Près de cent cinquante femmes sont entrées au sein du corps législatif algérien à l'issue des récentes élections, établissant ainsi un record depuis l'indépendance, rendu possible par le système des quotas défini par la constitution. Mais ce nouveau système n'est pas du goût de tous.
Préalablement à l'introduction, en novembre 2011, d'une loi sur la représentation de la femme au sein des instances élues, la proportion de femmes était de 7,7 pour cent à l'Assemblée populaire nationale (APN) et de 5,1 pour cent au sein du Conseil de la Nation.
Toutefois, l'augmentation du niveau de représentativité féminine n'a pas suscité que des louanges. Le système de quotas imposé dans le cadre des réformes présentées par le Président Abdelaziz Bouteflika a essuyé des critiques de la part de l'élite politique.
Nadia Aït-Zaï, directrice du Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme, (CIDDEF), est une fervente partisane de ce système.
"Selon les Nations unies, les quotas ou autres types de mesures temporaires spéciales ont prouvé leur efficacité", a-t-elle expliqué. "Après les élections législatives du 10 mai, le niveau de représentativité des femmes s'est établi à 31 pour cent, contre 22,8 pour cent en Tunisie, 18,2 pour cent en France, 36,3 pour cent en Espagne, 10,5 pour cent au Maroc et 1,8 pour cent en Egypte."
De tels chiffres ont pu être atteints grâce à l'article 31 de la constitution, amendé en 2008. Il vise à renforcer les droits politiques des femmes en augmentant leurs chances d'être élues au sein du corps législatif. Le mécanisme intervient au stade pré-électoral, lors de la composition des listes de candidats, avec l'attribution aux femmes de 33 pour cent du nombre total de sièges remportés par les listes de chaque parti se présentant à l'assemblée nationale, aux élections des assemblées des circonscriptions et des municipalités, et des assemblées des wilayas dans les capitales administratives et les municipalités de plus de vingt mille habitants.
Cette présence des femmes, 146 sur 462, a été remarquée dès la première séance du parlement.
"La représentation des femmes nous ouvre de nouvelles perspectives," a déclaré Mokrane Issmahane, élue de la liste de l'Alliance verte de M'sila.
"Les femmes ont prouvé qu'elles étaient capables de relever des défis," a-t-elle expliqué à Magharebia. "Aujourd'hui, il existe une véritable volonté politique en notre faveur, qui nous encourage à jouer notre rôle au sein de l'APN."
Pour sa part, la secrétaire générale du Parti des travailleurs et ex-candidate aux présidentielles Louisa Hanoune n'a jamais caché son opposition au système des quotas. "La quantité prend le pas sur la qualité", a-t-elle expliqué, ajoutant que la présence d'un important contingent de femmes au sein du parlement risquait de détourner l'attention de "partis qui ne sont pas fondamentalement égalitaristes".
La féminisation de l'assemblée nationale a suscité de nombreuses réactions dans l'opinion publique algérienne.
"J'ai suivi de très près la campagne électorale ; j'ai vu beaucoup d'affiches de campagne, de divers partis, montrant des photos des candidates", a rapporté Ali Maiche, enseignant en école primaire.
"Néanmoins, je sais également que dans certaines villes, les affiches ne montraient pas de photos des candidates, mais seulement leurs noms, à cause de considérations sociales. Cela montre qu'il existe encore une certaine réticence."
"Pour les femmes, une présence en grand nombre à l'APN est certes un progrès", a-t-il ajouté, "mais je pense qu'il reste encore beaucoup à faire pour que les attitudes changent."
Source: Magharebia
Préalablement à l'introduction, en novembre 2011, d'une loi sur la représentation de la femme au sein des instances élues, la proportion de femmes était de 7,7 pour cent à l'Assemblée populaire nationale (APN) et de 5,1 pour cent au sein du Conseil de la Nation.
Toutefois, l'augmentation du niveau de représentativité féminine n'a pas suscité que des louanges. Le système de quotas imposé dans le cadre des réformes présentées par le Président Abdelaziz Bouteflika a essuyé des critiques de la part de l'élite politique.
Nadia Aït-Zaï, directrice du Centre d’information et de documentation sur les droits de l’enfant et de la femme, (CIDDEF), est une fervente partisane de ce système.
"Selon les Nations unies, les quotas ou autres types de mesures temporaires spéciales ont prouvé leur efficacité", a-t-elle expliqué. "Après les élections législatives du 10 mai, le niveau de représentativité des femmes s'est établi à 31 pour cent, contre 22,8 pour cent en Tunisie, 18,2 pour cent en France, 36,3 pour cent en Espagne, 10,5 pour cent au Maroc et 1,8 pour cent en Egypte."
De tels chiffres ont pu être atteints grâce à l'article 31 de la constitution, amendé en 2008. Il vise à renforcer les droits politiques des femmes en augmentant leurs chances d'être élues au sein du corps législatif. Le mécanisme intervient au stade pré-électoral, lors de la composition des listes de candidats, avec l'attribution aux femmes de 33 pour cent du nombre total de sièges remportés par les listes de chaque parti se présentant à l'assemblée nationale, aux élections des assemblées des circonscriptions et des municipalités, et des assemblées des wilayas dans les capitales administratives et les municipalités de plus de vingt mille habitants.
Cette présence des femmes, 146 sur 462, a été remarquée dès la première séance du parlement.
"La représentation des femmes nous ouvre de nouvelles perspectives," a déclaré Mokrane Issmahane, élue de la liste de l'Alliance verte de M'sila.
"Les femmes ont prouvé qu'elles étaient capables de relever des défis," a-t-elle expliqué à Magharebia. "Aujourd'hui, il existe une véritable volonté politique en notre faveur, qui nous encourage à jouer notre rôle au sein de l'APN."
Pour sa part, la secrétaire générale du Parti des travailleurs et ex-candidate aux présidentielles Louisa Hanoune n'a jamais caché son opposition au système des quotas. "La quantité prend le pas sur la qualité", a-t-elle expliqué, ajoutant que la présence d'un important contingent de femmes au sein du parlement risquait de détourner l'attention de "partis qui ne sont pas fondamentalement égalitaristes".
La féminisation de l'assemblée nationale a suscité de nombreuses réactions dans l'opinion publique algérienne.
"J'ai suivi de très près la campagne électorale ; j'ai vu beaucoup d'affiches de campagne, de divers partis, montrant des photos des candidates", a rapporté Ali Maiche, enseignant en école primaire.
"Néanmoins, je sais également que dans certaines villes, les affiches ne montraient pas de photos des candidates, mais seulement leurs noms, à cause de considérations sociales. Cela montre qu'il existe encore une certaine réticence."
"Pour les femmes, une présence en grand nombre à l'APN est certes un progrès", a-t-il ajouté, "mais je pense qu'il reste encore beaucoup à faire pour que les attitudes changent."
Source: Magharebia
Commentaire