Alistair Burt. Ministre britannique chargé des Affaires du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord
l
Il est attendu aujourd’hui en Algérie pour une visite de trois jours. Il affirme que son pays peut soutenir le gouvernement algérien à faire face à la menace terroriste.
- Vous effectuez votre troisième visite en Algérie, quels sont l’agenda et la portée de votre venue ?
C’est en effet ma troisième visite en Algérie. Je suis venu en novembre 2010, puis à nouveau au printemps de l’an dernier. J’ai aussi eu la chance d’accueillir le ministre Messahel à Londres.
L’Algérie et le Royaume-Uni ont établi une relation forte au cours des dernières années. La visite du ministre des Affaires étrangères, William Hague, à Alger en octobre 2011 a démontré notre volonté d’intensifier cette relation encore plus dans l’avenir. Les autorités algériennes partagent cette ambition. Sur le plan économique, il est dans nos intérêts tous les deux de continuer à rechercher des opportunités pour développer nos liens commerciaux. Il y a déjà plusieurs entreprises britanniques qui travaillent ici, et nous sommes impatients d’en voir beaucoup d’autres venir investir en Algérie – un pays au potentiel indéniable.
Ceci est bénéfique et pour le Royaume-Uni et pour l’Algérie.
En ce qui concerne la sécurité, nous continuons à considérer l’Algérie comme un précieux partenaire dans la lutte contre le terrorisme. La situation sécuritaire dans le Sahel, et plus particulièrement au Mali, est une grande préoccupation pour nos deux pays. Maintenir un dialogue excellent dans ce domaine et trouver les moyens de coopérer de manière concrète, c’est essentiel pour aborder le problème. L’Algérie a également un rôle important en tant que fournisseur d’énergie stable pour l’Europe, y compris le Royaume-Uni.
L’autre défi, dans les pays du Maghreb, est de parvenir à une coopération économique plus étroite, ce qui profiterait à l’économie et la sécurité de tous les pays de la région. Une plus grande intégration rendrait la région une destination plus attrayante pour l’investissement et faciliterait le commerce avec l’Union européenne, où le Royaume-Uni – en tant que champion enthousiaste de la politique de libre-échange – continue d’appuyer des arguments en faveur d’accords commerciaux plus libres avec les pays qui ne font pas partie de l’Union européenne. Il me tarde de pouvoir discuter de ces questions lors de ma visite.
- Quel regard porte la Grande-Bretagne sur la situation politique et celle des droits de l’homme en Algérie ?
L’Algérie a beaucoup de mérite pour le progrès qui a été réalisé dans le domaine des droits de l’homme depuis la période difficile des années 1990, bien qu’il reste encore des défis à relever. Le Royaume-Uni estime que les sociétés les plus ouvertes et les plus inclusives, dans lesquelles les citoyens sentent qu’ils ont une voix, sont le meilleur moyen d’assurer la stabilité et la prospérité à long terme. J’espère que les autorités algériennes vont continuer a réaliser des progrès, et ce, dans tous les domaines. J’ai suivi les élections législatives de mai avec un grand intérêt et j’ai été ravi de constater que celles-ci ont eu lieu dans une atmosphère calme et sereine. Nous avons salué la présence d’un plus large éventail d’observateurs internationaux, y compris ceux de l’Union européenne et des ONG.
Le programme de «partenariat arabe» du Royaume-Uni, lancé par William Hague l’année dernière, nous a permis de travailler avec les autorités algériennes dans des domaines tels que la coopération judiciaire, y compris un travail commun excellent sur le programme de réforme du système pénitentiaire, et nous travaillons également avec des groupes de la société civile, qui montrent un fort intérêt pour l’expérience et l’expertise du Royaume-Uni.
- Comment évaluez-vous la coopération entre la Grande-Bretagne et l’Algérie, sur les deux plans économique et politique ?
Le Royaume-Uni entretient une excellente relation bilatérale avec l’Algérie.
