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Cheikh Areski Cherfaoui

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  • Cheikh Areski Cherfaoui

    LES 29 ET 30 JUIN AU LYCÉE CHIHANI-BACHIR D’AZAZGA
    Colloque sur cheikh Arezki Cherfaoui


    Un colloque sur l’imam érudit, Cheikh Arezki Cherfaoui, sera organisé les 29 et 30 juin par l’association religieuse de la mosquée Cheikh Aheddad au lycée Chihani-Bachir d’Azazga.
    La rencontre sera marquée par des prises de parole sur la vie et le parcours théologique de l’imam disparu de représentants de l’association, de l’APC, du wali, des ministres des Affaires religieuses et des wakfs et de la Culture, du président du Haut conseil islamique et du représentant du Haut-Commissariat à l’amazighité (HCA). Demain, deux conférences sur la vie et les idées du “Cheikh Arezki Cherfaoui El Azhari Zouaoui” dans le domaine religieux seront présentées par les professeurs Mohamed Salah Seddik et Hocine Allili.
    Le Cycle de conférences se poursuivra vendredi avec “L’islam au temps des ulémas”, présentée par le Dr Saïd Bouizri, et une communication du Pr Isli Mohamed Amokrane, intitulée “Cheikh Arezki Cherfaoui El Azhari, sa vie et ses activités réformatrices en Kabylie”. Cheikh Arezki Cherfaoui est né en 1877 et, dès son enfance, son père le fait entrer à la zaouïa du village Cheurfa N’bahloul, où il apprit par cœur le Coran. Ensuite, il fréquente la zaouïa Ahmed Bendris El Bejaï Zouaoui, dans la localité d’Illoula.
    Plus tard, il se rend à Alger pour entrer à l’école Thaâlibia, où il côtoie le savant cheikh Abdelkader El Béjaoui. Il rejoint alors la mosquée El Azhar du Caire où il obtint en 1921 une distinction internationale et d’autres titres d’études supérieures. En 1933, le cheikh regagne l’Algérie pour poursuivre son parcours d’enseignement, d’éducation et de diffusion du savoir religieux au niveau de la zaouïa Sidi Abderahmane El Illouli, jusqu’à sa mort, le 27 décembre 1944, à l’âge de 67 ans.

    A. T.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

  • #2
    On dirait que nous avons été entendu . On parle enfin des chefs religieux ALGERIENS et on leur rend hommage.
    Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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    • #3
      Ibn Toumert

      Ibn Toumert

      L’évocation de l’histoire de l’Algérie, et du Maghreb en général, revient souvent à égrener un chapelet de noms de peuples étrangers qui se seraient succédés chez nous, pour y propager différentes civilisations. Cela revient à croire que les berbères n’auront été finalement dans leur histoire, que des réceptacles d’idées diffusées par les autres.

      Pourtant, nous savons aujourd’hui que tel n’était pas le cas, pas tout à fait. Pour exemple : Mohamed Ibn Toumert, berbère, fondateur d’une nouvelle doctrine musulmane, a constitué un nouvel état au Maghreb. La doctrine du «Tawhid» l’unicité de Dieu, fondement principal de l’état Almohade «Al-Mowahidoun», qui a englobé tout le Maghreb et l’Andalousie pendant près d’un siècle et demi.

      A cause de son prestige, la biographie de Mohamed Ibn Toumert contient une bonne part de légende. Mais, je vais essayer ici de vous raconter son histoire, tout simplement.

      Mohamed Ibn toumert est né un 5 mars 1091, à Igilli, petit village dans les montagnes de Sous, au sud du Maroc. De son vrai nom Abou Abdallah Mohamed Ibn Abdillah. Son père a été surnommé Toumert à cause du manteau dans lequel il aurait été enveloppé dès sa naissance.

      Lui-même a été surnommé «Açafou», qui signifierait en berbère : clarté, et ceci à cause des nombreuses bougies qu’il allumait pour étudier. Le jeune Ibn Toumert aimait l’étude et recherchait la science. Et après avoir épuisé tous les livres de la mosquée du village, il entreprend le voyage de tout étudiant de l’époque. Direction l’Orient. Mais avant cela, il s’arrête à Marrakech puis va à Cordoue et de là-bas, embarque vers Alexandrie. Il accomplit son pèlerinage, le Hadj, à la Mekke et Médine et s’attarde là-bas pour étudier. Il va ensuite en Syrie puis en Irak.

