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Le Maroc va-t-il sombrer dans la crise économique?

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  • Le Maroc va-t-il sombrer dans la crise économique?

    http://www.slateafrique.com/89365/un...enace-le-maroc

    «Franchement, l'économie marocaine se porte pas mal aujourd'hui», déclarait, confiant, Moulay Hafid Elalamy, un des hommes d’affaires les plus influents du royaume, comme le rapporte. Méthode Coué d’un éternel optimiste, qui croit dur comme fer que la crise européenne recèle, a contrario, un gisement d'opportunités?

    L’impact de la crise en Espagne sur le Maroc, dont il est un des partenaires économiques essentiels dans la région, se fait d’ailleurs déjà sentir d’après Le Figaro. En tout cas, son avis n’est pas partagé par le Centre marocain de conjoncture (CMC), au vu des inquiétudes exprimées par l’un de ses experts interviewé par L’Economiste:

    «Parler de faillite en l’état actuel des choses est un peu prématuré. Mais la situation de nos finances publiques est très préoccupante. Nous pouvons considérer que les conditions sont réunies pour basculer dans une crise économique, financière et sociale», prévient Tarik El Malki, membre du comité scientifique du CMC.

    Il faut dire que tous les indicateurs sont au rouge. Selon les dernières estimations de la loi de Finance, le déficit du Trésor public devrait atteindre 9,2% du PIB, fin 2012, un record en la matière qui risque fortement de dégrader la note du Maroc à l’international.

    «Une véritable fuite en avant que connaissent les déficits des fonds publics depuis plusieurs années: en quatre ans, ces derniers se sont en effet multipliés par quatre, passant de 2,2% du PIB en 2008 à 9,2% en 2012», fait remarquer ********, qui parle «d’alerte rouge pour les finances publiques».

    Face à cette situation extrêmement préoccupante, les pouvoirs publics ont décidé d’augmenter en urgence les recettes de l’Etat. En témoigne la forte hausse (20%) décidée sur les carburants. Une mesure qui pénalise déjà les rouages de l’économie, d’après Afrik.com.

    Cela dit, cette stratégie d’augmentation des recettes a ses limites, tant les ressources à ce niveau sont étriquées. Les recettes fiscales sont en berne, la balance commerciale fortement déséquilibrée, sans parler de la morosité qui frappe les secteurs clés de rentrées de devises, comme le tourisme.

    Reste alors au gouvernement, pourtant élu sur un programme éminemment social, de se décider à une politique de rigueur en réduisant de manière drastique le train de vie de l’Etat. Une situation qui rappelle le long tunnel de la politique d’ajustement structurel imposé par le Fonds monétaire international (FMI), dans les années 80, et qui avait provoqué de sérieux soubresauts sociaux.

    Dans un contexte politique délicat, l’annonce de l’abandon des subventions aux produits de base devenues trop coûteuses pour le budget, asphyxié par des cours du pétrole en forte hausse, est de nouveau source de tensions sociales, surtout que l’Etat n’ose toujours pas s’attaquer aux lourdes dépenses de souveraineté que sont le budget de la Cour royale, celui de l’armée ou encore des chantiers de prestige.

    «Face à l’impopularité d’une telle politique, et aux conséquences houleuses qu’elle pourrait avoir, la rigueur devrait rester, pour l'instant, à la douceur des économies de bout de chandelles», conclut ********.

    Lu sur ********, Le Figaro
    Dernière modification par Algerinho, 22 juin 2012, 11h05.

  • #2
    «Il faut en finir avec le tabou de l’inflation» Entretien avec Tarik El Malki, professeur à l’Iscae et membre du comité scientifique du CMC
    • Le Maroc a sous-estimé l’impact de la récession en Europe
    • Le secteur exportateur peine toujours à proposer une offre avantageuse
    • Baisser davantage le taux directeur

    «Il faut en finir avec ce tabou de l’inflation. Le Maroc n’est pas l’Allemagne où la Suède. Nous avons besoin d’inflation, maîtrisée bien entendu, afin de générer de la croissance», relève Tarik El Malki, professeur à l’Iscae et membre du comité scientifique du CMC

    - L’ Economiste : Dans l’état actuel des Finances publiques, y a-t-il un risque de faillite?
    - Tarik El Malki : Parler de faillite en l’état actuel des choses est un peu prématuré. Mais la situation de nos Finances publiques est très préoccupante. Nous pouvons considérer que les conditions sont réunies pour basculer dans une crise économique, financière et sociale. Les indicateurs macroéconomiques, tous au rouge, le montrent d’ailleurs fort bien. Cette situation est la résultante d’une sous-estimation et d’une mauvaise interprétation par les pouvoirs publics de l’impact de la crise économique en Europe sur notre économie.