Son Excellence Monsieur Messahel et moi-même supervisons différents volets de la coopération dans le cadre d’un dialogue stratégique entre nos deux pays. Cela fonctionne très bien parce que nous avons travaillé à établir la confiance basée sur l’intérêt mutuel et des priorités partagées. Nous travaillons en étroite collaboration englobant un large éventail de domaines (lutte antiterroriste, énergie, coopération judiciaire et migration). Notre relation commerciale est également excellente et a connu une croissance à deux chiffres ces dernières années.
Il y a aussi une bonne coopération dans le domaine de la défense. Nous mettons également l’accent sur la satisfaction de la demande que nous constatons en Algérie pour la langue anglaise. L’ambassade britannique et British Council en Algérie font un travail novateur pour aider les entrepreneurs algériens à ouvrir et à diriger des écoles de haute qualité de langue anglaise dans tout le pays, en liaison avec les fournisseurs britanniques de matériel pédagogique.
Nous avons besoin de consolider ce progrès les années à venir. C’est pourquoi je suis ravi de voir un flux régulier de visiteurs britanniques du monde des affaires, du gouvernement et de la société civile, en Algérie. Ce sont des gens qui constatent les opportunités qui existent en Algérie et qui saisissent l’importance des potentialités du pays.
En tant que personne très attachée au rôle du Parlement dans l’Etat moderne, je serais heureux de voir des liens encore plus solides entre le Parlement du Royaume-Uni et celui de l’Algérie.
- L’accent est particulièrement appuyé ces derniers temps sur la coopération sécuritaire dans les rapports britanniques avec l’Algérie. Pourquoi ?
La sécurité nationale est un des piliers de la politique étrangère de la Grande-Bretagne. La protection des citoyens britanniques et des intérêts britanniques au Royaume-Uni et à l’étranger est d’une importance énorme pour nous. Nous reconnaissons et partageons les préoccupations de l’Algérie sur les développements récents dans le Sahel, et nous croyons que l’Algérie a un rôle clé à jouer dans la région.
C’est une des raisons pour lesquelles nous avons développé un dialogue tellement étroit entre nos deux pays sur la lutte contre le terrorisme, y compris à travers un comité bilatéral antiterroriste.
Le Royaume-Uni se tient aux côtés de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme et continuera à chercher des moyens pratiques par lesquels nous pouvons soutenir le gouvernement algérien à faire face à la menace terroriste. Nous avons également vu un nombre inquiétant d’enlèvements dans la région et nous appuyons fortement la position de l’Algérie sur le non-paiement des rançons aux terroristes. Nous allons continuer à travailler avec l’Algérie afin de promouvoir cette politique au niveau international.
- Ce qui a été qualifié de Printemps arabe semble virer aujourd’hui à l’hiver. Les analystes n’hésitent pas à remettre en cause les raisons de ces bouleversements et disent même qu’il s’agit d’un plan occidental de redistribution des cartes dans la région. Comment la Grande-Bretagne, qui connaît bien la région, analyse-t-elle la situation post-révoltes arabes ?
Je pense que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont au début d’un changement qui s’étalera sur plusieurs générations. Ce changement a été dirigé par les gens de la région, par leur courage et leur détermination à construire une nouvelle politique de leur pays.
Il continue d’être dirigé par les gens de la région, et il ne revient pas à ceux en dehors de la région d’essayer d’imposer le rythme ou la nature du changement.
Beaucoup a déjà été accompli. Par exemple : le premier Parlement élu en Tunisie depuis les années 1950, avec 24% des sièges occupés par des femmes, et la Libye se dirige vers des élections après plus de 40 ans de dictature. Nous voyons des gouvernements obligés d’être plus sensibles aux exigences de leur peuple. Et un changement significatif dans la volonté des membres de la Ligue arabe à faire preuve de leadership en confrontant les crises auxquelles leur région est confrontée. Il y a de nombreux défis à relever, comme par exemple mettre fin à la terrible violence en Syrie. Mais au Royaume-Uni, nous restons optimistes quant aux changements en cours dans le Moyen-Orient. Comme je l’ai déjà dit, les sociétés les plus ouvertes et les plus inclusives sont la meilleure voie vers la stabilité et la sécurité.
l
Il est attendu aujourd’hui en Algérie pour une visite de trois jours. Il affirme que son pays peut soutenir le gouvernement algérien à faire face à la menace terroriste.
