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«Le système n’est pas mûr pour des élections libres»

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  • «Le système n’est pas mûr pour des élections libres»

    Le système politique algérien n’est toujours pas mûr pour accepter le principe d’une transition démocratique à travers un scrutin libre et démocratique. C’est la conclusion à laquelle est parvenu Mohamed-Chafik Mesbah suite à l’analyse des résultats des élections législatives du 10 mai 2012.

    Dans cet entretien, l’ancien officier des services de renseignement dresse le bilan des treize années de pouvoir de Abdelaziz Bouteflika, ses actions politiques et diplomatiques ainsi que ses relations avec l’armée et le DRS.

    Le Soir d’Algérie : Le taux de participation de 43% enregistré officiellement lors des élections législatives du 10 mai dernier vous paraît-il réaliste ?
    Mohamed Chafik Mesbah : Toutes les supputations qui ont précédé le scrutin des législatives pronostiquaient, en effet, un taux d’abstention plus fort. Il existe deux manières d’expliquer les résultats annoncés par le Conseil constitutionnel. La première consiste tout simplement à prendre acte de ce résultat à défaut de pouvoir les contester. Il s’agit d’un constat formel qui biaise, par avance, l’analyse car elle reposerait sur des données qui ne sont pas véritablement validées. La seconde manière c’est le constat dynamique. Sans pouvoir démontrer par des preuves irréfragables, il est probable que le taux de participation se situe plus bas. Probablement aux alentours de 20%. Beaucoup d’observateurs, de manière empirique, ont pris le pouls de la participation à travers des appels téléphoniques directs au niveau des bureaux de vote à travers le territoire national ou des témoignages fiables recueillis auprès de relations personnelles ou familiales. Les résultats recueillis par cette méthode empirique, de l’ouverture à la clôture du scrutin, a défaut de fournir des chiffres avérés, dégage l’impression d’un climat de désaffection de la population. Naturellement sur le plan du droit pur, pour contester les résultats annoncés, il est nécessaire de disposer de preuves. Il faut admettre que les pouvoir publics ont organisé ce scrutin avec un certain savoir-faire qui ne permet pas de lever les pans obscurs qui peuvent avoir entouré ce scrutin. D’autant que les observateurs de l’Union européenne ont apporté leur caution à propos du bon déroulement des élections. Les pouvoirs publics, pourrait-on dire, sont dans leur rôle. Ce qui est le plus étonnant, c’est l’attitude des partis supposés constituer l’opposition qui se cantonnent à un discours creux de dénonciation de la «fraude» sans apporter aucun élément probant de preuve. Ne nous fatiguons pas à ergoter sur la manipulation éventuelle des chiffres. La question fondamentale devrait porter sur l’état d’esprit qui aura prévalu auprès des pouvoirs publics. A cet égard, le système en Algérie, pas seulement le régime, ne semble pas suffisamment mûr pour un scrutin annonciateur d’une réelle transition démocratique. C’est le seul constat qui vaille la peine d’être énoncé.
    Quel aurait été l’intérêt, pour les pouvoirs publics, de «gonfler» le taux de participation ?
    Pour gommer, aux yeux de l’opinion publique internationale, l’image pesante du fossé qui oppose société en général et pouvoirs publics. Deux sociétés cohabitent en Algérie. La société virtuelle composée des institutions et des appareils ainsi que des personnels qui les composent. La société réelle composée de la grosse majorité de la population qui vit en marge des institutions officielles. L’intérêt consiste donc à effacer l’image de cette fracture de manière que les pouvoirs publics disposent d’une légitimité opposable à la communauté internationale.
    Par delà le taux de participation, quelle lecture faites-vous des résultats proprement dits de ce scrutin ?
    Les observateurs s’attendaient bien à ce que l’Alliance présidentielle soit reconduite avec, le cas échéant, un certain rééquilibrage entre les formations qui la composent. Personne ne s’attendait, cependant, que le résultat octroyé au Front de libération nationale atteigne le niveau record de 220 sièges. Dans les permanences des partis de l’Alliance présidentielle, les résultats recensés dans la matinée du vendredi, c’est-à-dire le jour suivant le scrutin, la tendance était, certes, en faveur du FLN mais avec un score de 120 sièges. Il était suivi de l’Alliance verte qui aurait obtenu 80 sièges puis le Rassemblement national démocratique remporterait près de 40 sièges. C’était une arithmétique plausible dans le contexte considéré. Les résultats annoncés ont bouleversé cet ordre des choses. Nonobstant les incidences du scrutin proportionnel, toute laisse supposer que des élections ont été gérées de manière administrative comme cela est le cas, au demeurant, pour toute la vie politique en Algérie.
    En somme, vous affirmez que le scrutin du 10 mai 2012 est entaché de fraude…
    Encore faut-il pouvoir prouver cette fraude. Il est possible d’évoquer des présomptions de fraude, mais il est impossible de la démontrer. Les pouvoirs publics, avisés ont agi intelligemment tant pour ce qui concerne la neutralisation du mouvement associatif que pour la caution gagnée, difficilement contestable, des observateurs de l’Union européenne. Encore une fois, ce qui frappe l’attention c’est l’indigence de l’opposition qui, à ce jour, n’a pas réussi à mettre en place des mécanismes susceptibles de démasquer la fraude.
