«La voix qui chantait seule sur la colline réveille des rumeurs dans l’ombre des vallons…»
Roger Garaudy
Roger Garaudy est mort le 13 juin chez lui dans la banlieue parisienne. La faucheuse l’avait déjà provoqué en 2001, lorsqu’il a été foudroyé par une double hémorragie cérébrale le jour même où il devait inaugurer la médiathèque moderne de sa Fondation pour le dialogue des cultures à Cordoue en Espagne. Tandis que sa famille le rapatriait en France dans un état critique, il apprenait les attentats qui venaient de se produire aux USA le 11 septembre, et il en tirait le titre de son dernier livre qui était prêt, Le terrorisme occidental. Philosophe reconnu, Garaudy, qui voulait être prêtre, a eu un parcours atypique. De son enfance chrétienne, il gardera des valeurs-clefs, influant sur sa trajectoire qui bifurquera sur le communisme dont il sera l’un des porte-voix attitrés. Ses livres sont appréciés. Garaudy passera de la philosophie de la misère à la misère de la philosophie, en mettant en doute bien des certitudes. Il entame une troisième vie en embrassant la religion musulmane.
Les tenants des thèses sionistes peuvent désormais dormir sur leurs deux oreilles. Leur pourfendeur acharné le plus en vue est désormais dans l’autre monde. Garaudy aura été sans doute un homme complexe, dont le parcours sinueux a désarçonné plus d’un même parmi ses plus fidèles amis. D’ailleurs, pouvait-il en être autrement pour celui qui a déclaré que sa vie est faite de ruptures et qu’il n’en regrette aucune, car, précise-il, «aucune ne fut un reniement de ce qui la précédait, mais le dépassement d’une limite.» Parce qu’il a tenu un discours autre que celui qu’ils avaient l’habitude d’entendre, les défendeurs du sionisme politique l’ont voué aux gémonies, lynché médiatiquement et menacé même dans son intégrité physique. Peu de voix à l’époque se sont fait audibles pour venir à sa rescousse.
L’Abbé Pierre, qui a volé au secours de son ami et dénoncé le «lobby sioniste international» sur les plateaux de télévision français, en a eu pour son compte. Avant d’être évincé médiatiquement, il a été invité à se rétracter publiquement pitoyablement, la gorge nouée, les yeux embués.
Comment a-t-il pu oser ?
«J’imagine les insoutenables pressions dont il a été l’objet. Je comprends sa position face à l’armada médiatique qui est indigne de cette humiliation en direct. Mais l’Abbé Pierre restera mon ami pour l’éternité. D’ailleurs, on ne cesse de se rencontrer», déclarait Roger il y a quelques années…
La presse française s’est particulièrement déchaînée contre Garaudy qui a démonté «les mécanismes des mythes fondateurs de la politique israélienne», un livre de 260 pages, considéré comme un «brûlot», qualifié d’œuvre de Satan ou de Hitler.
Même l’humanité, le journal de référence de sa jeunesse, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en se réjouissant que la loi Gayssot, votée à l’époque, ait pu faire taire un homme dont pourtant l’humanisme a marqué une époque. Dans les médias, l’antisémitisme et le négationnisme sont brandis pour débusquer cet empêcheur de penser en rond.
Alors, Garaudy, qui n’a jamais considéré la philosophie, l’histoire ou la théologie comme une carrière libérale mais un combat pour l’homme contre tous les intégrismes, rappelle qu’il «a défendu Marx contre une Union soviétique et un parti qui le fossilisaient et l’excluaient en 1970, qu’il a défendu Jésus contre toute théologie de la domination, qu’il a défendu l’Islam contre l’islamisme et la trahison des princes et, enfin, les grands prophètes juifs contre le sionisme tribal».
Roger Garaudy
Roger Garaudy est mort le 13 juin chez lui dans la banlieue parisienne. La faucheuse l’avait déjà provoqué en 2001, lorsqu’il a été foudroyé par une double hémorragie cérébrale le jour même où il devait inaugurer la médiathèque moderne de sa Fondation pour le dialogue des cultures à Cordoue en Espagne. Tandis que sa famille le rapatriait en France dans un état critique, il apprenait les attentats qui venaient de se produire aux USA le 11 septembre, et il en tirait le titre de son dernier livre qui était prêt, Le terrorisme occidental. Philosophe reconnu, Garaudy, qui voulait être prêtre, a eu un parcours atypique. De son enfance chrétienne, il gardera des valeurs-clefs, influant sur sa trajectoire qui bifurquera sur le communisme dont il sera l’un des porte-voix attitrés. Ses livres sont appréciés. Garaudy passera de la philosophie de la misère à la misère de la philosophie, en mettant en doute bien des certitudes. Il entame une troisième vie en embrassant la religion musulmane.
Les tenants des thèses sionistes peuvent désormais dormir sur leurs deux oreilles. Leur pourfendeur acharné le plus en vue est désormais dans l’autre monde. Garaudy aura été sans doute un homme complexe, dont le parcours sinueux a désarçonné plus d’un même parmi ses plus fidèles amis. D’ailleurs, pouvait-il en être autrement pour celui qui a déclaré que sa vie est faite de ruptures et qu’il n’en regrette aucune, car, précise-il, «aucune ne fut un reniement de ce qui la précédait, mais le dépassement d’une limite.» Parce qu’il a tenu un discours autre que celui qu’ils avaient l’habitude d’entendre, les défendeurs du sionisme politique l’ont voué aux gémonies, lynché médiatiquement et menacé même dans son intégrité physique. Peu de voix à l’époque se sont fait audibles pour venir à sa rescousse.
L’Abbé Pierre, qui a volé au secours de son ami et dénoncé le «lobby sioniste international» sur les plateaux de télévision français, en a eu pour son compte. Avant d’être évincé médiatiquement, il a été invité à se rétracter publiquement pitoyablement, la gorge nouée, les yeux embués.
Comment a-t-il pu oser ?
«J’imagine les insoutenables pressions dont il a été l’objet. Je comprends sa position face à l’armada médiatique qui est indigne de cette humiliation en direct. Mais l’Abbé Pierre restera mon ami pour l’éternité. D’ailleurs, on ne cesse de se rencontrer», déclarait Roger il y a quelques années…
La presse française s’est particulièrement déchaînée contre Garaudy qui a démonté «les mécanismes des mythes fondateurs de la politique israélienne», un livre de 260 pages, considéré comme un «brûlot», qualifié d’œuvre de Satan ou de Hitler.
Même l’humanité, le journal de référence de sa jeunesse, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère en se réjouissant que la loi Gayssot, votée à l’époque, ait pu faire taire un homme dont pourtant l’humanisme a marqué une époque. Dans les médias, l’antisémitisme et le négationnisme sont brandis pour débusquer cet empêcheur de penser en rond.
Alors, Garaudy, qui n’a jamais considéré la philosophie, l’histoire ou la théologie comme une carrière libérale mais un combat pour l’homme contre tous les intégrismes, rappelle qu’il «a défendu Marx contre une Union soviétique et un parti qui le fossilisaient et l’excluaient en 1970, qu’il a défendu Jésus contre toute théologie de la domination, qu’il a défendu l’Islam contre l’islamisme et la trahison des princes et, enfin, les grands prophètes juifs contre le sionisme tribal».
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