- Vous effectuez votre troisième visite en Algérie, quels sont l’agenda et la portée de votre venue ?
C’est en effet ma troisième visite en Algérie. Je suis venu en novembre 2010, puis à nouveau au printemps de l’an dernier. J’ai aussi eu la chance d’accueillir le ministre Messahel à Londres.
L’Algérie et le Royaume-Uni ont établi une relation forte au cours des dernières années. La visite du ministre des Affaires étrangères, William Hague, à Alger en octobre 2011 a démontré notre volonté d’intensifier cette relation encore plus dans l’avenir. Les autorités algériennes partagent cette ambition. Sur le plan économique, il est dans nos intérêts tous les deux de continuer à rechercher des opportunités pour développer nos liens commerciaux. Il y a déjà plusieurs entreprises britanniques qui travaillent ici, et nous sommes impatients d’en voir beaucoup d’autres venir investir en Algérie – un pays au potentiel indéniable.
Ceci est bénéfique et pour le Royaume-Uni et pour l’Algérie.
En ce qui concerne la sécurité, nous continuons à considérer l’Algérie comme un précieux partenaire dans la lutte contre le terrorisme. La situation sécuritaire dans le Sahel, et plus particulièrement au Mali, est une grande préoccupation pour nos deux pays. Maintenir un dialogue excellent dans ce domaine et trouver les moyens de coopérer de manière concrète, c’est essentiel pour aborder le problème. L’Algérie a également un rôle important en tant que fournisseur d’énergie stable pour l’Europe, y compris le Royaume-Uni.
L’autre défi, dans les pays du Maghreb, est de parvenir à une coopération économique plus étroite, ce qui profiterait à l’économie et la sécurité de tous les pays de la région. Une plus grande intégration rendrait la région une destination plus attrayante pour l’investissement et faciliterait le commerce avec l’Union européenne, où le Royaume-Uni – en tant que champion enthousiaste de la politique de libre-échange – continue d’appuyer des arguments en faveur d’accords commerciaux plus libres avec les pays qui ne font pas partie de l’Union européenne. Il me tarde de pouvoir discuter de ces questions lors de ma visite.
- Quel regard porte la Grande-Bretagne sur la situation politique et celle des droits de l’homme en Algérie ?
L’Algérie a beaucoup de mérite pour le progrès qui a été réalisé dans le domaine des droits de l’homme depuis la période difficile des années 1990, bien qu’il reste encore des défis à relever. Le Royaume-Uni estime que les sociétés les plus ouvertes et les plus inclusives, dans lesquelles les citoyens sentent qu’ils ont une voix, sont le meilleur moyen d’assurer la stabilité et la prospérité à long terme. J’espère que les autorités algériennes vont continuer a réaliser des progrès, et ce, dans tous les domaines. J’ai suivi les élections législatives de mai avec un grand intérêt et j’ai été ravi de constater que celles-ci ont eu lieu dans une atmosphère calme et sereine. Nous avons salué la présence d’un plus large éventail d’observateurs internationaux, y compris ceux de l’Union européenne et des ONG.
Le programme de «partenariat arabe» du Royaume-Uni, lancé par William Hague l’année dernière, nous a permis de travailler avec les autorités algériennes dans des domaines tels que la coopération judiciaire, y compris un travail commun excellent sur le programme de réforme du système pénitentiaire, et nous travaillons également avec des groupes de la société civile, qui montrent un fort intérêt pour l’expérience et l’expertise du Royaume-Uni.
- Comment évaluez-vous la coopération entre la Grande-Bretagne et l’Algérie, sur les deux plans économique et politique ?
Le Royaume-Uni entretient une excellente relation bilatérale avec l’Algérie.