    Il est donc difficile de prouver la fraude…
    Difficile mais pas impossible. Lors des précédentes élections, notamment lors des élections présidentielles successives depuis 1999, combien de fois l’attention des candidats et des partis politiques a été attirée sur l’intérêt de mettre en place des sondages «sortie d’urnes». Cela revient, d’abord, à sélectionner des bureaux de vote qui constitueraient une sorte d’échantillon du corps électoral. Cela consiste, ensuite, à répartir, les enquêteurs — militants ou représentants du mouvement associatif — à travers ces bureaux de vote pour recueillir, directement, le vote exprimé par ces électeurs dès leur devoir accompli. Rassemblés et collationnés, ces résultats donnent les grandes tendances du scrutin avant l’annonce des chiffres officiels. La démarche nécessite, toutefois, le parrainage d’une organisation internationale respectée et le concours d’un institut de sondages de grande notoriété. C’est dans ces conditions qu’un sondage «sortie d’urnes» avait été organisé, au Chili, lors du référendum constitutionnel qui avait provoqué le départ du général Pinochet. En toute honnêteté, il est permis de s’interroger si, entre l’opposition et les pouvoirs publics, il n’existe pas un gentlemen- agreement qui permet au système de perdurer.
    Qui aurait été le chef d’orchestre de cette fraude ?
    Ne nous fourvoyons pas à citer nommément des responsables. C’est le système qui n’est pas mûr pour des élections transparentes et libres. Peu importe que ce soient les services de renseignement, le gouvernement ou l’administration locale qui soient à l’origine de la fraude. Le système réfractaire au déroulement d’un scrutin libre démontre n’est pas mûr pour la transition démocratique. C’est cela le plus important.
    Quel a été le rôle de la justice lors de cette élection puisque, pour la première fois, une commission composée, exclusivement, de magistrats a supervisé le scrutin ?
    Inversons la question. Depuis que M. Abdelaziz Bouteflika est président de la République, la justice a-t-elle connu un fonctionnement totalement régulier ? Le juge a-t-il rendu le droit en son âme et conscience, plutôt que sur injonction ? Alors posez-vous cette question et en fonction de la réponse nous pourrions juger le comportement des magistrats à l’épreuve du dernier scrutin législatif. Il n’est pas possible de soumettre l’appareil judiciaire, plus d’une décennie durant, à la règle de l’ukase puis, allégrement, demander aux juges de s’en remettre à leur conscience. Il n’existe pas, en la matière, de génération spontanée, cela vaut pour l’appareil judiciaire comme pour toutes les autres institutions de l’Etat.
    Revenons aux résultats du scrutin. Un FLN largement majoritaire à l’Assemblée populaire nationale, c’est pour quel objectif ?
    Sur le plan pratique, c'est-à-dire opérationnel, l’objectif pour les pouvoirs publics, c’est de pouvoir exercer un contrôle hégémonique sur la procédure de révision de la Constitution au niveau de la nouvelle Assemblée populaire nationale. Avec le score du FLN conforté par celui du RND, il n’existe aucun risque de dérapage par rapport à la «feuille de route» préalablement tracée.
    Comment expliquer, néanmoins, la trop forte suprématie du courant nationaliste au sein de cette Assemblée…
    Nous sommes en présence, en effet, d’une représentation excessive pour le FLN comme pour le RND d’ailleurs. Il se pourrait que le score du MSP ait été minoré. D’un point de vue formel, nous sommes en présence de trois pôles politiques. Un pôle nationaliste dominant — le FLN et le RND —, un pôle islamiste affaibli — l’Alliance Verte — et un pôle «démocratique » diminué que symbolise le Front des forces socialistes encore cantonné dans un ghetto régional. Faut-il accepter ces résultats formels ou plutôt les contester ? Difficile de les contester efficacement en l’absence de preuves de fraude irréfragables. Tenons en nous alors à l’aspect formel qui nous permet de souligner que c’est, au total, la gestion administrative de la vie politique.
    Quelle est, finalement, votre lecture des résultats de ce scrutin législatif ?
    Cette lecture doit être envisagée par rapport au scrutin présidentiel de 2014. Deux scénarios semblent se profiler. Premier scénario, c’est celui qui vise à faire accéder aux commandes de l’Etat une majorité islamiste qui parviendrait au pouvoir à la faveur d’un scrutin libre. Cette option semble avoir les faveurs du président de la République. M. Abdelaziz Bouteflika est doué d’un sens tactique qui lui permet d’observer la posture des pays occidentaux — et Dieu seuls s’il accorde de l’importance à l’avis de ces pays — consistant à disqualifier, dans le monde arabe, la mouvance nationaliste au profit de la mouvance islamiste. Escomptant, par conséquent, la bienveillance active du monde occidental ainsi que la neutralité de l’institution militaire, le président de la République mise sur ce scénario pour pouvoir, le cas échéant, organiser son retrait de la scène politique. Plus que l’impunité, M. Abdelaziz Bouteflika doit rechercher la gloire en voulant accéder au Panthéon de l’Histoire avec ce qu’il présenterait comme le parachèvement de sa politique dite de «réconciliation nationale ».

