Alors que les Algériens, exhortés à voter, attendaient un changement après les législatives du 10 mai, c’est toujours le statu quo. Interrogations.
Aujourd’hui, 10 juin, nous sommes pile-poil à un mois après les législatives du 10 mai qui ont porté un message de changement. Visiblement, ce message n’a pas l’air d’avoir été entendu par le président Bouteflika qui n’avait pourtant pas hésité, dans un glissement rhétorique, à faire le parallèle entre ces élections et la Révolution du 1er Novembre : une date qui a changé radicalement le destin des Algériens. Sinon, comment expliquer qu’un mois après, il en est encore à lambiner, à tergiverser à changer d’Exécutif, alors que ce geste aurait dû être accompli dans les heures qui ont suivi le verdict des urnes. Cette valse hésitation du Président n’est pas sans alimenter des spéculations. À juste titre. Et, du coup, on se pose la question : le président Bouteflika cherche-t-il à prolonger l’“échec” ? Le mot est du Premier ministre lui-même. Lors de sa conférence de presse, au lendemain du conseil national du RND, Ahmed Ouyahia avait définitivement scellé le sort de cet exécutif.
Pour un homme politique comme Ouyahia, plus enclin à réserver le chien de sa chienne aux islamistes, aux barons de l’import-import, plutôt qu’à plaider coupable, à faire dans l’autocritique, le fait d’avoir osé le mot “échec” est une preuve que “quelque chose est pourrie dans le royaume du Danemark”, selon la célèbre réplique du brave soldat Marcellus dans Hamlet de Shakespeare. Avec le verdict d’Ouyahia, le gouvernement en place est condamné à partir. Il n’a plus de légitimité. Et encore moins de crédibilité aux yeux du citoyen qui attend, après le 10 mai, de nouveaux visages, avec plus de volonté et de fraîcheur pour en finir avec “l’échec recommencé”. Mais, ce citoyen doit visiblement attendre et prendre son mal de changement en patience, car ce gouvernement est, vraisemblablement, appelé à jouer les prolongations. Le cas de figure est fortement subodoré, si l’on se fie à la dernière instruction d’Ouyahia qui aurait, selon des indiscrétions médiatiques, demandé à ses ministres de potasser leurs chiffres en prévision de leur grand oral “ramadhanesque” devant le président de la République. Re-question : le chef de l’État attendra-t-il l’issue de cette épreuve pour décider quels seront les ministres à garder et à recaler ? Sauf que cette épreuve n’est pas si probatoire que cela.
À en croire, en effet, les spécialistes en statistiques, qui ont eu à s’exprimer dans la presse, ces auditions “ramadhanesques” sont plus destinées à donner le change à l’opinion quant à l’existence d’une activité politique pendant le mois de Ramadhan, qu’à servir d’instrument d’évaluation des projets. “Les chiffres présentés devant le Président sont élaborés dans les cabinets des ministres, et vous voyez, vous, des membres des cabinets présenter des chiffres qui ne sont pas positifs”, observe un universitaire qui doute “de la véracité et de la crédibilité de ces statistiques”.
Et si, après ce grand oral, ce gouvernement reste en place, cela voudra alors dire que “ça coince” au sommet. Que le président de la République n’a pas trouvé la bonne martingale pour “ne pas affamer le loup et ne pas faire pleurer le berger”. Il est vrai que le casting entre partisans, courtisans, obligés, n’est pas une mince affaire.
À moins que le surprenant aveu d’échec fait par Ouyahia ne soit que la face visible d’une crise qui dépasse le périmètre du gouvernement. Les informations publiées par TSA au sujet de Dounia Parc sont de nature à conforter cette lecture.
Par : Omar Ouali
Aujourd’hui, 10 juin, nous sommes pile-poil à un mois après les législatives du 10 mai qui ont porté un message de changement. Visiblement, ce message n’a pas l’air d’avoir été entendu par le président Bouteflika qui n’avait pourtant pas hésité, dans un glissement rhétorique, à faire le parallèle entre ces élections et la Révolution du 1er Novembre : une date qui a changé radicalement le destin des Algériens. Sinon, comment expliquer qu’un mois après, il en est encore à lambiner, à tergiverser à changer d’Exécutif, alors que ce geste aurait dû être accompli dans les heures qui ont suivi le verdict des urnes. Cette valse hésitation du Président n’est pas sans alimenter des spéculations. À juste titre. Et, du coup, on se pose la question : le président Bouteflika cherche-t-il à prolonger l’“échec” ? Le mot est du Premier ministre lui-même. Lors de sa conférence de presse, au lendemain du conseil national du RND, Ahmed Ouyahia avait définitivement scellé le sort de cet exécutif.
Pour un homme politique comme Ouyahia, plus enclin à réserver le chien de sa chienne aux islamistes, aux barons de l’import-import, plutôt qu’à plaider coupable, à faire dans l’autocritique, le fait d’avoir osé le mot “échec” est une preuve que “quelque chose est pourrie dans le royaume du Danemark”, selon la célèbre réplique du brave soldat Marcellus dans Hamlet de Shakespeare. Avec le verdict d’Ouyahia, le gouvernement en place est condamné à partir. Il n’a plus de légitimité. Et encore moins de crédibilité aux yeux du citoyen qui attend, après le 10 mai, de nouveaux visages, avec plus de volonté et de fraîcheur pour en finir avec “l’échec recommencé”. Mais, ce citoyen doit visiblement attendre et prendre son mal de changement en patience, car ce gouvernement est, vraisemblablement, appelé à jouer les prolongations. Le cas de figure est fortement subodoré, si l’on se fie à la dernière instruction d’Ouyahia qui aurait, selon des indiscrétions médiatiques, demandé à ses ministres de potasser leurs chiffres en prévision de leur grand oral “ramadhanesque” devant le président de la République. Re-question : le chef de l’État attendra-t-il l’issue de cette épreuve pour décider quels seront les ministres à garder et à recaler ? Sauf que cette épreuve n’est pas si probatoire que cela.
À en croire, en effet, les spécialistes en statistiques, qui ont eu à s’exprimer dans la presse, ces auditions “ramadhanesques” sont plus destinées à donner le change à l’opinion quant à l’existence d’une activité politique pendant le mois de Ramadhan, qu’à servir d’instrument d’évaluation des projets. “Les chiffres présentés devant le Président sont élaborés dans les cabinets des ministres, et vous voyez, vous, des membres des cabinets présenter des chiffres qui ne sont pas positifs”, observe un universitaire qui doute “de la véracité et de la crédibilité de ces statistiques”.
Et si, après ce grand oral, ce gouvernement reste en place, cela voudra alors dire que “ça coince” au sommet. Que le président de la République n’a pas trouvé la bonne martingale pour “ne pas affamer le loup et ne pas faire pleurer le berger”. Il est vrai que le casting entre partisans, courtisans, obligés, n’est pas une mince affaire.
À moins que le surprenant aveu d’échec fait par Ouyahia ne soit que la face visible d’une crise qui dépasse le périmètre du gouvernement. Les informations publiées par TSA au sujet de Dounia Parc sont de nature à conforter cette lecture.
Par : Omar Ouali
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