    Le pire est à venir
    dans la mesure où l’Europe s’enfonce de manière durable dans la récession. S’agissant des Finances publiques, le déficit n’a cessé de se creuser depuis 2007 et la tendance risque de s’aggraver en 2012. Les poches de vulnérabilité sont nombreuses. Elles sont liées d’un côté à la crise en Europe et à la hausse des cours du pétrole, et de l’autre au poids insoutenable de la Caisse de compensation ou encore à l’impact financier du dialogue social engagé en 2011.

    A l’instar du taux de croissance qui a été révisé à la baisse à plusieurs reprises témoignant d’une mauvaise appréciation de la situation économique, le déficit budgétaire risque, quant à lui, de ne cesser d’augmenter pour atteindre des proportions hors de contrôle.

    - Quelles sont les pistes préconisées par le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) pour revenir à l’équilibre ?
    - Faire des économies au niveau de certaines dépenses de fonctionnement est certes nécessaire mais relève du symbolique. Les « chasseurs de coûts » se trompent lourdement lorsqu’ils considèrent que seules des mesures d’austérité permettront de résorber le déficit. L’austérité, seule, n’a jamais été une solution à la crise. Elle n’est qu’un remède conjoncturel. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe en Europe où elle ravage le tissu social des pays menaçant la cohésion sociale. La Grèce est un exemple éloquent.

    Nous pensons au Centre Marocain de Conjoncture (CMC) que seule la croissance permettra in fine d’équilibrer les comptes publics. Ceci implique que le Maroc s’interroge véritablement sur le modèle de croissance qu’il compte mettre en œuvre pour les deux prochaines décennies. Le pays a besoin d’un taux de croissance de 7 à 8% par an alors que nous peinons à dépasser les 3% actuellement. Le modèle de croissance engagé depuis plus de 20 ans a montré ses limites. Basé essentiellement sur le développement du secteur privé, la libéralisation des marchés et l’ouverture commerciale, il n’a pas donné tous les résultats escomptés comme en témoignent les principaux indicateurs d’activité. Le Maroc souffre d’un problème de compétitivité industrielle au moment même où il a choisi l’ouverture commerciale comme orientation stratégique.

    - Ciblez-vous un modèle de croissance particulier?
    - Le choix d’un modèle de croissance fondé en bonne partie sur le développement des marchés extérieurs et les performances à l’export revêt toute sa pertinence dans un contexte marqué par l’interdépendance grandissante des économies. Ce choix s’impose d’autant plus que le marché intérieur demeure, malgré son importance, assez limité pour permettre aux opérateurs de bénéficier des économies d’échelle et des gains de productivité nécessaires à leur expansion. L’essoufflement du processus de croissance est à imputer pour une bonne part aux difficultés de mise en œuvre des politiques prévues à cet effet.

    Il s’agit principalement de l’adaptation du système productif aux nouvelles normes de productivité et de compétitivité à travers le renforcement des activités de production orientées vers les marchés extérieurs mais aussi la diversification de l’offre exportable.

    Le Maroc marque un réel déficit de compétitivité, lequel déficit se trouve fortement exacerbé par la concurrence qu’exercent de nouveaux pays sur ses marchés traditionnels, notamment au niveau de l’Europe. Le succès du modèle de croissance mis en œuvre depuis plus de deux décennies reste par conséquent tributaire des progrès devant être enregistrés au plan de la productivité, de l’efficience des investissements et de la compétitivité.