      A Baghdad, il a l’occasion de rencontrer «Houdjatou l’Islam», l’argument de l’Islam, le savant Abou Hamed Mohamed Al-Ghazali. Celui qui avait, dès le 11ème siècle, averti les musulmans de la division qui les menaçait. Al-Ghazali prônait le regroupement de la communauté musulmane autour des seules sources de certitude : Le Coran et La Sunna. Et si la diversité d’opinion était nécessaire, voire vitale pour Al-Ghazali, elle devait être obligatoirement tolérante.

      Ibn Toumert est très fortement impressionné par les idées d’Al-Ghazali. C’est peut-être pour cela qu’il puise dans toutes les idées, doctrines et mouvements déjà existants, pour établir sa doctrine propre, basée sur le «Tawhid», l’unicité de Dieu. Une nouvelle doctrine qu’il prône dès son retour au Maghreb en 1116, à l’âge de 25 ans. La doctrine du Tawhid qu’il oppose à la doctrine des Almoravides «Al-Mourabitoune». Le mouvement des almoravides avait fondé un demi-siècle plus tôt l’état du même nom.

      Leur but au départ était de «purger» le pays, le Maghreb et ensuite l’Andalousie, de ses hérésies et de reconstituer l’unité de l’Islam. Le puritanisme des premiers fondateurs de la dynastie almoravide, va disparaître au cours du règne de leurs successeurs. Ceux-ci vont rapidement être coupés de leurs sujets, occupés à profiter des délices de Cordoue et de Marrakech. Ils iront jusqu’à s’entourer d’une milice chrétienne pour lever des impôts non musulmans.
      La «Chariâ», la jurisprudence musulmane, était aux mains de quelques foqahas, qui en avaient fait un système juridique stricte, en empêchant et en interdisant toute controverse.

      C’est sur le chemin du retour au Maghreb que Mohamed Ibn Toumert se fait remarquer par sa fougue et son éloquence. Partout où il passe, il recommande le bien et interdit le mal. C’était pour lui le fondement de sa doctrine, mais ça lui causera beaucoup de problèmes. Il était à chaque fois menacé et chassé des villes où il passait, accusé de troubler l’ordre public. Lui, se concevait comme un théologien, un homme de religion, donc un prédicateur. Et c’est dans le but de réformer les mœurs et de changer l’ordre établi qu’il prône sa nouvelle doctrine.

      Les circonstances, ou plutôt le refus des almoravides de lui accorder la liberté de parole, l'ont poussé à vouloir renverser les almoravides pour fonder un nouvel état : l’état almohade.

      Il a tout juste 33 ans lorsqu’il s’autoproclame «Mahdi», chef incontesté des musulmans, «Imam infaillible» qui allait faire régner la Justice sur toute la terre et remplacer le Mensonge par la Vérité. Cette auto proclamation se fait dans son village natal, Igilli, où sa tribu et ses compagnons lui prêtent serment de fidélité. Le premier d’entre eux était AbdelMoumen Ibn Ali, originaire de Nedroma. Ils s’étaient rencontrés à Bejaia quelques années plus tôt. AbdelMoumen devient l’homme de confiance de Ibn Toumert, son bras droit, son chef militaire et son successeur par la suite.

      Le serment de fidélité prêté par ses compagnons et les membres de sa tribu est très vite suivi par celui des tribus voisines. Ibn Toumert réussit de cette manière à accroître son autorité, et à constituer une armée. Il infligera plusieurs défaites à l’armée des almoravides, mais prend le temps d’organiser son nouvel état, d’abord en conciliant les tribus entre elles, et en les unissant toutes.

      L’autorité est entre ses mains mais en consultation avec deux conseils : celui des 10, les compagnons les plus proches, et celui des 50, qui comprenait les représentants de toutes les tribus. Il organise un système économique solide, et encourage l’enseignement. Il disait que la science de Dieu ne devait pas être réservée aux seuls savants, mais qu’elle devait être offerte à tous.

