Le conglomérat américain Johnson & Johnson (J & J) a annoncé, lundi 26 juin, qu'il était prêt à débourser 16,6 milliards de dollars (13,2 milliards d'euros) pour prendre le contrôle des médicaments sans ordonnance de Pfizer.
Les bains de bouche Listerine, l'antiallergique Benadryl, le décongestionnant Sudafed viendront donc s'ajouter à l'antidouleur Tylenol et aux crèmes Neutrogena pour faire de J & J le leader mondial de l'automédication. Cette division de Pfizer avait réalisé un chiffre d'affaires de 3,9 milliards de dollars en 2005 (soit 8 % du total) et un profit de 670 millions (4 %).
Pour des analystes, cette vente est perçue comme une tentative de Pfizer de redresser le cours de son action, déprécié de 40 % depuis 2003. Pour d'autres, un dividende exceptionnel pourrait attirer les investisseurs. Certains, enfin, imaginent que ce laboratoire, qui s'est toujours développé par croissance externe, prépare un rachat d'envergure dans son coeur de métier, le médicament de prescription.
Concernant J & J, ces mêmes analystes jugent sévèrement le prix payé (4,3 fois le chiffre d'affaires). Katherine Martinelli, de la banque d'affaires américaine Merrill Lynch, rappelle qu'un tel ratio a été jugé acceptable quand Procter & Gamble a pris le contrôle de Gillette, une marque de renommée mondiale (Le Monde du 29 janvier 2005). Mais les produits sans ordonnance de Pfizer ne peuvent rivaliser en notoriété avec Gillette.
Cette opération prouve toutefois que l'automédication est au centre des stratégies. Des acteurs importants comme Roche, Bristol-Myers Squibb, Merck se sont désengagés tandis que d'autres comme Bayer, Novartis ou GlaxoSmithKline ont choisi d'équilibrer les risques de la recherche médicamenteuse par un chiffre d'affaires très stable.
J & J, qui avait échoué à prendre le contrôle de Guidant, spécialiste du matériel médical, continue de se positionner comme un acteur diversifié du secteur de la santé.
Par Yves Mamou - Le Monde
Les bains de bouche Listerine, l'antiallergique Benadryl, le décongestionnant Sudafed viendront donc s'ajouter à l'antidouleur Tylenol et aux crèmes Neutrogena pour faire de J & J le leader mondial de l'automédication. Cette division de Pfizer avait réalisé un chiffre d'affaires de 3,9 milliards de dollars en 2005 (soit 8 % du total) et un profit de 670 millions (4 %).
Pour des analystes, cette vente est perçue comme une tentative de Pfizer de redresser le cours de son action, déprécié de 40 % depuis 2003. Pour d'autres, un dividende exceptionnel pourrait attirer les investisseurs. Certains, enfin, imaginent que ce laboratoire, qui s'est toujours développé par croissance externe, prépare un rachat d'envergure dans son coeur de métier, le médicament de prescription.
Concernant J & J, ces mêmes analystes jugent sévèrement le prix payé (4,3 fois le chiffre d'affaires). Katherine Martinelli, de la banque d'affaires américaine Merrill Lynch, rappelle qu'un tel ratio a été jugé acceptable quand Procter & Gamble a pris le contrôle de Gillette, une marque de renommée mondiale (Le Monde du 29 janvier 2005). Mais les produits sans ordonnance de Pfizer ne peuvent rivaliser en notoriété avec Gillette.
Cette opération prouve toutefois que l'automédication est au centre des stratégies. Des acteurs importants comme Roche, Bristol-Myers Squibb, Merck se sont désengagés tandis que d'autres comme Bayer, Novartis ou GlaxoSmithKline ont choisi d'équilibrer les risques de la recherche médicamenteuse par un chiffre d'affaires très stable.
J & J, qui avait échoué à prendre le contrôle de Guidant, spécialiste du matériel médical, continue de se positionner comme un acteur diversifié du secteur de la santé.
Par Yves Mamou - Le Monde
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