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La revanche des patrons indiens

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  • La revanche des patrons indiens

    Après la bataille que se sont lancé durant ces derniers mois Mittal Steel et Arcelor, l'OPA de Mittal semble acquise et cette percée de patron indien galvanise les autres patrons indiens qui sont souvent composés de dynasties familiales et qui sont aux rênes de l'économie indienne.

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    N. Murthy, capitaliste et philanthrope

    Dans le classement des PDG les plus admirés au monde, établi par le cabinet Burson-Marsteller et The Economist Intelligence Unit, il figure en huitième position. Juste derrière Carlos Ghosn et devant Rupert Murdoch ou Lakshmi Mittal. Lui, c'est Narayana Murthy (AP), le patron d'Infosys Technologies, géant indien des logiciels, qui concurrence les IBM, Accenture et autres Cap Gemini. Il a créé son entreprise en 1981 à Bangalore avec... 250 dollars en poche. Vingt-cinq ans plus tard, Infosys, première société indienne cotée au Nasdaq, vient de franchir la barre des 2 milliards de dollars de chiffre d'affaires, emploie près de 40 000 personnes et prévoit d'en embaucher... 25 000 de plus l'année prochaine.

    Ancien sympathisant communiste, qui aime à évoquer ses longs entretiens avec Georges Marchais et à citer le Mahatma Gandhi, Murthy a fait d'Infosys l'emblème du « miracle technologique » indien. Modeste, discret, il s'investit maintenant en faveur de l'environnement, comme lors du dernier Forum de Davos. Aux côtés de Bill Gates et du président Chirac.


    Azim Premji, aussi riche que discret


    Les médias ont pris l'habitude de l'appeler le « Bill Gates indien ». Un raccourci facile pour qualifier Azim Premji (AFP), 61 ans, qui a su faire évoluer sa société, Wipro, de la production d'huile végétale vers les services informatiques. Mais la comparaison n'est pas usurpée : son entreprise se classe désormais dans les dix premiers groupes mondiaux du secteur et Azim Premji, première fortune indienne, est également la 38e fortune mondiale selon le classement du magazine Forbes.

    On le dit aussi riche que discret, préférant les voitures d'occasion et la classe économique aux paillettes inhérentes aux hommes d'affaires de son rang. Mais il est aussi très ambitieux. Pour lui, l'Inde « est en passe de gagner la bataille informatique mondiale ».

    Pour ce faire, il entend mener des opérations de croissance externe, en Europe ou aux Etats-Unis. Comme ce fut le cas en janvier dernier lorsqu'il a racheté une société autrichienne, New Logic, particulièrement performante sur les technologies sans fil, du type BlueTooth. Domaine dans lequel il vise... la première place.

    Les frères ennemis Ambani

    C'est une saga digne d'une production bollywoodienne. Fondée en 1958, Reliance est devenu un immense conglomérat, regroupant des activités dans la pétrochimie, le pétrole, le gaz, les télécommunications ou encore les services financiers. Ce fleuron de l'industrie indienne, avec des ventes annuelles de 23 milliards de dollars (18,3 milliards d'euros), représente à lui seul, dit-on, plus de 3 % du PIB indien. La seule entreprise privée du pays à dépasser le seuil du milliard de dollars de bénéfices. Une réussite d'autant plus impressionnante que le fondateur, Dhirubhai Ambani, a débuté comme employé de station-service. Alors, quand il est mort sans organiser sa succession, ses deux fils (AP), Mukesh (48 ans) le conservateur (en haut) et Anil (46 ans) le flambeur se sont livré une guerre fratricide, tenant en haleine le public et inquiétant les milieux d'affaires. C'est leur mère, Kokilaben, qui a su ramener à la raison ses fils. Le groupe a été scindé en deux. L'aîné contrôle maintenant la pétrochimie, le textile et le raffinage. Le second, la finance, l'énergie et les télécommunications.

    Singh Jr, un tigre dans la pharmacie

    Toujours coiffé du turban sikh, Malvinder Mohan Singh incarne cette nouvelle catégorie d'entrepreneurs indiens, prêts à en découdre avec le reste du monde. A 33 ans, il dirige Ranbaxy, numéro un de la pharmacie indienne et l'un des dix premiers fabricants mondiaux de médicaments génériques (1,2 milliard de dollars de chiffre d'affaires et trois fois plus en valeur boursière). Un tour de force pour ce groupe familial, créé dans les années 1960 par le grand-père, Bhai Mohan Singh.

    Discrètement, en mars, Ranbaxy a mis la main sur trois concurrents européens en... quatre jours. Pour cela, il a levé 1,5 milliard de dollars sur les marchés, soit plus que son chiffre d'affaires. Car Singh junior, éduqué en Inde et aux États-Unis, marche sur les traces de son père qui, voilà dix ans, avait entamé la stratégie de croissance externe. Ranbaxy est implanté dans 46 pays et distribue ses médicaments dans 125 pays. Avec 75 % de ses ventes réalisées à l'étranger, ce « tigre » de la pharmacie veut renforcer l'innovation et la recherche, dont il souhaite tirer 40 % de ses revenus d'ici à 2012.

    Kumar Birla et son empire

    Kumar Mangalam Birla (Times of India), 38 ans, à la tête du groupe du même nom, est l'une des stars de l'économie indienne. Il y a encore une quinzaine d'années le groupe traînait une image vieillotte avec des activités dans le ciment, les engrais ou le cuivre. On pensait même qu'il serait incapable de s'adapter à l'ouverture économique du pays en 1991.

    Mais Kumar Birla, jeune héritier de 27 ans, à peine sorti de la London Business School, représentant la sixième génération, en a pris les rênes. Il a restructuré, réorganisé, modernisé, racheté y compris à l'étranger, pour en faire un petit empire.

    Birla emploie aujourd'hui 72 000 personnes et réalise 6,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires dont 30 % sont issus de l'international. Sa capitalisation boursière s'élève à 11,2 milliards d'euros.

    Son arrière-grand-père avait fait fortune en empiétant sur le monopole du colon britannique dans le commerce de la jute et du sucre, jusqu'à devenir le trésorier du mouvement de Gandhi ; son père avait lancé les investissements dans le textile et l'aluminium ; lui a internationalisé le groupe et l'a positionné, en plus, dans le luxe.

    Adi Godrej, du savon aux appartements

    « Nous faisons partie intégrante de la vie de millions d'Indiens », a coutume de dire Adi Godrej (Times of India), 63 ans, président du groupe éponyme, pour présenter ses activités. A l'origine, la famille Godrej vendait des savons. Aujourd'hui, elle continue, mais sa gamme de produits s'est élargie aux meubles, à l'huile, aux micro-ondes, lecteurs DVD, portes blindées, composants aéronautiques ou... à des appartements.

    Diplômé du MIT de Boston, Adi Godrej a été élu en 2004 « patron indien le plus admiré ». La dynastie Godrej, c'est un savant mélange de réussite industrielle, y compris à l'international, et de glamour version Bollywood. Pour éviter les déchirements familiaux, et de fait l'effritement du groupe d'une génération à l'autre, la famille Godrej a mis sur pied une structure unique : tous les héritiers ont la même participation dans l'entreprise. M. et Mme Godrej sont aussi connus pour leurs réceptions ultrachics dans leur maison de bord de plage à Mumbai (ex-Bombay), où l'on croise Bill Clinton, Donatella Versace ou Richard Gere.

    Par le Figaro
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