      Pour y arriver il prêche en berbère, et ses livres «Le tawhid», «La âquida», et «La mourchida» sont écrits en berbère et en arabe. Mais Ibn Toumert ne vivra pas assez longtemps pour voir son projet se concrétiser. Sentant sa fin toute proche, il fait de AbdelMoumen son successeur et lui recommande de garder sa mort secrète, jusqu’au jour où il aura consolidé son autorité. C’est ce que AbdelMoumen Ibn Ali fait. Il n’annonce le décès d’Ibn Toumert que trois ans plus tard, en 1133, alors que celui-ci était mort le 20 août 1130.

      L’état almohade n’était pas encore véritablement constitué, il le sera une vingtaine d’années plus tard et englobera tout le Maghreb et l’Andalousie pendant près d’un siècle et demi. Mais, l’action principale d’Ibn Toumert au Maghreb, aura incontestablement été de réveiller la pensée musulmane de sa léthargie de l’époque.

      source : Archives chroniques DZ mémoires
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      • #4
        Sidi Boumediene

        Sidi Boumediene

        Au sud-est de la ville de Tlemcen, adossé à une colline, se trouve le quartier d’El-Eubbad. Paisible et odorant grâce à ses magnifiques jardins. Sauf que sa quiétude est quelquefois troublée par les «zyarates» (pèlerinages) faits au tombeau du Wali Sidi Boumediene, symbole de la ville de Tlemcen.

        Pourtant, Sidi Boumediene n’est pas fils du pays. De son vrai nom : Choâïb Ibn Al-Hussain Al-Andaloussi, il est né vers 1126 à Cantillana au nord-est de Séville, en Andalousie. Sa famille était de condition modeste et lui, apprend vite un métier pour l’aider. Il est pour quelques années seulement tisserand, car il est alors poussé par un irrésistible penchant vers l’étude et la science.

        Il étudie le Coran et la théologie. Et pour approfondir ses connaissances, il quitte sa famille et sa ville pour le Maghreb. Il s’installe à Fès, au Maroc, et devient l’élève de professeurs réputés pour leur grande piété et leur ascétisme, tels : Abou Yaâzza Al-Hazmiri, ou Ali Ibn Hirzihim, ou Addaquaq. Il est initié au soufisme, mais à ses yeux, ses connaissances étaient encore insuffisantes. Il quitte se maîtres du Maghreb et part pour l’Orient, pour la Mekke.

        Là-bas, il étudie auprès de grands professeurs. Il complète aussi sa pratique «soufie» auprès du célèbre Abdelkader Al-Djilani, initiateur de la Tariqua Quadiriya. Il revient par la suite au Maghreb et s’installe à Bejaia, où il enseigne à son tour. Il est entouré d’élèves qu’il initie au soufisme. Mais, un soufisme adapté à la mentalité maghrébine. Car en Orient, le soufisme était plutôt réservé à une élite de lettrés.

        Mais, qu’est-ce que le soufisme me diriez-vous ?

        Le soufisme tire son nom du mot arabe «çouf», la laine dont se revêtaient les pratiquants de l’ascétisme, c'est-à-dire le renoncement aux vanités du monde et à ses richesses. En se réservant exclusivement à la dévotion de Dieu, le Tout Puissant. Et ils empruntaient la Voie, la «Tariqua» de la vérité et de la bonne direction pour vivifier la foi et rechercher la vie éternelle (après la mort, évidemment).

        Le soufisme n’est pas une doctrine. Les soufis peuvent être de la Chi’â, comme de la Sunna, ils peuvent être pratiquants des différents rites : malékite, hanbalite, etc. Le soufisme est une méthode d’adoration de Dieu, pour essayer de s’en rapprocher et saisir le sens de la vérité. C’est l’association de la foi rationnelle (dans le Coran et la Sunna) et de la foi sentimentale, celle du cœur, grâce à la pratique du «Dhikr» l’invocation des noms d’Allah, du «Wird» la lecture du Coran, et de la prière.

        Le soufisme était au départ, vers le 8ème siècle, une pratique individuelle. Il est devenu au fur et à mesure des époques, une pratique collective. Des groupes se sont constitué et ont formé des confréries. En Algérie, nous en connaissons plusieurs d’entre elles, selon les différentes voies, il y a la Tariqua Quadiriya, la Rahmaniya, la Khelwatiya, la Tidjaniya, la Chadhliya, et d’autres encore.