    Le soir

    Entretien réalisé par Tarek Hafid
    Othmane BENZAGHOU

  • #2
    Quel est le second scénario ?
    Il semble exister au sein du régime un pôle qui, prenant appui sur le nouveau poids électoral du FLN et du RND, veut faire prévaloir une option nationaliste maximaliste. Ce scénario privilégie la thèse de spécificité algérienne, une thèse selon laquelle il serait possible de contourner l’écueil du «Printemps arabe» sans devoir passer par un processus de transition démocratique. C’est un peu le scénario mis en œuvre par le pouvoir syrien, la violence en moins.
    Un FLN «islamisé», avec Abdelaziz Belkhadem à sa tête, ce ne pourrait pas être le parti islamiste que M. Abdelaziz Bouteflika veut mettre en place ?
    C’est une option ouverte. Si tant est qu’elle n’est pas déjà en branle. M. Abdelaziz Bouteflika qui manque cruellement de temps pour bâtir un nouveau parti ne dispose pas, non plus, de vrais leaders politiques capables de le seconder. A défaut, pourquoi ne reporterait-il pas, en effet, son attention sur le FLN en vue de «l’islamiser». M. Abdelaziz Belkhadem dispose du profil requis pour la besogne. Sans garantie de résultat, il est vrai. Il risque de rencontrer une obstruction implacable chez les militants de base de ce parti, pathologiquement rivés au socle nationaliste et réfractaires au libéralisme débridé. En réalité, il est probable que le FLN en butte à une crise de mutation interne peine à trouver ses marques. Le fossé entre la base de ce parti et sa direction actuelle — et aussi bien toutes les factions rivales à l’intérieur de cette direction-préfigure d’une implosion possible du FLN. Le contexte international ou la stratégie des puissances occidentales vise à récuser idéologie et mouvements nationalistes confortent ce pronostic. Il ne faut pas s’attendre que la direction actuelle du FLN parvienne à accomplir «l’aggiornamento de doctrine et de structures» sans lequel il disparaîtrait.
    Revenons au FFS. Les commentateurs évoquent un deal entre le pouvoir et ce parti. De quel deal peut-il s’agir ?
    Evacuons les aspects personnels prosaïques, totalement, détestables. Limitons-nous aux faits politiques. Le deal évoqué pourrait reposer sur trois points. Le premier se rapporte à la représentation hégémonique de la Kabylie par le FFS. Le second se rapporte au statut d’Assemblée constituante qui pourrait être octroyé à l’Assemblée populaire nationale nouvellement élue. Le troisième se rapporte à la dissolution – du moins la profonde restructuration – de ce que le FFS appelle, de manière récurrente, «la police politique», à savoir le Département du Renseignement et de la Sécurité. Le boycott du RCD aidant, le FFS pourra être satisfait pour le premier point. Il est improbable que M. Hocine Aït Ahmed obtienne gain de cause pour le reste.
    Vous semblez ne pas accorder d’importance aux résultats remportés par l’Alliance verte, comme si les électeurs islamistes n’avaient pas voté…
    Absolument ! Nous pouvons tout reprocher à l’électorat islamiste sauf sa discipline. Ce sont, seulement, les partis islamistes «normalisés», proches du pouvoir qui pensaient pouvoir profiter de circonstances favorables pour accéder à une position prééminente sur la scène politique. Nous savons aujourd’hui que la grande masse de l’électorat islamiste n’a pas voté. Particulièrement les catégories les jeunes au sein de la population. C’est dans cette frange que se recrute les véritables islamistes, ceux que l’on appelle les salafistes. Peu importe qu’ils soient «prédicateurs » ou «djihadistes». Les spécialistes qui ont étudié ce mouvement estiment que les salafistes ne veulent pas, pour le moment, entrer en confrontation avec les pouvoirs publics. Ils attendent que le système se délite de l’intérieur pour cueillir le fruit mûr. Ils sont déroutants ces microcosmes qui focalisent sur «la menace islamiste» croyant avec légèreté que «l’Alliance verte» pouvait décrocher la majorité parlementaire. Des mécanismes de prévention indétectables ont été mis en place pour éviter ce cas de figure. C’est plus que probable. Par contre, les salafistes, qui représentent un potentiel plus puissant au sein de la société réelle échappent à l’observation scientifique sérieuse. Les pouvoirs publics détournent les yeux de ce véritable phénomène social et politique en estimant avoir réglé le problème en octroyant au FLN 220 sièges à l’Assemblée populaire nationale.
    Les formes d’organisation et les leaders de ce courant salafiste sont-ils connus ?
    Non, du moins pas suffisamment. Ce courant encadre la société en utilisant des associations de bienfaisance et en recourant à des actions de solidarité très prisées par la population. Il est fortement présent au sein de la société réelle parmi, notamment, les catégories sociales déclassées. Au plan de l’organisation et des modes d’action, ces salafistes ont tiré les enseignements du passé. Ils prennent bien soin de ne faire heurter frontalement les pouvoirs publics et s’appliquent à ne faire apparaître que des figures dont la neutralisation ne compromettrait pas la pérennité de leur mouvement.
