaille à promouvoir la saison touristique à venir, la Tunisie met en garde les groupes salafistes de ne pas dépasser la ligne rouge.
"La plus grosse erreur est de présenter une image violente et fausse de la Tunisie comme étant la réalité du pays", a déclaré le ministre tunisien du Tourisme Ilyes Fakhfakh lors d'un forum organisé le 23 mai par l'agence TAP.
Le ministre de la Justice Noureddine Bhiri a surenchéri en annonçant que la marge de manoeuvre accordée aux salafistes avait atteint ses limites.
"Je dis aux salafistes qui sont allés trop loin et qui pensent effrayer l'Etat que la parenthèse est désormais refermée. Nous ne permettrons pas l'existence d'un Etat au sein de l'Etat", a-t-il déclaré le 21 mai.
Ces propos de Bhiri ont été les premiers commentaires émanant d'un responsable gouvernemental depuis les attentats salafistes menés contre des débits de boisson dans plusieurs villes tunisiennes. Des extrémistes ont attaqué et contraint à la fermeture des bars situés à Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne, ainsi que dans la ville de Jendouba, au nord-ouest du pays.
Les attaquants ont utilisé des bâtons et des sabres, réclamant qu'un rôle plus important soit dévolu à la loi islamique dans la vie publique du pays, ce qui a entraîné de violents affrontements entre salafistes et propriétaires de ces commerces, et ce alors que l'inquiétude ne fait que croître face à la prédominance grandissante de l'idéologie radicale.
"A l'origine de cette violence salafiste se trouvent la négligence politique, la dégradation persistante de la situation économique, les tensions sociales et politiques, fruits d'un exercice et de positions politiques agités", a expliqué Mohsen Marzouk, militant de la défense des droits de l'Homme.
"Concernant la manière dont nous pouvons empêcher que la Tunisie ne devienne un Etat sans droits", a-t-il poursuivi, "cela exige que les responsables politiques, civils et de la sécurité assument toutes leurs responsabilités devant Dieu, le monde et le peuple".
"Quant à notre peuple et nos investisseurs économiques, visés par des campagnes d'intimidation, ils doivent apprendre à se protéger eux-mêmes plutôt que d'attendre que l'Etat ne reprenne ses droits," ajoute-t-il.
Le leader salafiste Sheikh Abou Iyadh (alias Seif Allah Ben Hassine) a promis lors du rassemblement salafiste de Kairouan que ses partisans ne chercheraient pas à interdire l'alcool ou à imposer le voile, mais qu'ils oeuvreraient à diffuser les principes de l'Islam par le prêche et le dialogue.
Toutefois, il a également affirmé que les salafistes "n'accepteraient pas un tourisme de prostitution et de débauche". Il a demandé au secteur de revenir à ses racines à travers la mise en place d'un "tourisme islamique en direction des Musulmans d'Europe."
Pour sa part, le gouvernement par intérim tunisien s'est investi pleinement pour favoriser l'accueil des touristes. Les autorités ont lancé une campagne pour attirer de nouveaux vacanciers, en particulier les Français, dont la fréquentation a augmenté de 40 pour cent par rapport à l'an dernier.
Le Premier ministre Hamadi Jebali a exprimé son désir de voir la Tunisie respecter les traditions des touristes en termes de nourriture, d'habillement et de mode de vie, ajoutant que le gouvernement ne fermerait pas les bars.
Il a affirmé qu'interdire l'acool ne résoudrait pas les problèmes des Tunisiens et a annoncé que son gouvernement ne procéderait à aucune fermeture de débit de boisson, expliquant sa crainte que si le gouvernement devait fermer ces établissements, chaque maison pourrait devenir un bar clandestin.
Un avis repris par le secrétaire général d'Ennahda, Rachid Ghannouchi. Durant la campagne électorale du mouvement, il a promis de ne pas fermer les bars et de ne pas empêcher la distribution d'alcool dans le pays.
Mais les citoyens expriment leur inquiétude concernant l'impact négatif des attentats perpétrés par les salafistes sur la réputation du pays à l'étranger alors que la saison touristique vient de débuter.
"Les actions des salafistes relèvent de la plus grande inutilité", déplore Adel Mezzi. "Ils jouent avec la liberté des gens sans respecter la loi, et cela viendra bien évidemment dégrader l'image du pays, dont les atouts de base sont le tourisme et les investissements étrangers".