        Sidi Boumediene est connu pour avoir répandu la pratique soufie dans toute l’Afrique du nord. Il était d’une grande humilité et modestie. Mais aussi d’une grande intelligence et d’une éloquence telle qu’il avait réussi à s’entourer de foules nombreuses lors de ses prêches. Il forçait l’admiration et le respect jusqu’à être surnommé «Cheikh Achouyoukh». Ce qui lui vaut d’être convoqué à Marrakech par le sultan almohade, Abou Youssef Yakoub Al-Mansour. Et ce n’était pas une convocation amicale…

        Car la doctrine almohade prônait un rigorisme religieux pur, mais aussi le recours à un Imam, chef incontesté de la communauté. Le soufisme que Sidi Boumediene prônait, pouvait se passer du recours à cet Imam. Ce qui mettait en danger le pouvoir Almohade, qui n’appréciait pas la popularité de Sidi Boumediene.

        Mais ce dernier ne refuse pas la convocation. Il quitte Bejaia et entreprend le voyage pour Marrakech. Il a 71 ans et le voyage le fatigue. Arrivé à El-Eubbad près de Tlemcen, il déclare à ses compagnons : «Que ce lieu est propice pour y dormir en paix de l’éternel sommeil!». Il tombe alors malade et décède quelques jours plus tard. Ses compagnons l’enterrent dans le cimetière du village d’El-Eubbad.

        Mais, c’est longtemps après sa mort, qu’il devient «El-Ghout» le recours des affligés, le sauveur, l’intercesseur entre le demandeur et Dieu. Les populations lui ont voué un semblant de culte, lui ont attribué une baraka et ont organisé des pèlerinages à son tombeau.

        La mosquée, la qoubba et la medersa de Sidi Boumediene datent elles du 14ème siècle. C’est le sultan mérinide Ali Abou Al-Hassan qui en a ordonné la construction. Ce sont de très beaux édifices qui marquent l’architecture de l’époque. La porte de la mosquée à elle seule est un chef-d’œuvre.

        Un andalou adopté par un petit village d’Algérie. Un homme devenu symbole d’une ville. Voilà l’histoire de Sidi Boumediene, lui qui disait : «Le principe de l’amour Divin, c’est d’invoquer en toute circonstance le nom de Dieu, d’employer toute son âme à Le connaître et de n’avoir jamais en vue que Lui seul».
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        • #5
          Sidi M'hammed

          Sidi M'hammed

          La ville d’Alger regroupe un nombre très important de mausolées de marabouts, «Awliya çal’hine» qui sont pour certains très célèbres comme Sidi Abderrahmane Athaâlibi par exemple, ou Sidi Boudjemaâ, Sidi Ahmed Ben Abdellah, Sidi Ahmed El-Kettani, Sidi El-Ghobrini et beaucoup d’autres encore.

          Ces hommes qui étaient très pieux, sont aujourd’hui enterrés à Alger, où la population bien après leur mort a décidé de leur élever des mausolées, «qoubba» afin de conserver leur mémoire et les garder en exemple.

          A l’origine, certains d’entre eux étaient étrangers à la ville. C’étaient des religieux qui venaient à Alger pour y enseigner et y dispenser leur savoir. Ou alors pour se rencontrer entre eux, à une époque où Alger était un centre culturel et religieux important.

          Sur la liste des «Awliya çal’hine» d’Alger, figure un autre nom très célèbre, puisqu’il a été donné à un quartier, plus encore, à toute une daïra (arrondissement) de la wilaya (département) d’Alger.

          Oui, vous l’avez trouvé ! C’est bien Sidi M’hammed, surnommé Bou Quabrin, l’homme aux deux tombeaux. Comment est-ce possible ? Me demanderiez-vous. C’est un mystère qui sera résolu à la fin de cette chronique.

          Avant cela, essayons de connaître l’homme qu’il était. De son nom M’hammed Ben Abderrahmane Ben Ahmed El-Guejtouli, El-Djerdjeri, El-Azhari. Il est né vers 1720 dans le village des Aït Smaïl dans la région de Boghni en Kabylie. Il appartenait à la tribu des Guejtoula d’où le surnom d’El-Guejtouli, El-Djerdjeri pour le Djurdjura d’où il venait et El-Azhari pour l’université d’Al-Azhar où il va étudier vers l’âge de vingt ans.

          Mais, c’est très jeune déjà qu’il commence à étudier les sciences religieuses dans sa région d’abord. A l’époque, toutes les zaouïates du pays enseignaient la langue arabe, le Coran, le hadith, le fiq'h, la chariâ, la poésie mais également les mathématiques et l’astronomie.