    Le suivi et l’analyse de ce type de mouvement devrait être du ressort des services de sécurité. Faut-il évoquer leur défaillance éventuelle ?
    Si vous considérez que les services de sécurité, y compris les services de renseignement, sont enracinés au sein de la société réelle jusqu’à ce que rien ne leur échappe, oui il est possible d’évoquer une défaillance.
    Vous estimez que le courant islamiste continue de représenter une menace pour la stabilité du pays ?
    Comment, moralement et politiquement justifier une telle affirmation ? Faut-il renouer avec la période dite de «l’éradication» où il fallait parler de menace chaque fois que le vote islamiste d’une partie de la population se profilait à l’horizon ? Le courant islamiste est une donnée consubstantielle de la société algérienne, il faut se résigner à cette réalité. Le pays devra être géré avec de ce courant présent de manière pérenne. Le problème consiste à savoir si les islamistes accepteront de participer à la vie politique selon les règles établies par la Constitution ou, consensuellement, sur la base d’un pacte politique. Les islamistes accepteront-ils de relancer la conquête du pouvoir par la violence ou à l’instauration, par effraction, d’un Etat théocratique ? Voilà la seule question qui mérite que l’on si attarde. Cet objectif d’insertion pacifique du courant islamiste dans la vie politique nécessite la mise en place de mécanismes de régulation fiables du fonctionnement de l’édifice institutionnel. Cette tache exige, sans doute, de la persévérance, beaucoup de pédagogie et l’intelligence. C’est face aux situations complexes que s’affirment hommes d’Etat et dirigeants d’exception.
    L’Algérie est, donc, en attente d’un homme providentiel ?
    Je n’ai pas parlé d’homme providentiel, j’ai évoqué les hommes d’exception. L’Algérie est en attente d’un homme qui puisse conduire une équipe forte, soudée et homogène, porteuse d’un véritable projet de société. L’homme providentiel c’est une idée qui renvoie à une forme de gouvernance autocratique que le monde moderne a récusé.
    La nouvelle Assemblée populaire nationale pourrait jouir d’une forme certaine indépendance dans l’élaboration projetée de la loi fondamentale ?
    Nonobstant la légitimité discutable de cette Assemblée, de quelle autonomie pourrait se prévaloir cette instance où la majorité absolue est détenue par des députés cooptés du FLN et du RND ? Cette Assemblée n’a pas été conçue dans le but d’être indépendante. Sa mission consiste à faire passer le gué, en toute sécurité, à la procédure de révision constitutionnelle.
    Le président de la République s’apprête à nommer une nouvelle équipe gouvernementale. Ce serait pour quelle mission ?
    Deux missions essentielles. Exécuter «le programme de consolidation de la croissance» décidé par le président de la République et qui est en souffrance. Conduire la préparation du scrutin présidentiel afin que le résultat ne puisse constituer une surprise. Comme dans le cas de l’Assemblée populaire nationale, ce sera une équipe sous contrôle. Les ministères de souveraineté ainsi que les départements sensibles seront confiés à des membres du cercle présidentiel sinon cooptés par lui. Ce sera un choix exécuté selon le mode endogamique c'est-à-dire que le système — même avec de nouvelles figures — ne ferait que se reproduire.
    Peut-on affirmer que le président Abdelaziz Bouteflika met déjà en place — ou va mettre en place — au niveau des postes névralgiques de l’Etat un dispositif serré pour contrôler l’issue du scrutin présidentiel de 2014 ?
    Sans nul doute. La nomination de Taïeb Belaïz à la présidence du Conseil constitutionnel procède de cette démarche. Le choix des personnes qui auront à assumer les fonctions de ministres de l’Intérieur et de la Justice sera, lui aussi, déterminant. Le poste de ministre de la Communication est, quant à lui, de moindre importance, puisque, de facto, le secteur est sous le contrôle politique direct de la présidence de la République et celui sécuritaire du Département du renseignement et de la sécurité. En amont, le contrôle de la démarche sera du ressort de l’Assemblée populaire nationale à travers le contrôle de la procédure de révision de la Constitution. Il est évident que les amendements constitutionnels introduits viseront à «sécuriser» le déroulement de la succession, si tant est qu’elle est réellement à l’ordre du jour. A moins que vous ne songiez aux changements qui pourraient affecter les appareils de renseignement et de sécurité ; à ce niveau, la circonspection est de rigueur. Abdelaziz Bouteflika doit certainement réfléchir à faire accéder aux plus hautes fonctions de la hiérarchie militaire des officiers généraux aptes à exercer leur commandement dans la durée. L’intention lui est prêtée de vouloir rééquilibrer les origines régionales au sein de la chaîne de commandement et de mettre un terme au tassement qui caractérise, depuis quelques années, la pyramide des grades. C’est cela l’architecture d’ensemble qui pourrait être celle du chef de l’Etat en prévision du scrutin présidentiel de 2014. Encore faudrait-il qu’il puisse disposer du temps nécessaire non sans maîtriser la conjoncture à son profit…
    Othmane BENZAGHOU

