Le gros pavé lancé par le journal électronique Tout sur l’Algérie (TSA) dans la mare présidentielle, accusant le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, de favoritisme au bénéfice du fonds d’investissement émirati EIIC pour le financement du projet du parc Dounia de Dély Ibrahim, à Alger, en lui obtenant des banques algériennes des facilitations pour lever des fonds estimés à 1,5 milliard de dollars, aurait fait vaciller et tomber n’importe quel gouvernement et pouvoir. Les documents publiés par le journal électronique, consistant en une note du Premier ministre Ahmed Ouyahia adressée au ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements, M. Benmeradi, dans laquelle il l’informe que A. Bouteflika a donné son accord aux Emiratis pour le financement du projet en question tout en l’instruisant d’exécuter la directive présidentielle, donnent une idée de la légèreté avec laquelle nos gouvernants disposent des deniers publics, au mépris des règles les plus élémentaires de l’orthodoxie financière. Le souci du Premier ministre dans le traitement de ce dossier ne paraît pas tant de savoir quelle plus-value ou moins-value l’Algérie doit-elle attendre d’une telle générosité du Trésor public, ou si les textes et les lois de la République en matière d’octroi des marchés publics sont scrupuleusement respectés.
Cette intrusion du politique dans la sphère économique, que d’aucuns assimilent à un délit d’initié, à un passe-droit, a toujours été décriée par une partie de la classe politique algérienne. Depuis son arrivée aux affaires, on a toujours reproché à Bouteflika de céder aux caprices des monarchies du Golfe avec lesquelles il entretient des liens privilégiés. Ce dossier des Emiratis ne manquera sans doute pas de donner du grain à moudre à tous ceux qui réclament plus de transparence, d’équité dans l’accès aux marchés et financements publics et de patriotisme économique dans les actes et décisions de nos dirigeants politiques et décideurs économiques. Voire même plus, d’alimenter les plus vives spéculations sur le retour sur investissement que des personnes physiques pourraient tirer de cet interventionnisme direct de l’institution présidentielle. En tout état de cause, ce cas de favoritisme dévoilé au grand jour, et dont il reste à prouver qu’il sert réellement les intérêts de l’Algérie et non de personnes ou de groupes, ne pourrait être que préjudiciable aux relations de l’Algérie avec ses autres partenaires économiques et commerciaux. Lesquels auront maintenant de bonnes raisons de douter du bien-fondé des critères de compétitivité, de réciprocité des intérêts, de solidarité et autres critères ronflants exigés par l’Algérie dans ses relations économiques avec l’extérieur. Ceci n’est pas pour rassurer aussi nos opérateurs économiques, pour lesquels l’accès au crédit ne bénéficie pas des mêmes facilitations et largesses.
Même s’il y aura une réaction officielle à ce scandale, il sera difficile au président Bouteflika et au Premier ministre Ahmed Ouyahia de convaincre une opinion publique, fragilisée par une précarité endémique, qu’ils n’ont agi que dans l’intérêt et le seul intérêt de l’Algérie. Car avant toute chose, il faudra d’abord que l’on explique aux Algériens pourquoi le chef de l’Etat, qui est le garant du respect des lois de la République, fasse peu cas de ce principe au milieu d’un silence convenu, pour ne pas dire complice, de toutes les institutions de la République.
El Watan - Omar Berbiche
Cette intrusion du politique dans la sphère économique, que d’aucuns assimilent à un délit d’initié, à un passe-droit, a toujours été décriée par une partie de la classe politique algérienne. Depuis son arrivée aux affaires, on a toujours reproché à Bouteflika de céder aux caprices des monarchies du Golfe avec lesquelles il entretient des liens privilégiés. Ce dossier des Emiratis ne manquera sans doute pas de donner du grain à moudre à tous ceux qui réclament plus de transparence, d’équité dans l’accès aux marchés et financements publics et de patriotisme économique dans les actes et décisions de nos dirigeants politiques et décideurs économiques. Voire même plus, d’alimenter les plus vives spéculations sur le retour sur investissement que des personnes physiques pourraient tirer de cet interventionnisme direct de l’institution présidentielle. En tout état de cause, ce cas de favoritisme dévoilé au grand jour, et dont il reste à prouver qu’il sert réellement les intérêts de l’Algérie et non de personnes ou de groupes, ne pourrait être que préjudiciable aux relations de l’Algérie avec ses autres partenaires économiques et commerciaux. Lesquels auront maintenant de bonnes raisons de douter du bien-fondé des critères de compétitivité, de réciprocité des intérêts, de solidarité et autres critères ronflants exigés par l’Algérie dans ses relations économiques avec l’extérieur. Ceci n’est pas pour rassurer aussi nos opérateurs économiques, pour lesquels l’accès au crédit ne bénéficie pas des mêmes facilitations et largesses.
Même s’il y aura une réaction officielle à ce scandale, il sera difficile au président Bouteflika et au Premier ministre Ahmed Ouyahia de convaincre une opinion publique, fragilisée par une précarité endémique, qu’ils n’ont agi que dans l’intérêt et le seul intérêt de l’Algérie. Car avant toute chose, il faudra d’abord que l’on explique aux Algériens pourquoi le chef de l’Etat, qui est le garant du respect des lois de la République, fasse peu cas de ce principe au milieu d’un silence convenu, pour ne pas dire complice, de toutes les institutions de la République.
El Watan - Omar Berbiche
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