    Le second levier est celui de la politique monétaire. Notre économie a des besoins de financement non comblés. Il faut y injecter davantage de liquidités. C’est la condition essentielle afin de relancer la demande, la consommation et in fine la croissance. Certes, Bank Al Maghrib a augmenté le volume de ses injections mais elles sont insuffisantes.

    De plus, le taux directeur de 3% est encore trop élevé. Et tant pis si sa baisse implique davantage d’inflation. Il faut en finir avec ce tabou de l’inflation. Le Maroc n’est pas l’Allemagne où la Suède. Nous avons besoin d’inflation, maîtrisée bien entendu, afin de générer de la croissance.

    - Le Maroc n’a jamais pu équilibrer sa balance commerciale. Où sont les failles ?
    - Les faibles performances du secteur d’exportation sont à rechercher au niveau de sa capacité à développer une offre avantageuse aussi bien en termes de prix que de qualité. Les résultats enregistrés montrent bien que les activités d’exportation peinent encore à atteindre les niveaux d’efficacité, de performance et de productivité leur permettant de relever le défi de la compétitivité sur les marchés internationaux.

    Nous pouvons même avancer que les tendances actuelles des échanges extérieurs du Maroc reflètent un net repli en terme de compétitivité en comparaison aux orientations amorcées au début de la décennie. La raison à cela tient essentiellement au retard pris comparativement aux pays concurrents sur nombre de facteurs agissant sur la compétitivité tant au plan global qu’au niveau des secteurs d’activité.

    D’un point de vue global, les analyses portant sur les sources de croissance font état d’une contribution limitée de la productivité des facteurs. Le déficit de compétitivité se manifeste également à travers la faible évolution de la productivité du travail qui, conjuguée à la progression soutenue des niveaux des salaires, contribue à la hausse du coût unitaire du travail et à l’alourdissement des charges de production. Du côté des structures de production, l’offre disponible demeure encore peu diversifiée en comparaison aux opportunités que présentent les marchés extérieurs.

    Le Maroc accuse un retard considérable sur le plan de la diversification des produits. Cela est en plus aggravé par la forte concentration des marchés d’exportation. La structure des exportations par destination montre que le marché européen absorbe, à lui seul, près de 70% du total des exportations. Les marchés d’Asie et d’Amérique suivent loin derrière. L’élaboration d’une stratégie globale sur les échanges extérieurs devrait partir d’abord de ce constat.

    -Les entreprises se plaignent des barrières rencontrées sur les marchés signataires d’un ALE avec le Maroc. Y a-t-il urgence à en revoir certains?
    -Au regard des faibles performances de notre économie, il est aujourd’hui urgent que les pouvoirs publics se penchent sur l’impact des ALE sur notre compétitivité commerciale et surtout sur leur cohérence globale (cohérence au niveau des règles d’origine notamment).

    Nous attendions de ces accords une amélioration de l’environnement de l’entreprise, une plus forte attraction sur les IDE, une incitation pour les producteurs locaux à améliorer leur productivité, soigner la qualité de leurs produits et accéder à une compétitivité forte. Bref, se mettre à niveau. Or, les résultats ne sont pas au rendez vous sur l’ensemble de ces aspects. Si l’on se penche par exemple sur l’accord avec l’UE, nous encourons des risques de faillites en chaîne d’entreprises nationales peu préparées à soutenir la pression de concurrents plus aguerris, plus expérimentés. Ce qui va générer licenciements et aggravation du chômage.

    Le Maroc doit mettre à profit les opportunités qu’il offre en matière de délocalisation mais surtout renforcer son attractivité à travers la définition de nouvelles offres industrielles basées sur des secteurs structurants à fort potentiel (offshoring, automobile, aéronautique, électronique, etc.).

    De plus, il convient de se pencher sur la cohérence globale de l’offre marocaine en termes de règle d’origine notamment, puis prendre les mesures d’ajustement qui s’imposent le cas échéant. Les ALE doivent servir à accélérer notre compétitivité industrielle. Il faut donc que notre offre productive soit de nature à nous permettre de gagner des parts de marché. C’est à cette condition seulement que nous pourrons tirer profit de ces accords. Sinon, nous aurons vocation à servir de plateforme commerciale pour des pays dont la compétitivité et le potentiel à l’export sont plus forts que les nôtres.
    Dernière modification par jawzia, 22 juin 2012, 14h28.