    Commentaire


    • #3
      Quels sont les scénarios que vous entrevoyez pour l’élection présidentielle de 2014 ?
      Ce scrutin peut être abordé de deux angles différents. Si la conjoncture politique venait à se précipiter, obligeant l’Algérie à rejoindre le lot des pays qui ont subi les effets du «printemps arabe», la vague de violence qui risque d’intervenir disqualifierait totalement les leaders politiques connus au profit d’élites nouvelles qui surgiront des entrailles de la société réelle. Ne vous méprenez pas sur les capacités de la société réelle à sécréter une catégorie d’hommes capables de se surpasser pour en finir avec les régimes passés. Si, cette fois, le changement intervient dans un contexte plus ou moins maîtrisé, certains scénarios allant de la succession fermée —Abdelaziz Bouteflika se succédant à lui-même — à la succession ouverte — cas de figure rendant vraisemblable l’entrée en course de Mouloud Hamrouche et Ali Benflis — en passant par la succession semi-ouverte – Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia étant alors les candidats qui disposeront du plus de chances. Si le statu quo actuel persiste, le scénario de l’élection ouverte est à écarter purement et simplement.
      Vous n’avez pas fait mention de la possibilité que Saïd Bouteflika puisse succéder à son frère en 2014 ?
      La raison devrait, en principe, pousser à rejeter cette possibilité inconcevable. Hormis le lien familial avec son frère chef de l’Etat, de quel ancrage social et politique dispose Saïd Bouteflika pour postuler à la magistrature suprême ? De quelles compétences morales et intellectuelles particulières peut-il se prévaloir ? De quelle véritable expérience politique avec aptitude au commandement avérée peut-il se réclamer ? Pourtant, il faut retenir la piste que vous évoquez. Une faune d’«hommes d’affaires» gravite autour de lui et d’autres courtisans qui se ramassent à la pelle doivent songer à préserver, coûte que coûte, leurs positions et leurs intérêts. Ils ont tout intérêt, l’instinct grégaire aidant, à pousser Saïd Bouteflika à succéder à son frère. A priori Abdelaziz Bouteflika a suffisamment de sens politique pour décourager ce choix. La volonté d’organiser la succession au pouvoir, selon le mode familial, a servi de catalyseur aux soulèvements intervenus en Egypte et en Tunisie, régimes républicains par essence. En Algérie, ce pourrait être le détonateur qui provoquera «le printemps algérien» si redouté.
      Comment évaluez-vous, dans l’ensemble, le bilan politique de Abdelaziz Bouteflika ?
      Hyper-présidentialisation du système institutionnel, instrumentalisation outrancière de la justice, vie politique gelée, vie syndicale chloroformée, mouvement associatif ankylosé, presse caporalisée, notamment le secteur audio-visuel, division de la société en société virtuelle contre société réelle. Ce bilan explique les craintes que fait naître l’hypothèse d’un soulèvement populaire pouvant s’accompagner d’anarchie et de violence faute de structures d’encadrement et d’élites pour le diriger.
      Comment évaluez-vous le bilan économique du président Abdelaziz Bouteflika ?
      Comme vous le savez, je ne suis pas économiste de formation, je m’applique néanmoins à établir toutes les corrélations entre les paramètres économiques et politiques en procédant à une lecture d’ensemble. Ainsi, concernant l’usage des réserves engrangées, force est de constater que la situation financière de l’Algérie est pour le moins correcte. Le pays, qui a désendetté, dispose par ailleurs de réserves financières qui, dans tous les cas de figure, lui permettent de faire face pendant quatre années à des dépenses incompressibles. S’il est légitime d’être critique vis-à-vis de la gouvernance publique en Algérie, il reste difficile de nier l’effort consenti dans la réalisation et le renforcement des infrastructures de base indispensables à l’investissement productif. En substance, ces investissements couvrent les réseaux routiers et ferroviaires, l’alimentation en eau potable, la réalisation de logements et la levée des contraintes en matière d’éducation. Un investissement massif supposé renforcer l’attractivité de l’investissement en Algérie. Pour mémoire, rappelons que trois plans de relance économiques ont été mis en œuvre depuis 1999. Le premier qui couvre la période 2001- 2004 se chiffre à 7 milliards de dollars américains. Le second plan d’un montant de 60 milliards de dollars américain couvre la période 2005-2009. Enfin, le troisième, d’un volume de 180 milliards de dollars américains, est en instance de lancement et couvre, en principe, la période 2010-2014. Faut-il revenir aux critiques récurrentes adressées à ces plans de relance ? Planification aléatoire purement sectorielle, sans connexion recoupée avec les objectifs de développement national. Capacités de réalisation réduites et mise en œuvre manquant de transparence, ouvrant la voie à la petite et à la grande corruption. Presque systématiquement, les programmes de réalisation sont confiés à des entreprises étrangères, notamment chinoises, à l’exclusion des instruments de réalisation nationaux qui pourraient être renforcés en la circonstance. Ne nous hasardons pas dans les méandres de la gestion de nos réserves financières, soulignons simplement l’explosion des dépenses de fonctionnement pour faire face aux augmentations de salaires décidées par les pouvoirs publics ; une explosion inconsidérée, sans contrepartie productive. Au demeurant, l’économie nationale, convenez-en, continue de dépendre, quasi-exclusivement, de l’exportation à l’état brut de ses ressources énergétiques. Permettez-moi cependant de revenir à la lecture politique de ce tableau économique. Ce qui frappe l’examen de ce bilan c’est bien l’opacité — pour ne pas dire l’arbitraire — du choix de développement économique et les types d’investissements engagés. Selon la volonté personnelle du président de la République, en fonction des choix fixés par des objectifs conjoncturels et des pressions diverses, voire antagoniques, la politique économique du pays peut tanguer d’un instant à l’autre sans que l’expertise nationale ne soit mise à contribution et, encore moins, que ne soit associé le peuple algérien dans toute sa diversité, au débat qui devrait prévaloir à la prise de décision stratégique. Les richesses naturelles du pays sont exploitées comme s’il s’agissait d’une exploitation privée. Dramatique pour un pays qui aspire au statut de puissance régionale. De toute évidence, la transition démocratique passera en Algérie par un audit préalable des comptes de la nation. Ce sera le solde de tous comptes avec la période détestable qui aura précédé.
      Othmane BENZAGHOU