Source: Magharebia
A l'heure où le gouvernement intérimaire travaille à promouvoir la saison touristique à venir, la Tunisie met en garde les groupes salafistes de ne pas dépasser la ligne rouge.
"La plus grosse erreur est de présenter une image violente et fausse de la Tunisie comme étant la réalité du pays", a déclaré le ministre tunisien du Tourisme Ilyes Fakhfakh lors d'un forum organisé le 23 mai par l'agence TAP.
Le ministre de la Justice Noureddine Bhiri a surenchéri en annonçant que la marge de manoeuvre accordée aux salafistes avait atteint ses limites.
"Je dis aux salafistes qui sont allés trop loin et qui pensent effrayer l'Etat que la parenthèse est désormais refermée. Nous ne permettrons pas l'existence d'un Etat au sein de l'Etat", a-t-il déclaré le 21 mai.
Ces propos de Bhiri ont été les premiers commentaires émanant d'un responsable gouvernemental depuis les attentats salafistes menés contre des débits de boisson dans plusieurs villes tunisiennes. Des extrémistes ont attaqué et contraint à la fermeture des bars situés à Sidi Bouzid, berceau de la révolution tunisienne, ainsi que dans la ville de Jendouba, au nord-ouest du pays.
Les attaquants ont utilisé des bâtons et des sabres, réclamant qu'un rôle plus important soit dévolu à la loi islamique dans la vie publique du pays, ce qui a entraîné de violents affrontements entre salafistes et propriétaires de ces commerces, et ce alors que l'inquiétude ne fait que croître face à la prédominance grandissante de l'idéologie radicale.
"A l'origine de cette violence salafiste se trouvent la négligence politique, la dégradation persistante de la situation économique, les tensions sociales et politiques, fruits d'un exercice et de positions politiques agités", a expliqué Mohsen Marzouk, militant de la défense des droits de l'Homme.
"Concernant la manière dont nous pouvons empêcher que la Tunisie ne devienne un Etat sans droits", a-t-il poursuivi, "cela exige que les responsables politiques, civils et de la sécurité assument toutes leurs responsabilités devant Dieu, le monde et le peuple".
"Quant à notre peuple et nos investisseurs économiques, visés par des campagnes d'intimidation, ils doivent apprendre à se protéger eux-mêmes plutôt que d'attendre que l'Etat ne reprenne ses droits," ajoute-t-il.
Le leader salafiste Sheikh Abou Iyadh (alias Seif Allah Ben Hassine) a promis lors du rassemblement salafiste de Kairouan que ses partisans ne chercheraient pas à interdire l'alcool ou à imposer le voile, mais qu'ils oeuvreraient à diffuser les principes de l'Islam par le prêche et le dialogue.
Toutefois, il a également affirmé que les salafistes "n'accepteraient pas un tourisme de prostitution et de débauche". Il a demandé au secteur de revenir à ses racines à travers la mise en place d'un "tourisme islamique en direction des Musulmans d'Europe."
Pour sa part, le gouvernement par intérim tunisien s'est investi pleinement pour favoriser l'accueil des touristes. Les autorités ont lancé une campagne pour attirer de nouveaux vacanciers, en particulier les Français, dont la fréquentation a augmenté de 40 pour cent par rapport à l'an dernier.
Le Premier ministre Hamadi Jebali a exprimé son désir de voir la Tunisie respecter les traditions des touristes en termes de nourriture, d'habillement et de mode de vie, ajoutant que le gouvernement ne fermerait pas les bars.
Il a affirmé qu'interdire l'acool ne résoudrait pas les problèmes des Tunisiens et a annoncé que son gouvernement ne procéderait à aucune fermeture de débit de boisson, expliquant sa crainte que si le gouvernement devait fermer ces établissements, chaque maison pourrait devenir un bar clandestin.
Un avis repris par le secrétaire général d'Ennahda, Rachid Ghannouchi. Durant la campagne électorale du mouvement, il a promis de ne pas fermer les bars et de ne pas empêcher la distribution d'alcool dans le pays.
Mais les citoyens expriment leur inquiétude concernant l'impact négatif des attentats perpétrés par les salafistes sur la réputation du pays à l'étranger alors que la saison touristique vient de débuter.
"Les actions des salafistes relèvent de la plus grande inutilité", déplore Adel Mezzi. "Ils jouent avec la liberté des gens sans respecter la loi, et cela viendra bien évidemment dégrader l'image du pays, dont les atouts de base sont le tourisme et les investissements étrangers".
Source: Magharebia
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