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    • #3
      Ce qui m'étonne c'est la morale des occidentaux c'était oueh fo que les pays du tiers du monde s'ouvre s'intégre dans le commerce international bla bla bla faites attention ne fermez pas vos frontières ect...

      Résultat : Des pays soit disant qui sont fermé genre cuba s'en sorte mieux que la grèce

      Chômage Cuba = 1.7 pr cent
      IDH cuba 0.863(élevé) , 51 ème mondiale
      dette environ 30 pr cent du PIB

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      • #4
        On a besoin de croissance...une augmentation raisonnable des exportations peut nous faire gagner 2 ou 3 point de croissance par an... pour ce faire, il faudrait mettre en place un programme sérieux (pas ce qu'on nous propose aujourd'hui) de mise à niveau des PME...exporter, c'est proposer le meilleur rapport qualité/prix..c'est facile à dire, mais très difficile à réaliser car on est en concurrence directe avec des entreprises modernes qui optimisent au maximum les processus de production....elle est très compliquée cette histoire de compétitivité.

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        • #5
          Pour atteindre une croissance de 7% étalée sur plusieurs décennies, il faudrait à mon avis amorcer une réforme structurelle de l'économie...mais la question qui se pose est: qui au Maroc a la vision et la technicité pour atteindre cet objectif?

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          • #6
            On a besoin de croissance...une augmentation raisonnable des exportations peut nous faire gagner 2 ou 3 point de croissance par an...
            Il faut d'abord produire ! Le PIB traduisant un produit intérieur ne distingue pas entre exporter ou consommer sur le marché intérieure.


            Lorsque je disais :
            • Les indicateurs macroéconomiques, tous au rouge,
            • Le modèle de croissance engagé depuis plus de 20 ans a montré ses limites
            • Cohérence globale des ALE et risques de faillites en chaîne d’entreprises nationales peu préparées

            C'était le tollé générale. Dis par un économiste marocain, ça passe comme une lettre à la poste !

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            • #7
              Il faut d'abord produire ! Le PIB traduisant un produit intérieur ne distingue pas entre exporter ou consommer sur le marché intérieure.
              ça sert strictement à rien de produire si ce que tu importes est de meilleur qualité et de plus est moins cher...(sauf si tu as recours au protectionnisme...ce qui est évidemment une mauvaise idée).

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              • #8
                et pourquoi cet economiste n'a fait ces annonces qu'apres que son papa habim el malki aie été inquiété sur l'affaire de malversations, est ce un reglement de compte avec les islamistes ou simple coincidence?

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                • #9
                  ça sert strictement à rien de produire si ce que tu importes est de meilleur qualité et de plus est moins cher...
                  C'est un autre, un tout autre débat !

                  une augmentation raisonnable des exportations peut nous faire gagner 2 ou 3 point de croissance par an...
                  Si tu veux gagner des points de croissance (de PIB), il faudra produire !

                  Tabler (aveuglément) sur un modèle de croissance basé sur les marchés extérieurs alors que : "la capacité à développer une offre avantageuse aussi bien en termes de prix que de qualité" est très faible ... c'est se vouer à l'echec ou "au bord de la faillite" (pour reprendre un ministre actuel).

                  Entre le protectionnisme "à double tour" et l'ouverture de l'économie tel une auberge espagnole, il y a de la marge et beaucoup de marge même. Tarik El Malki le dit en termes clairs, simples et limpides :
                  De plus, il convient de se pencher sur la cohérence globale de l’offre marocaine en termes de règle d’origine notamment, puis prendre les mesures d’ajustement qui s’imposent le cas échéant. Les ALE doivent servir à accélérer notre compétitivité industrielle. Il faut donc que notre offre productive soit de nature à nous permettre de gagner des parts de marché. C’est à cette condition seulement que nous pourrons tirer profit de ces accords. Sinon, nous aurons vocation à servir de plateforme commerciale pour des pays dont la compétitivité et le potentiel à l’export sont plus forts que les nôtres.

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