      Commentaire


      • #4
        Fréquemment, vous avez évoqué la possibilité d’une explosion sociale. Pour l’heure, votre prédiction tarde à se vérifier…
        La profusion de liquidités financières en Algérie continue de faire illusion sur l’état réel de la société. Actuellement, la distribution de la rente pétrolière, sous une forme inconsidérée, donne l’illusion d’une stabilité sociale assurée. Mais les sociologues, qui font l’étude cumulée des manifestations et soulèvements qui se déroulent chaque jour de manière localisée sur l’étendue du territoire algérien , parlent d’un état d’exaspération social latent au sein de toute la société. En Algérie, la faiblesse du mouvement associatif, en général, et syndical, en particulier, fait que ce potentiel d’explosion social n’est pas canalisé. Il est clair, néanmoins, que ces mouvements clairsemés vont, tôt ou tard, s’agréger. Il faut s’attendre alors à ce que des leaders syndicaux émergent de cette agitation sociale avec un état d’esprit bien plus radical.
        Le phénomène de la corruption a pris une ampleur démesurée. Des lois ont été promulguées et des institutions spécialisées ont été créées. Comment expliquez-vous leur inefficacité ?
        La volonté politique de prendre à bras-le-corps le phénomène de la grande corruption est absente. Comment voulez-vous que le régime puisse s’attaquer à cette question stratégique pour la pérennité des institutions de l’Etat alors que l’entourage présidentiel est impliqué dans ces affaires de grande corruption. Prenez le cas du scandale de Sonatrach et de celui de l’autoroute Est-Ouest. Des instructions auraient été données pour que les enquêtes et les procédures judiciaires s’arrêtent devant les portes des bureaux des ministres concernés. Les ministres, premiers concernés, s’en sortent indemnes, alors que les procédures auraient dû les conduire en prison. Tant que ce seront les seconds couteaux qui paieront, il ne sert à rien de mettre en place des mécanismes de lutte contre la corruption. Le fondement de la lutte contre la corruption c’est la volonté politique portée par un consensus national. Ce phénomène de grande corruption sera traité seulement lorsque l’Algérie sera véritablement en phase de transition démocratique.
        Dans son discours de Sétif, le président Abdelaziz Bouteflika a longuement évoqué la responsabilité de «sa génération». Est-ce son état de santé qui le pousse à envisager sa retraite politique ou est-ce, plutôt, un message subliminal adressé à la haute hiérarchie militaire ?
        Vous ne m’entraînerez pas sur le terrain de l’état de santé du président de la République. Musulman convaincu, je respecte l’intimité de mes semblables. La question que vous voulez introduire ne vaut que par les effets qui en résultent sur la qualité de la gouvernance publique. Quoiqu’il en soit, c’est en fonction du rapport de forces concret sur le terrain, en particulier le poids de la pression interne comme celui de la pression externe, que Abdelaziz Bouteflika se décidera sur son choix de se maintenir ou pas à la tête de l’Etat en 2014. Les microcosmes politiques fantasment beaucoup sur la nature des relations que le président de la République entretient avec les services de renseignement et l’armée. Le chef de l’Etat dispose de tous les moyens constitutionnels pour relever tout chef militaire actuellement en poste. Il ne le fait pas pour de multiples considérations. D’autant que, souvent, le maintien en poste de ces responsables le sert plus qu’il ne le dessert. Le discours de Sétif a valeur de simple effet d’annonce.
        Mais s’il envisage de quitter le pouvoir en 2014, procédera-t-il à des changements au sein de la hiérarchie militaire avant son départ ?
        Le corps de bataille ne constitue pas une menace pour Abdelaziz Bouteflika. Ce qui, à propos des services de renseignement, pourrait intéresser le président de la République, c’est le message subliminal qu’il veut laisser pour l’histoire, à savoir qu’il aura été le chef de l'Etat qui aura mis au pas toutes les institutions et appareils, DRS inclus. Vous insistez, le président Abdelaziz Bouteflika s’est affranchi de la tutelle de la hiérarchie militaire… Sur le plan formel, comme sur le plan pratique, le président Bouteflika s’est affranchi de cette tutelle. La démission de l’ancien chef d’état-major de l’ANP, le général Mohamed Lamari, a constitué un véritable tournant dans les rapports de M. Bouteflika avec l’institution militaire. Le général Mohamed Lamari, avec son tempérament exultant, était le seul officier général capable de s’opposer, frontalement, au chef de l’Etat. L’autorité du président de la République sur la hiérarchie militaire ne souffre plus de contestation.
        Le bilan du président Abdelaziz Bouteflika par rapport à l’institution militaire vous paraît positif ?
        Avec des réserves. Faut-il s’accommoder de l’émergence de pôles de pouvoir concurrents au sein de l’institution militaire ? Cela peut favoriser le contrôle du pouvoir par Abdelaziz Bouteflika, pas le développement harmonieux du potentiel militaire, proprement dit. Faut-il aussi prolonger indéfiniment le niveau actuel des dépenses d’équipement militaire au risque d’affecter les ressources du pays ? Faut-il se résigner à l’opacité qui entoure la doctrine de défense du pays au point de ne pouvoir distinguer entre l’ami et l’ennemi ? Le chantier des réformes militaires est loin d’être clos.