          Mais rien ne valait un voyage en Orient pour approfondir sa science et compléter ses connaissances. M’hammed Ben Abderrahmane va alors à l’université d’Al-Azhar en Egypte pour étudier.

          A Al-Azhar, il a comme maître reconnu, le Cheikh Mohamed Ibn Salem Al-Hafnaoui, c’est lui qui va l’initier à la Tariqua Khalwatiya. La Khalwatiya est une pratique soufie, une voie «tariqua» parmi les nombreuses voies «toroq» adoptées par les soufis, chacun à sa manière, pour «atteindre la Vérité». La Khalwatiya tire son nom du mot «khalwa» qui signifie retraite, et pour la tariqua khalwatiya, la retraite spirituelle du pratiquant en est le principe fondamental. En référence à la retraite spirituelle du prophète Mohamed (âlih eçalat wessalam), dans la grotte de Hira’, et à la retraite du prophète Moussa (âlih essalam) sur le mont Sinaï.

          Le Khalwati, ou Khalwi doit se retirer dans une grotte ou alors dans une pièce fermée, pour pratiquer la prière, la méditation, le wird, c'est-à-dire la récitation du Coran et le dhikr qui est l’invocation des noms d’Allah. Cette retraite avec très peu de nourriture, est d’une durée illimitée avec un minimum de trois jours quand même.
          Sidi M’hammed Ben Abderrahmane adopte cette Tariqua et s’y attache à un point tel que son maître Al-Hafnaoui l’envoie au soudan et en Inde pour y enseigner et dispenser cette pratique Khalwatiya.

          Sidi M’hammed voyage du Soudan à l’Inde pendant six années, initiant à sa voie tous ceux qui voulaient bien la pratiquer. Et après trente ans d’absence, il revient enfin chez lui, en Algérie. Il s’installe d’abord dans son village des Aït Smaïl, où il fonde une zaouïa. Il décide par la suite de s’installer à Alger pour y fonder une autre zaouïa. Il choisit de s’installer dans ce qui est aujourd’hui le quartier d’El-Hamma.

          En 1770, El-Hamma était boisé, même s’il l’est toujours, mais beaucoup moins certainement. Pour pratiquer la Khalwa, il fallait être à l’extérieur de la grande ville. Sous les oliviers, les figuiers et les palmiers, l’endroit embaumait le jasmin et le laurier-rose. Il y avait de l’eau puisque de nombreuses sources coulent aujourd’hui encore, et il y avait de petites grottes creusées dans le rocher qui surplombe El-Hamma. L’endroit tout désigné pour la Khalwa. Mais Sidi-M’hammed s’occupait aussi des autres. Sa zaouïa restait toujours ouverte aux pauvres, aux orphelins et aux voyageurs.

          Sa notoriété augmentait de jour en jour. Des disciples et étudiants venaient de tous les coins du pays. Sa Tariqua Khalwatiya est devenu la Rahmaniya, en référence à Abderrahmane, le nom de son père. Et nous connaissons le rôle de la confrérie de la Rahmaniya dans l’insurrection d’El-Mokrani en 1871. Son chef spirituel, le Cheikh El-Haddad a été un disciple de Sidi M’hammed Ben Abderrahmane.

          C’est ainsi que Sidi M’Hammed avait introduit la voie, la Tariqua Khalwatiya en Algérie. Il enseignera pendant environ 25 ans, jusqu’au jour où sentant sa santé décliner, il décide de rentrer chez lui, dans son village natal. C’est là-bas qu’il décède en 1793, à l’âge de 73 ans.

          Ses disciples l’enterrent tout naturellement dans le cimetière du village. Et là, l’histoire nous apprend que ses disciples d’Alger, voulaient eux aussi, l’enterrer tout près d’eux. Ils sont allés dérober son corps et l’ont enterré là, où lui est élevé aujourd’hui un mausolée. Au cimetière de Sidi M’hammed.