Son Excellence Monsieur Messahel et moi-même supervisons différents volets de la coopération dans le cadre d’un dialogue stratégique entre nos deux pays. Cela fonctionne très bien parce que nous avons travaillé à établir la confiance basée sur l’intérêt mutuel et des priorités partagées. Nous travaillons en étroite collaboration englobant un large éventail de domaines (lutte antiterroriste, énergie, coopération judiciaire et migration). Notre relation commerciale est également excellente et a connu une croissance à deux chiffres ces dernières années.
Il y a aussi une bonne coopération dans le domaine de la défense. Nous mettons également l’accent sur la satisfaction de la demande que nous constatons en Algérie pour la langue anglaise. L’ambassade britannique et British Council en Algérie font un travail novateur pour aider les entrepreneurs algériens à ouvrir et à diriger des écoles de haute qualité de langue anglaise dans tout le pays, en liaison avec les fournisseurs britanniques de matériel pédagogique.
Nous avons besoin de consolider ce progrès les années à venir. C’est pourquoi je suis ravi de voir un flux régulier de visiteurs britanniques du monde des affaires, du gouvernement et de la société civile, en Algérie. Ce sont des gens qui constatent les opportunités qui existent en Algérie et qui saisissent l’importance des potentialités du pays.
En tant que personne très attachée au rôle du Parlement dans l’Etat moderne, je serais heureux de voir des liens encore plus solides entre le Parlement du Royaume-Uni et celui de l’Algérie.
- L’accent est particulièrement appuyé ces derniers temps sur la coopération sécuritaire dans les rapports britanniques avec l’Algérie. Pourquoi ?
La sécurité nationale est un des piliers de la politique étrangère de la Grande-Bretagne. La protection des citoyens britanniques et des intérêts britanniques au Royaume-Uni et à l’étranger est d’une importance énorme pour nous. Nous reconnaissons et partageons les préoccupations de l’Algérie sur les développements récents dans le Sahel, et nous croyons que l’Algérie a un rôle clé à jouer dans la région.
C’est une des raisons pour lesquelles nous avons développé un dialogue tellement étroit entre nos deux pays sur la lutte contre le terrorisme, y compris à travers un comité bilatéral antiterroriste.
Le Royaume-Uni se tient aux côtés de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme et continuera à chercher des moyens pratiques par lesquels nous pouvons soutenir le gouvernement algérien à faire face à la menace terroriste. Nous avons également vu un nombre inquiétant d’enlèvements dans la région et nous appuyons fortement la position de l’Algérie sur le non-paiement des rançons aux terroristes. Nous allons continuer à travailler avec l’Algérie afin de promouvoir cette politique au niveau international.
- Ce qui a été qualifié de Printemps arabe semble virer aujourd’hui à l’hiver. Les analystes n’hésitent pas à remettre en cause les raisons de ces bouleversements et disent même qu’il s’agit d’un plan occidental de redistribution des cartes dans la région. Comment la Grande-Bretagne, qui connaît bien la région, analyse-t-elle la situation post-révoltes arabes ?
Je pense que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord sont au début d’un changement qui s’étalera sur plusieurs générations. Ce changement a été dirigé par les gens de la région, par leur courage et leur détermination à construire une nouvelle politique de leur pays.
Il continue d’être dirigé par les gens de la région, et il ne revient pas à ceux en dehors de la région d’essayer d’imposer le rythme ou la nature du changement.
Beaucoup a déjà été accompli. Par exemple : le premier Parlement élu en Tunisie depuis les années 1950, avec 24% des sièges occupés par des femmes, et la Libye se dirige vers des élections après plus de 40 ans de dictature. Nous voyons des gouvernements obligés d’être plus sensibles aux exigences de leur peuple. Et un changement significatif dans la volonté des membres de la Ligue arabe à faire preuve de leadership en confrontant les crises auxquelles leur région est confrontée. Il y a de nombreux défis à relever, comme par exemple mettre fin à la terrible violence en Syrie. Mais au Royaume-Uni, nous restons optimistes quant aux changements en cours dans le Moyen-Orient. Comme je l’ai déjà dit, les sociétés les plus ouvertes et les plus inclusives sont la meilleure voie vers la stabilité et la sécurité.
Commentaire