        Où en sont les rapports du président Abdelaziz Bouteflika avec les services de renseignement ?
        Le président Bouteflika, déjà méfiant par instinct vis-à-vis de l’institution militaire, l’est encore plus par rapport aux services de renseignement. Pourquoi n’a-t-il pas agi, semblablement, pour «le corps de bataille» et pour les services de renseignement ? Premièrement, c’est son état de santé qui l’a, vraisemblablement, conduit à réviser l’ordre de priorités dans sa démarche. La réorganisation des services de renseignement, en période de menace pressante sur le régime, ne peut plus constituer une urgence. Deuxièmement, le président Bouteflika, qui ne dispose pas de véritables relais politiques pour s’adresser à la population ni d’appareils de substitution efficaces pour suppléer au DRS, a dû estimer préférable de conserver en l’état les services de renseignement afin de s’en servir comme une arme de dissuasion. Troisièmement, le président Abdelaziz Bouteflika pourrait avoir considéré que le DRS, confronté à des difficultés d’évolution et d’adaptation dans un environnement de plus en plus hostile, finirait, mécaniquement, par décliner dans sa puissance pour perdre, définitivement, de son influence. N’oublions pas, également, que le président Abdelaziz Bouteflika s’est assuré d’un certain répit en découplant état-major de l’ANP et services de renseignement. Désormais, l’état-major est aveugle face à la société politique. Le DRS, sans le socle de l’état-major sur lequel il a pour habitude de s’appuyer, est probablement affaibli.
        L’Algérie dispose-t-elle d’une diplomatie qui soit à la hauteur de ses ambitions ?
        La diplomatie algérienne est en déphasage total vis-à-vis de la réalité du système de relations internationales. Ce déphasage peut être illustré à trois niveaux successifs. La doctrine, le mode de fonctionnement et l’architecture logistique et organisationnelle. Pour ce qui est de la doctrine, la diplomatie qui en est encore à la période de la guerre froide n’a pas assimilé les transformations profondes qui ont affecté la scène internationale. Au niveau opérationnel, l’appareil diplomatique ne dispose pas d’instruments adaptés pour effectuer les activités d’anticipation stratégique qui constituent la clef de voûte de toute démarche diplomatique efficace et pérenne. Sur le plan logistique et organisationnel, le ministère des Affaires étrangères n’a jamais subi une véritable réforme de structures. Ses prolongements à l’extérieur, ambassades et consulats notamment, sont exactement à l’image du schéma mis en place au lendemain de l’indépendance. Depuis l’arrivée du président Abdelaziz Bouteflika à la tête de l’Etat, le processus de prise de décision est quasiment grippé. Le ministre des Affaires étrangères, simple fondé de pouvoir, ne dispose d’aucune autonomie et est obligé d’en référer en permanence au président de la République que l’on sait, par ailleurs, indisponible. Le ministre des Affaires étrangères n’a absolument aucune prérogative pour provoquer la concertation formalisée avec les autres départements ministériels concernés par les questions relevant de la sécurité nationale.
        Ce constat explique les échecs subis par l’Algérie durant les récents événements dans le monde arabe et au Sahel ?
        Incontestablement, ces échecs illustrent le manque d’anticipation stratégique de la diplomatie algérienne ainsi que son absence de réactivité opérationnelle.
        Depuis quelques années, l’impression se dégage que l’Algérie tourne le dos à l’Afrique…
        Elle tourne le dos à l’Afrique et au monde arabe, deux espaces qui constituent pour elle une vraie profondeur stratégique. Pour ce qui est de l’Afrique, le bilan se résume à la politique du Nepad. Nous savons, désormais, que cette politique a servi essentiellement de prétexte pour permettre au chef de l’Etat algérien d’assister aux sommets du G8. Pour ce qui est du monde arabe, l’Algérie qui était à la pointe de la cause palestinienne, sans définir une démarche alternative, s’est délié de tout appui diplomatique d’intérêt à la cause palestinienne.
        C’est une diplomatie qui ne survit, en somme, que grâce au dossier sahraoui ?
        Il faut rendre grâce à ceux – militaires et diplomates — qui ont défendu, avec passion, cette cause jusqu’à créer une dynamique sur laquelle il n’est plus possible de revenir. L’activisme diplomatique de l’Algérie, sous les présidents Houari Boumediène et Chadli Bendjedid au profit de la cause sahraouie, a cédé place à une passivité qui prélude d’une résignation. Une précision s’impose, toutefois, à propos de ce constat qui risque de paraître sans nuances. La qualité des diplomates algériens n’est pas en cause. Ils regorgent, en général, de potentiels intellectuels, d’expertise professionnelle et de conviction patriotique. Ils ont les mains liées et il leur manque une dose de courage. Voilà tout.
        Quel est votre état d’esprit par rapport aux perspectives qui s’annoncent pour l’Algérie ?
        Pessimiste au regard de la qualité de la gouvernance publique dans le pays. L’hypothèse d’une transition démocratique consensuellement entamée par le régime actuel relève, désormais, du fantasme. L’état des lieux au sein du corps de bataille, unités de feu et structures de soutien, ainsi que le potentiel de mobilisation que recèle la société réelle — surtout parmi les jeunes — autorisent, néanmoins, un optimisme mesuré.
        T. H.
        Othmane BENZAGHOU

