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Comarit-Comanav : Un marin du Bni Nsar dénonce des cas de prostitution dans les bateaux

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  • Comarit-Comanav : Un marin du Bni Nsar dénonce des cas de prostitution dans les bateaux

    Cela faisait plus de six mois qu’ils étaient bloqués au port de Sète, au sud de la France. Les marins de la Comarit-Comanav, qui réclament depuis le mois de janvier leurs bons de débarquement à leur employeur, ont enfin pu regagner vendredi dernier le Maroc. Un des 149 marins rapatriés, qu’on a rencontré, nous a livré certains secrets qui étaient jusque-là bien gardés.


    Vendredi 8 juin, 149 des 191 marins marocains de la Comarit-Comanav ont pu retrouver leur mère patrie. ******** a fait le déplacement à l’aéroport Mohammed V de Casablanca pour tenter de recueillir leurs témoignages. Dans une atmosphère marquée de désordre et d’embrouillement, nous avons réussi à rencontrer un de ces marins, qui contrairement à ses collègues a préféré rentrer chez lui, à Safi, le soir-même, par ses propres moyens. Les autres, eux, se sont vu proposer une nuit dans un hôtel de Casablanca.

    « Des passes à 30 euros ! »
    Ce marin, qui travaillait dans le Bni Nsar, l'un des trois bateaux marocains immobilisés, nous a livré certaines des mésaventures qu’ils ont vécu pendant ces six derniers mois passés au port sétois. Selon lui, certaines employées de l’armateur marocain proposaient des relations sexuelles tarifées à raison de... 30 euros.

    « Est-ce que vous avez déjà vu des bateaux désarmés avec des femmes à l’intérieur ? Monsieur le ministre (ndlr : Aziz Rebbah, ministre de l’Equipement et des Transports, ces femmes font des passes à 30 euros ! Elles nous font honte ! Il faut les ramener le plus tôt possible. Elles sont en train de bousiller notre réputation et celle du Maroc », s’insurge le marin. Selon lui les clients ne sont autres que des marins étrangers, d’Inde ou de Syrie, qui sont souvent de passage au port. « C’est une catastrophe ! », déplore-t-il. Interpellé, Aziz Rebbah n’aurait pas prêté beaucoup d'attention à la question.
    « On nous a abandonné ! »

    Le marin déplore, par ailleurs, la négligence des autorités marocaines à leur égard. « Le consulat n’est jamais venu nous voir, jamais ! Une fois, ils sont venus pour rencontrer le commandant et le chef des mécaniciens, c’est tout », assure-t-il. Pour lui, ils n’auraient pas réussi à rentrer au pays sans l’aide du gouvernement français. « On faisait beaucoup de réunions avec les Français, avec la direction de la Marine marchande », nous raconte-t-il. Et d’ajouter : « Et puis, c’est la Fédération internationale des travailleurs du Transport, ainsi que syndicat Force Ouvrière qui nous ont soutenus pendant toute la durée de notre combat…. C’est grâce à eux … ».

    « Le gouvernement français s’était déjà chargé de nous affréter un avion à 67 000 euros- La France est un pays démocratique qui n’a pas pu rester les bras croisés en voyant les conditions dans lesquelles on vivait- La France a réussi à faire pression sur le Maroc pour qu’il nous donne nos bons de débarquement … », confie-t-il. « Quand le gouvernement marocain a su que la France avait d’ores et déjà entrepris des démarches pour nous payer les frais d’avion, le Maroc a voulu lui aussi faire quelque chose…à quoi bon ? », ajoute-t-il.

    « Rebbah était là pour nous accueillir à l’aéroport. On lui a dit que nos familles ici, au Maroc, n’avaient pas de quoi manger. Et tout ce qu’il a trouvé pour nous répondre, c’est que la Comanav était une société privée qui relevait du secteur privé…Dans ce cas, qui doit s’occuper de nous, quel est le ministère ou le département qui gère ce genre d’affaires ? ».

    Les marins porteront plainte contre Abdelmoula
    « Aujourd’hui que nous sommes là au Maroc, nous allons nous accorder une petite période de repos, d’une semaine ou 10 jours », nous a-t-il confié. Les marins comptent porter plainte par la suite contre Said Abdelmoula, le PDG de la Comanav, pour tous les dommages qu’il leur a fait subir. « Cela fait 6 mois que monsieur Abdelmoula ne nous a pas versé de salaires, et deux ans qu’il nous prélève la CIMR et l’assurance maladie, en plus des crédits de la banque », rappelle-t-il. Aujourd’hui, ce qui est sûr, c’est que le combat est loin d’être fini pour les marins de la Comarit-Comanav. Outre ceux qui étaient immobilisés en France, d’autres sont jusqu’à présent dans l’impasse du côté d’Algésiras, en Espagne. Affaires à suivre...


    ya biladi
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