          Difficile d’imaginer des adeptes de la Tariqua Khalwatiya, profanant une tombe et y dérobant un corps, n’est-ce pas ?
          En fait, il existe une deuxième version de l’histoire, beaucoup plus plausible celle-là :
          La Kabylie était à ce moment-là, et depuis plus de 40 ans, en insurrection contre la levée abusive des impôts par l’autorité ottomane. Et à la mort de Sidi M’hammed, les autorités turques craignaient de voir son mausolée devenir un lieu de rassemblement et un foyer de révolte. Ils envoient alors quelques personnes chargées de dérober le corps du saint homme. Le forfait commis, et les habitants du village d’Aït Smaïl alertés par ce vol singulier, cela a failli dégénérer.

          Mais ça n’explique pas encore le fait que Sidi M’hammed ait eu deux tombes, n’est-ce pas ?

          C’est que, entre le corps volé, qui était bien réel celui-là, et enterré à Alger, et le corps enterré à Aït Smaïl, il n’était pas possible qu’un corps puisse être dans deux tombes distinctes.

          Dans ce cas, deux explications s’imposent :
          La première est, que les personnes chargées de dérober le corps se soient trompées de tombe et ont emporté le corps de quelqu’un d’autre.
          La deuxième, que c’était réellement le corps de sidi M’hammed qui avait été emporté. Mais lorsqu’il a fallu vérifier la tombe originale, les personnes chargées de confirmer la présence du corps, ont peut-être cru bon de dire qu’il y était réellement, pour éviter un conflit, ou une effusion de sang.

          La population a cru alors au miracle, dû évidemment à la piété du personnage et l’affaire a été définitivement classée.

          Depuis Sidi M’hammed Ben Abderrahmane est devenu Bou Quabrine
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          • #6
            bravo

            bravo zouina tu connais tous ca sur les chikhs je pense au tu pratique ce que eux pratique (la religion )et que tu a aimeé et impressionée par leurs travails on ne doit pas seulement dire qu'on a des chikhs et ils ont ceci ou cela mais on doit pratiqué se qu'ils ont laissé derriere eux ;
            l'ennemi de la personne est lui même.

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            • #7
              Comment ca enfin?
              :s
              J'ai toujours entendu que les chefs religieux algeriens étaient considérés comme des sommités dans le fikh
              D'ailleur l'un des conseillers en science religieuse du Roi Hassan 2 etait algerien si je ne me trompe pas...

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              • #8
                ce que j'ai remarqué nous les algeriens en general et les kabyles en particuliers on vie trops sur notre histoire mais sans que nous y participé . on dis toujours les berberes les berberee ........ on na ca on na ca mais bouger ou de faire quelque choses pour que nos enfant dise que nos parents on fait ca ou ca non pas nos arriere ,arriere gros pere on fais ceci ou cela............
                l'ennemi de la personne est lui même.

                Commentaire


                • #9
                  Moh

                  L'Algérie a ses propres Cheikhs qui ont eu des parcours tout aussi honorables et respectables que ceux des saoudiens ou egyptiens. Déjà il faudrait que tous les algériens sachent qu'ils ont existé et qu'encore aujourdh'ui il y en a de bien meilleurs que Kardaoui et consort.....Quand à ma pratique ou pas c'est du domaine privé cela et chacun doit regarder son ombre avant de chercher à connaitre celle des autres

                  Je te rassure mes petits enfants seront très fières de leur grand mère
                  Quand à moi, je suis très fière de mes parents .
                  Dernière modification par zwina, 28 juin 2006, 18h46.
                  Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

                  Commentaire


                  • #10
                    mais bouger ou de faire quelque choses

                    vaut mieux ca que de bouger dans le mauvais sens ou faire quelque chose de regrettable !!

                    PS: je n'ai encore lu tes postes zwina et j'ai dejà des objections !! bizzare

                    Commentaire


                    • #11
                      Heureusement que Cheikh Abdelhamid Ibn Badis est passé par là...

                      Commentaire


                      • #12
                        Mokhtar Soussi

                        Pour rester dans l'esprit du Topic ! un autre grand savant amazigh !!

                        ******************************

                        Premier et dernier «Wazir Ettaj» (Ministre de la couronne) dans l’histoire du Maroc, le cheikh Mohamed Mokhtar Soussi est aussi un pionnier de la lutte pour la reconnaissance de l’identité culturelle amazighe. Cela ne l’empêcha pas de militer ardemment pour l’arabisation et surtout pour un Islam tolérant dont il reste l’un des théoriciens les plus crédibles.

