Annonce

Réduire
Aucune annonce.

De la rencontre de Chikh Mohand Oulhocine avec Ssi Mohand Oumhand

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • De la rencontre de Chikh Mohand Oulhocine avec Ssi Mohand Oumhand

    Ayant appris que Chikh Mohand était malade, Ssi Mouhand se résout d’aller lui rendre visite. Il prend la direction menant à Taqa en passant par Aït Hichem.

    Arrivé au sommet de la colline du lieudit Boukenfou, d’où on peut observer le hameau d’At Hmed, le poète, par respect à la dimension prophétique du Chikh, va cacher sa pipe et l’absinthe dans une lentisque et aborde doucement la descente. En cette journée ensoleillée, Chikh Mohand était entouré de ses adeptes assis à même le sol. Un d’entre eux reconnaît Ssi Mouhand venir vers eux et le dira au Chikh qui semblait heureux de recevoir un tel hôte. Sans préambule, le Chikh invite le poète à s’asseoir près de lui et lui demande de déclamer quelques vers de sa poésie. Pour un tel instant et lors d’une conférence sur Ssi Mohand animée à Aïn El Hammam Mammeri dira: (lorsque deux Mohand se rencontrent, il faut bien que quelque verbe se produise). Mais Ssi Mouhand qui avait un si grand respect du Chikh lui dit : “Anâm a Ccix agharef yekka nnig wayedh. Ketch d agharef ufella nek d agharef bbwadda.” (Maître, les rôles se succèdent selon la norme.

    Tu es semblable à la principale roue haute de la meule. C’est donc à toi que revient l’honneur de commencer). Ici, le mot «agharef» est utilisé dans son sens polysémique et parabolique. En effet, «agharef» est une des deux roues qui forment la meule horizontale domestique. Les deux roues se superposent l’une sur l’autre. On fait alors tourner celle du haut autour d’un axe central qui les lie et par lequel on introduit les graines qui sont éjectées en farine par l’effet d’une centrifugeuse sur un tapis propre et préalablement installé. La roue du bas étant immobile. Ce détour par l’image comparative, caractère spécifique de la littérature kabyle, suggérerait que c’était au Chikh de part son haut rang dans la société que revenait d’inaugurer la rencontre. En vérité il n’y avait pas que cela. Ssi Mouhand ne pouvait d’emblée déclamer quoi que ce soit sans qu’il n’ait auparavant «goûté» à ses stimulants qui l’auraient mis en bonne condition d’inspiration. Il est évident que Chikh Mohand feint d’ignorer tout cela et lui dit : «Ulac ughilif, zzewregh-k» (qu’à cela ne tienne, commence tout de même.) Tout le monde s’attendait à ce que le poète composa des vers, mais Ssi Mouhand resta muet. (à suivre).

    Par Abdennour Abdesselam
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
Chargement...
X