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        • #5
          Je n'ai pas tout lu et je n'en ai pas besoin puisqu'Ouyahia l'a dit: "L'Algérie est un cabaret national" Quoi ajouter?

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          • #6
            Le clonel Chafik Mesbah a largement réadapté son discours, qui tranche avec celui qu'il avait clamé au lendemain du printemps arabe, ou avec celui qu'il avait publié lors de son passage à Washington, dnas le Wall Street Journal. Un discours qui m'avait particulièrement choqué.

            Il peine aussi à cacher certaines pesanteurs algériennes, qu'il avait toujours nié en clamant que l'armée s'était désengagée de la politique il y a bien longtemp, il nous avoue maintenant que la "police politique", dans le vocabulaire du FFS, serait le cadeau qu'offrirait Bouteflika à Ait Ahmed, en contrepartie de quoi???? tien, un cadeau, mais pusiqu'il n'existe pas!!!

            En politologue avisé, un discours bien accrocheur, bien travaillé, mais des analyses que je trouve personnellemnt tronquées, expéditives, et orientées.

            L'épisode des diplomates algériens au Mali, exemple, et ce n'est aps le moment de polémiquer sur leur sort, mais puisqu'il en parle, est surtout à mettre sur le compte de l'échec du renseignement militaire, et des rapports de forces militaires avec une entité largement identifiée, et depuis longtemps dans la région. La sécurité quand même le métier de ses anciens camarades...

            Toujours intéressant de décortiquer les nouvelles pillules...
            Dernière modification par ott, 20 juin 2012, 17h51.
            Othmane BENZAGHOU

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            • #7
              «Le système n’est pas mûr pour des élections libres»

              MR Mesbah croit avoir inventé le fil à couper le beurre !

              pour le monde entier : cette évidence est retenue depuis 1962 .

              tout système anti national , corrompu , despotique pillard et incompétent , issu par la logique des kalatch et des chars a horreur de la démocratie et de la transparence .........

              en parler maintenant est une forme de cynisme dont le peuple algérien n'a pas besoin : ce dernier cherche comment se debarrasser des généraux et non pas à leur faire passer des séances de psychanalyse

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              • #8
                pour le monde entier : cette évidence est retenue depuis 1962 .
                Et ton système à toi est-il mûr pour des élections libres ? Ton Roi est-il prés pour passer à une monarchie constitutionnelle à l'anglaise ?

                Puisque ta maison est en verre alors garde-toi de faire des remarques sur autrui.

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                • #9
                  Pour une fois, on a affaire à une analyse bien construite qui présentent certes des lacunes mais qu'on ne peut accuser de mauvaise foi....

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                  • #10
                    Pour une fois, on a affaire à une analyse bien construite qui présentent certes des lacunes mais qu'on ne peut accuser de mauvaise foi....
                    Quand une gorge profonde s'exprime, c'est jamais pour "éclairer" mais pour orienter...
                    Othmane BENZAGHOU

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                    • #11
                      l’ancien officier des services de renseignement dresse le bilan des treize années de pouvoir de Abdelaziz Bouteflika, ses actions politiques et diplomatiques ainsi que ses relations avec l’armée et le DRS.
                      et c'est ce genre de sangsues qui parle de reforme du systeme ?!?!

                      on croit rever !

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                      • #12
                        Il participe au cafouillage général et il appelle les algériens á la résignation.
                        Zaama il n'arrive pas á personifier le systeme comme quoi la fraude, la corruption, le clanisme sont halal en Algérie.
                        Il n'arrive pas á dire que c'est le fln appareil, le rnd, l'administration, boutef et la justice menottée et ceux qui se sont fait des milliards qui constituent ce syteme pourri.

                        Non , Monsieur n'arrive pas á dire ca.

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                        • #13
                          Zaama il n'arrive pas á personifier le systeme
                          c'est lui-meme le SYSTEME, cet étron de colonel Chafik Mesbah ...

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