                        Le Cheikh, le Fquih, le Alem, le chercheur, le poète et l’historien Mohamed Mokhtar Soussi est décédé en 1963. Il avait alors 65 ans, mais il traînait derrière lui une riche histoire et un parcours exemplaire au service de la nation. Cet homme, né en 1898, a en effet vécu sous le règne de pas moins de cinq Souverains marocains : Moulay Abdelaziz (1894-1908), Moulay Hafid (2008-2012), Moulay Youssef (1912-1927), Mohammed V (1927-1961) et enfin celui de feu Hassan II dont il avait vécu les deux premières années. Sa disparition était unanimement considérée comme une grande perte pour le pays, au plan politique mais surtout culturel.

                        L’auteur d’«Al Maâsoul»

                        C’est en cette année 1963 que j’ai enfin pris la peine de lire et relire ses œuvres.
                        La plus importante est, sans doute, le fameux «Al Maâsoul», édité en 12 volumes. Mohamed Mokhtar Soussi a également légué à la bibliothèque marocaine une bonne soixantaine de livres tous aussi intéressants et révélateurs sur la personnalité de l’homme et sur les préoccupations du Maroc tout au long du siècle dernier.

                        C’est à travers «Al Maâsoul» que j’ai eu l’occasion de découvrir la personnalité de l’un de mes ancêtres : le saint Cheikh Sidi Ahmed R’guibi et c’est aussi à travers cette série unique en son genre que j’ai pu lire les œuvres reprises ou traduites de bon nombre de Chioukhs, de Foquahas, de Oulémas, d’historiens, d’hommes de lettres et de poètes marocains. En particulier ceux issus de la région du Souss et du Sahara.

                        La lecture de ses œuvres et l’examen de ses manuscrits permettent de tirer vite la conclusion qu’il s’agissait effectivement d’un authentique militant.
                        D’un grand pionnier de cette «Renaissance marocaine» amorcée dès les années 30 avec le déclenchement de la lutte pour la fin du protectorat et l’avènement de l’indépendance. Quoi de plus naturel pour cet homme que d’aucuns considèrent comme étant l’un des fins connaisseurs de l’histoire et de la littérature marocaines.

                        Mohamed Mokhtar Soussi est né juste à la fin du XIXème siècle dans la cité historique d’Illigh dans la région de Tazeroualt au cœur du Souss. Tout un symbole, plein de significations. Il eut la chance d’avoir comme premier instituteur sa propre mère. C’est elle qui lui apprendra à lire et écrire, qui le préparera à la vie, avant que son père, Hadj Ali Derkaoui, l’un des Oulémas les plus respectés du Souss et pionnier de la Zaouia Derkaouyia à Marrakech, ne le prenne en charge.

                        A partir de là, il se mettra-à étudier et à cataloguer toutes les œuvres. Littérature, linguistique, sciences islamiques, des acquis renforcés par une connaissance parfaite du Coran et du Hadith. Il rêvait de devenir un grand pionnier à l’image du Cheikh Sidi Abdallah Ibn Yassine qu’il décrit lui-même comme étant l’un des pères spirituels et fondateurs de la dynastie Almoravide, issue du grand Sahara marocain.

                        D’exil en exil

                        En 1918, à vingt ans, il s’installe à Marrakech où il sera l’un des disciples les plus brillants d’un autre pionnier, en l’occurrence le cheikh Abou Chouaïb Doukkali. En 1924, on le retrouve à Fès en tant qu’étudiant à l’université d’Al Qaraouiyine. Parmi ses professeurs, figure le Cheikh Al Islam, Mohamed Belarbi Alaoui. C’est à Fès qu’il décide, à 26 ans, de créer sa toute première association culturelle. Il l’appellera «Al Hamassa», l’enthousiasme. Il sera, quelque temps plus tard, le fondateur de la première cellule politique du mouvement national au sein de laquelle figurait un certain Allal El Fassi.
                        En 1928, il est à Rabat où il se présentera d’abord en tant que Alem et chercheur. Histoire de brouiller les cartes des agents à la solde de l’administration coloniale. Il leur disait souvent : «Je suis né pour la science et la culture et non pour faire de la politique».

                        C’est à lui que l’on doit également la fondation de la première école privée authentiquement marocaine. Et c’est à partir de cette expérience qu’il se mobilisera pour créer toute une chaîne d’établissements similaires, destinée à aider les populations marocaines, en particulier celles issues du monde rural à sortir du joug de l’ignorance et de l’analphabétisme. Une démarche qui ne manquera pas de braquer sur lui l’attention des milieux français, hostiles à toutes velléités indépendantistes.

                        On lui proposera une haute fonction au service de la Résidence. Poste qu’il refusera sagement en répétant une énième fois qu’il n’était pas fait pour ce genre de métier «Je suis un homme au service de la religion, de la culture islamique et non un homme de gouvernement». Parmi ses disciples à Marrakech, on citera un certain Abdallah Ibrahim, le jeune militant qu’il retrouvera aussi aux premiers gouvernements de l’indépendance en tant que ministre de la Culture et de l’information puis en tant que chef de gouvernement.

                        Mais en 1936, à l’âge de 38 ans, l’administration coloniale décide de le traquer, de l’exiler et de l’assigner à résidence sur sa terre natale d’Illigh. Il y passera neuf années. En 1946, il rencontre pour la première fois Feu Mohammed V. Le courant passe vite entre les deux hommes et la père de la nation décide de le nommer à la tête d’une délégation de Oulémas et de théologiens marocains en pèlerinage à La Mecque. Au fait, il s’agissait plutôt d’engager les premières consultations et mettre en place un système de coordination entre le palais et le mouvement national.
                        En 1952, il sera encore arrêté par les forces coloniales qui l’exilent vers la zone du Tafilalet. Il y passera une année et demi. Il ne quittera sa prison que quelques mois avant le retour d’exil de feu Mohammed V.

                        Dans le premier gouvernement marocain dirigé par M’bark El Bekkay, Mohamed Mokhtar Soussi est nommé, le 29 octobre 1956, à un poste honorifique hautement révélateur de la place qu’il tenait au sein de la classe politique marocaine : Ministre de la Couronne «Wazir Ettaj», portefeuille qu’il sera le premier et le dernier à assumer dans l’histoire du Maroc.

                        Il assumera également celui des Habous et des affaires islamiques et sera membre du Conseil constitutionnel aux côtés des pionniers que furent les Allal El Fassi, Mekki Naciri, Omar Ben Abdeljalil et Mohamed Hassan El Ouazzani.
                        Ce qui le distingue de toutes ces personnalités politiques, c’est assurément sa riche culture, sa simplicité et sa modestie à toute épreuve. Autant il aimait côtoyer les gens les plus humbles de la société, autant il était attaché à la culture et à l’approfondissement des connaissances. Parallèlement aux postes ministériels qu’il assumait tout au long des premières années de l’indépendance, il est resté attaché à la lutte contre l’analphabétisme.
                        Pionnier de la lutte pour la reconnaissance de l’identité culturelle amazighe, ceci ne l’empêcha pas de militer pour la généralisation de l’arabisation et surtout pour un Islam tolérant dont il reste l’un des théoriciens les plus crédibles.

                        Sa promotion au rang de ministre ne l’empêchera pas de continuer à se ressourcer, à effectuer des recherches littéraires et scientifiques dans divers domaines, à écrire et à éditer des œuvres. Je retiens tout particulièrement ses écrits sur l’histoire du Sahara marocain, ses tribus et ses Chioukhs. Là où il confirme, documents à l’appui, que la Saguiet El Hamra et Oued Eddahab étaient des provinces authentiquement marocaines. Et même que Tindouf et le Touat, annexés par la France au profit de l’Algérie, l’ étaient aussi.
                        On retiendra, enfin, ses écrits dès les années 50 dans le journal «Sahra Al Maghrib» dont le directeur responsable n’était autre que Allal El Fassi.
                        Mohamed Mokhtar Soussi affirmait justement qu’une nation digne de ce nom ne peut renier son histoire, sa civilisation et son identité. Le chercheur Ali Sedki Azaikou, qui le connaît bien, dira, cependant, que Mokhtar Soussi, tout en effectuant ce parcours exemplaire, n’avait pas tout dit. Principalement sur son rôle déterminant qu’il avait joué au sein du mouvement national. «Si l’on pouvait avoir accès à ces informations et ces documents, l’histoire du mouvement de résistance nationale aurait changé de fond en comble», dit-il.

                        Traduit de l’arabe par
                        Omar El Anouari
                        La gazette du Maroc
                        le 05/juin/2006
                        Bahi Mohamed Ahmed
                        05 Juin 2006

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